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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman sur la quête d'identité, telle qu'elle soit, sur la quête de liberté individuelle, sur la quête du soi-même, sur l'acceptation.
Wayne est au centre de l'histoire mais n'est pas, selon moi, le personnage principal unique : autour de lui gravitent Wally, Thomasina, Treadway.
Au final, ce roman est la construction intérieure de chaque personnage, que ce soit individuellement ou les uns envers les autres. Chaque être évolue au fil du temps. Chacun en quête de sa propre vérité, de sa liverté et surtout de sa sérennité.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Kathleen Winter. J'y ai retrouvé un style apaisant qui m'a fait penser à Tracy Chevalier.
En revanche, la couverture de cette édition ne m'a pas parlé, elle m'a même limite dérangé, perturbé. Face à cette couverture, j'ai ressenti un certain malaise qui ne représente absolument pas ce roman et le sentiment que dégage cette histoire. J'aurai plutôt misé sur un paysage du Labrador avec des silhouettes au loin...
Donc, après avoir passé le cap de cette couverture, j'avoue avoir fait une très belle découverte littéraire que je conseille fortement.
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Ce roman parle d'identité, de différences, de tolérance, de notre capacité à regarder et accepter les autres, tels qu'ils sont et non pas tels qu'on souhaiterait qu'ils soient. Ce roman parle d'hommes et de femmes de tous les jours qui nous ressemblent un peu. Avec ces peurs, ces faiblesses, ces failles mais aussi cet amour qui parfois peut rendre plus fort.
Kathleen Winter nous raconte l'histoire, fin des années soixante, dans un petit village canadien, d'un enfant né différent : un hermaphrodite. le père prendra la décision de l'opérer et que ce soit un garçon ; un choix que sa mère aurait préféré autre.
Ses parents, pour le protéger du regard des autres, de leur jugement, garderont pendant des années cette différence secrète et, même entre eux, ils n'en reparleront plus pendant longtemps, jusqu'à ce que la nature les rattrape.
On voit ce petit garçon grandir, évoluer, découvrir le monde. En même temps que ses phases d'apprentissage, émergent son caractère, son intelligence, sa sensibilité, ses questionnements, sa propre personnalité et identité.
On aime rapidement cet enfant et, comme ses parents, nous aussi, on veut le protéger des autres. Et on se demande, forcément, ce que nous aurions ressenti, ce que nous aurions fait, comment on se serait comportés ?
Ce roman parle de rencontres, celles qui nous portent, celles qui blessent. de moments de la vie quotidienne, ceux qui marquent, ceux si significatifs de ce qu'on est ou de ce qu'on sera. Ce roman parle de la nature, telle qu'elle est, à la fois rude, sauvage, glaciale mais aussi tellement belle et lumineuse.
C'est fait de solitude aussi, de silence, de mots simples, comme la vie, avec toutes ces joies et ces peines.
C'est un roman plein de justesse, de finesse, de poésie et de beauté. Un roman sur la vie, sur nos vies, avec ces moments douloureux, et ces autres magiques où le coeur palpite. de ces jugements qu'on s'est fait au début du roman sur certains de ces personnages et qu'on découvre peu à peu, au fil des pages, plus complexes et tout autre. Des personnages d'une réelle profondeur, certains qu'on a plaisir à retrouver, d'autres qui nous bouleversent. Une amie, une voisine, un père...
Sans aucun larmoiement, sans aucun voyeurisme, c'est un roman touchant, empli d'émotions et qui ne laisse pas indifférent, tout au contraire.
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Annabel est très différent de Middlesex dont il reprend le thème, l'hermaphrodisme. Très loin de la flamboyance amusée et ironique de Middlesex, où la malformation génétique de Calliope alias Cal se raconte comme un mythe grec qui se serait quelque peu "drag queenisé" au contact du Nouveau Monde, et qui passe en revue les grandes dates de l'histoire américaine et de la diaspora grecque et arménienne...

