AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 26 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
2 avis
"La mélopée de l'ail paradisiaque".
Quel beau titre. Poétique , énigmatique , presque provocateur.On est chez Mo Yan , l'un des plus grands conteurs contemporains.
Dans la province de Tiantiang (le paradis) , la population a été incitée à planter de l'ail. La vie paysanne s'organise autour du cours de l'ail, ou tout au moins au gré de la volonté des fonctionnaires qui en fixent le prix et les règles de vente.
Pour autant, une année "sans", le peuple se révolte , la répression sévit. C'est le début du livre , qui voit Gao Yang tenter d'échapper aux miliciens. Idem pour Gao Ma , lui qui rêve de vivre avec Jinju, promise à un autre.

Livre extraordinaire , à tous les sens du terme. Si l'appréciation d'une oeuvre est subjective et donc n'engage que moi ici, le qualificatif d'extraordinaire s'applique sans contexte à la construction très élaboré de ce roman.
On navigue au gré des personnages sur une année , en changeant de date d'une ligne à l'autre parfois sans que cela ne pose le moindre problème.On va également plonger dans les coutumes à travers les rêves de nos héros ou encore revenir sur la période maoïste , le roman se déroulant au milieu des années 80.

Mo Yan est fidèle à son style .L'abject, notamment les conditions de vie en prison , est raconté sans filtre, les insultes pleuvent et parallèlement , la nature est merveilleuse, la poésie latente. D'une ligne à l'autre , on peut imaginer le vent magnifier les sophoras puis le condamné manger ses poux...
Les thèmes abordés sont classiques pour cet auteur issu de la campagne du Shandong : le monde paysan, la corruption de la fonction publique , l'aberration du système maoïste et notamment de la révolution culturelle (Ah ces paysans pauvres qui matent les propriétaires fonciers) mais aussi ici les débuts de la période de Den Xiaoping et l'arrivée du capitalisme .

Un grand livre qui ne plaira pas assurément à tout le monde et qui n'est pas le premier livre de Mo Yan que je conseillerais .
A noter que le livre lu est la première version du texte , qui a été modifié pour la version chinoise .

PS : L'ail est la spécialité de la région de Jinxiang (Shandong, voici un lien pour ceux que cela intéresse
http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2017/1025/c31355-9284589.html)
Commenter  J’apprécie          415
A l'aube de la nouvelle politique économique, dans les années 1980, les
paysans d'un village du Shandong, au nord-est de la Chine, vivent de la culture de l'ail. En butte à la corruption des fonctionnaires et à l'aveuglement du Parti, frappés par la mévente de leurs produits, ils provoquent une émeute, durement réprimée, au siège du district.
Gao Ma, l'un des insurgés, aime Jinju, mais un mariage arrangé entre familles, selon les moeurs anciennes, les empêche de s'unir. Qu'il s'agisse de vendre ses hampes d'ail, d'épouser la fille que l'on aime ou même d'enterrer sa vieille mère selon la tradition, la vie est dure pour les fortes têtes et les coeurs ardents. Les contradictions entre petits paysans et bureaucrates sont à leur comble tandis que les survivances de l'ancien esprit féodal sont battues en brèche par la nouvelle mentalité. Scandées par les chants d'un vieil aveugle, les aventures tragi-comiques du petit peuple de Tiantang (le paradis) font l'objet de ce roman noir, violent et truculent.
Commenter  J’apprécie          80
Une satire sombre et burlesque qui nous entraîne à la rencontre de paysans chinois révoltés contre l'arbitraire bureaucratique, et qui sont réprimés pour cela. Des destins douloureux, des descentes aux enfers différentes selon les personnages, mais une morale, certes imparfaite, mais qui existe. Une écriture très visuelle et riche, qui détourne les codes de la littérature asiatique traditionnelle.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
Commenter  J’apprécie          70
En Chine, dans les années 80, dans le district "le paradis" on vit de la culture de l'ail. Gao Ma, Gao Yang, et la tante Fang sont agriculteurs et, pour des raisons un peu différentes, vont participer à une révolte contre l'administration du district.

