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J'ai pris un peu moins de plaisir à lire ce troisième volet de Nothlanders ; sans doute, parce qu'il est un peu répétitif par rapport aux deux autres.
Si je ne devais dire qu'un seul mot pour résumer cet album, ce serait "adversité"
Adversité de l'hiver qui sévit dans le Nord de l'Europe, adversité de la maladie, adversité des pillages, des luttes entre seigneurs ...Rajoutons à cela le siège de Paris, les luttes entre Chrétiens et religion païenne traditionnelle, et vous aurez un aperçu de ce troisième volume. Sans oublier bien sûr le courage des femmes vikings toujours à l'honneur dans Northlanders.
Si j'ai un peu moins accroché au graphisme de ce tome, je trouve cependant magnifique les premières pages de chapitre et notamment la première page de couverture : splendide !
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Après celui anglo-saxon et celui islandais, le Livre européen clôt la réédition en trois volumes de la série Northlanders de Brian Wood qui en constituent une version définitive.

Nous avons toujours droit à une préface de Patrick Weber, afin d'affiner la vision historique de ces « Northlanders » avec ensuite un découpage très ordonné des différentes historiettes proposées :
- Prélude « L'art viking du combat singulier » (un épisode entre 790 et 1100 après J.-C.)
- Partie I : Métal (5 épisodes autour de 700 après J.-C. en Norvège)
- Partie II : le siège de Paris (3 épisodes en 886 après J.-C. dans le royaume de Francie occidentale)
- Interlude : La chasse (un épisode aux environs de 1000 après J.-C. en Suède)
- Partie III : La Veuve et la Peste (8 épisodes vers 1020 après J.-C. au bord de la Volga)
Enfin, Patrick Weber clôt cette magnifique réédition avec un autre article, « le génie des Vikings »
Clairement, ce dernier tome se veut très chronologique, encore plus que les deux précédents. Les récits ici se font peut-être plus modernes, plus « civilisés » au sens où les « hommes du Nord » se confrontent davantage aux peuples du continent. C'est d'ailleurs ce qui est le plus intéressant dans cette ultime intégrale : la rencontre plus approfondie entre différentes cultures qui doivent cohabiter. Dans ce but, Brian Wood maîtrise toujours sa narration au long cours à l'aide d'une nouvelle pelletée de dessinateurs talentueux, c'est-à-dire Vasilis Lolos, Riccardo Burchielli, Simon Gane, Matthew Woodson et Leandro Fernandez, qui ont aussi l'avantage d'avoir le temps de travailler sur leur arc personnel. Toutefois, il est vrai que l'accumulation d'histoire séparées les unes des autres pourra décevoir certains lecteurs à la recherche d'une intrigue avec des personnages récurrents.

Arrivés à cette troisième intégrale, il est difficile de trouver de nouvelles caractéristiques à cette magnifique série : il est évident qu'une fois lus les deux premiers volumes, il faut poursuivre, car le tout se tient parfaitement, et ce dans une édition définitive concertée avec Brian Wood qui est très agréable et particulièrement riche en pistes de réflexion.

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Ce troisième et dernier tome de la série Northlanders s'intéresse cette fois aux histoires ayant trait à l'Europe après un premier tome intitulé le livre Anglo-saxon, et le second le livre islandais. le second était je pense le plus intéressant car il dépeignait la manière de vivre des vikings sur leurs terres et certains passages étaient très émouvants. Ce troisième volet est pour moi moins bon que les 2 premiers pour 2 raisons: les dessins hormis ceux de la dernière histoire sont en deçà et les histoires sonnent un peu trop déjà vues. Ce volume est composé de 3 histoires principales : Métal, le Siège de Paris et La Veuve et la peste. À cela s'ajoutent 2 interludes sans grand intérêt: L'art viking du combat singulier qui narre un duel à mort entre deux seigneurs, et La Chasse qui expose les étapes d'une chasse au milieu d'une forêt.

