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4,16

sur 888 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
UNE VIE COMME LES AUTRES
de Hanya Yanagihara
traduit par Emmanuelle Ertel
Éditions Buchet ● Chastel

******* ❤ C O U P  d'E  C O E U R ❤ *******

Pendant une trentaine d'années, on suit le parcours de quatre amis qui se sont rencontrés à la fac (Malcolm, JB, Wilhem et Jude), mais le récit tourne principalement autour de Jude.

Jude est un écorché vif. Il garde ses traumatismes au plus profond de lui et est incapable de les partager avec les personnes qui l'aiment. C'est un être constamment tiraillé entre la résignation que sa vie puisse continuer comme toujours et l'espoir que son existence change. Et Jude a beau essayer de dominer ses souvenirs, ils reviennent sans cesse pour l'assaillir, tels des hyènes sur une charogne.

Les mots me manquent pour vous parler de ce livre magnifique et bouleversant qui parle d'amitié, d'amour et surtout de la vie. L'histoire est triste avec des pages très douloureuses et malgré tout, il se dégage une telle beauté de ce texte... que je ne crois pas avoir lu, depuis "Albertine disparue", d'aussi belles pages sur la disparition d'un être aimé.

Quand aux personnages, ils sont tellement réels que l'on ressent une forte empathie pour eux.

Je sais que certains lecteurs ont trouvé des longueurs à ce roman mais ce n'est pas mon cas (en même temps, j'adore les "pavés" et j'avoue avoir de la peine avec les nouvelles). Pour ma part, aucune page n'est superflue et j'en aurais volontiers pris une centaine de plus.

Je l'ai lu juste après "My absolute darling" et les thèmes sont similaires mais, surtout, complémentaires. En fait, "Une vie comme les autres", à sa façon personnelle, prolonge "My absolute darling".

Et la traduction d'Emmanuelle Ertel est aussi belle que ce roman.

Je terminerai par une phrase du livre :

"L'amitié n'était-elle pas en soi un miracle, le fait de trouver une autre personne qui rendait le monde entier et sa solitude en quelque sorte moins solitaires ?" (p647)
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Comment parler d'un livre qui vous a pris aux tripes pendant plus de 800 pages, vous a fait sangloter à de nombreux moments et vous a laissée finalement sans voix une fois la dernière page tournée ? Comment parler d'un roman dont la lecture fut parfois plus une épreuve qu'un plaisir, mais une épreuve dans le bon sens du terme, je ne parle pas d'un pensum mais d'une pente très ardue à gravir, d'un effort qui fait du bien parce qu'il nous invite à puiser dans ce que nous avons de meilleur en nous ? Oui cette lecture fut parfois physique tant j'ai eu l'impression que tout mon corps y prenait sa part. Et oui, elle laissera des traces.

Surtout ne pas se laisser impressionner par l'épaisseur et la densité de l'objet. Certes, au poids le lecteur en a pour son argent, au nombre de mots aussi. Mais surtout, il n'est pas près d'oublier la figure de Jude, héros central de cette saga qui suit sur près de quarante ans le destin de quatre amis new-yorkais qui se sont rencontrés au lycée ; Jude dont les mystères et les silences cachent des souffrances, des failles et une histoire terrible. Il y a Malcolm, l'architecte toujours en quête de reconnaissance, J.B. l'artiste-peintre talentueux mais n'hésitant pas à se nourrir de son entourage pour faire avancer son oeuvre, le beau Willem devenu acteur à la notoriété certaine, et Jude que le handicap physique (il souffre le martyr et marche difficilement suite à un accident de la circulation survenu lorsqu'il avait quinze ans) n'empêche pas de devenir un redoutable avocat dans l'un des meilleurs cabinets d'affaires de Manhattan. Jude, persuadé qu'il ne mérite pas le bonheur.

