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Lorsque Lao Ding, à un mois de la retraite , à l'âge de soixante ans , est licencié ainsi que tout le personnel de son usine : une usine de machines agricoles qui a changé de nom avec les différents dirigeants politiques.
À ce jour, elle est en faillite et chacun doit retrouver du travail suivant des initiatives privées et personnelles.
Les cadres sont corrompus par l'argent et vivent dans l'égoïsme.
Maître Ding se sort du pétrin, après avoir épuisé ses économies à soigner une blessure grâce à une idée audacieuse et grâce à l'aide son ancien apprenti. Il est honteux de sa nouvelle activité qu'il cache à sa femme mais il se renfloue.
Il va cependant vivre une grande peur dans les dernières pages du livre.
Mo Yan, en se moquant de la société capitaliste où chacun travaille pour soi et s'enrichit ou non m'a fait découvrir son humour. Je n'ai pas pu dire si son personnage faisait preuve de naïveté ou au contraire d'un humour simple qui aide le personnage à prendre de la distance quoi qu'il arrive. C'est un jeu auquel l'auteur se livre.
J'ai beaucoup apprécié ce petit conte sous forme de satire sociale et les réflexions imagées, très comiques, très particulières de l'auteur.
Je peux comprendre qu'il a été appelé pour recevoir le Prix Nobel en 2012 car il semble unique en son genre.
"Il semble" car je n'ai lu que ce petit conte de Mo Yan.
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Pour être franche , s 'il n y avait pas eu le multi défis 2019 et son item livre d un auteur chinois ou qui se passe en Chine, je n aurais jamais lu ce livre.

4 étoiles et demie. Autant vous dire que changer ses habitudes ça permet parfois de belles découvertes.

J ai beaucoup aimé cette lecture. En particulier parce que je me suis beaucoup attachée au héros. d'origine ouvrière, maître Dinh qui se retrouve licencié à un mois de la retraite après une vie de labeur, ça a touché mon âme. l'usine de machine agricole pour laquelle maître Dinh travaillait s apprête à fermer. Les larmes, les belles médailles reçues tout au long de sa carrière, être l exemple pour les autres, tout cela ne change rien.

Maître Dinh est poussé vers la sortie. Comment se reconvertir alors? Comment rebondir? Surtout que l argent fond comme neige au soleil.

Maître Dinh est dépassé. Lui qui a passé sa vie à trimer à l usine découvre avec stupeur que même aller au toilette n est pas gratuit. Où va le monde?

Mais maître Dinh n est pas un homme à se laisser abattre. Alors qu' il repère un vieux car déglingué vers le cimetière qui surplombe son ancienne usine, il a une idée pour survivre. Avec son fidèle apprenti, il entreprend de transformer le car pour le consacrer à un usage bien particulier. Bientôt la clientèle se fait florissante.

On ne sombre jamais dans le pathos. J ai apprécié l humour de l auteur qui avec un personnage plutôt naïf mais pas bête nous livre une petite critique bien sentie du capitalisme. Culture tradition se heurtent à la modernité et au capitalisme.

C est frais, drôle, un brin loufoque. Bien écrit.
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C'est mon premier roman du prix Nobel 2012. Il date de 1999 et fait 108 pages.
Ding ("Robuste gaillard") Shikou s'effondre quand il est licencié de l'usine de l'Etoile rouge pour cause de faillite. A un mois de la retraite, lourdé sans indemnités. Lui, l'ouvrier modèle qui éprouvait une extrême gratitude envers cette usine d'état car elle l'avait tiré de la condition de paysan. Et, pour couronner le tout, il se fracture une jambe en rentrant chez lui sur sa vieille bicyclette "Défense nationale". Toutes ses économies passent dans les frais médicaux. Comment une vieille baderne comme lui peut-il s'en sortir ? Faire le siège de la mairie en continuant de pleurer comme le suggère son jeune ex apprenti ? Non ! le maître ne perdra pas la face, il a de la ressource, du bon sens et va trouver une idée...qui respire la joie de vivre.
J'ai beaucoup aimé ce court roman, très bien construit, qui évoque avec la pudeur de l'humour une vie et des valeurs qui s'effondrent. Il rend également hommage à la débrouillardise des humbles qui doivent se réadapter au nouveau monde capitaliste. La traduction est très bien avec des notes utiles et pas envahissantes.
Je poursuivrai avec plaisir mon exploration de l'univers de Mo Yan ( il a écrit plus de 100 nouvelles paraît-il) .
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♫ Compagnon de colère, compagnon de combat
Toi que l'on faisait taire, toi qui ne comptais pas
Tu vas pouvoir enfin le porter
Le chiffon rouge de la liberté
Car le monde sera ce que tu le feras
Plein d'amour de justice et de joie

Accroche à ton coeur un morceau de chiffon rouge
Une fleur couleur de sang
Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge
Lève-toi car il est temps

