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Citations sur Fille perdue (18)

'Nous allons nous écrire'. Irina, souriante, en rien navrée de son départ. S'écrire ? Chez les Bru, nul n'écrit. La sotte idée que de s'envoyer des lettres. On vit ensemble, on parle ou on se tait. Plus précisément, on aligne les sous-entendus et les demi-mots. Et puis, des lettres pour se dire quelles affaires ? Celles de l'âme ? On les apporte à confesse. Celles du coeur ? On les cache. Celles du corps ? Veut-on seulement les voir ?
Chez les Bru, on n'écrit pas et on ne lit pas de livres, encore moins d'ouvrages savants, sauf Maman Joséphine, ses contes à la mode en feuilleton dans le journal. On ne lit pas, non. Pour la bonne et simple raison que tout est écrit d'avance et ne doit point bouger.
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Le train, son battement de coeur, son tempo. Compter sur le temps du train. En profiter pour apercevoir des bribes de raisonnement. Les attraper. Compter sur le train. Croire qu'il entraîne vers du bon. Dieu, les siens, les nonnes et les curés, du pipeau. Les médecins, mystère. Et une phrase, soudain : le monde haïrait-il tant les filles ?
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Aux filles, l'on apprend la patience, à attendre à perpétuité, mises au bord du monde, en grand retrait. A la boucler. De manière à contempler la grande comédie humaine sans en être. Cruelle place.
[ bourgeoisie de la fin du 19e siècle ]
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Pardonner serait ouvrir la voie à la joie. Elle est entrée comme si elle n’y était pas. Il faut avoir la légèreté de qui s’élève dans la prière, doublée de la nitescence du pur esprit, sans quoi, si sœur Hortense pressent le moindre faux pas, c’est le retour au triage de la laine dans le froid des filles, voire pire. Pire, c’est être poussée chez le drac. L’homme à tout faire de ces dames. Un soldat de l’Empire, un monstre de foire, tatoué, un saligaud qui s’en croque une de temps en temps. Avec la bénédiction de Dieu et de ses tenancières. La Miquète en a une peur bleue, elle qui n’a peur de rien.
La douceur de la pièce et les senteurs du genévrier se confondent.
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Et il y a la terrifiante découverte : ceux qui aimaient haïssent. Ceux qui aiment mènent à l’échafaud. Elle avait vu ça dans les livres d’histoire. Des familles soudain déchirées. Fauchées par on ne sait quoi. Par la faute de l’un.
La poupée et la vicieuse.
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On s’évade, on s’expatrie, on se prolonge. Les rues conduisent d’une voie à une autre, d’une place à la prochaine, jusqu’au bord des champs. Les pieds glissent dans ces vestibules d’ici à plus loin, dans l’ombre, au secret, à l’abri, dans le plein soleil, sous la tenture de la lumière aimante. Ils initient plusieurs issues possibles, composent des fugues et des figures, c’est un gain d’occupation pour le corps et l’esprit. Un plus de palpitation. On se porte vers l’avenir, ça étourdit. On se voit ingénieux, on se croit infinis.
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La petite a assez de raison. Mais pas une once de force contre les confiseries. Les garces ont tout pouvoir, elles croupissent dans un marais de limaille, font ce qu’elles veulent, la gouvernent, lui jettent les souvenirs à la figure.
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Elle a troqué les jeux de corps contre ceux de l’esprit, plus camouflables, moins sectionnables, et déambule au-dedans à sa guise. Ses pensées veulent courir, elles courent. Ses rêves veulent danser, ils dansent. Les sœurs la croient matée, la belle aubaine. La mère supérieure lui a autorisé le jardin dès le premier printemps.
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Ce manteau du pauvre, le porter jusqu’à l’usure. Ne pas offenser Dieu. Aucune toilette qui pousserait à la vanité. L’institution est un établissement de second ordre. On y accueille les pauvresses. Ne pas surcharger la très charitable Mme de N. Mieux vaut en rire, dit la Miquète qui porte un beau prénom, Vinciane, et un nom à particule. L’amie se rit de tout à la manière de Côme. Vivre chichement.
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Elle portait sa fortune à venir et celle de sa descendance, c’était lourde responsabilité. Un Abraham et sa mule. Il faut songer aux mules pour les incommodités des pays escarpés, les sentes abruptes, les passages à vif, les malpas, les corniches et le grand effort à fournir. Les sœurs l’ignorent.
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