S'il est question d'amitié entre ces quatre protagonistes, c'est autour de Jude que s'articule l'intrigue, Jude et ce passé qu'il s'applique à taire mais qui le hante, le contraint, le ronge. Un passé que le lecteur découvre peu à peu, au fur et à mesure que grandit sa relation avec Willem, l'ami indéfectible, et celle qu'il noue avec Harold, véritable père de substitution. Autour de Jude se tissent des liens d'amour fantastiques alors même que certains perçoivent sa détresse et sa fragilité sans avoir réellement idée de l'horreur dans laquelle elle puise ses racines. Cet amour, pur et désintéressé est l'une des choses les plus magnifiques qui m'aient été données de lire ces dernières années ; c'est lui qui fait jaillir les larmes, éclater les sanglots, penser qu'on aimerait tous tellement être aimés ainsi.

L'avantage de faire long, de s'attacher aux détails et aux moindres ressorts psychologiques des personnages c'est qu'on entraîne le lecteur au coeur même de l'intrigue. Il n'est plus lecteur, il est Jude. Il ressent, il souffre, il espère et il désespère. Il se demande comment il tiendrait, lui, s'il avait traversé les mêmes épreuves. A travers Jude s'affrontent la noirceur du monde dans ce qu'il a de pire et la beauté de l'amour dans ce qu'il a de plus merveilleux et de plus consolateur. Un combat de tous les instants, dont les répits sont désespérément trop courts.