Tu crevais de faim dans ta misère
Tu vendais tes bras pour un morceau de pain
Mais ne crains plus rien, le jour se lève
Il fera bon vivre demain ♫

(Michel Fugain – le chiffon rouge -1977)

Précieux petit roman que voici …

Il dresse, à travers les mésaventures de maître Ding, un portrait grinçant de la Chine moderne, tiraillée entre ses idéaux communistes de justice sociale pour tous, de glorification du travail honnête et d'abnégation pour l'Etat bienfaiteur et son ultra-libéralisme où seul le profit compte. On découvre une Chine empêtrée dans ses contradictions et sclérosée par une administration kafkaïenne, par la corruption et par le népotisme.

Heureusement le maître déborde d'humour (même s'il rit jaune) et de ressources: après son licenciement, qui a lieu à un mois de sa retraite (les patrons voyous de nos multinationales ont fait des émules en Chine), il sait rebondir car « si les vers ne meurent pas de faim sous terre, jamais nous autres de la classe ouvrière ne mourrons de faim ». Quelle violence dans cette phrase, quand même!

A épingler aussi la manipulation honteuse des dirigeants qui, devant la foule des ouvriers en colère, vont jusqu'à détourner l'exemple de cet ouvrier modèle à leurs fins. Mais maître Ding peut aussi compter sur la fraternité et la solidarité entre les ouvriers, qu'on retrouve d'ailleurs dans tous les pays.

A noter aussi les petites notes de bas de page qui éclairent sur la culture chinoise et aident à la compréhension de ce géant d'Asie qui ne cesse de me fasciner et de m'intriguer.

Je remercie mh17 d'avoir guidé mes pas vers ce petit roman de Mo Yan, auteur que j'apprécie de plus en plus !

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Après 43 ans de bons et loyaux services dans l'Usine de fabrication de matériel agricole de sa ville, Maître Ding est licencié à un mois de la retraite. Les larmes ou la colère n'y changent rien, l'usine a fait faillite et il lui faut désormais trouvé une nouvelle source de revenus. Mais Maître Ding est un vieil homme, usé par son dur labeur et les opportunités s'en trouvent réduites. après des jours d'errance désespérée dans les rues de la ville, le salut arrive lors d'une promenade entre le cimetière et le lac artificiel. Maître Ding trouve l'idée qui, sans efforts physiques, pourra lui assurer un revenu suffisamment confortable pour assurer ses vieux jours. Mais saura-t-il faire taire ses scrupules et dépasser le sentiment de honte qu'il ressent?


Sous ses airs faussement naïfs, ce petit conte sans prétention cache une critique acerbe du néo-capitalisme chinois. Il décrit cette nouvelle société où l'Etat n'est plus providence, où c'est le profit qui commande, où les patrons s'enrichissent sur le dos des ouvriers. Rude constat pour Maître Ding, vieux communiste, ouvrier exemplaire plusieurs fois médaillé qui s'est voué corps et âme à son usine et qui n'a aucune valeur au regard du profit et de la productivité. Pour les ouvriers comme lui, c'est désormais le règne de la débrouillardise. Les salaires et les pensions sont versés de façon aléatoire et pour vivre décemment on trouve un petit boulot plus ou moins légal. Maître Ding qui avait placé toute sa confiance en son patron découvre les nouvelles lois de la société où l'individualisme a pris le pouvoir. Pour lui, c'est un choc mais il ne se révolte pas, il a honte d'être un poids et finalement il s'adapte.
Ce court récit plein de tendresse, d'humour et d'optimisme est une ode à ce peuple chinois si souvent opprimé mais qui ne baisse jamais les bras et, de petites combines en bouts de ficelle, se construit un avenir qui se veut radieux.
Ecrit par le Nobel de littérature 2012, c'est un petit livre abordable et plaisant que je conseille pour qui veut appréhender l'oeuvre de Mo YAN en douceur.
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Première incursion dans l'oeuvre de ce maître chinois de la littérature, prix Nobel 2012, et je découvre avec grand plaisir une écriture qui se veut à la fois simple et truculente, faussement naïve quand elle critique la société chinoise contemporaine.
Récit universel de cet homme à un mois de la retraite qui, après des années de loyaux services, se fait licencier sans ménagement de son usine en faillite. Mais contrairement à d'autres pays, en Chine, dans ce cas-là, ce que l'état vous propose en dédommagement, c'est un "démerdez-vous" à peine déguisé par un sourire humide.
Maître Ding doit donc trouver une solution pour survivre, mais à son âge, beaucoup de choses ne sont plus possibles et il lui faudra faire preuve d'imagination avec les matériaux en sa possession.
C'est tendre, drôle et cruel aussi et me donne envie de découvrir d'autres romans plus importants, ou en tout cas plus connus de cet auteur.

