AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 202 notes
5
8 avis
4
26 avis
3
16 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après 43 ans de bons et loyaux services dans l'Usine de fabrication de matériel agricole de sa ville, Maître Ding est licencié à un mois de la retraite. Les larmes ou la colère n'y changent rien, l'usine a fait faillite et il lui faut désormais trouvé une nouvelle source de revenus. Mais Maître Ding est un vieil homme, usé par son dur labeur et les opportunités s'en trouvent réduites. après des jours d'errance désespérée dans les rues de la ville, le salut arrive lors d'une promenade entre le cimetière et le lac artificiel. Maître Ding trouve l'idée qui, sans efforts physiques, pourra lui assurer un revenu suffisamment confortable pour assurer ses vieux jours. Mais saura-t-il faire taire ses scrupules et dépasser le sentiment de honte qu'il ressent?


Sous ses airs faussement naïfs, ce petit conte sans prétention cache une critique acerbe du néo-capitalisme chinois. Il décrit cette nouvelle société où l'Etat n'est plus providence, où c'est le profit qui commande, où les patrons s'enrichissent sur le dos des ouvriers. Rude constat pour Maître Ding, vieux communiste, ouvrier exemplaire plusieurs fois médaillé qui s'est voué corps et âme à son usine et qui n'a aucune valeur au regard du profit et de la productivité. Pour les ouvriers comme lui, c'est désormais le règne de la débrouillardise. Les salaires et les pensions sont versés de façon aléatoire et pour vivre décemment on trouve un petit boulot plus ou moins légal. Maître Ding qui avait placé toute sa confiance en son patron découvre les nouvelles lois de la société où l'individualisme a pris le pouvoir. Pour lui, c'est un choc mais il ne se révolte pas, il a honte d'être un poids et finalement il s'adapte.
Ce court récit plein de tendresse, d'humour et d'optimisme est une ode à ce peuple chinois si souvent opprimé mais qui ne baisse jamais les bras et, de petites combines en bouts de ficelle, se construit un avenir qui se veut radieux.
Ecrit par le Nobel de littérature 2012, c'est un petit livre abordable et plaisant que je conseille pour qui veut appréhender l'oeuvre de Mo YAN en douceur.
Commenter  J’apprécie          362
Première incursion dans l'oeuvre de ce maître chinois de la littérature, prix Nobel 2012, et je découvre avec grand plaisir une écriture qui se veut à la fois simple et truculente, faussement naïve quand elle critique la société chinoise contemporaine.
Récit universel de cet homme à un mois de la retraite qui, après des années de loyaux services, se fait licencier sans ménagement de son usine en faillite. Mais contrairement à d'autres pays, en Chine, dans ce cas-là, ce que l'état vous propose en dédommagement, c'est un "démerdez-vous" à peine déguisé par un sourire humide.
Maître Ding doit donc trouver une solution pour survivre, mais à son âge, beaucoup de choses ne sont plus possibles et il lui faudra faire preuve d'imagination avec les matériaux en sa possession.
C'est tendre, drôle et cruel aussi et me donne envie de découvrir d'autres romans plus importants, ou en tout cas plus connus de cet auteur.

Commenter  J’apprécie          322
A quelques semaines de la retraite, maitre Ding est remercié par son employeur pour sa longue carrière de quarante-trois années de service irréprochable.
Après avoir bercé dans le creux d'une vague mélancolique, le vieil homme se ressaisit et décide de trouver une occupation lui permettant de poursuivre avec son épouse une vie descente.
L'inspiration vient souvent lorsque l'on sait ouvrir les yeux. C'est ce que fait Ding dans sa nouvelle projection lucrative.
Ce petit livre à teneur de conte n'est pas moins porteur d'un message politique et économique de la Chine durant sa période sombre.
L'écriture de Mo Yan est agréable, simple et efficace réservant une lecture plaisante.
Commenter  J’apprécie          310
Après avoir lu (et adoré !) son roman Grenouilles, j'ai eu envie de me replonger dans l'univers de Mo Yan et son humour pince-sans-rire d'un philosophe qui scrute avec des yeux faussement naïfs les habitudes de ses contemporains.