Mo Yang nous dresse le portrait de la paysannerie chinoise coincée entre le joug féodal dont elle ne semble pas s'être encore défaite et les fonctionnaires d'état corrompus. On se demande comment l'auteur a pu passer entre les fils de la censure tellement les descriptions sont crues, sanglantes, poignantes. Seule fantaisie: la chronologie n'est pas linéaire. Sur les quelques 400 pages, deux ou trois donnent un peu d'espoir. C'est peu... le reste est noir de noir.

J'ai du m'accrocher pour arriver à la fin!
Commenter  J’apprécie          50
En me lançant dans cette lecture, je m'attendais à suivre que l'histoire entre Gao Ma et Jinju comme cela est décrit par la quatrième de couverture. En fait, en parallèle, on suit également Gao Yang qui a pour point commun avec Gao Ma d'être aussi paysan et d'avoir été arrêté par les Représentants du gouvernement. Car ce roman nous apprend beaucoup sur le travail des paysans et plus particulièrement sur la culture de l'ail et, comment le gouvernement s'enrichit sur le dos des agriculteurs. Alors que les hampes d'ail sont censés rapporter au paysan une certaine somme d'argent, ils ne perçoivent quasi rien à cause des nombreuses taxes. C'est donc par une rébellion générale que Gao Ma et Gao Yang entre autres, vont être prisonniers.
C'est un roman qui demande une certaine concentration puisque à chaque chapitres, on change de personnages et on bascule de son moment présent à son passé. Ainsi, une fois que je me suis habituée à sa construction, j'ai de plus en plus apprécié l'histoire même si, il y a quelques petits passages que j'ai trouvé un peu « dégue », il y en a quand même d'autres qui sont assez drôles voir parfois loufoques.
Pour conclure, c'est un roman qui sort totalement de l'ordinaire avant tout par l'écriture de l'auteur et, il faut savoir aussi que ce dernier est né dans une famille de paysans pauvres de là aussi tout l'aspect intéressant qui en ressort dans ce livre.
Lien : https://meschroniquesdelectu..
Commenter  J’apprécie          40
He bien, j'avoue être perplexe.

Mo yan, si c'est celui qui ne parle pas (source) - dénonce pourtant ici beaucoup.

Il dresse dans ce roman un portrait noir et cruel de la société chinoise - et bien que l'intrigue se déroule récemment, on a l'impression d'être beaucoup plus loin en arrière.

Administration corrompue, répressive et violente, prisons et fermes crasseuses, fermiers affamés, misère noire, mariages forcés .... J'ai l'impression que Mo Yan a fait un condensé de tout ce que la chine rurale pouvait présenter de vil, et ce derrière un masque de burlesque grossier (Mise en musique et en chanson).

Gao Ma, un jeune paysan sans le sou, est très amoureux de Jinju, qui est malheureusement promise à un autre par sa famille pour des raisons bassement matérielles. Il se fait rouer de coups à plusieurs reprises par la famille de la belle, mais, coriace, il parvient à enlever cette dernière. le jeune couple s'enfuit, mais malheureusement, la suite des évènements s'annoncera néfaste pour eux. Jusqu'au dénouement sordide de l'histoire.

Parallèlement est racontée la révolte des paysans suite à leur conditions de vie - ils ne vivent que de la vente de l'ail, et sont écrasés de taxes par l'administration. Ils mettent à sacs les locaux publics mais cette révolte va par la suite être très durement réprimée.

Ce livre est dur, brutal, à un tel point que parfois j'en ai ressenti une certaine gêne. le lecteur est réellement plongé dans la pauvreté la plus extrême, et la résignation qui l'accompagne est fondamentalement révoltante. Les turpitudes de l'être humain noircissent l'horizon, même si un peu d'humour émaille le propos notamment par le chant.

Quand à l'amour? C'est un luxe que les pauvres ne peuvent s'offrir.