Métal raconte l'histoire d'un forgeron appelé Kétel, ah non mince Erik. Il habite en Norvège (pays splendide) en 700. C'est un grand et fort guerrier, comme on imagine bien les vikings. Son village accepte de commercer avec les chrétiens et de construire une église au sein du village, ce que refuse totalement Erik. Et on le comprend bien, d'autant plus qu'en 700, il ne me semble pas que les chrétiens étaient bien vu en Norvège. Les vikings étaient certes motivés par le commerce mais n'auraient pas accepté à cette période la construction d'une église sur leurs terres. Les grandes invasions vikings datent du IX ème siècle et à cette période le christianisme était mal vu. Passons outre ce fait, pour revenir à notre forgeron qui va décider de s'en prendre physiquement aux moines et sauver par la même occasion Agnès, une soeur albinos bien heureuse de finir dans les bras d'un grand et fort mâle. La trame n'est pas très originale et n'est pas vraiment sauvée par les dessins trop anguleux et brouillon sur les visages des personnages. Au niveau des paysages et des scènes d'action, c'est beaucoup plus réussi, avec une dynamique qui rend les passages très lisibles. Autre bémol dans cette histoire: l'utilisation du surnaturel qui pour moi n'a rien à faire là, il aurait été mieux de laisser planer le doute sur les visions d'Erik. Bref, je n'ai pas beaucoup accroché à ce récit, heureusement que les suivants sont de meilleure qualité.

Le Siège de Paris, comme son nom l'indique si bien, raconte comment en 885, 30 000 vikings ont fait le siège de la ville française. Parmi tous ces guerriers, il y a Mads, un danois, et d'Abbo Cernuus, un abbé. Abbo Cernuus est un personnage ayant existé, auteur d'un poème intitulé à l'origine de la guerre de Paris, mais plus connu sous le titre Histoire du siège de Paris par les Normands. Ce texte est la principale source sur cet événement. Seulement, le moine n'était pas du côté des vikings mais des parisiens. Revenons en au récit, Mads vit intensément le siège et ne supporte pas la résistance des soldats de Paris. L'aspect de Paris donné dans ce tome fait penser à la série Vikings où la ville est dépeinte de la même manière. le fait de se concentrer sur un personnage principal rend l'histoire particulière et on la suit avec plaisir même si on n'échappe pas à un côté répétitif, ceci dit le siège a duré un certain temps! La représentation de la ville et des combats est réaliste et le fait de mettre le rouge en avant, montre la violence du siège. Ce récit remonte le niveau du tome mais c'est surtout le dernier qui vient le relever de très belle façon.

La dernière histoire, La Veuve et la peste, porte elle aussi bien son nom et situe son action en 1020, sur les bords de la Volga. Une colonie viking, convertie au christianisme, subit de plein fouet les ravages de la peste. Hilda voit son mari mourir de la maladie et se retrouve seule pour s'occuper de sa fille, Karin. le chef du village est conseillé par un moine, qui a de solides connaissances en médecine. On trouve également Gunborg qui aimerait avoir plus de pouvoir et n'hésite pas à profiter de la situation du village. La vie dans le village n'est pas facile pour Hilda à la mort de son mari, elle perd beaucoup et sa situation confortable tourne au drame mais elle se bat pour sa fille et refuse d'être une victime. Hilda est un personnage fort et admirable qui essaye de s'opposer à Gunborg et à la loi du plus fort qu'il veut imposer. Ce récit est de loin le plus réussi du tome, il est touchant sans tomber dans le larmoyant et offre un beau portrait de femme. Les illustrations des paysages sont très belles, mettant en avant la dureté du climat en hiver et les paysages sauvages du Nord.

Ce dernier tome de la série met donc l'accent sur une ambiance glaciale et glauque avec beaucoup d'adversités pour ses personnages. Il est dommage que la première histoire soit très moyenne, cela rend le tome moins intéressant que les précédents. le dernier récit est cependant, un des meilleurs de toute la série et conclue en beauté ce tome consacré aux récits européens.

Brian Wood a vraiment fait un travail considérable avec cette série où il cherche à nous éclairer sur la culture et l'histoire des vikings. Beaucoup d'aspects de ce peuple sont exposés au travers de récits riches et bien menés. L'action est présente et nous tient en haleine, mais aussi l'émotion avec des récits comme La jeune fille dans la glace ou La Veuve et la peste. On se rend bien compte de la dureté de la vie à cette période et des difficultés liées au conflit entre les religions. Les illustrations sont assez inégales selon les histoires. Cette série est un très bon divertissement que l'on soit amateur de la culture nordique ou non et pour les amateurs de récits épiques.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Urban Comics a choisi de réarranger les épisodes de la série Ce tome contient les numéros 17, 21 à 28, 30 à 34, et 37 à 40.
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- Épisode 17 (illustrations de Vasilis Lolos) - Sur une plage 2 champions s'affrontent ; ils représentent 2 seigneurs locaux opposés par une ancienne inimitié mesquine oubliée au fil des ans. Les images décrivent le combat, et des bulles de texte évoquent plusieurs thèmes : la fabrication d'une bonne épée, les raisons (peu reluisantes) pour lesquelles l'un et l'autre se sont retrouvés champion de leur clan respectif, la réalité de la condition de berserker, les aspirations des uns et des autres, etc.

