[Notes de lecture en cours] Je connais l'auteure de nom. de renom... Elle est sympathique, ne glose pas en interview, et parle un langage vrai (à mon avis). Elle parle bien des romans, de la lilttérature. Ce sont aussi des choses qui importent à mon goût.
Osons dire les choses également: je n'aurais jamais lu
Françoise Xenakis si je n'avais entamé un Challenge ABC... et si ma bibliothèque n'avait qu'elle comme auteur en X...
J'ai eu beaucoup de mal à avaler les 41 premières pages... de prologue. D'ailleurs, je m'interroge toujours. Quel est le but de ce prologue? Il nous dit tout... Il détaille les faits, du moins j'en ai eu le sentiment. Dès lors, les 4 jours de procès, le lecteur les vit un peu en observateur, détaché.
N'aurait-il pas été plus judicieux de nous plonger directement dans le procès et de nous transformer, nous lecteurs, en juré...?
Le procès proprement dit voit une mise en perspective des déclarations et des sentiments des gens. L'auteure donne bien à voir comment chacun va absorber les éléments du procès en fonction de son vécu (passé et présent, comme la greffière qui se reconnaît en l'accusée). le récit abonde en digressions qui, loin de nous casser le cours du récit, nous plongent encore davantage au coeur de l'action. Les digressions sont des formules de style avec lesquelles je suis familier. Cela renforce le propos, tonifie le récit. Je trouve cela très fort.
Le premier jour du procès permet à l'auteure de développer les psychologies des seconds rôles, comme la juge, la mère du défunt, etc. L'épisode de la greffière est bluffant. On a un mélange d'ironie, d'humour et de réalité tout à fait frappant. Et c'est vraiment ça le point fort de
Françoise Xenakis, cet humour à froid, teinté d'émotion, de sensibilité, d'humanité.
Les second et troisième jours sont plus brièvement décrit. On passe. C'est la révélation du profil de l'accusée. Elle explose littéralement. Personnellement, j'ai moins accroché à ce que
Françoise Xenakis donne à voir du personnage central. Mais il y a des passages très forts. Cette auto-flagellation, cet amour jusqu'au-boutiste...
Le quatrième jour du procès est tout à fait conforme aux attentes du lecteur. le récit se termine sur une chute, mais le lecteur n'est pas vraiment surpris. Chapeau à l'auteure pour accepter d'aller au bout de sa logique. Cela dit, et même si j'admire les auteurs qui osent aller au bout des choses, j'ai quand même eu le sentiment d'un peu de pathos et du "les choses auraient pu être différentes si...", qui ne me semble pas cadrer avec l'ensemble du livre.
Une belle découverte.