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Meg Wolitzer signe ici un roman sur le féminisme, sur la sororité et plus généralement sur le militantisme. On y suit Greer, une étudiante qui rencontre à l'occasion d'une conférence organisée par son université, une femme, Faith Frank, connue pour son engagement féministe, une pionnière de la lutte en faveur des droits des femmes. Greer est alors une fille timide qui cherche sa voi(e)(x). Malgré sa timidité, elle se fait remarquer par Faith Frank. A cette époque, Greer se bat pour qu'un étudiant, auteur de multiples agressions sexuelles, se fasse sanctionner à la hauteur des délits qu'ils a commis. Elle est profondément admirative de Faith Frank, et cette brève rencontre sera le point de départ de la relation que ces deux femmes vont entretenir pendant des années. Faith Frank va soutenir Greer et lui permettre de trouver sa place, tant d'un point de vue personnel que professionnel. Bref Faith Frank devient son mentor. Et c'est la relation complexe que nouent ces deux femmes, que nous suivons, entre autre, dans "La persuasion des femmes".

Je dois reconnaître qu'au démarrage du livre, j'ai eu un peu peur. Car au départ, nous passons beaucoup de temps avec Greer, pour la fin du lycée, son arrivée à l'université, sa relation avec Cory etc. Nous sommes clairement dans un "roman de campus" dont sont si friands les Américains. Heureusement cette partie ne dure qu'un temps et nous basculons rapidement dans un roman choral. Meg Wolitzer alterne en effet les points de vue et nous suivons tout au long du livre, l'histoire selon Greer, Cory, Zee (sa meilleure amie) et même Faith Frank. le point de vue de cette dernière est particulièrement instructif car cela nous permet d'être dans la tête du mentor et de voir comment elle appréhende de son côté, la relation qu'elle entretient avec Greer. Cette relation interroge car la sororité est une notion complexe, celle de mentor encore plus. Faith Frank aide Greer alors qu'elle n'en retire a priori aucun intérêt particulier, elle veut juste la mettre en lumière. Greer, de son côté, a un profond respect et une profonde admiration pour Faith Frank et son combat. Mais elle ne connaît pas réellement cette femme ni son histoire…

Au-delà de cette relation, ce qui m'a particulièrement intéressée dans ce roman, est la manière dont Meg Wolitzer envisage la notion de militantisme, de manière parfois un peu cynique. Chacun des personnages, y compris Cory, choisit de défendre sa cause d'une manière qui lui est propre. Greer et Zee arborent des tee-shirts à l'effigie de l'étudiant, auteur de plusieurs agressions sexuelles. Faith porte la cause du féminisme à travers la publication d'un journal puis d'une fondation en se faisant financer par un homme d'affaires qui essaye de se racheter une image. Zee s'engage dans l'humanitaire d'abord en enseignant à des élèves défavorisés puis en soutenant les victimes en période post-traumatique. Cory est prêt à tout abandonner pour soutenir sa mère. Mais pour chacun d'entre eux, cet engagement trouve ses limites, voire finit par perdre tout sens. On en vient presque à se demander si dans la société d'aujourd'hui, le militantisme "pur", dénué de tout intérêt personnel ou financier, existe réellement...
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La persuasion des femmes est le troisième livre que je lis à Meg Wolitzer et c'est celui qui m'a plu le moins des trois. La raison en est que celui-ci m'a paru un peu lourd, lent et répétitif par moments. En revanche, l'histoire, ou les histoires, m'ont semblé très intéressantes avec foison de détails de l'époque et de la vie quotidienne des personnages (années 2000-2010). J'ai trouvé aussi que les personnages principaux comme Greer Kadetsky, Faith Frank ou Cory Pinto manquaient un peu de profondeur, ce qui les rendait un peu moins attachants.

Au bout de ce troisième livre de Meg Wolitzer, je puis dire que ses écrits ne sont jamais légers, ils abordent des sujets pointus, ils sont bien développés. Il faut continuer à la lire…

Le roman est au début un typique campus novel avec tout le contexte assez stéréotypé de la vie universitaire nord-américaine. Un chapitre qui marque Outre Atlantique parce que l'accès aux bonnes universités est difficile, mais surtout source d'endettement pour les élèves pendant des années (rares sont les familles qui payent). Ensuite, le roman devient choral avec la même histoire reprise par plusieurs personnages, et cela se répète un peu.

