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Citations sur Le Labyrinthe du monde, tome 3 : Quoi ? L'Eternité (35)

Les trappistes, tous pareils, à en juger par leur robe et par leur cagoule, travaillent aux champs, trayent les vaches, guident à pas lents leurs gros chevaux bien étrillés. Michel les envie d'observer entre eux la règle du silence, qui à elle seule élimine entre les hommes (et plus encore entre les hommes et les femmes) la plupart des conflits.
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La société des châteaux est à peu près ce qu'on trouve un peu partout en France. Peu de vieille noblesse, quoique tout le monde se croie en être, parfois sincèrement.
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Ayant déversé des souvenirs plus ou moins disparates, je voudrais consigner ici celui d'un miracle banal, progressif, dont on ne se rend compte qu'après qu'il a lieu : la découverte de la lecture. Le jour où les quelque vingt-six signes de l'alphabet ont cessé d'être des traits incompréhensibles, pas même beaux, alignés sur fond blanc, arbitrairement groupés, et dont chacun désormais constitue une porte d'entrée, donne sur d'autres siècles, d'autres pays, des multitudes d'êtres plus nombreux que nous n'en rencontrerons jamais dans une vie, parfois une idée qui changera les nôtres, une notion qui nous rendra un peu meilleurs, ou du moins un peu moins ignorants qu'hier.
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(...) Elle me veut libre. Elle croit - et elle a raison - qu'il n'y a de liberté que réciproque.
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Il y a plaisir à dire non à ces envies et à ces désirs qui constituent les trois quarts de notre personnalité, ou de ce que nous croyons tel ; plaisir à mettre au rancart l’espérance ; plaisir à n'avoir plus, et même à n'être plus, pour se sentir simplement exister.
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Il y a du fantastique dans toute rencontre avec la nature sauvage.
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Nous n'avons jamais su que le premier juillet 1916, à Bapaume, donc fort près de la demeure où vécut ma tante Marie et pas fort loin de celle qui avait été la nôtre, soixante mille Anglais périrent en un jour, cinq mille hommes par heure si on situe le combat entre l'aube et la nuit. Nous ne sûmes pas davantage que la reprise de quelques kilomètres au nord d'Arras, en 1916, avait coûté aux Français sous Pétain environ quatre cent mille hommes, et la bataille de la Somme, qui dura quatre mois, plus ou moins, environ un million de part et d'autre au cours d'une avance en profondeur de dix kilomètres. J'y pense aujourd'hui chaque fois que je traverse "ces régions des champs de bataille", tranquilles comme la mort des deux côtés de l'autoroute bruyante et dangereuse comme la vie.
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Plus le chemin derrière moi s'étend, plus je m'aperçois que de tous nos maux le pire est l'imposture. Elle régnait. Mettons qu'elle fut de bonne foi ou à bonnes intentions : on finit par croire ce qu'on redit à satiété, après l'avoir entendu à satiété dire. Tous les clichés s'étayaient l'un l'autre. Les informations soigneusement cuisinées des communiqués, les troupes qui se replient sur un point déterminé à l'avance, les effectifs ennemis n'ayant pu dépasser X. (ce qui signifie que X. est perdu), l'illustre "tout est calme sur le front de l'Est", euphémisme allemand qui prouve tout au plus que sur le front de l'Est on n'a pas eu plus de morts que la veille, ressemblent aux propos feutrés d'un médecin au chevet d'un grand malade. Les clairvoyants les perçaient à jour ; les clairvoyants sont en petit nombre.
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Ce Hugues a ce rien d'impudence de ceux dont la timidité résulte d'un manque d'usage, plutôt que d'une sensibilité excessive.
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A la fin de cet automne, Michel décida que la petite fille, naturellement robuste, et à laquelle l'air de la mer avait fait le plus grand bien, était fort capable de supporter le voyage, à l'époque assez long, entre le Mont-Noir et la Côte d'Azur. On se rendit à Lille, où une Noémi plus âcre et plus sarcastique que jamais offrit l'hospitalité pour la nuit, calfeutrée comme elle l'était déjà pour l'hiver dans la belle maison de famille où depuis cinquante ans rien n'avait changé.
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