AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 399 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'aime retrouver de tant à autre Martin Winckler, retrouver l' humanité de ces personnages, leurs dévouement pour un métier difficile et extrêmement prenant. Ici on retrouve avec grand plaisir Bruno Sachs (« La maladie de Sachs) bien avant son installation comme généraliste à Tourmens.
7 années en fac de médecine, crée des liens, des animosités. Avec quelques camarades, Sachs se démarque par une vision plus humaine, plus à l'écoute du patient, plus novatrice. On suit ces péripéties, mais aussi celles de ces amis André, Basile, Christophe qui tels « Les trois mousquetaires » de Dumas luttent pour un idéal, loin des idées préconisées dans les années soixante-dix par certains mandarins de la corporation. Les histoires de coeur viennent pimentées ces longues années d'apprentissage.
Martin Winckler s'appuie sur son expérience personnel pour donner vie à ces personnages. Entre rires et larmes, convictions et déceptions, tendresse et passion,, il nous ballade dans un arc-en-ciel d'émotions. L'écriture est toujours fluide, plaisante, facile d'accès. le roman est foisonnant, Winckler mélangeant, entrecroisant époques, personnages avec un vrai plaisir pour le lecteur. On pourra reprocher peut-être certaines facilités (situations convenues, personnages stéréotypés) mais au final l'on referme « Les trois médecins » avec l'espoir un jour de rencontrer notre Bruno Sachs.

Commenter  J’apprécie          420
De multiples voix se joignent à celle de Bruno Sachs pour nous raconter les sept années d'étude de la médecine de ce dernier ainsi que son amitié avec trois autres étudiants – Christophe, André et Basile –, ses amours, et surtout la conception qu'il a du métier de soignant. ● J'avais beaucoup aimé La Maladie de Sachs, roman choral brillant qui parvenait à sauvegarder une ligne narrative malgré la multitude d'histoires qu'il racontait, mais déjà moins le Choeur des femmes qui m'avait paru longuet même s'il était très instructif ; cet opus de 2004, Les Trois Médecins, m'a de nouveau laissé assez perplexe. On y retrouve la même conception humaniste de la médecine, contre le mandarinat, à l'écoute du patient, mais je trouve ce roman beaucoup trop long et décousu. Il est aussi plein de clichés et d'une bien-pensance un peu trop tonitruante. La trame narrative, trop lâche, diluée sous une avalanche d'anecdotes d'intérêt inégal et l'inclusion de documents multiples, ne parvient pas à captiver le lecteur. Si je me suis par exemple intéressé au personnage de Mme Moréno, beaucoup d'autres m'ont paru caricaturaux. Les aventures rocambolesques d'un stylo ne sont pas parvenues à retenir mon attention… La fin (l'élucidation de la mort d'un des personnages) m'a semblé forcée et invraisemblable. Enfin, l'intertexte des Trois Mousquetaires m'est apparu plaqué et artificiel.
Commenter  J’apprécie          413
Comme les mousquetaires, les trois médecins sont quatre : Basile Bloom, Christophe Gray, André Solal et Bruno Sachs, lequel s'adjoint un peu plus tardivement au trio après s'être involontairement provoqué les foudres de chacun.
En ce temps-là, tous quatre entament leurs études de médecine dans l'imaginaire faculté de Tourmens. Et comme les mousquetaires, ils vont devoir défendre l'honneur d'une grande dame – l'épouse du doyen – et s'engager dans une grande cause : le droit des femmes à avorter, mais aussi l'humanisation d'une médecine régie par des grands pontes insensibles.

A travers les aventures des quatre amis, que complètent de nombreux témoignages de soignants, de patients ou de membres du personnel de l'université, ce roman est un large panorama de la médecine et de son étude dans les années 70 : son histoire, ses pratiques parfois absurdes, ou même scandaleuses, les évolutions décisives qu'elle connut en ce temps-là, les débuts difficiles de l'IVG, la confrontation entre partisans d'un nouveau modèle à l'anglo-saxonne, plus souple et plus humain, et défenseurs des vieilles traditions françaises, les plus-que-douteuses méthodes de vente des grands labos pharmaceutiques... Une histoire critique, humaniste engagée, très vivante et passionnante, même pour moi que les sujets médicaux ont généralement tendance à révulser.

Comme vous l'aurez compris, ce roman est aussi, par sa forme, son scénario de fond, un pastiche de Dumas. Un pastiche plutôt pas mal tourné, qui trouve à la toute fin une justification malicieuse assez sympathique, mais qui ne m'a pas entièrement convaincue. Si le détournement de l'histoire des Trois Mousquetaires est vraiment bien trouvé, les personnages, eux, sont loin d'être à la hauteur de ceux de Dumas. Trop manichéens – alors même que le propos de fond du roman ne l'est pas, et tend au contraire à souligner l'ambiguïté, la complexité des réactions humaines impliquées par les pratiques médicales. Mais LeRiche (Richelieu) n'est qu'un enfoiré avide de pouvoir et semi-incompétent, Mathilde (Milady), une salope manipulatrice et odieuse, Bruno (d'Artagnan) un gentil garçon romantique... dont la relation avec « Constance » devient une romance passionnée horripilante qui m'a fait sauter un certain nombre de pages. Il faut dire, aussi, que l'étude des rapports entre homme et femme, dans une optique féministe, est un sujet qui tend vite à m'agacer, ne serait-ce que parce qu'il conditionne un peu trop les caractères à mon goût.