Greer Kadetsky est une jeune fille très douée de la classe moyenne, assidue dans ses études et rêvant d'une bonne université, très idéaliste. Dès le lycée, elle fréquente un autre doué, Cory Pinto, fils d'immigrés portugais, plus ou moins intégrés dans le style de vie américain. Autant les parents de Cory feront exactement ce qu'il faut pour la postulation universitaire de leur fils, autant les parents de Greer, si Américains, vont se montrer négligents et la jeune fille devra se contenter d'un deuxième choix.

L'écrivaine nous sert en miroir deux familles opposées : d'une part la famille immigrée bien constituée, réglo et adaptée et d'autre part une famille nord-américaine atypique: hippy, fumant encore de l'herbe et ne s'occupant pas du tout de l'éducation de leur fille unique.

A la fac, Greer fera la connaissance de Zee Eisenstat qui deviendra sa meilleure amie. Une fille dont les deux parents sont juges, brillante, belle, de classe aisée et portée vers les femmes. C'est Zee qui va brancher Greer sur Faith Frank, une féministe reconnue, très suivie, respectée et qui viendra au campus donner une conférence.

Grâce à ce contact Greer pourra travailler pour Faith une fois ses études terminées. Après une revue plus ou moins miteuse sur le féminisme, Faith se verra à la tête d'une Fondation pour les femmes, parrainée par un ancien amant devenu très riche et qui voudrait profiter de la notoriété de Faith pour « en quelque sorte » blanchir une partie de son argent sale (du féminisme à la sauce big business).

Les quelques années de Greer à la botte de Faith et au sein de la Fondation, vont être enrichissantes et formatrices en même temps que douloureuses. Parce que la vie n'est pas sans écueils, sans drames ni sans difficultés, sans ce perpétuel choix et options à prendre. Sur le plan humain il va y avoir son poids de peines et de trahisons.

Au fil des années le lecteur pourra suivre tous ces personnages ainsi que d'autres, plus secondaires, avec intérêt et stupéfaction car les problèmes évoqués dans le récit sont d'une grande importance et leurs histoires sont très prenantes.

Meg Wolitzer a écrit un livre qui touche plusieurs thèmes : famille, études, amitié, travail, féminisme, sexualité. Il y a dans le texte une grande finesse dans l'analyse et beaucoup de liberté d'expression dans l'écrit.
Merci à Babelio et aux Éditions rue fromentin (comme cela avec minuscule?) pour ce complément de lecture de qualité.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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« Greer ne savait pas pourquoi Faith s'était intéressée à elle. Mais ce qu'elle sut plus tard, avec certitude, c'est que cette rencontre marqua le début palpitant de tout. Un long moment s'écoulerait avant l'inexprimable fin. »

Il y a des rencontres qui changent une vie. de celle qui va définitivement bouleverser la vie morne de Greer, jeune étudiante timide qui s'ennuie dans une faculté sans prétention du Connecticut. « Grâce » à ses parents
« dépenaillés et incapables », qui ont négligé son dossier d'inscription, elle n'a pu intégrer la prestigieuse université de Yale, privée de l'aide financière auquel elle avait droit.

Un soir, au cours d'une fête sur le campus elle est victime d'attouchements de la part d'un autre étudiant, coutumier du fait, sous le regard habitué et blasé de l'assistance. Passé en conseil de discipline, ce dernier ne sera pas exclu du campus.
Un profond sentiment d'injustice et de révolte nait en Greer qui s'en confiera à l'icone du mouvement féminisme, la charismatique Faith Frank, fervente défenseuse du droit des femmes venue donner une conférence.

Le mentor prendra alors l'oiseau fragile sous son aile protectrice, l'aidera à s'envoler, jusqu'à lui portera le coup de grâce…Mais l'oiseau fragile ne l'était pas tant que ça… prêt à trahir une amitié pour rester l'élue » du mentor…
Trahison, complicité, sororité, féminisme sont les thèmes abordés dans ce roman qui aborde sur près de 50 ans l'évolution des droits des femmes.