Les illustrations optent pour esthétisme très marqué, buriné, creusé par les vents. Les nuages en arrière-plan se confondent parfois avec les mouettes. le résultat rend bien compte de la brutalité et de la bestialité des coups échangés, ainsi que de l'aspect dérisoire de cet affrontement sous des cieux indifférents.

D'un côté, je suis sensible à la volonté de Brian Wood d'innover, de tenter d'autres formes de narration. de l'autre, il se trouve que cet essai-là ne m'a pas convaincu : le duel détaché des sensations des combattants ne m'a pas passionné, et les réflexions diverses détachées des réalités correspondants n'ont pas réussi à m'impliquer. 3 étoiles.

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- Épisodes 21 à 28 - En 1020, une épidémie se déclare dans un village viking installé au bord de la Volga. Il s'agit d'un comptoir marchand qui profite du passage des bateaux pour organiser l'échange de marchandises et vivre du commerce. Hilda est la femme d'un notable du village qui vient de décéder de l'épidémie. Elle doit s'occuper de sa fille Karin (jeune adolescente) et résister aux avances de plusieurs mâles. Boris est un prêtre chrétien (dont l'obédience n'est pas clairement précisée) qui s'est installé dans ce village et qui a une théorie assez ébouriffante sur l'épidémie : elle serait occasionnée par des microorganismes et il faudrait prendre des mesures d'hygiène et de quarantaine pour limiter son expansion.

Gunborg est un marchand utilisant des méthodes d'intimidation et d'appropriation musclées, ayant à sa disposition plusieurs employés qui lui servent également d'hommes de main. Au cours d'une réunion du conseil, les habitants décident de chasser les malades du village et de vivre en autarcie à l'intérieur de la palissade délimitant le périmètre du village. C'est le début de l'hiver.

Brian Wood fait de nouveau découvrir à ses lecteurs une facette différente de la culture du peuple viking. le fil narratif principal est de savoir si Hilda pourra longtemps résister à l'oppression de cette société patriarcale dans laquelle la loi du plus fort est sous-jacente, et comment elle pourra protéger sa fille. Comme à son habitude, Wood évite l'écueil du mélodrame larmoyant ou du misérabilisme, en décrivant une femme qui refuse le rôle de victime.

Même quand les magasins de son époux défunt sont pillés par les hommes du village qui s'approprient impunément ces biens, elle s'organise pour résister au long hiver rendu encore plus harassant par l'impossibilité de sortir du village. La lutte d'influence et le jeu du chat et de la souris d'Hilda contre Gunborg et ses séides réservent plusieurs coups fourrés, du suspense et beaucoup de courage.

En contrepoint au sort d'Hilda et Karin, il y a les manigances de Gunborg. En fait Wood se révèle plus nuancé que ça : Gunborg incarne une forme de capitalisme sauvage avant l'heure, d'individu uniquement intéressé par son profit, mais avec une bonne dose de courage physique et d'intelligence politique. Par rapport aux tomes précédents, Wood commence à s'intéresser à l'aspect économique de la vie des vikings. Il y a bien évidemment ce village qui constitue un comptoir marchand avec les peuples alentours, mais il y a également la problématique de la survie pendant les longs hivers de cette région de la Russie. Il y a la menace sourde de la survie du village même, du fait de l'épidémie, mais aussi du fait de sa vulnérabilité à une grande force armée. Il y a d'ailleurs plusieurs affrontements bien barbares qui parsèment ce tome.

Enfin, Brian Wood a recours à nouveau à ce dispositif narratif qui consiste à introduire un comportement moderne au milieu des vikings du onzième siècle : le prêtre qui dispose de notions sur les microbes et qui s'exprime d'une manière sophistiquée. Ça ne m'a pas gêné à la lecture : Wood raconte avant tout une aventure, l'aspect historique est essentiel mais il ne s'agit pas d'une thèse d'historien.

L'ensemble de l'histoire est illustré par Leandro Fernandez (déjà vu dans Man of Stone) dont le style est incroyablement bien adapté à cette histoire. Les dessins sont réalistes, mais sans obsession de la minutie, sans surcharge d'informations visuelles, avec des à-plats de noir significatifs sans qu'ils mangent pour autant les illustrations.