Ce livre est d'une intensité dramatique rare, un pur "mélo" dans ce que le genre a de meilleur à offrir. Car il interroge notre façon d'appréhender la vie et ses souffrances inhérentes. Bouleversant et magnifique.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un livre absolument bouleversant, malgré toutes ses outrances (trop de pages, trop "urbain", trop de réussite sociale, trop de souffrances) qui fouille très profondément au fond des affres les plus abominables et des grâces les plus sublimes de l'âme humaine.
Ils sont quatre amis pour la vie, rencontrés à l'université et que l'on suit sur quatre décennies. Mais c'est Jude qui aspire toute la lumière noire de ce sombre et beau roman, Jude l'éternel enfant irrémédiablement traumatisé par une entrée cauchemardesque dans la vie, Jude l'effacé, enfermé en lui-même, que ses trois amis couvent pourtant d'un amour indéfectible.
Je ne suis pas sûre que ce roman constitue, comme l'annonce l'éditeur, une réinvention du grand roman américain, mais ce dont je peux témoigner c'est qu'il est totalement fascinant, et qu'il exerce un attrait hypnotique sur le lecteur qu'il emmène dans de rares profondeurs émotionnelles.
Jude est un de ces personnages d'une densité telle qu'une fois rencontré, il devient une partie de soi-même.
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J'ai mis longtemps à lire Une vie comme les autres. Non seulement j'ai mis longtemps, mais j'ai dû faire des pauses (deux BD, deux brefs romans) à cause de la densité du récit et des abominations qu'a subies dans son enfance et que continue à subir le personnage principal. À vrai dire, j'ai failli abandonner avant la fin de la première partie, très touffue, où l'on côtoie pléthore de personnages et où on passe de l'un à l'autre sans réussir à cerner qui est qui. J'avais l'impression d'être conviée à une fête où tout le monde se connaît, mais d'être étrangère à ce groupe, et finalement de rester sur le pas de la porte à regarder évoluer les uns et les autres sans trop comprendre ce qui se passe… et c'est exactement, je crois, l'effet recherché. Cependant, dès son apparition, le personnage de Jude est tellement fascinant que je me suis obligée à continuer. J'ai bien fait : j'ai beaucoup aimé ce roman très noir et tragique.
***
Hanya Yanagihara nous invite à suivre quatre amis qui se rencontrent à l'université qui ne se perdront jamais longtemps de vue sur une période de trente ans. L'autrice nous les présente souvent dans des situations extrêmes dans lesquelles elle dissèque leurs motivations et fouille les tréfonds de leur âme. Chacun d'entre eux traîne avec lui les traumatismes de son enfance. Selon la variété des expériences vécues, chacun tente d'aborder puis de traverser l'âge adulte avec ses moyens. Deux d'entre eux ont vécu ce qu'on pourrait qualifier d'enfance normale, le troisième a perdu un proche qu'il adorait. Et nous découvrirons petit à petit, sans ordre chronologique, avec divers retours en arrière et des changements de narrateur, les secrets, les peurs, la douleur, le sentiment de culpabilité et le désespoir de Jude St Francis, le personnage principal, pivot autour duquel s'articule cette histoire.
***
Dans ce roman où n'évoluent pratiquement que des hommes et dans lequel les femmes sont dévolues la plupart du temps à des rôles de figurantes, de nombreux thèmes sont abordés grâce aux quatre amis et aux personnes qui les entourent. Il sera question d'amitié, bien sûr, mais aussi de racisme, d'homosexualité, d'automutilation, d'amour filial, d'art, de pédophilie, d'orientation sexuelle, de réussite professionnelle, de prostitution, et j'en oublie forcément. L'écriture de Hanya Yanagihara m'a parfois rappelé celle de Joyce Carole Oates : beaucoup de longues parenthèses souvent digressives, de développements entre tirets, de fréquents passages au style indirect libre et des rôles différents dévolus à l'italique. La qualité de l'ensemble se révèle pourtant inégale à cause de certains développements trop longs à mon goût, bien qu'ils ne soient jamais gratuits. Dans la traduction d'Emmanuelle Ertel, certaines fautes de syntaxe m'ont dérangée, particulièrement dans l'emploi des verbes pronominaux (il se garda la face, par exemple) ainsi que la suppression systématique de l'article défini devant le mot « Docteur », calquant l'usage de l'anglais, pour ne citer que ces scories-là. Dommage, mais il faut lire ce formidable roman malgré ses défauts : il est bouleversant.
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Challenge multi-défis 2021 : # Le livre qui possède la couverture la plus moche de ma PAL !
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Bouleversant! Je suis tellement entrée dans le récit que juste par égard pour Jude, qui a tellement souffert dans sa vie, je déconseillerais la lecture de ce roman pour ne pas le refaire souffrir encore et encore...
J'ai rarement lu un témoignage de tant de douleurs, où le corps lui-même devient le personnage principal, le centre de ce roman où on le voit maltraité, agressé, mais aussi résilient, aimé, désiré, soigné, où l'on le découvre sous des aspects peu connus, dans ses extrêmes, dans ce qu'il est capable d'endurer. Pour tout dire, je ne savais rien du thème du roman si ce n'est que ça évoquait l'amitié de quatre hommes sur plusieurs décennies, et si j'en avais su plus, je ne l'aurais peut-être pas lu, et pourtant.
Le roman est dense (800 pages) et palpitant, nous emportant dans des sphères empathiques inattendues. J'ai ressenti des sentiments, éprouvé des sensations auxquels je ne suis pas habituée. Arrivée vers la fin, je dois quand même dire que je commençais à m'épuiser de tant de pathos car, accrochez-vous futurs lecteurs, il y a peu de temps calme.
J'admire l'autrice pour cette capacité qu'elle a eu de décrire avec tant de justesse les émotions de chacun des personnages, mais en particulier ceux, très complexes, de Jude suite à cette enfance maltraitée. J'ai été bouleversée aussi par son entourage qui reste auprès de lui malgré les tempêtes traversées.
Un roman qui fait du bien, malgré tout.

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On suit une bande de potes, à l'aube de leur vingtaine, à New York et sur plusieurs dizaines d'années.

Jude, l'avocat au mystérieux boitement, glissement, Willem, l'acteur BG, JB, l'architecte, Malcolm, l'artiste peintre. Un pavé (plus de huit cent pages !) qui nous laisse le temps de nous imprégner des personnages, de leurs vies, leurs lubies, leurs désirs, leurs blessures, leurs erreurs, leurs souffrances.

La psychologie des personnages est très détaillée, ainsi que leur quotidien.On suit leurs existences, on grandit, on aime, on affronte (difficilement, douloureusement parfois) avec eux.