Premier roman que je lis de l'auteur, je n'ai pas été conquise, comme il en est de manière générale de tous les romans qui abordent les thèmes du féminisme. C'est ainsi, et ce roman ne fera pas exception…
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Issue d'une famille de marginaux, Greer Kadetsky est une jeune étudiante réservée. Si la fac de ses rêves lui est passée sous le nez, elle aura tout de même la chance de pouvoir étudier dans une fac moins prestigieuse. L'occasion pour elle de rencontrer sa meilleure amie Zee, une fervente militante. Elle propose à Greer de l'accompagner à une conférence à laquelle participe Faith Frank, une défenseuse du droit des femmes.

Cette femme va inspirer et guider Greer. Elle va suivre Faith dans ses combats et donner un autre sens à sa vie.

Je remercie Babelio et livre de poche grâce à qui j'ai pu découvrir La persuasion des femmes de Meg Wolitzer.

De l'auteur j'avais déjà tenté de lire Les intéressants. Je me souviens avoir abandonné cette lecture.

Cette fois-ci je suis allée au bout mais j'avoue avoir eu quelques difficultés…

Je n'ai pas été transportée par le combat féministe de ces femmes et je me suis ennuyée. le rythme est lent, les personnages peu attachants. Je m'attendais à une lecture plus dynamique, portée par la fougue de militantes et défenseuses du droit des femmes.

J'ai tenu car j'étais curieuse de voir le dénouement de l'histoire d'amour en Greer et Cory. Ils se sont rencontrés très jeunes et la vie a mis sur leurs chemins quelques obstacles les obligeant à s'éloigner.

Bref, je crois que cet auteur n'est pas fait pour moi.
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Une jeune femme discrète, Greer, emprunte la voie du féminisme suite à une conférence de Faith Franck, une icône du mouvement. le roman suit l'évolution de Greer de la fac à ses trente ans et embrasse aussi le point de vue des personnages qui l'entoure. Cet épais roman met un peu de temps à démarrer, mais j'ai ensuite été très prise dans l'histoire. Y sont abordés assez finement les thèmes du féminisme, de la psychologie ainsi que des thématiques sociales liés à l'immigration, au statut social etc. Je suis néanmoins restée un peu sur ma fin; dans la même vaine des auteurs comme Philip Roth ou Joyce Caroll Oates vont plus loin.
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Tout d'abord merci à Babelio pour ce roman gagné au cours de la dernière Masse Critique.
Deuxième ouvrage de Meg Wolitzer pour moi qui l'avait découverte grâce à l'excellent "Les Intéressants".

Greer, bien qu'admise à Yale, se voit contrainte d'intégrer une université de bas étage suite à une bévue de ses parents. Elle va y rencontrer Zee, aussi exubérante que Greer est timorée et surtout Faith Frank, une activiste féministe venue donner une conférence, qui bouleversera sa vie.

On va suivre divers personnages, chacun s'exprimant à tour de rôle au fil des pages (pratique littéraire que j'apprécie).
Greer qui finira par travailler pour Faith Frank avant de claquer la porte suite à une divergence éthique.
Cory, en couple avec Greer, qu'un drame contraindra à abandonner carrière et petite amie.
Zee, révoltée par toute forme d'injustice, en quête de sens à donner à sa vie.
Faith, qui jongle entre compromissions nécessaires et combat pour la cause des femmes.
Emmett, riche entrepreneur, aux pratiques morales parfois douteuses dans la gestion de ses affaires et de sa vie mais lucide sur lui même et amoureux de Faith.

Alors que dire, les 2/3 du roman m'ont apporté une certaine déception, je n'ai pas retrouvé l'auteur qui m'avait enflammée dans son premier roman, plus spectatrice de ce que je lisais que coeur et âme dedans, des personnages auxquels je ne m'attachais pas, ne m'identifiais pas.

Et brusquement, au dernier tiers du roman, lorsque que tous voient leur vie prendre un nouveau tournant, la flamme s'est rallumée, j'ai enfin été touchée par les personnages, leurs confessions, leurs drames, leurs évolutions, l'auteur ayant enfin choisi de s'attarder plus sur leurs états d'âme que sur la description, certes riche, de leur progression dans la vie.

Cela reste un ressenti, mon ressenti, avec toute la subjectivité que cela implique. Un bon roman qui aurait pu être un très bon roman, il manquait juste ce petit quelque chose que je n'ai trouvé que sur la toute fin de l'ouvrage.

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