Fernandez a visiblement accompli un gros travail de recherche de références pour que ses illustrations retranscrivent les habits et les constructions de ces individus au onzième siècle. En particulier, il est agréable de pouvoir déceler l'influence slave dans les constructions. le sérieux de son travail permet au lecteur ne jamais regarder une image en se disant que c'est impossible, que ça ne pouvait pas exister à cette époque.

Fernandez trouve des solutions graphiques pour chaque type de séquence et il déploie un savoir-faire impressionnant. Les scènes de dialogue disposent de mises en scène réfléchies, avec changement d'angles de vue en fonction des orateurs, des tensions et des enjeux. Les scènes de combat sont brutales comme il se doit, sans se vautrer dans le gore, mais sans masquer les blessures non plus.

Fernandez n'hésite pas à concevoir un ou deux plans du village vu du ciel qui prouve qu'il a une idée précise et construite de l'agencement des maisons. Il arrive même à rendre visuellement intéressante les scènes se déroulant dans des champs de neige uniforme, ce qui n'est pas donné à tout le monde. La mise en couleurs est réalisée par Dave McCaig pour un résultat qui renforce l'ambiance claustrophobe et la pénombre, sans jamais éclipser les dessins.

Avec ce tome, Brian Wood et Leandro Fernandez nous emmènent dans un village résistant à la maladie en 1020 pendant un terrible hiver, alors que ses habitants s'opposent sur la politique à mener. Wood donne une nouvelle version d'une femme amenée à réinventer sa place dans une société patriarcale, alors que son mari vient de décéder. 5 étoiles.

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- Épisodes 30 à 34 (illustrations de Riccardo Burchielli) -En Norvège, en 700, Erik est un immense gaillard fortement charpenté. Il est le forgeron du village et il ne supporte pas que le conseil ait accepté de faire commerce avec les chrétiens. Il n'accepte pas que les forces vives soient employées à construire une église au plus bel emplacement du village, malgré les généreux paiements. L'arrivée d'une délégation de moines et soeurs constitue la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il aide Agnes (une soeur albinos non consentante) à s'échapper, il incendie la charpente de l'église et fuit avec elle dans la forêt. Agnes se révèle avoir des dons d'herboriste et de sorcière. Ensemble ils entament un périple de ville en ville, en exterminant à chaque fois les représentants de la foi chrétienne. Une petite troupe armée se lance à leur poursuite pour essayer de mettre un terme à leurs actions de guérilla.

Brian Wood propose une nouvelle forme d'insurrection menée cette fois-ci par 2 personnes (alors qu'il n'y en avait qu'une dans The Cross + the Hammer). Il flotte donc comme un parfum de redite, même si cette trame a été améliorée par rapport à la première mouture dans le sens où Wood rend mieux compte des tenants et des aboutissants économiques de la situation. Par contre, il a fait le choix de faire intervenir un élément surnaturel qu'il insiste pour rendre concret (alors qu'au départ la question de sa réalité se pose du fait de la prise de psilocybes par Agnes et Erik). Je n'ai pas adhéré à cette composante. de même il reprend le stéréotype du héros format armoire à glace doté d'une force exceptionnelle, et ce cliché atténue fortement la saveur du récit.

Les illustrations sont très agréables car bien dosées en décors, en détails vestimentaires, et en mouvements. Elles sont très lisibles avec un bon niveau d'informations visuelles. Burchielli se permet même d'insérer du comique visuel avec les expressions faciales d'Erik, sans que cela ne vienne distraire de l'ambiance générale du récit.

Malgré ces bons côtés, le final bascule entièrement dans le surnaturel et j'ai trouvé que cela gâchait la nature de l'histoire. 3 étoiles.

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- Épisodes 37 à 39 "The siege of Paris" (illustrations de Simon Gane) - En 885, les normands assiègent Paris. Leur armée est forte de 30.000 hommes. Parmi eux, se trouve Mads, un danois, accompagné d'Abbo Cernuus, un abbé. Cela fait plusieurs années qu'ils servent ensemble côte à côte dans les mêmes guerres. Mads prend comme un affront personnel le fait que les 200 soldats de Paris réussissent à les tenir en respect.

