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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

J'ai reçu au début du mois un mail de Babelio me proposant de recevoir ce roman en échange d'une chronique. le résumé m'a tout de suite intriguée, et j'ai accepté : j'ai bien fait !

Ce roman initiatique m'a emportée, et j'ai lu ce livre d'une traite.

J'ai tout de suite ressenti de l'empathie pour les deux personnages principaux, Gaspard et Nine, et le fait que Nine soit la narratrice m'a permis de me sentir proche d'elle dès les premières pages.

Les deux enfants (qui n'en sont plus par la suite) sont intéressants à suivre, et l'évolution du lien qui les unit est belle. Ils se soutiennent dans toutes les épreuves qu'ils traversent.

Durant ma lecture, je sentais que quelque chose ne tournait pas rond, et je suis restée sans voix quand j'ai lu le dénouement.

Le récit est très bien mené, le style de l'autrice est plus que plaisant et très poétique, et la fin du roman nous fait réfléchir à nouveau à chaque détail de cette histoire riche, en nous faisant voir les choses sous un autre angle.

C'est donc une lecture dont je garderai un très bon souvenir, et que je vous recommande.

Merci aux éditions Grasset pour leur confiance !
Lien : https://unbouquinetuncafe.wo..
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Nine et Gaspard vivent dans une charmante maison en pleine nature avec leur mère, l'Amazone, et Nouchka, leur pie qui veille sur eux. Un soir de réveillon alors que la fête bat son plein, un incendie se déclare à l'étage supérieur et ravage le lieu. Un drame qui oblige les deux enfants à s'installer chez leur oncle, l'angoissant Lord, pendant que leur mère s'occupe des travaux. Pour pallier l'absence, ils reçoivent chaque mois une lettre de l'Amazone déroulant l'avancée des rénovations de la maison dans laquelle tout le monde se retrouvera bientôt. Mais quand ?

Mise à feu est un texte hors-norme dont l'originalité indiscutable l'empêche d'accéder à un genre prédéfini. C'est un mélange de tout, des drames de la vie et des joies de l'enfance, de l'inconscient qui émane et des plaies que l'on ne s'avoue pas. Nine et Gaspard, les deux personnages principaux, paraissent terriblement vivants dans cette atmosphère à l'allure onirique, ils touchent le lecteur et les autres personnages par leurs fêlures, leurs croyances et la beauté de leur âme. Les autres se transforment à leur contact, ils s'apaisent et se fascinent pour ces deux êtres. Nouchka, cette petite pie qui traverse le récit avec nous, donne des accents de légende médiévale à l'intrigue. L'oiseau accompagne les enfants dans la quête de leur mère comme le rossignol souhaite réunir les amants séparés.

L'insouciance de l'enfance portée par l'espérance d'une figure maternelle que l'on retrouve enfin est partout, dans toute son intensité. Avec les personnages, nous nous asseyons à la nuit tombée, au coin du lit, le souffle court, pour ouvrir les lettres de l'Amazone. Nous avançons littéralement avec eux, espérons pour eux, et sommes heureux ou tristes aussi. L'écriture de Clara Ysé est incroyablement poétique et cherche la musicalité entre chaque mot, chaque action. le chant des enfants, de l'oiseau, du silence.

Tout est mélodie à travers les lignes et rappelle ô combien l'écriture et la musique peuvent si simplement s'accoupler sans apparats pour laisser place à une symphonie grandiose. Bien au-delà, Mise à feu est une réelle ode à l'amitié et aux relations qui créent une seconde famille, celle que l'on peut choisir. Clara Ysé signe ici un premier roman incontournable de cette rentrée littéraire 2021.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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Tout n'est-il qu'éphémère, passager ? le passé n'est-il pas perpétuellement présent, de manière plus ou moins subtile selon la magnitude des émotions ressenties et la sensibilité de chacun ?

Sous le coup d'un traumatisme, le monde de l'enfance se dédouble et apparaît progressivement sous ses deux composantes : le réel et l'imaginaire, ce qui révèle alors sa hauteur et sa profondeur. L'enfant devenu adulte, instruit par cette connaissance, peut poser son regard sur ce monde et empoigner bien en face la vie et la mort.

