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1903, Mary Mackenzie, jeune écossaise, embarque pour la Chine afin d' épouser Richard Collingsworth, un officier anglais qu'elle connait à peine.Jeune fille fraiche et naïve, enthousiaste à l'idée de s'ouvrir à une nouvelle culture, elle découvre la Chine. Mais après une aventure avec un officier japonais dont elle attend un enfant, elle est rejetée par la communauté européenne expatriée, et elle doit s'enfuir sans ressources au Japon. Son extraordinaire et courageux parcours de vie entre 18 et 60 ans nous est habilement révélé grâce aux lettres qu'elle écrit à sa mère et à sa meilleure amie, toutes deux restées en Ecosse et également grâce aux extraits de son journal intime. Magnifique roman épistolaire écrit par un homme qui a su parfaitement retranscrire ce que ressentait une femme tout au long de sa vie dans ces pays si différents du sien, à une époque où les femmes étaient peu entendues. Admirable!
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Histoire de Marie Mackenzie, jeune écossaise envoyée se marier en Chine et qui découvre l'Asie, Une Odeur de Gingembre est un véritable coup de coeur. L'intimité créée entre le lecteur et Marie est tissée avec brio et sensibilité. Déchirement, séparation, humiliation, douleur et déracinement forgent peu à peu le caractère d'une femme authentique, dont l'histoire ne tombe jamais dans la facilité et le convenu. Alors que son sexe et sa nationalité font d'elle une éternelle étrangère originale dans ce Japon strict et dur, elle s'y fait une place tant bien que mal. Ce livre est un véritable petit bijou, je n'ai qu'une frustration : qu'il ne nous laisse pas accompagner notre héroïne jusqu'à ses derniers jours... A lire absolument !
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Un grand merci à amandine_koko pour cette découverte littéraire, livre que j'avais mis dans mon pense-bête mais suite à la lecture de sa critique j'en ai fait l'acquisition.
Et effectivement une semaine de bonheur en compagnie de Mary Mackenzie j'ai pu lire son journal qu'elle a tenu de janvier 1903 au 20 août 1942.
Jeune fille de 20 ans qui quitte Edinbourg pour retrouver son futur mari qui l'attend à Pékin. Son journal commence lors de cette traversée, et elle nous fait parcourir l'Histoire sur une quarantaine d'année. L'histoire d'une jeune fille écossaise en Extrême Orient, la découverte d'une nouvelle culture au début celle de la Chine juste après la révolte des Boxers, puis celle du Japon qui commence à s'industrialiser mais toujours aussi traditionnelle, Mary aime cette culture et va par certains côtés l'adopter.
C'est aussi une Mary qui tente de s'émanciper par envie comme quand elle enlève son corset, aime le comte Kurihama, par obligation quand elle accepte ce travail chez Matsuzakara, pour enfin parvenir seule à ouvrir sa propre boutique.
Une Mary abandonnée de ses compatriotes mais une Mary solide et réfléchie, elle n'a pas peur des préjugés, elle est combattante, volontaire et entrepreneuse, une femme rare en son temps, et cela ne devait pas être facile pour une femme seule dans un pays étranger.
Une très belle découverte, une écriture plaisante, le contexte historique comme l'histoire sont intéressants, un réel plaisir de lectrice.
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Quel merveilleux roman que cette odeur de gingembre !

Mary, jeune bourgeoise écossaise prend le bateau en 1903, afin de retrouver son futur époux, en poste comme attaché militaire à Pékin. Elle va assez rapidement déchanter : le jeune époux se révèle radin, peu affectueux et peu compréhensif. La vie conjugale s'écoule entre ennui, déception et réceptions mondaines dans un milieu très conservateur et une maternité arrivée presque trop rapidement. Jusqu'au jour où poussée par une impulsion soudaine, Mary va nouer une brève relation adultère avec un officier japonais. Cette rencontre va bouleverser sa vie.

Le roman est écrit sous forme de journal intime et de lettres que Mary envoie à son amie française. Il se déroule de 1903 à 1942.
L'écriture est classique mais élégante, très agréable à lire. L'ambiance au départ m'a fait penser aux romans de Forster (Avec vue sur l'Arno notamment).