Au sein du siège de Paris, Brian Wood s'attache à un individu en particulier dont la guerre est le métier depuis l'âge de 14 ans. Il n'éprouve aucune difficulté à obéir aux ordres, mais il prend la résistance de la ville comme un affront personnel. Il sait pertinemment que prendre Paris ne fait pas partie de l'objectif de la campagne, toutefois, il refuse de capituler psychologiquement devant cette place forte. Wood réussit à mêler les actions de l'armée avec la détermination de cet individu et ses actions propres pour trouver le défaut de la cuirasse.

Simon Gane a un style assez intéressant, fait de dessins détaillés, avec un sens sûr de l'exactitude historique, sauf pour la ville de Paris. La vision complète qu'il en donne la limite à l'île de la Cité et l'île saint Louis, ce qui semble un peu juste pour abriter la population de l'époque. À cette unique image, le reste rend bien compte des armes individuelles, des vêtements et des engins de guerre. Il apporte également un grand soin à la nature environnante, et à ses différents états en fonction des saisons. 5 étoiles.

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- Épisode 40 "The hunt" (illustrations de Matthew Woodson) - En Suède, vers l'an 1.000, un homme est seul dans les bois. Il traque un cerf à travers les étendues enneigées. Il en fait une affaire personnelle. Cela fait plusieurs années que sa femme l'a quitté avec ses enfants pour aller vivre dans une ville. Il a préféré une vie au contact de la nature.

Brian Wood propose au lecteur de partager la chasse que donne cet homme à ce cerf élusif. Cet épisode se lit facilement. Il suit au plus près le chasseur grâce à ses pensées concises. Wood sait faire ressortir en phrases brèves la personnalité du chasseur, son choix de vie et ses convictions. Les dessins de Woodson sont un peu rugueux, un peu trop aérés. Il a du mal retranscrire de manière convaincante la texture de la neige.

Au vu de la température en plein hiver en Suède, il est aussi assez difficile de croire à son accoutrement qui semble un peu léger. Par contre, le cerf est crédible, le langage corporel du chasseur transmet ses états d'âme, et la mise en page est fluide. 4 étoiles pour des illustrations pas toujours convaincantes et une fin trop stéréotypée.
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Dernier tome de la série Northlanders, on retrouve nos vikings en Europe ou la religion Catholique a pris le dessus sur les Dieux Vikings.
J'ai trouvé la première histoire assez difficile à comprendre car la narration et pas en adéquation avec les dessins ainsi il est complexe de se projeter dans l'un ou l'autre.
La veuve et la peste est l'histoire qui m'a plus plu. Facile à lire et plein de rebondissement.
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Le dernier de la série me laisse un goût amer...les graphismes sont moyens moins. Un tome qui se lit encore plus facilement.
L'attaque de Paris manque de panache !
La chrétienneté à fait son oeuvre, les anciens Dieux ne sont plus, les hommes du Nord ne sont pas mous pour autant. Ca continu de découper et le peste s'en mêle !
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Northlanders est une série imaginée par Brian Wood (DMZ), qui rend hommage aux vikings. Si dans l'imaginaire collectif ceux-ci sont représentés comme des guerriers scandinaves sanguinaires et barbares qui pillent pour le plaisir, Briand Wood tenait à proposer une vision quelque peu différente de celle véhiculée par les écrits des moines chrétiens, principales victimes de ces incursions normandes. L'auteur ne dépeint certes pas des enfants de choeur, mais il tente tout de même de tenir compte des us et coutumes de ce peuple afin de proposer le point de vue de différents personnages, allant d'un forgeron norvégien qui voit l'arrivée du Christianisme d'un très mauvais oeil à un guerrier danois bien décidé à prendre la ville de Paris.

Si Panini avait déjà sorti deux albums souples contenant les huit premiers épisodes de cette saga composée de cinquante numéros, publiés chez Vertigo entre 2008 et 2012, Urban Comics a la bonne idée de publier l'intégralité de cette oeuvre d'envergure en seulement trois volumes. En choisissant de regrouper les récits par zone géographique et en respectant l'ordre chronologique, l'éditeur chamboule totalement l'ordre de parution original. Ce troisième tome entièrement consacré aux aventures se déroulant sur les terres Européennes oppose les célèbres guerriers du nord à des ennemis redoutables : la foi chrétienne et la Peste !