Les bonnes années succèdent aux mauvaises, et vice et versa. « Les Années d'ambition. Les Années d'insécurité. Les Années de gloire. Les Années de désillusion. Les Années d'espoir. »

Chacun a son histoire, son passé, ses secrets, mais c'est bien autour de Jude, le personnage le plus énigmatique de ce roman, que chacun des trois amis gravitent plus ou moins étroitement. Il est en souffrance, fragilisé par des événements de son passé que l'on découvre au fur et à mesure de la lecture. Une souffrance, une douleur viscérale avec laquelle il lui faut vivre.
« Lorsqu'il s'était promis qu'il n'essaierait pas de réparer Jude, il avait oublié que tenter d'élucider une personne revenait en fait à désirer la remettre en état : diagnostiquer un problème, et ensuite ne pas tenter de le résoudre, ne lui semblait pas seulement nonchalant, mais immoral. »
Un très grand roman sur l'Amitié et la souffrance. Un pavé troublant de vérités dont je suis ressortie soufflée. Un roman bouleversant, très émouvant, sombre, qui égratigne.

« Tu ne comprends pas ce que je veux dire maintenant, mais un jour tu comprendras : le seul truc avec l'amitié, je pense, consiste à trouver des gens qui sont mieux que toi – pas plus intelligents ou plus cool, mais plus gentils, plus généreux et plus indulgents -, et puis de les apprécier pour ce qu'ils peuvent t'enseigner et à essayer de les écouter quand ils te disent quelque chose sur toi-même, que ce soit une bonne ou mauvaise chose, et de leur accorder ta confiance, ce qui est le plus difficile. Mais aussi le plus gratifiant. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Disons-le tout de suite et sans faire de belles périphrases : j'ai été bouleversée par ce roman.
Ils ont 4 étudiants qui se lient d'une forte amitié. Elle perdurera pendant des décennies.
Nous sommes à New-York, de nos jours, sans que l'espace temporel soit très important. Les événements extérieurs n'ont que peu d'impact sur ces liens si forts, si humains (aucune mention des attentats du 11 septembre, par exemple).
Au sein de ce groupe, Jude est le personnage central. Taiseux, handicapé, généreux, brillant, il concentre l'attention de chacun des trois autres alors même qu'il ne souhaite ne vivre qu'une vie comme les autres.
Son passé, que le lecteur va découvrir par bribes est semé d'horreurs et fera de lui cet homme si particulier, si attachant.
L'approche psychologique est juste parfaite. Elle appréhende chacun à l'aune de son univers, son histoire mais aussi de tous ces petits riens qui nourrissent l'existence. L'auteur ne craint pas d'entrer dans les détails mais avec justesse, profondeur, empathie, compassion.
Elle sait décrire les joies, les peines, les chagrins, le bonheur. Elle sait aussi mettre le lecteur devant la cruauté et la malfaisance sans pathos, les faits parlent d'eux-mêmes. Elle s'attache davantage au ressenti des personnages, de leurs remises en question, leur questionnement.
Plus de 800 pages mais rien de trop. A ne pas manquer
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Ils sont quatre, quatre amis qui se sont connus à l'université et dont nous faisons connaissance alors qu'ils quittent les études pour se lancer dans la vie active. Il y a Malcom, architecte, JB, artiste peintre, Willem, acteur et Jude avocat et ces deux derniers vont devenir coturnes (co-locataires) dans un appartement car les débuts sont difficiles pour certains d'entre eux. Ils vont devoir se faire une place, gravir les échelons qu'ils soient blancs ou noirs, issus d'une famille fortunée ou non, d'une famille aimante ou distante et pendant 30 années, nous allons les suivre. Enfin je devrais dire que nous allons surtout accompagner Jude, le plus mystérieux, le plus énigmatique, le seul à ne jamais évoquer son passé, son enfance, ses origines et pourtant ce passé lui « colle » à la peau, il le porte à la fois dans ses silences mais également dans sa chair.