J'ai adoré ce livre qui m'a fait voyager en Chine et au Japon et permet d'appréhender un peu mieux l'histoire et les mentalités de ces pays au début du 20ème siècle, et qui explique la montée du nationalisme japonais.

J'ai aimé aussi ce beau portrait féminin écrit avec pudeur par Oswald Wind. Amateurs de grands mélodrames, ce livre ne me semble pas pour vous car Mary restera toujours très sobre sur ses sentiments même aux pires moments. C'est avec une plume délicate, sans pathos, qu'il nous est raconté la vie et l'adaptation de Mary à une culture qui lui est totalement étrangère.
Ce portrait bien qu'écrit par un homme comporte des accents féministes car Mary s'avère rapidement être une femme volontaire, libre et voulant s'affranchir avant l'heure de tout appui masculin.
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Plongée dans l'Asie de la première moitié du XXème siècle ou plutôt dans une rencontre entre deux cultures très différentes, avec cette histoire d'une jeune écossaise qui devient adulte loin du pays où elle est née, ce récit de presque 40 ans d'une vie de femme expatriée en Chine puis au Japon de 1903 à 1942.
La vie de Marie Mackenzie nous est racontée par le biais de son journal intime, ce qui crée une certaine proximité avec le personnage qui nous le rend attachant bien que la discrétion de la narratrice sur ses sentiments y soient parfois étonnante - voire légèrement frustrante.
Mais c'est prenant, il y a quelque chose de passionnant dans ce déracinement source d'émancipation, dans la façon dont Marie se fait une place dans le pays du Soleil levant, dans un endroit où, perdant ses repères, libérée aussi de l'influence maternelle, elle échappe à la perspective qui l'effrayait de « vieillir dans une ornière étriquée ».
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Chaudement conseillé par George (c'est le bouquin qu'elle défend à chaque fois qu'elle évoque un coup de coeur – on a tous un livre comme ça …), je l'avais depuis un moment dans ma bibliothèque. Enfin attaqué cette semaine, je n'ai pas vraiment eu besoin de me forcer pour y entrer et le terminer avec plaisir …

Comment ne pas s'attacher à Mary Mackenzie, jeune Écossaise de vingt ans que l'on découvre sur un bateau menant à la Chine, où l'attend son mari ? Comment ne pas entrer directement dans son coeur, dans ses pensées, alors que son journal intime et ses lettres nous sont retranscrites dans toute leur beauté ? Comment ne pas sentir son émerveillement lorsqu'elle découvre l'Extrême Orient et ses modes de vie si particuliers ? Comment ne pas subir ses douleurs, ses désillusions, ses échecs ?

Car ce n'est qu'une enfant lorsqu'elle arrive en Chine. Si petit à petit, nous la voyons mûrir, et même se rebeller contre l'ordre établi en ce début du XXe siècle – en particulier en faisant valser son corset, elle apparaît comme une jeune fille sans défense, élevée à l'écart du monde, dans un monde qu'elle ne connaît pas et qui ne l'a pas préparé à cette vie. Arriver dans un pays étranger à cette époque n'est pas une expérience ordinaire, surtout en Chine en 1903, juste après la révolte des Boxers qui visait en particulier les étrangers.

C'est donc à travers les yeux de Mary que nous découvrons ce pays, et très vite nous sentons le gouffre qui se creuse avec sa mère, restée en Écosse et terriblement conservatrice – et même avec le quartier des légations où elle vit. « J'essayais l'autre jour de décrire à maman un coucher de soleil tropical et j'ai écrit que l'on aurait dit que le Ciel avait renversé toutes les couleurs dont Il disposait, mais j'ai bien entendu déchiré ma feuille, car elle aurait trouvé ma pensée sacrilège. Voyager semble faire plus que de mettre une simple distance entre votre famille et vous, et augmente le nombre de choses dont vous ne pouvez leur parler, de peur de les choquer, alors que vous les avez vues et y avez réfléchi. »

Jeune fille intelligente, réfléchie, elle va subir le poids de son époque, jusqu'à l'écart final, la faute ultime qui verra sa vie basculer, lui vaudra de perdre son mari et sa fille, et de se retrouver exilée encore plus en Orient, au coeur du encore plus mystérieux Japon. « Pourquoi faut-il que nos prenions des décisions aussi graves pour notre vie entière quand nous sommes trop jeunes pour savoir ce que nous faisons ? Les grandes fautes vous pèsent sur la nuque et on doit les supporter pour toujours. »