Notons finalement que, si cette troisième brique reprend les numéros #17, #21-28, #30-34 et #37-40, les deux autres tomes s'attaquent respectivement aux contrées anglo-saxonnes et à l'Islande. Ce tome qui regroupe les récits européens de la saga est ainsi composé de cinq arcs principaux :

I. L'Art Viking du Combat Singulier (#17) : montre l'affrontement de deux champions qui représentent leurs seigneurs respectifs dans une querelle tellement ancienne que son origine en devient nébuleuse. Si cet épisode s'avère assez anecdotique, notamment dû à l'aspect dérisoire de l'affrontement en question, la représentation visuelle de Vasilis Lolos est plutôt réussie. le décalage entre le dynamisme de ces planches violentes qui décrivent la combat et le texte qui sert surtout à expliquer comment les deux guerriers se sont retrouvés là, fonctionne également assez bien.

« Thor vous frappera depuis le ciel, comme un gros connard prétentieux, alors que Loki se faufilera derrière vous pendant que vous contez fleurette à une pucelle et vous découpera un rein avec une truelle. »

II. Métal (#30 à #34) : se déroule en Norvège, en 700, et invite à suivre les pas d'un forgeron qui n'accepte pas l'arrivée des chrétiens et la construction de leur église dans son village. Motivé par les apparitions de la déesse Hulda, le grand costaud va non seulement se débarrasser de l'envahisseur local, mais également se lancer dans une croisade à travers le pays, bien décidé à exterminer le péril chrétien partout où il le croise. En intégrant une albinos aux dons d'herboriste au périple sanglant d'Erik le forgeron, l'auteur propose une sorte de version viking de Bonnie et Clyde, qui fonctionne plutôt bien. Par contre, il fait également intervenir un élément surnaturel qui gagne en importance au fil du récit et qui a fini par me déranger. Visuellement, Riccardo Burchielli livre de l'excellent boulot, même s'il éprouve également des difficultés à intégrer les hallucinations d'Erik de manière crédible dans ses planches.

III. le Siège de Paris (#37 à #39) : se déroule en 885 et suit le siège de la ville de Paris par 30.000 guerriers. Brian Wood se concentre sur un individu en particulier, qui refuse de capituler face à quelques centaines d'archers qui rendent cette tour imprenable. Malgré la longueur et le côté répétitif de ce siège, l'auteur parvient à rendre le récit intéressant en se focalisant sur l'aspect personnel de cet affrontement et sur la détermination inébranlable du personnage central. de son côté, Simon Gane soigne parfaitement la représentation visuelle de ce récit aux allures historiques, notamment au niveau des tenues et des armes.

IV. La Chasse (#40) : ce deuxième récit anecdotique de l'album se déroule en Suède, vers l'an 1.000, et invite à suivre un homme qui traque inlassablement un cerf à travers des bois enneigés. Cette poursuite illustrée par Matthew Woodson permet de partager les pensées du chasseur, de découvrir son passé et de comprendre pourquoi il ne peut se résoudre à abandonner cette proie, comme si celle-ci était devenue sa seule raison de vivre.

V. La Veuve et la Peste (#21 à #28): se déroule dans un village frappé par la Peste, sur les bords de la Volga en l'an 1.020. L'épidémie qui menace ce comptoir marchand incite les villageois à expulser ses malades et à s'isoler du reste du monde. Ce récit illustré par Leandro Fernandez, qui invite à découvrir le sort de la femme d'un notable du village qui vient de décéder de la maladie, est pour moi le meilleur de l'album. Outre des personnages hauts en couleurs, tels que Boris, le prêtre qui est à l'origine de cette vie en autarcie, ou Gunborg, un marchand aux méthodes musclées qui s'oppose fermement à ces mesures qui menacent son business, Brian Wood aborde des thèmes intéressants, notamment le rôle de la femme au sein de cette communauté dirigée par des hommes forts et charismatiques, mais également la place de la religion et de l'économie dans la vie des vikings, réflexion particulièrement intéressante en période de crise. le sort de Hilda et de sa fille lors de ce terrible hiver nous tient en haleine de la première à la dernière page, tout comme la lutte de pouvoir qui sévit au sein du village.

En se basant sur un contexte historique d'une grande richesse, Brian Wood parvient à donner vie à une galerie de personnages hauts en couleurs et terriblement humains, qui permettent de rendre hommage aux guerriers scandinaves et à leurs traditions, tout en proposant des angles de vue différents. Si les artistes qui se succèdent au dessin ont tous un style assez différent , ils contribuent néanmoins tous à restituer l'austérité et la rudesse de l'environnement. Saluons également le travail de Doug McCaig, qui signe la colorisation de cet album et s'adapte avec brio aux différents artistes. Notons finalement la présence des superbes couvertures de Massimo Carnevale.

Encore un excellent tome, que vous pouvez retrouver dans mon Top comics de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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