Ici il est question de vies, de passés, d'enfances, de violences, de noirceur, d'amitié, d'amour et surtout d'une vie, une vie parmi d'autres qui nous est retracée ici, celle de Jude, une enfance comme un long calvaire puis une vie dont il gardera les traces des quinze premières terribles années de son existence, que ce soit sur son corps mais également sur son âme. Et malgré l'amitié, l'amour, la réussite, rien n'est jamais gagné, la vie a toujours des réserves à offrir, à imposer, à remémorer et que le passé sert à la construction d'un être, un passé qui reviendra par vagues s'échouer continuellement sur le présent.

Je le dis souvent il y a des ouvrages de 100 ou 200 pages où l'on s'ennuie profondément et d'autres de 800 pages qui vous tiennent de bout en bout, malgré la noirceur, malgré la dureté qui vous pousse à parfois prendre une respiration, malgré la tristesse du destin de Jude, tellement incarné que j'ai eu l'impression de le connaître, de vivre à ses côtés et d'avoir souvent qu'une hâte celle de le retrouver. Et que dire de Willem, l'ami fidèle des jours de grâce mais aussi des jours de tempête et du lien qui les unissait.

J'ai trouvé remarquable la manière très pudique qu'a choisie Hanya Yanagihara pour construire son roman, n'optant jamais pour la description de scènes qui déjà, par leurs simples évocations, soulèvent l'écoeurement, de disperser ce passé si douloureux petit à petit, au fur et à mesure que Jude pouvait lui-même arriver à le raconter, l'avouer, l'évoquer, car trop insoutenable.

Malgré parfois une traduction française aléatoire je pense, malgré la répétition d'apartés plus ou moins longs (surtout dans les premières pages) qui obligent parfois à reprendre la phrase à son début pour en saisir le sens, j'ai trouvé ce livre d'une grande beauté : à la fois romanesque (car on ose espérer que de telles vies ne peuvent qu'être imaginées même si l'on se doute que de telles vies existent) mais surtout prenant, profond, analysant les positions et sentiments de tous les personnages, leurs réactions, la manière dont l'autrice utilise à la fois l'environnement que ce soit à New-York, Manhattan ou les autres lieux mais également les détails du quotidien qui rythment les pour retracer l'évolution, le destin de ses protagonistes.

Rarement j'ai été aussi émue, bouleversée par le destin d'un homme, par la manière dont un(e) auteur(rice) aborde son sujet, l'évoque, le construit, le fouille sans jamais ressentir de lassitude, d'ennui et au fur et à mesure que le dénouement approchait, le désir de ne pas le finir, de rester là, avec eux, au sein de cette histoire d'amitié et d'amour dont la psychologie à travers le personnage de Jude compacte tout ce que l'enfance, le passé, l'éducation peut générer chez chaque être humain, à différents degrés, positifs ou négatifs et influer sur son devenir.

J'ai aimé la couverture, dont on ne sait si s'agit de douleur ou d'extase, j'ai aimé le titre français plutôt que le titre originel (A little life) tellement plus évocateur pour moi du contenu, j'ai aimé Jude, j'ai aimé Willem, j'ai aimé les présences sans faille d'Harold et Andry et j'ai eu les larmes aux yeux à de nombreuses reprises devant tant d'horreurs et tant de beauté.