Tout au long de ce journal, qui dure de 1903 à 1941 (Pearl Harbour), nous voyons Mary évoluer, mais également le Japon tout entier, qui entre petit à petit dans l'industrialisation et qui bientôt n'aura plus besoin des Occidentaux pour vivre … On sent à chaque page la fascination de cette culture sur Mary, qui finit pas l'adopter presque totalement, même si elle fréquente surtout les autres étrangers exilés. Ce sont ses descriptions du pays qui donnent toute la force de ce roman.

Mais Une odeur de gingembre c'est aussi et surtout le récit d'une vie qui va d'échecs en échecs, et d'une femme formidable qui supporte les pires malheurs, tout en continuant d'avancer. J'ai pu lire que certains l'avaient trouvé trop molle, pas assez combative. Cependant il faut replacer le texte dans son contexte : le Japon était encore plus traditionaliste que l'Écosse du début du XXe siècle. Les sentiments doivent être retenus, pas partagés, et les douleurs doivent rester secrètes. L'écriture, et la lecture, est ce qui a sauvé Mary du désespoir, en particulier en ce qui concerne ses enfants. Elle est résignée – certes – mais comment aller contre une société si figée, si conventionnelle ? Elle est pourtant très courageuse, ne serait-ce que pour être restée 40 ans dans un pays où les étrangers n'étaient pas acceptés voire rejetés. 40 ans de solitude qui ne sont pas effacés par les quelques aventures ou les quelques amis qu'elle peut avoir. Finalement elle est à la fin de sa vie, beaucoup plus proche de la culture japonaise, tout en retenue, sans pathos, que de sa culture d'origine. Ce chemin, même s'il fut douloureux, est la véritable évolution de Mary, qui lui a permis de supporter tout le reste …

Un très beau texte, une belle histoire, une femme ordinaire et extraordinaire à la fois … à lire …
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Surtout auteur de romans policiers, Oswald Wynd s'est appuyé pour écrire ce récit, sur ses souvenirs de jeunesse, passée au Japon. Une odeur de gingembre suit la destinée de Mary, une écossaise venue en Chine au tout début du XXe siècle pour épouser un jeune diplomate anglais, Richard. Ils se connaissent peu, et leur mariage ne sera pas une réussite, malgré la naissance rapide d'une petite fille, Jane. Mary découvre un monde très loin de son univers protégé et conventionnel, et se découvre elle-même. Elle vit une passion avec un officier japonais, une grossesse rompt son mariage. Elle n'a plus que la possibilité de fuir au Japon, où son amant la prend en charge matériellement. Mais dans l'esprit de la société dont il est issu, il fait adopter son fils adultérin par une famille liée à la sienne, qui est puissante et riche. Mary est désespérée, et ne veut pas quitter le Japon, même si elle peu de chances de revoir son fils. Malgré les difficultés, elle trouve du travail et se bat pour se faire une place modeste dans une société peu ouverte aux étrangers et laissant peu de possibilités aux femmes. Elle sera une observatrice acérée et fine du monde qui l'entoure, de ses us et coutumes.

Un bon livre, assez classique dans sa forme, qui mélange journal intime et lettres que Mary écrit à diverses personnes. le style est relativement simple, il est censé épouser l'écriture d'une jeune fille, puis d'une femme, qui même issue d'un milieu plutôt favorisé, n'a pas fait d'études poussées, en partie pour des raisons de convenances. L'auteur crée un personnage attachant, qui développe rapidement son esprit critique et apprend à se prendre en charge et à faire ses choix, tout en tenant compte des circonstances et de ce qui est possible. Même si l'histoire pourrait déborder dans la direction d'un sentimental appuyé, l'auteur fait preuve de retenu, ne détaille pas certains épisodes parmi les plus mélodramatiques, l'écriture à posteriori (journal et lettres) permettant une sorte de mise à distance, une analyse qui relativise et explique plus qu'elle ne cherche à émouvoir à tout prix.