L'histoire est simple : un vieil homme, ouvrier méritant et reconnu par ses pairs dans l'usine où il a travaillé toute sa vie, est licencié du jour au lendemain. Pour ce héraut du miracle économique chinois, le coup est dur. D'un coup, tout son système de valeurs, inspiré du communisme version chinoise, s'effondre. En métaphore de la Chine contemporaine, le vieil homme, entraînant dans son sillage son apprenti, plonge (malgré lui) dans le capitalisme le plus sauvage : pour continuer à gagner sa vie, il n'hésite pas à privatiser une caravane abandonnée pour en faire l'abri d'amours clandestines. Il vend ainsi doublement son âme au diable, se laissant aller à la cupidité pour gagner sa vie grâce aux élans de luxure des autres.

Comme à son habitude, Mo Yan adopte un point de vue presque naïf et, c'est là son tour de force qui lui permet de nous plonger dans la Chine contemporaine, loin des clichés, près des petites gens. Comment une société peut-elle faire la synthèse entre des croyances traditionnelles encore bien ancrées et une modernisation menée à marche forcée par un pouvoir autoritaire depuis plusieurs décennies ? Comment les chinois, à qui la liberté d'expression est cruellement déniée, réussissent-ils à trouver des échappatoires ? Quelles combines mettent-ils en place pour tirer leur épingle du jeu dans ce néo-capitalisme sauvage ? C'est un peu à ces grandes questions que ce court roman tente de répondre, et avec humour s'il vous plaît.
Commenter  J’apprécie          240
Curieuse mais pas téméraire, c'est par ce petit livre, parmi tous les autres mis en avant à la librairie, que j'ai choisi de découvrir le dernier prix Nobel de littérature.

Mi-fable, mi-nouvelle, ce court roman m'a été facile à lire même si, parfois, j'ai eu la sensation qu'il me manquait quelques références culturelles pour pouvoir pleinement goûter le sel de l'humour de l'auteur.
Et, en fait, c'est peut-être bien là tout l'intérêt de cette lecture: se plonger dans un autre monde, une autre culture, d'autres valeurs et s'ouvrir à une autre façon de penser et d'appréhender le monde, de vivre les rapports entre personnes...

Relations hiérarchiques dans le monde du travail ou entre des personnes aux différents âges de la vie, position de la femme dans la société et dans la famille ou le couple... les thèmes abordés sont nombreux et les sources de curiosités innombrables pour moi! L'écriture m'étant accessible, cela me donne de nombreuses raisons d'avoir envie d'explorer plus avant la bibliographie de Mo Yan!

Commenter  J’apprécie          230
Ding travaille depuis des dizaines d'années dans une fabrique d'outils agricoles. C'est à l'aube de la retraite qu'il apprend son licenciement.
Après quelques errements, il va trouver un nouveau travail, inédit et lucratif.
Court roman de cet auteur chinois Prix Nobel que je découvre avec délectation.
Le personnage principal est un naïf et si certaines de ces réactions amènent le sourire aux lèvres du lecteur, l'auteur lui manifeste beaucoup de respect à travers la tendresse qu'il lui porte.
Les situations sont cocasses mais sous couvert d'humour, les travers de la société chinoise ne sont pas épargnés.
Un seul regret : c'est trop court ! Heureusement, il me reste à découvrir l'oeuvre de Mo Yan, je sens que je vais me régaler
Commenter  J’apprécie          211
Court roman du Nobel de littérature .
Il s'agît de l'histoire de Lao Ding , qu se fait licencier aux portes de la retraite .Pourtant il aura été un ouvrier modèle toute sa vie.
Sans se décourager , il va s'efforcer de gagner sa vie autrement. Et va avoir une idée géniale.