Annabel est un livre du grand Nord, ancré dans la nature sauvage et peu hospitalière du Labrador. Un livre secret, apparemment simple comme le bouquet de fleurs du Labrador offert à Wally par Wayne à la fin du livre.

Un bouquet fait de" feuilles de thé au dessous orangé" et aux "ombelles blanches" qui , une fois cassées, dégagent un parfum violent et capiteux, mêlé à" la pourpre asymétrique du rhododendron sauvage", aux " droséras et sarracénies carnivores et dangereuses"..Un bouquet moins simple et moins anodin qu'il n'en a l'air.

Annabel est un livre qui parle à l'oreille des trappeurs.

Un livre profond et rustique à la fois, qui saisit la poésie des choses ordinaires: les patates qui germent, les pieds qui pèlent, le bois à corder, les fleurs à crocheter. Mais aussi les ponts à habiter, les partitions à chanter, les danses à danser, les nages à synchroniser.. comme l'amour paternel, conjugal, filial si souvent à contre-temps!

C'est un livre qui parle sans mélo, sans drame mais avec une attention pudique et sensible du trouble intime , du vertige intérieur d'un corps qui ignore sa propre "monstruosité" et la découvre peu à peu, et du trouble extérieur que le poids d'un secret et celui du silence font peser sur toute une famille.

Wayne est né fille et garçon. Son père décide qu'il sera un fils, sa mère regrette sa fille secrète, la voisine, Thomasina, lui donne en secret le nom d'Anabel, sa fille disparue.Tous, avec la meilleure foi du monde, aiment Wayne-Anabel comme ils le peuvent, et l'empêchent d'être ce qu'il est en le rêvant autre qu'il naît.

Wayne, lui, -ou elle- hésite, souffre, devine, découvre, espère, choisit, regrette, désespère...

Comme les choses, les objets, comme la nature si présente dans le récit, les personnages aussi ont une réelle épaisseur: on vibre donc à l'écoute de cette histoire d'une reconnaissance chorale - sans jamais jeter l'anathème sur aucun d'eux.

Ni sur le père, pas aussi homme des bois qu'il n'y paraît, ni sur la mère pas aussi lâche, ni sur la voisine pas aussi fugueuse, et encore moins sur Wayne, pas aussi paumé, pas aussi perturbé par ce que son corps lui apprend de lui, et qui sait toujours trouver un point d'appui ou d'écoute pour affiner sa quête d'une identité difficile.

Un beau livre, poétique, dense et bien écrit, parfois triste mais jamais pesant, toujours confiant dans la nature -qu'elle soit humaine ou non.




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En tout homme et en toute femme réside une part du genre opposé. Mais chez Wayne, cette féminité prend une autre dimension... Né hermaphrodite et opéré peu après sa naissance pour tenter d'effacer cette difformité, le désormais jeune garçon a grandi dans l'ignorance la plus complète de sa double sexualité. Par peur de la différence et du rejet Jacinta et Treadway, ses parents, ont décidé de taire cet étrange secret, ne laissant que Thomasina, la meilleure amie de sa mère, dans la confidence.


Mais au fur et à mesure qu'il grandit dans cette petite bourgade au nord du Canada, Wayne sent croître en lui cette double identité et peu à peu, sa part féminine tente de prendre le dessus. Jusqu'au jour où la terrible vérité éclate…


L'hermaphrodisme… Kathleen Winter s'empare d'un sujet délicat et peu commun pour en faire quelque chose de tendre, de beau et d'émouvant. Avec des mots simples et néanmoins minutieusement choisis, elle nous dépeint le quotidien de cette famille qui se délite, rongée par les non-dits. Un père aimant mais maladroit, qui peine à comprendre et à établir un lien avec son fils, une mère rongée par le doute et la culpabilité d'avoir pris la mauvaise décision. Seule Thomasina, l'amie bienveillante semble assumer sa vision des choses, incarnant la liberté et l'ouverture d'esprit. Mais il n'est pas facile de se détacher du regard des autres, lorsque l'on vit dans un petit village où tout le monde se connait et s'épie…