Deux enfants, brutalement séparés de leur mère à l'issue d'une soirée commencée par une fête (celle du passage à l'an 2000) mais dramatiquement terminée par un incendie, sont marqués à vie par cet événement. Nine, la cadette, a six ans lorsque cette cassure interrompt son enfance dont on ne saura rien si ce n'est qu'elle fut "ensoleillée". C'est Nine qui nous raconte l'histoire de sa vie à partir de cette nuit d'horreur. Nous suivons sa métamorphose jusqu'à ce qu'elle devienne adulte. Gaspard, son aîné de deux ans, vit dans son monde mais possède le don de pressentir l'imminence du danger. le frère et la soeur s'aiment intensément et se protègent mutuellement. Leur mère, l'Amazone, formait avec eux et la pie qu'ils avaient adoptée, un groupe harmonieux qui irradiait la joie autour de lui. Après le drame, pendant des années, la mère prépare pour ses deux enfants, quelque part dans le sud, un séjour enchanté dans la propriété de famille. Elle leur écrit de temps à autre. La pie est une sorte de bonne fée qui veille sur le frère et la soeur, un peu comme l'âme de leur mère. Pas un seul mot sur le père. L'oncle fait peser sur Nine encore enfant une terrible menace.

Nous sommes dans le fantastique, mais dans un fantastique profondément réel ; ce conte ne demande donc au lecteur qu'un très léger effort d'indulgence pour ses invraisemblances ; en contrepartie, il nous envoûte par sa grande habileté à nous décrire l'illusion dans laquelle Nine a enfermé le drame originel et la lente maturation qui la conduit in fine à changer son regard sur ce qu'elle a vécu. Au-delà de la cassure du monde qui s'était déchiré, dédoublé, l'amour opère une lente reconstruction. Au-delà des nuages, le ciel est bleu : il n'y a pas de paradis perdu, puisque les "souvenirs que l'on croit passés, appartiennent au présent".

Clara Ysé agrémente son roman de références à des chansons contemporaines, des odeurs, une sculpture et un tableau de Piero della Francesca. Chacune de ces références est au moins clin d'oeil, mais le plus souvent signe ou symbole.

Pour un premier roman, nous avons ici affaire à une oeuvre d'une rare maîtrise ; de même que Clara Ysé lorsqu'elle chante "Le monde s'est dédoublé" (*) me fait penser à Barbara , de même son roman m'évoque vaguement "L'Écume des jours" ; c'est assez dire tout le talent que je lui reconnais et que je vous invite à découvrir.