Le plus intéressant à mon sens, est le tableau de la vie des expatriés en Chine, et encore plus la vie au Japon, la description d'une culture, d'une civilisation très éloignée de l'européenne. L'auteur s'est probablement fortement inspiré des années qu'il a vécu au Japon. Les événements essentiels de ce début du XXe siècle sont vus par le prisme japonais, mais reflétés par l'oeil d'une écossaise. Elle ne nous donne pas une analyse approfondie, mais plutôt des remarques de bon sens, en accord avec le personnage.

C'est tenu du début jusqu'à la fin, le personnage est cohérent dans son évolution, et on suit son parcours avec intérêt et sympathie. Une lecture romanesque de très bonne qualité, qui donne l'occasion d'un beau voyage dans le temps et dans d'autres cultures.
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Un très beau roman, très simple dans son déroulement, mais de ceux qui changent votre manière de voir l'histoire. Il raconte, de manière très linéaire, le parcours de la jeune Mary Mackenzie, jeune écossaise de 20 ans, envoyée en 1905 rejoindre en Chine un futur mari qu'elle connait à peine. Naïve et curieuse, Mary remet bientôt timidement en cause les principes très victoriens que lui a inculqué sa mère. Et lorsqu'elle se trouve seule, éloignée par un mari qui semble la mépriser, elle devient la maitresse d'un officier japonais. Enceinte, rejetée par son entourage, elle est emmenée au Japon sur l'ordre de son amant japonais, qui l'installe dans une petite maison de Tokyo jusqu'à la naissance de son fils, puis enlève l'enfant pour le confier à une famille plus acceptable. Mary décide alors de rester au Japon, afin de retrouver un jour son fils. Vendeuse dans un grand magasin, puis propriétaire d'un magasin de mode, elle fraie modestement son chemin dans un monde qui n'est fait ni pour les femmes, ni pour les occidentales.

Le roman m'a surtout frappé par sa pudeur. Tout est raconté par Mary, dans son journal intime, ou dans sa correspondance, sans apitoyement ou révolte. Mary accepte les valeurs de son époque, se reconnait comme femme de mauvaise vie, s'inquiète de son avenir probable de maitresse d'un japonais, et adhére à l'idée que son fils a un meilleur avenir s'il est recueilli par une famille japonaise. Mais elle continue son petit bonhomme de chemin, repoussant les offres de mariage des hommes qui ne lui plaisent pas, préférant la pauvreté à la dépendance, attendant simplement pendant 30 ans des nouvelles d'un fils qu'elle ne cherche pas pour ne pas le gêner... Un courage paisible très convainquant, que compléte une description tout aussi vraisemblable de l'évolution progressive de sa vision du monde.

Un livre à lire et à faire lire.
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Sous la plume sensible d'un homme, le destin d'une femme écossaise en Orient (Chine et Japon) au début du 20e siècle, au milieu des communautés d'expatriés, entre ambassades et colonisations, dans une Asie elle-même en conflit entre conservation d'une société traditionnelle, désir de puissance et nécessité-volonté de développement.
Comme nous lisons les lettres et le carnet intime de Mary, nous suivons au fur et à mesure son évolution de jeune fiancée naïve à femme d'affaires célibataire : ses découvertes, ses libres pensées, ses ressentis (pas tous attachants), forment une histoire de cultures entrechoquées très intéressantes, et d'un point de vue rarement lu en ce qui me concerne.
Une odeur de gingembre est à la fois un voyage magnifique dans un monde inconnu, un destin romanesque, et un regard porté sur des questions de mondialisation, de rapports hommes - femmes, de cultures mélangées ou préservées, de conflits de puissance, et de territoires soumis à la Nature (ce Japon si fragile entre tremblements de terre et tsunami)... questions que l'on croit parfois à tort juste de notre époque actuelle.
Et, ce qui ne gâte rien, c'est un livre qui donne envie à chaque tour de page ou presque de piocher quelques lignes en citation tellement il y a de jolies phrases sans fioritures.
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Malgré un départ plutôt lent, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Très belle découverte ! Je ne connaissais ni l'auteur, ni le bouquin et c'est grâce aux partages et au club de lecture que j'ai pu tomber sous le charme de cette histoire.
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