Les personnages imaginés par Kathleen Winter sont forts et attachants par leur profonde bonté, leur désir d'agir au mieux malgré leurs failles et leurs faiblesses. Ils se déploient au fur et à mesure, gagnant en profondeur et en intensité. La nature quant à elle est omniprésente. Elle prend vie sous la plume de l'auteur, se révélant avec une magnificence à la fois sauvage, impitoyable et d'une incroyable richesse. « Annabel » est un magnifique roman, plein de charme et de poésie sur l'identité et la différence. Un texte à la fois fort et sensible, rempli de finesse et d'élégance qui invite à l'ouverture d'esprit, à la tolérance et à sortir de nos préjugés. Un récit à lire absolument et dont on sort grandi !



Challenge Variétés : Un livre dont le titre est composé d'un seul mot
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Plonger dans Annabel c'est se confronter à ses propres ambiguïtés, à son rapport à soi et à celui aux autres, à la place que l'on accorde aux apparences, Annabel c'est tout cela à la fois.
Annabel c'est qu'aurait du être Wayne si seulement son père n'avait pas insisté pour qu'il devienne un garçon. Car Wayne est un enfant né hermaphrodite. Mais quand la vie décide de ce coup du sort, dans le Canada profond et sauvage du Labrador des années 60, au milieu des trappeurs solitaires, plus proches de la nature que de l'homme, et bien le choix d'un fils est vite fait. Wayne sera un garçon, contre l'avis de sa mère, contre l'avis de la voisine qui seule connaît ce secret. Mais ressort-on indemne d'un tel choix, quand l'enfant n'est pas sollicité et est amputé d'une part de soi, de ce qui fait sa singularité ? Kathleen Winter donne voix à Wayne qui grandit sans savoir mais qui pressent au plus profond de lui que quelque chose ne va pas. Un enfant puis un adolescent enfin un adulte à part qui ne trouve pas sa place dans le foyer pudique constitué d"une mère qui culpabilise et d'un père qui rejette la génèse de son fils et ne sait pas lui témoigner tendresse et amour.
Superbe roman sur la différence, sans manichéisme, tout en nuances, Annabel nous interroge sur le destin et la fatalité, sur le pouvoir du subconscient qui nous confronte à notre moi profond. Wayne est un homme, une femme qui désirent vivre selon ses propres aspirations dans un monde qui n'est pas encore prêt pour cela. Roman d'une renaissance, roman d'apprentissage, tragédie grecque, Annabel est un texte puissant qui nous emporte au coeur d'un Canada sauvage et dur, inhospitalier tout en exerçant une véritable fascination sur la lectrice que suis, ébahie devant la beauté des paysages décrits par la plume sobre et lyrique de Kathleen Winter. Pour traiter d'un tel sujet, seul un talent aussi discret pouvait lui rendre hommage.
Lien : http://livreetcompagnie.over..
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C'est à la suite des critiques lues ici même que j'ai conseillé ce roman à ma mère. Elle l'a dévoré et adoré, ce qui m'a convaincu de le lire également, et je ne regrette pas cette lecture, bien au contraire !

Dans les années 60, dans un petit village du Labrador, un enfant naît hermaphrodite. Ses parents décident de l'élever en tant que garçon et pour le protéger (ou se protéger) lui cachent le secret de sa naissance. Mais le petit Wayne grandit et commence à s'interroger.

J'ai trouvé ce livre très surprenant au premier abord. Je m'attendais vraiment à un livre exclusivement centré sur la quête d'identité de Wayne, et pourquoi pas, sur la lutte pour la reconnaissance des genres non binaires. Mais non, ce livre n'est pas un plaidoyer, il s'agit simplement de l'histoire d'une vie, presque banale finalement, et de celles des personnes qui gravitent autour de Wayne.

Nous suivons en effet le petit Wayne alors qu'il grandit et découvre le monde. On le voit petit à petit prendre conscience de lui-même et de ses différences, accompagné tant bien que mal par des parents qui essaient de faire de leur mieux sans pouvoir éviter les erreurs. On s'attache évidemment très facilement à Wayne, qui est extrêmement touchant.