(*) https://youtu.be/hMhnOHX69yY
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Mise à feu” de Clara Ysé . Une divine surprise, quel bonheur, quelle vie dans ces 192 pages. Un premier livre paraît-il , Clara Ysé est une artiste chanteuse. Elle transpire l'intelligence, l'aisance, le don, l'amour et la fantaisie. Comment faire un bouquin génial se déroulant dans un appartement parisien avec seulement quatre personnages, cinq si on compte cette pie apprivoisée, peut être aussi la colombe souvent présente au sommet des tableaux religieux.. Bref ! une fratrie: un garçon de six ans et une fille de huit ans voient leur mère les abandonner ou plutôt disparaître un soir de fête, des bougies provoquent l'incendie de leur appartement. Des lettres d'amour de leur mère leur parviennent cependant, elle est dans le midi de la France et restaure leur vieille maison de campagne ou ils pourront la rejoindre bientôt. Sauf que cette attente dure huit longues années. Ces enfants devront affronter l'absence, l'espoir, les tourments de l'adolescence, rien de bien original me direz vous ! c'est sans compter sur la magie du texte pourtant parfaitement enraciné dans la vie. “ Nouchka est arrivée un peu après nous dans la vie de l'Amazone (leur mère). On l'a découverte un jour sur le bord de la route dans le Sud. Elle avait une aile cassée… Nouchka, nous a déclaré, au bout de quelques mois, que nous étions sa nouvelle famille. Je dis “déclaré”, oui Nouchka est une pie, un oiseau entré dans notre vie à la faveur d'un joli hasard et il se trouve que, si nous l'avons accueillie, elle nous a appris, elle à parler oiseau...on la comprenait. On lui répondait. On lui parlait...Elle avait fait advenir la langue du vol, de l'air, de la liberté, entre nos bouches” .
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Clara Ysé a commencé le violon à 4 ans et le chant à 8 ans. A l'adolescence, sa maman lui offre une guitare et adieu la musique classique, elle se met à composer. En 2019, elle écrit la chanson « le monde s'est dédoublé » et elle prépare un nouvel album pour 2022.
« Mise à feu » est son premier roman qui fait partie de la rentrée littéraire 2021.
Lors du réveillon de passage à l'an 2000, Nine et Gaspard voient leur maison prendre feu. A ce moment-là, leur mère, l'Amazone, décide de les placer chez leur oncle alcoolique, le Lord, en attendant qu'elle retape une maison dans le Midi pour les accueillir. Pour les rassurer et les accompagner, ils peuvent compter sur leur amie, Nouchka, une pie apprivoisée avec laquelle Gaspard discute. Gaspard, certains soirs, lit à sa soeur Nine les lettres que leurs envoie leur mère. Leur mère va-t-elle les récupérer et tenir sa promesse ?
Ce roman parle du passage de l'enfance à l'âge adulte. On y découvre l'amour fusionnel entre Gaspard et Nine et la complicité qu'ils ont avec Nouchka, la pie. Les thèmes abordés sont :
- L'absence,
- L'espoir,
- le soutien fraternel dans toutes les épreuves,
- Les tourments de l'adolescence.
Dans le récit, Clara Ysé fait souvent référence à des chansons et à des oeuvres d'art.
Le style est facile à lire et très poétique. Je vous conseille ce premier roman pour cette rentrée littéraire 2021. J'ai passé un super moment de lecture.
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Un roman initiatique  très original. Une narratrice de six ans, Nine. Son frère, Gaspard, et elle sont au coeur de l'histoire qui recèle beaucoup de suspense, de poésie, et qui est même parfois onirique avec des personnages aux noms étranges : la mère est l'Amazone, l'oncle Lord. Une pie avec laquelle les deux enfants échangent (jusqu'à l'adolescence de Nine, lorsqu'elle n'en sera plus capable car elle perdra avec l'enfance cette faculté qu'ont les petits de vivre sans a priori, d'accepter la magie avec simplicité (ce sont eux qui voient les fantômes et parlent aux fées...), de déceler et prononcer les vérités cachées - ou que les adultes préfèrent ne pas voir et encore moins proférer... Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Elle est aussi, dans de nombreux contes et chansons traditionnelles, détenue par un oiseau, qui seul sait et peut délivrer avertissements et révélations, le plus souvent pour signaler une injustice, redresser des torts, ou jouer un rôle protecteur de conseil et de consolation... Ce n'est certainement pas un hasard, et encore moins à l'époque actuelle, d'autant qu'il s'agit ici d'une pie, réputée - entre autres - pour sa très grande intelligence et son adaptabilité, et qu'elle s'appelle Nouchka ("la Grâce")...
D'ailleurs tout est signe et symbole dans ce récit qui nous plonge dans un univers unique. À découvrir !
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Voilà un roman de la rentrée littéraire sur lequel je ne me serais jamais arrêtée et j'aurais eu bien tort.

C'est un livre magnifique, plein de beauté, de magie, de poésie alors que croyez moi, certains sujets évoqués sont juste abominables.

C'est un roman mettant en lumière un amour fraternel indicible qui verra s'épanouir une nouvelle Amazone tandis que l'autre s'en ira dans son monde. J'ai souffert en refermant ce roman tant j'aurais voulu les accueillir None et Gaspard, les élever, les aimer. J'aurais voulu être à leurs côtés, les protéger du Lord, du monde, les préserver dans leur jeunesse sans qu'ils prennent conscience du monde qui les entoure. Ça peut sembler égoïste puisqu'en étant maman, on élève nos enfants pour qu'ils deviennent autonomes mais Nine et Gaspard sont tellement à part.