L'histoire est vraiment prenant, mais j'ai parfois trouvé le style pesant, trop riche. Ceci dit c'est à mon avis un livre qui permet de saisir toute une partie de la face cachée de la Chine - avec un éclairage plutôt violent.
Commenter  J’apprécie          40
Verdict: Ni aimé, ni détesté.
Il y a des longueurs, des retours en arrière qui ne sont pas toujours précis pour les lecteurs distraits ainsi que beaucoup d'urine & d'écume qui auraient bien pu être coupé. Cependant, l'auteur a une très belle plume. L'histoire nous transporte réellement dans la campagne chinoise des années 80. Elle nous décrit la vie de quelques paysans qui se révoltent contre l'administration du district. C'est une belle lecture à faire pour ceux qui souhaitent en connaître plus sur la vie des cultivateurs d'ail de cette époque, après l'arrivée d'une nouvelle réforme, en Chine. Personnellement, je m'attendais à plus de romance après avoir lu le résumé de l'auteur. Finalement, il n'y en avait pas autant que je l'imaginais. Je suis tout de même contente d'avoir lu ce livre et je compte en lire d'autre de Mo Yan car je ne pense pas que La mélopée de l'ail paradisiaque soit à la hauteur de son talent.
Commenter  J’apprécie          30
Heu comment dire...
Je n'ai pas été conquise, c'est le moins que l'on puisse dire.
Ni par la plume, ni par le contenu, bref tout.
J'ai trouvé l'oeuvre vulgaire dans le style bien que je suppose que c'est exactement le but recherché par l'auteur au vu du sujet qu'il traite, mais je n'ai pas réussi à m'y faire malheureusement.
Pourtant le titre avait l'air tellement prometteur...
Commenter  J’apprécie          10
Sous la houlette de Deng Xiaoping, de 1978 à 1992, les chinois ont à nouveau la possibilité de s'enrichir, avec la bénédiction du Parti. Mais cette liberté nouvelle va surtout profiter aux mieux placés, c'est-à-dire les cadres du Parti et les petits potentats locaux chargés de mettre en place la réforme économique. Au fin fond de la province chinoise, une campagne a été lancée, destinée à permettre aux paysans les plus pauvres de sortir enfin la tête de l'eau. La recette : cultiver de l'ail, à profusion, dans cette région méridionale dont le climat doux est favorable à sa croissance. Chacun calcule la richesse que cette manne inespérée va lui apporter. Hélas, cette année-là la récolte va être si bonne que, suivant la loi de l'offre et de la demande au coeur de la "nouvelle économie", les cours vont s'effondrer et l'ail ne parviendra pas à se vendre. Une révolte s'en suit, mettant en cause les dirigeants locaux qui, comme on s'en doute, ont été les premiers informés et ont tout fait pour vendre leur ail en premier. Sur cette trame Mo Yan a brossé un de ces petits chefs-d'oeuvre dont il a le secret. La narration, complexe mais néanmoins aisée à suivre, vole de personnage en personnage et de période en période, brossant au passage un portait de cette campagne chinoise tiraillée entre des traditions millénaires (les mariages arrangés, les relations complexes entre habitants d'un même village), des coutumes héritées de la Chine impériale et recyclées par la Chine communiste (une bureaucratie envahissante et âpre au gain) et les aspirations à la liberté accompagnant la toute nouvelle réforme. Derrière la fable se devine un procès en bonne et due forme d'une société foulant allègrement aux pieds les grands principes moraux édictés par le Comité Central du Parti Communiste Chinois.
Commenter  J’apprécie          10
Dur, dur, la vie de paysan chinois sous le régime communiste, où les traditions millénaires s'ajoutent à la corruption pour annihiler les principes socialistes impuissants à empêcher les inégalités et les injustices.
Ce récit est très fort, très bien écrit et traduit, mais que c'est difficile à supporter, pas le moindre espoir même à la fin, ça ne me donne pas envie de lire d'autres ouvrages de Mo Yan même si je reconnais un très grand écrivain.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (104) Voir plus



Quiz Voir plus

Mo Yan

Mo Yan est , à ce jour, le seul prix Nobel de littérature chinois. Mais en quelle année a -t-il obtenu ce prix ?

1955
2010
2019
2012

10 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : Mo YanCréer un quiz sur ce livre

{* *}