Mais j'ai beaucoup apprécié que l'auteur ne nous dépeigne quasiment aucun personnage comme fondamentalement mauvais (j'ai bien dit quasiment). Ce sont de vrais être humains capables d'évoluer et de changer d'avis. le père de Wayne est à ce titre très intéressant et bien écrit, et c'était l'un de mes personnages préférés à la fin du livre alors que j'étais persuadée que j'allais le détester.

L'écriture de l'auteur, à la fois sensible et détaillée, est absolument parfaite pour nous raconter cette histoire et nous plonger dans le décor de cette région du monde isolée, où la vie est rude, tout comme les gens, qui restent cependant profondément humains.

C'est un roman à la fois simple et profond, un peu mélancolique parfois mais surtout optimiste. C'est un hymne à la tolérance qui ne laissera sûrement personne indifférent, et je remercie tous ceux qui m'ont encouragé à le lire, ce fut une très belle découverte.

Challenge Variétés 2015
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Difficile de parler de ce roman qui a exercé une telle fascination sur moi. Et pourtant, le début a été un peu déstabilisant. Mais j’ai été envoûtée dès le début par l’écriture de Kathleen Winter. On fait connaissance avec Wayne, hermaphrodite, de sa naissance au commencement de sa vie adulte. Nous sommes à la fin des années soixante et pour choisir le sexe, ça ne tenait qu’à une mesure. Il sera choisi homme.
Dans un petit village au fin fond du Labrador, les parents, Treadway et Jacinta, vivent avec ce lourd secret. Il est partagé par Thomasina, une voisine et amie. Winter passe d’un personnage à l’autre et se plait à décrire les relations entre chacun. Winter nous fait pénétrer les pensées de Wayne essentiellement mais aussi de son entourage. Entre Treadway qui veut renforcer le côté masculin de son fils et Jacinta qui imagine sa fille rêvée, Wayne grandit avec des questions qui ne trouveront pas de réponse immédiatement. Le rôle de Thomasina, souvent lointaine, est aussi important dans le développement de la mentalité de Wayne ainsi que celui d’une amie de son âge, Wally.
Une histoire de silence, de non-dits mais aussi une histoire sur la recherche d’identité. Un grand roman, pris dans son ensemble qui m’a plu, pour ce ton posé, cette tranquillité... Et j’ai aimé aussi cette nature qui a une grande place au cœur du roman. Je n’ai pas jamais trouvé Annabel lassant. A découvrir. Je guette le prochain livre de l’auteur.
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Annabel, c'est le nom de la fillette de Thomasina, morte noyée dans un lac glacé du Labrador. Annabel, c'est aussi comme cela qu'aurait pu se nommer Wayne si, à la naissance, face à un choix impossible, son père n'avait décidé qu'il serait un garçon.
Né hermaphrodite, l'enfant possède un pénis et un utérus. Seuls les parents et Thomasina, qui a aidé à l'accouchement, sont au courant de cette anomalie. Pour Jacinta, sa mère, l'enfant est parfait et elle déploie un amour maternel inconditionnel face à la singularité du nourrisson. Elle aimerait que cette complétude ne soit pas abimée, qu'on ne cède pas aux normes, à l'ordinaire. Treadwick, le père, ne l'entend pas ainsi : il se projette dans le futur de cet enfant et ce qu'il anticipe le broie. Alors, il fait un choix, celui qui lui semble raisonnable, qui correspond aussi à ce qui lui paraît le plus visible dans la morphologie de l'enfant – son pénis.
Annabel, c'est le roman de la construction identitaire, du corps dans lequel on ne se reconnait pas, qu'on contraint à coup de traitements qui n'ôtent rien au malaise. Wayne, enfant, a du mal à s'intégrer au groupe de pairs. Fasciné par la natation synchronisée, le dessin, l'étude, la rêverie. Il trouve auprès de Wally, sa camarade de jeu, la douceur et la beauté, la magie du chant qu'elle pratique en autodidacte. Ensemble, ils partagent de longues après-midi dans une cabane qu'ils ont aménagée et décorée. Cette amitié déplait à Treadwick, il préférerait que son fils court la forêt avec des garçons de son âge, qu'il soit davantage conforme.
Les années passent, Wayne est confronté à cette ombre intérieure qui lui murmure sa différence, des aspirations et des sensations qui le portent vers sa féminité.
C'est un formidable roman, qui met en scène des personnages humains, aux prises avec une situation d'une rare complexité, qui les oblige à aller chercher au plus profond d'eux-mêmes des ressources pour répondre le plus justement possible. La finesse de l'auteur est de décrire des parents fragilisés par la différence, ébranlés par l'anomalie de Wayne mais qui secouent toutes leurs certitudes et parviennent à sortir sortent d'une zone de confort social pour l'amour de leur fils. Treadwick - trappeur qui ne vit parfaitement que dans la solitude des bois – observe, écoute, se débat, tente les réponses classiques d'un père, la virilité, la force, le labeur davantage pour éviter la mise au ban social de Wayne que par peur du regard de l'autre. Jacinta soutient Wayne dans ses élans, tout comme Thomasina qui voit en cet enfant l'intelligence, les compétences, la rareté. Des adultes bienveillants qui cherchent la meilleure voie.
Le seul bémol, le style très travaillé m'a parfois empêchée d'être complètement dedans, j'ai eu le sentiment de rester un peu en extériorité, de ne pas éprouver l'émotion que certaines scènes auraient dû susciter.