Au final, je retire donc de ce roman une impression mitigée, mélange d'agacement, voire d'un peu de lassitude face à l'ampleur de l'ensemble, et d'un réel plaisir, d'un grand intérêt pour ce qui est décrit, à travers toutes ces histoires annexes qui m'ont peut-être plus accrochée que la principale. Je ne doute pas, en revanche, que quelqu'un de plus humaniste, féministe et romantique que moi puisse y trouver son bonheur.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
Commenter  J’apprécie          70
Très bon livre, très bon témoignage sur le système terriblement hiérarchisé de la médecine telle qu'elle est instituée en France. La médecine générale comme une sous-catégorie de médecins (heureusement, maintenant, la médecine générale a enfin ses 3 ans de spécialité comme toutes les autres spécialités)

J'ai juste trouvé dommage que l'on donne une source au mal être de Sachs, comme s'il fallait des histoires horrible de vengeance abjectes pour justifier la mélancolie du personnage du premier roman...
Commenter  J’apprécie          40
J'ai découvert ce roman grâce aux conseils du merveilleux site pastichesdumas.org, ce qui a forcément orienté ma lecture. Ainsi, j'ai "joué" à retrouver les personnages qui s'inspirent des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, même si l'inspiration est plus un prétexte - le romanesque n'est pas le même, ce n'est pas un roman d'aventures qu'on découvre, et les personnages ne sont pas aussi riches que ceux de Dumas.
Mais le contexte est intéressant, le combat pour les droits des femmes à travers l'accès à l'IVG. Et en tant qu'ancienne élève de classe préparatoire, j'ai aussi pu me reconnaître dans les descriptions généralistes de la douleur du quotidien des étudiants en médecine.
Commenter  J’apprécie          40
Bruno Sachs, le héros de la Maladie de Sachs, raconte son parcours d'étudiant en médecine dans les années soixante-dix. Il y parle de sa rencontre avec les Zouaves, trois médecins plutôt non- conformistes,(André, Basile et Christophe) de ses amours avec la belle Charlotte Pryce, assistante de la femme du doyen, Professeur brillant et émérite de la faculté de médecine.
le roman est très vaste et possède un intérêt documentaire indéniable car, au cours de ces années, on voit apparaître de nouvelles libertés, notamment pour les femmes, que ce soit la pilule ou l'IVG. Bruno, avec ses amis dénoncent tour à tour les conservatismes de tout poil, allant du mandarin jaloux de ses prérogatives, aux luttes de pouvoir dans le système hospitalier, incarné par la sulfureuse Mathilde Hoffmann, bien souvent au détriment des malades. En ce sens, Sachs remet le médecin à sa place. Il le nomme volontiers soignant car comme il le précise dans le flot de pensées qui l'inonde précédant son discours à la faculté, en ce mois de mars 2003, où au début du roman tout le monde l'attend et chacun raconte ses souvenirs, faire de la médecine, pour lui, c'est aller vers l'autre et toucher son corps, un peu comme on fait l'amour. C'est aussi l'occasion pour le médecin de repenser sa propre mort et sa propre peur. Ce n'est pas par hasard que l'on devient soignant :
"Ce qui m'a fait choisir la médecine générale, la médecine de premier et de dernier recours, le soin qu'on dispense avec les moyens du bord à tous ceux qui se présentent, du pétant de santé qui a peur de mourir, au douloureux chronique qui en a marre de vivre, c'est ma peur de mourir et ma douleur de vivre ... et la certitude, alors, que je ne les soignerais jamais mieux qu'en choisissant de vivre ou de mourir avec ceux que j'aimais."(429)

Martin Winckler- le titre laisse peu d'ambiguïté - a choisi de raconter D Artagnan chez les médecins et les carabins. Sachs est D Artagnan et appartient aux Merdes, groupe d'étudiants qui se retrouvent autour du Professeur Vargas, anti-conformiste et partisan de l'IVG et d'une nouvelle médecine plus proche des malades. A ceux-ci s'opposent les Perses, autre groupe d'étudiants proches du professeur LeRiche, mandarin arrogant et sûr de son pouvoir, briguant la place du doyen. La panoplie de personnages ainsi que les situations évoquent le roman de Dumas. le roi est bien sûr le doyen Fiessinger, le rôle de la reine appartient à Sonia Fiessinger, sa femme; LeRiche, Richelieu, évidemment et Mathilde, Milady. Quant à Charlotte, on lui retrouve la grâce de Constance Bonacieux. Les Zouaves sont les Trois Mousquetaires est-il utile de le préciser? Certaines scènes sont des parallèles assez bienvenus du livre original; ainsi la rencontre de Bruno et des Zouaves en première année rappelle les trois rendez-vous de d'Artagnan pour un duel avec chacun des mousquetaires, tout comme l'affaire des férets,avec voyage éclair en Angleterre et restitution d'un stylo unique est un autre clin d'oeil truculent.