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A quelques semaines de la retraite, maitre Ding est remercié par son employeur pour sa longue carrière de quarante-trois années de service irréprochable.
Après avoir bercé dans le creux d'une vague mélancolique, le vieil homme se ressaisit et décide de trouver une occupation lui permettant de poursuivre avec son épouse une vie descente.
L'inspiration vient souvent lorsque l'on sait ouvrir les yeux. C'est ce que fait Ding dans sa nouvelle projection lucrative.
Ce petit livre à teneur de conte n'est pas moins porteur d'un message politique et économique de la Chine durant sa période sombre.
L'écriture de Mo Yan est agréable, simple et efficace réservant une lecture plaisante.
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Le maître a de plus en plus d'humour marque mes premiers pas dans l'univers littéraire de Mo Yan. J'ai commencé petit...
Certes petit format mais qui donne un aperçu intéressant et alléchant de la prose du Nobel chinois.
Dans un récit entre le conte et la satire sociale, l'auteur dépeint le brave Ding, employé modèle aux multiples récompenses dans l'usine d'État de matériel agricole. La Chine se mettant à l'heure du capitalisme, le pauvre bonhomme, tout de mesure, se retrouve licencié à un mois de sa retraite. Dure chute s'il en est... Force est de devoir vivre et faire bouillir la marmite. Lui vient une idée invraisemblable au terme d'une déambulation mais qu'il va mettre en pratique avec l'aide de son fidèle Lü Xiaohu, son ancien apprenti à l'usine. Peu orthodoxe et sans doute moralement bancale, sa solution ne lui donne pas moins satisfaction... et de plus confortables revenus.

Drôle et cynique, Mo Yan décrit dans ce court roman les dérives du capitalisme, les systèmes hiérarchiques dans la société et l'évolution de celle-ci en cette veille du XXIème siècle. La plume de l'auteur est pleine de verve et de mordant, émaillée de proverbes plein de bon sens ou de type confucéen. Une véritable invitation à découvrir plus avant l'oeuvre de cet écrivain.
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Après avoir lu (et adoré !) son roman Grenouilles, j'ai eu envie de me replonger dans l'univers de Mo Yan et son humour pince-sans-rire d'un philosophe qui scrute avec des yeux faussement naïfs les habitudes de ses contemporains.

L'histoire est simple : un vieil homme, ouvrier méritant et reconnu par ses pairs dans l'usine où il a travaillé toute sa vie, est licencié du jour au lendemain. Pour ce héraut du miracle économique chinois, le coup est dur. D'un coup, tout son système de valeurs, inspiré du communisme version chinoise, s'effondre. En métaphore de la Chine contemporaine, le vieil homme, entraînant dans son sillage son apprenti, plonge (malgré lui) dans le capitalisme le plus sauvage : pour continuer à gagner sa vie, il n'hésite pas à privatiser une caravane abandonnée pour en faire l'abri d'amours clandestines. Il vend ainsi doublement son âme au diable, se laissant aller à la cupidité pour gagner sa vie grâce aux élans de luxure des autres.

Comme à son habitude, Mo Yan adopte un point de vue presque naïf et, c'est là son tour de force qui lui permet de nous plonger dans la Chine contemporaine, loin des clichés, près des petites gens. Comment une société peut-elle faire la synthèse entre des croyances traditionnelles encore bien ancrées et une modernisation menée à marche forcée par un pouvoir autoritaire depuis plusieurs décennies ? Comment les chinois, à qui la liberté d'expression est cruellement déniée, réussissent-ils à trouver des échappatoires ? Quelles combines mettent-ils en place pour tirer leur épingle du jeu dans ce néo-capitalisme sauvage ? C'est un peu à ces grandes questions que ce court roman tente de répondre, et avec humour s'il vous plaît.
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Curieuse mais pas téméraire, c'est par ce petit livre, parmi tous les autres mis en avant à la librairie, que j'ai choisi de découvrir le dernier prix Nobel de littérature.

Mi-fable, mi-nouvelle, ce court roman m'a été facile à lire même si, parfois, j'ai eu la sensation qu'il me manquait quelques références culturelles pour pouvoir pleinement goûter le sel de l'humour de l'auteur.
Et, en fait, c'est peut-être bien là tout l'intérêt de cette lecture: se plonger dans un autre monde, une autre culture, d'autres valeurs et s'ouvrir à une autre façon de penser et d'appréhender le monde, de vivre les rapports entre personnes...

Relations hiérarchiques dans le monde du travail ou entre des personnes aux différents âges de la vie, position de la femme dans la société et dans la famille ou le couple... les thèmes abordés sont nombreux et les sources de curiosités innombrables pour moi! L'écriture m'étant accessible, cela me donne de nombreuses raisons d'avoir envie d'explorer plus avant la bibliographie de Mo Yan!

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