Challenge Plumes Féminines
Challenge ABC – 2018/2019
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Sur un sujet casse-gueule, un roman presque baroque d'une singulière beauté. Par la poésie des paysages et la description d'une nature vivante, l'auteur nous offre un univers extrêmement riche, qui fourmille de détails signifiants, le tout porté par une écriture éminemment poétique. Chapeau !
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J'étais terriblement méfiante. le consensus, le sujet casse-gueule, étaient autant d'éléments qui m'ont fait aborder "Annabel" avec un a priori.

Il a vite été balayé.

Je vous épargnerai le résumé d'une intrigue que vous pourrez trouver sans peine sur les multitudes de blogs qui ont, avant moi, évoqué le roman de Kathleen Winter.

Je viens de réaliser qu'elle porte bien son nom, la Kathleen.

Parce qu'Annabel, c'est une atmosphère qui tire ses caractéristiques d'un climat hivernal, celui du Labrador, terre d'isolement et de rudesse, de trappeurs laconiques et solitaires, de femmes indépendantes, habituées qu'elles sont à faire sans les hommes, qui pendant les périodes de chasse, s'absentent de longs mois durant.

Et parce que le grand talent de Kathleen Winter, c'est de savoir raconter, comme on peut le faire, l'hiver, au coin du feu, des histoires.

Elle a su déjouer tous les écueils auxquels se prêtait son sujet. Elle ne tombe ni dans le scientisme, ni dans un voyeurisme déplacé. C'est avec beaucoup de pudeur qu'elle aborde les problématiques que font nécessairement naître son histoire, sans que cela passe pour une démonstration : qui sommes-nous et qui pourrions-nous être ? Quel est l'élément qui détermine principalement la façon dont un être se construit : l'instinct naturel, l'environnement culturel, familial ? Dans quelle mesure la frontière dressée entre les genres impacte-t-elle la psychologie des individus ?

Mais ces questions se posent presque mine de rien, induites spontanément par l'intrigue, et c'est réellement l'aspect romanesque "d'Annabel" qui emporte le lecteur, l'attache d'emblée aux personnages, lui donne tout de suite envie de suivre leurs destins. Tout est question, finalement, de dosage : c'est rythmé sans être bâclé, émouvant sans être larmoyant, intelligent sans être pompeux...

Bref, une jolie réussite !
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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