du point de vue de la structure, ce roman, truffé de retours en arrière et narré à voix multiples, suit, dans ses diverses parties, les années de médecine depuis la PCEM1 (Premier cycle d'études médicales 1°année) jusqu'à la thèse. Des inserts tels que des documents authentiques de revues médicales ou de manuels d'étudiant viennent illustrer le propos du narrateur dont la voix principale est tenue par un certain Monsieur Nestor qui reste un mystère jusqu'au dernier mot du roman.
le style est enlevé, le lyrisme de bon aloi, notamment sur un jeu d'accumulations répétitives qui n'est pas sans évoquer Perec. Dans la même veine, cette façon de numéroter certains personnages récurrents rappelle un peu La vie, mode d'emploi. Car le propos de Winckler est de parler ici de la vie et de la souffrance des autres en dénonçant certains systèmes.

Or, je trouve -malgré la caution de Dumas - que l'ensemble est d'un manichéisme affligeant. Les Zouaves se doivent d'être éminemment sympathiques mais, en dépit des tragédies que Bruno subit, ils sont quasiment des idéaux d'hommes et réussissent tout ce qu'ils entreprennent ou presque. Ce sont forcément eux que les patients préfèrent, ce sont eux qui se posent les bonnes questions, qui ne font jamais d'erreurs et qui réussissent brillamment leurs examens. Les autres, ce sont les conservateurs frileux ou les ambitieux calculateurs et jaloux. le hic, c'est qu'on est habitués, à plus de gris dans le monde, y compris dans la fiction. Aucune nuance dans certains personnages comme Mathilde qui refuse l'aide à son frère homosexuel et séropositif. Les faibles sont toujours innocents et les puissants ont toujours tort. On attendait plus de subtilité et moins de démagogie chez ce Sachs qui fait la morale à tout le monde sans jamais vouloir la faire. Je dois avouer que, parfois ces personnages "parfaits" m'ont irrité. J'aurais voulu qu'ils fussent parfois un peu méchants, fatigués, arrogants. Ce qui passait chez Dumas qui situait son action loin de son époque et prenait de larges libertés avec L Histoire, bref cherchait surtout à divertir et à rembourser ses dettes, coince, à mon sens dans un roman contemporain et c'est un peu dommage.
Commenter  J’apprécie          20
C'est le quatrième roman de Martin Winckler que je lis et j'ai toujours autant de plaisir à retrouver cet auteur cependant il ne sera pas dans mes favoris! J'ai eu le sentiment d'être très éparpillée parmi la multitude des personnages. J'ai préféré par exemple le Choeur des femmes lu récemment. Avec "Les trois médecins", il est vrai que j'ai eu un peu de mal sur les 100 dernières pages (est-ce parce que j'ai lu ce roman de façon un peu trop hachée?).

Donc si l'évolution de la médecine et son enseignement vous intéressent, je vous le recommande. Mais si vous ne connaissez pas cet auteur, commencez par un autre titre! le Choeur des femmes par exemple ou La maladie de Sachs.

Lien : http://lejournaldechrys.blog..
Commenter  J’apprécie          20
Ce roman dans lequel plusieurs personnages endossent le rôle de narrateur m'a paru fort long.
J'ai vraiment lutté pour le finir alors que j'adore Martin Winckler.

Malgré tout, cette narration relatant des études de médecine est tout de même amusante, beaucoup d'anecdotes de faits amusants qui pour certains se passent toujours sur les bancs de la faculté.
Le récit est toujours bourré d'humanité et dégouline de bienveillance qui caractérisent l'auteur et en font sa réputation.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai beaucoup aimé ces mousquetaires médecins, liés par leur amitié et leur désir de soigner, par leurs révoltes et par leurs combats. le livre est dense, riche, généreux, comme toutes les oeuvres de Martin Winckler d'ailleurs...
Je ne suis pas passionnée de médecine, mais ces lectures m'évoquent inévitablement "mes" généralistes, celui qui m'a vue grandir, celui qui a aidé mes parents vieillissants, ou cet autre qui a si bien soigné mes enfants... une plongée dans la relation patient-soignant qui peut nous parler à tous.
Commenter  J’apprécie          00
Très prenant. Edifiant sur les conditions d'enseignement de la médecine dans les années 1970 en France.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (865) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous bien Martin Winckler ?

Quel est le patronyme de Martin WINCKLER ?

Marc ZAFFRAN
Martin ZAFFRAN
Matthieu ZAFFRAN

10 questions
58 lecteurs ont répondu
Thème : Martin WincklerCréer un quiz sur ce livre

{* *}