Une centaine de pages pour une très belle histoire qui égratigne encore une fois l'entreprise d'état Chinois, son système archaïque et anti productif.
Ce livre est le portrait d'un homme qui malgré les coups durs garde l'espoir et l'humour.
Il est aussi le portrait d'une société chinoise qui bascule définitivement vers l'entreprise personnelle et l'investissement privée .
Court roman mais non dénué d'intérêt, plein de sagesse , d'humour , d'amitié .
Commenter  J’apprécie          155
Un aperçu de la société contemporaine chinoise sous la plume caustique de Mo Yan.
Il utilise l'humour et la tendresse pour nous faire connaître Lao Ding, licencié à 60 ans de l'usine où il semblait pourtant considéré comme un héros. Comble de malheur, il va se fracturer la jambe. Au bout de deux mois d'hôpital, il ressort en ayant dépensé toutes ses pauvres économies. Pas de révolte. Il va devoir s'inventer un nouveau métier dans cette Chine qui s'ouvre à l'initiative privée. Aidé de son fidèle apprenti, il va monter une petite "affaire" lucrative jusqu'à ce qu'un jour d'hiver, l'angoisse monte...
Pudeur, naïveté, honte autant de sentiments traités par petites touches par Mo Yan pour notre plus grand plaisir.
Commenter  J’apprécie          130
Ding Shikou est licencié de l'usine de fabrication de matériel agricole alors qu'il n'était qu'à un mois de sa retraite. Il cherche désespérément une idée d'un nouveau travail. En passant près d'un cimetière, il sait ce qu'il va faire ! Conseillé par son apprenti, Lü Xiaohu, il monte doucement sa petite affaire…
Une petite histoire très plaisante sous forme de fable sur la société chinoise. Malgré le sujet, l'auteur n'est jamais vulgaire et arrive à rester drôle. « le maître a de plus en plus d'humour »montre bien l' incompréhension entre les deux hommes car le maître Ding est quelqu'un de très sage et mesuré.
Un petit régal pour un petit trajet. 2 styles tout à fait différents entre Beaux seins, belles fesses et le maître a de plus en plus d'humour, mais la plume de Mo Yan est très agréable !
Commenter  J’apprécie          130
Mo yan nous livre une histoire très courte, qui tient de la nouvelle, ou même d'un conte de la modernité. Lao Ding, 60 ans se retrouve licencié quelques jours avant d'être à la retraite et après 29 ans de dur labeur. Il a pourtant passé toute sa vie dans cette usine, lui dévouant corps et âmes : jusqu'à arriver ouvrier du septième échelon. Mais l'usine ferme, maintenant "L'usine était morte, une usine sans ouvriers, c'est purement et simplement un tombeau". Cette situation douloureuse auquel Lao Ding va être confronté va l'entraîner malgré quelques remords à se lancer dans le petit commerce.Son apprenti bien plus débrouillard et pratique que son maître va le tirer d'affaire, et lui faire taire toutes ses craintes "Vous ne souffrez pas encore de la faim, mais le jour où vous serez affamé, vous saurez que si l'on met dans la balance sa face et son ventre, c'est toujours le ventre qui l'emporte"

Mo Yan exploite cette situation cocasse pour critiquer une société cynique, un capitalisme naissant et une société libérale. Mais il a une vison des fonctionnaires (mairie, police). Mo Yan nous dépeint une civilisation qui change tant au niveau du libéralisme économique et que des moeurs de la société chinoise contemporaine.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (384) Voir plus



Quiz Voir plus

Mo Yan

Mo Yan est , à ce jour, le seul prix Nobel de littérature chinois. Mais en quelle année a -t-il obtenu ce prix ?

1955
2010
2019
2012

10 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : Mo YanCréer un quiz sur ce livre

{* *}