En refermant ce livre, en pleurs, je retiens juste que le monde des adultes est vraiment trop dur et injuste et que de voir avec des yeux d'enfants est la plus belle des choses au monde.

Ce roman m'a complètement remuée, bouleversée, anéantie. J'ai dû relire la fin tellement je pleurais la première fois. Même si c'était une évidence, j'ai voulu imaginer une autre solution et je ne pouvais pas m'y résoudre même encore aujourd'hui.

Une lecture incroyable véritablement prenante qui ne peut pas laisser indifférent. Un coup de coeur et un coup au coeur.
Lien : https://loeildesauron1900819..
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1er roman qui sort le 19 août 2021 de la chanteuse et musicienne Clara Ysé.
La nuit du réveillon du nouveau millénaire, un incendie détruit la maison où vivent Nine, la narratrice, son frère Gaspard et leurs mère l'amazone.
C'est Lord, leur oncle, instable et alcoolique qui s'occupera d'eux. Durant toute cette période, nous suivons Nine, alors âgée de 6 ans la nuit de l'incendie jusqu'à ses 15 ans. Nous écoutons son amour fusion pour son frère, leur complicité avec une pie, Nouchka dont ils comprennent le langage. le frère et la soeur lisent les lettres de l'amazone qui raconte qu'elle reconstruit une nouvelle maison pour bien les accueillir, elle demande de faire montre de patience le temps des travaux. Et cela va durer... 8 ans !
Nine et Gaspard vont grandir, se construire, Quentin le fils de Lord va venir habiter avec eux. Ensemble mais aussi avec l'aide de Camille et Golnar, un couple de femmes qui tiennent un bar, ils vont fuir Lord et sa maison dans laquelle règne l'angoisse et la peur avec cet oncle imprévisible et violent pour retrouver cette mère fantasque et aimée, qui leur a appris que "Toute personne qui tombe à des ailes"
Mais après 8 ans d'absence, qui vont ils retrouver au juste ? Quelle femme ? Quelle mère ? Celle de leurs souvenirs tendres d'enfant ? Où celle qui est partie la nuit de l'incendie ? (Page 38, une phrase qui résume bien le propos : "l'enchantement et la disparition, deux faces d'une même médaille")
C'est une écriture singulière, une atmosphère envoûtante, des personnages brossés avec leurs tourments et leurs rêves. J'ai aimé !
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Après l'incendie de leur maison, Nine et son frère se voient confiés à un oncle qui tient plus de l'ogre que d'une figure paternelle protectrice. Leur mère, l'Amazone, ne communique dès lors plus avec eux que par des courriers pleins de promesses que Gaspard, grand frère attentif, lit cérémonieusement à sa cadette. Si le récit échappe parfois à la logique, si des zones d'ombre et d'interrogations persistent à l'issue du dénouement, je me laisse aller à penser que cela participe de l'ambiance de conte de fées dans laquelle nous attire Clara Ysé. Et j'ai accepté l'invitation avec délice, dans un doux mélange d'anxiété et d'espoir qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page. le choix précis des mots, la finesse de l'écriture, la poésie singulière qui parfume et colore le récit effacé, à mon goût, les quelques incohérences que la logique pourrait pointer du doigt. Un doux voyage en Onirie.
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J'ai écouté ce livre - apparu par hasard en recommandation sur Audible - durant un trajet nocturne en voiture Bruxelles-Creuse. J'ai été scotché dès les premiers paragraphes. Ce roman est incroyablement novateur dans son phrasé, dans le suspense lié à l'histoire et jusqu'à la fin il m'a tenu en haleine au point où je devais redoubler de concentration au volant! J'ai adoré Clara Ysé chanteuse/interprète à l'été 2019 et je découvre la romancière à l'automne 2022. Ce livre devrait normalement attirer les foules. A lire absolument.
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