Enorme coup de 🧡
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Le Monde des Livres dit de ce roman qu'il est terrible, douloureusement magnifique et je confirme que c'est absolument ce qu'est ce roman: douloureusement magnifique.
Un roman choral dans lequel on suit un petit groupe d'amis qui se rencontrent étudiants. Il y a JB, talentueux artiste peintre possédant un égo et un cynisme bien présents; Malcom, tout aussi talentueux mais croyant peut-être moins en ses qualités pour devenir un grand architecte, d'une personnalité plus neutre et indécise; Willem, qui se rêve acteur, jeune homme solaire et adorable et enfin Jude, secret, attachant au possible, cachant des blessures inavouables derrière ses jambes handicapées entre autre et qui, de par ses mystères cristallise l'attention des 3 autres et plus certainement de Willem qui le prend très vite sous sa protection et comme colocataire.
C'est l'histoire de 30 ans d'amitiés, de joies, de rires, de peurs et de pleurs, d'histoires terribles, de réussites et d'échecs, dans cette ville magique de New-York dont l'auteure nous parle si bien et qui nous plonge dans ce que peuvent être les relations fortes amicales et amoureuses de jeunes garçons devenus hommes, d'étudiants devenus célèbres ou vivant une brillante carrière.
Ce livre est puissant, vraiment et il chamboule, vraiment... Tous les personnages sont beaux dans leur domaine, y compris les personnages secondaires et Willem et Jude absolument solaires. Ce sont des personnages terriblement attachants qui, par leurs histoires , m'ont arraché quelques larmes et ça, c'est pour moi un marqueur important car cela montre que les émotions voulues par l'auteure sont passées et bien passées.
Non seulement l'histoire est intense d'un point de vue émotionnel, à cause du sujet traité mais en plus, ce qui se développe sur plus de 1100 pages est extrêmement intéressant et prenant.
Splendide, dur, puissant, à lire absolument!
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Malcolm Irvine, Jude St Francis, Willem Ragnarsson et Jean-Baptiste « JB » Marion se rencontrent à l'université. Les quatre jeunes garçons partagent une chambre sur le campus et deviennent amis.
Mais Jude cache beaucoup de secrets. Il semble avoir vécu une vie assez malheureuse, et l'amitié des trois autres ne l'aide pas à oublier son passé.
Durant plusieurs décennies, Jude va mettre la fidélité de ses amis à rude épreuve.

Avec A Little Life, Hanya Yanagihara nous fait passer par toutes les émotions !
Je n'ai jamais lu un roman aussi intense. D'une page à l'autre, on passe de la joie à l'horreur, du calme à la tempête. Et, loin d'être déstabilisante, cette succession d'émotions les plus diverses est, au contraire, parfaitement en phase avec les histoires qui nous sont racontées.
Toutes ces émotions viennent de Jude et de l'histoire dramatique qui est la sienne. On rencontre le jeune homme et ses amis alors qu'ils sont à peine âgés d'une vingtaine d'années et, déjà à ce moment, on constate que Jude n'a pas eu une vie aussi simple que celle de ses amis. Même si JB a grandi sans père, si Malcolm a des difficultés avec ses riches parents et si Willem est orphelin, leurs problèmes ne sont rien par rapport à ceux de Jude.
Peu à peu, des pans de l'histoire de Jude nous sont révélés. Ces passages sont durs et cruels. Ils sont aussi extrêmement réalistes et permettent de mieux comprendre les réticences que Jude éprouve à l'idée de se confier même à ses amis les plus proches : le jeune homme n'a pas envie d'être perçu comme un handicapé et d'être pris en pitié, lui qui s'est tant battu pour « y arriver ».
Mais A Little Life ce n'est pas seulement une histoire triste. Même si le roman est empreint de mélancolie et si la fin est assez dramatique, les moments de joies sont nombreux, eux aussi et ils sont aussi intenses que le reste du roman.
Plusieurs passages du roman sont également très marquants du fait que l'auteure nous assène quelques vérités qui, loin d'être uniquement valables pour la vie de ses personnages, le sont aussi pour les nôtres. Yanagihara parle de l'amitié, du temps qui passe, du sentiment d'impuissance que l'on peut ressentir face à son propre corps lorsqu'on est malade, des relations sentimentales ou professionnelles, de l'ambition… Et elle le fait avec tellement de justesse que l'on comprend parfaitement ce que les personnages du roman peuvent ressentir : les mêmes choses que nous.
Du fait de ce réalisme, A Little Life reste longtemps présent à l'esprit une fois la lecture terminée. Les différents personnages deviennent presque familiers et, plusieurs jours après avoir refermé le livre, je me suis surprise à encore penser à leur histoire. Celle de Willem, en particulier, car c'est sa trajectoire qui m'a le plus touchée.
A Little Life est l'une des plus belles découvertes de ma vie de lectrice. Je ne peux que vous le conseiller !


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