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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour une BD lue 'simplement' parce qu'elle avait attirée mon attention à la médiathèque, c'est vraiment une belle surprise ! Et pas seulement grâce aux superbes planches de Thomas Campi qui apportent un regard moins racoleur que celui des caméras - en particulier dans les scènes avec les femmes afghanes.

Les larmes du seigneur afghan part d'un constat simple : en 10 ans, Pascale Bourgaux, reporter belge, a vue un village du nord de l'Afghanistan se radicaliser au point de voir des jeunes, qui autrefois s'étaient battus contre les Talibans, souhaiter leur retour. Ce triste constat en amène un autre : ce changement qui semble brutal n'est ni plus ni moins que la conséquence des diverses déceptions des gouvernements soit-disant démocratiques , qui à défaut d'amener aux Afghans ce dont ils avaient besoin, leur ont amené … la corruption , et avec elle, la hausse de la pauvreté et des inégalités. Bravo l'Occident !

Bien sûr, on sent bien que la journaliste est très impliquée émotionellement dans son sujet mais cela ne dessert en rien son ouvrage. de plus, il a le mérite - certes secondaire au regard de la gravité du sujet de fond - de mettre en scène le travail du journaliste en montrant comment une question en entraîne une autre, et comment des réponses surgissent de nouvelles questions.

En définitive, cette bande dessinée aide à une meilleure compréhension de cet "autre" qui n'a pas la même culture que nous. Elle donne aussi un exemple très concret de l'ethnocentrisme forcené dont a fait preuve l'Occident depuis les années 1990, ne tenant compte ni de la culture des pays qu'il dit vouloir aider, ni de sa propre histoire et du temps que sa civilisation à être au niveau qu'elle connaît aujourd'hui (sérieusement : dans quel pays est-on passé d'une société moyenne-âgeuse à une société moderne ???)

Un bon moment de lecture qui complète la vision de l'Afghanistan que j'avais jusqu'ici : entre l'écriture pudique et poétique d' Atiq Rahimi et la plume plus américanisée et sentimentale de Khaled Hosseini.
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De belles couleurs, chatoyantes pour un album au sujet pourtant sur fond de conflit, de guerre.
Pascale Bourgaux nous entraîne à sa suite, sur les traces de Mamour Hasan, seigneur de guerre afghan. Avec ce reportage elle souhaite montrer toute l'ambiguïté, les paradoxes, les contradictions, les tiraillements, les difficultés de la société afghane. Résistants contre les russes, puis les Talibans, certains sont déçus par la démocratie et voient dans les nouveaux Talibans une solution. La corruption sévit à tous les étages de l'administration, et le seigneur de guerre semble le dernier rempart contre à la fois les Talibans et la corruption. Les occidentaux sont focalisés sur l'aide humanitaire alors que celle-ci est détournée, ou sur la burqa alors que pour les femmes afghanes elles-mêmes la survie est d'abord prioritaire et la burqa très secondaire. Les soldats de l'OTAN sont censés pacifier la région et former les afghans, mais leurs bavures sont passées sous silence.
C'est tout cela qui nous est livré dans cette bande dessinée, à défaut d'un reportage qui n'a jamais trouvé preneur...
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Je remercie Babelio et les éditions Dupuis pour cette très belle bande-dessinée!
Une magnifique bande-dessinée qui reflète les bouleversements politiques et économiques du pays à travers un récit émouvant et réaliste de la journaliste Pascale Bourgaux.
On s'attache vite aux personnages qui revendiquent leurs droits de vivre en paix et librement . On observe les dessins avec attention pour capter tous les petits détails qui ne sont pas décrits dans les dialogues, on devient sensible aux couleurs et aux paysages de ce pays et on tourne les pages avec un intérêt et des interrogations sur la situation .
Je souligne le courage et la capacité d'adaptation de Pascale.B aux pressions culturelles, militaires et politiques de ce pays. Elle décide de repartir dans ce pays, qu'elle explore et redécouvre depuis 10 ans, pour revoir son ami Mamour Hasan et son village Dash-e-Queleh avec un budget cofinancé.
Elle se rend compte que le pays n'est plus le même depuis sa dernière visite. Son ami Mamour Hasan considéré comme un resistant et un seigneur de guerre très respecté dans son village et aux alentours semble différent. En effet, la situation est devenue dramatique depuis sa dernière visite: corruption, manque de nourriture, manque d'antibiotiques, bavures militaires et vide politique. Les afghans ne veulent plus de la présence militaire étrangère.La priorité pour les afghans restent la reconstruction du pays. le soutien militaire et l'aide humanitaire depuis 10 ans n'ont pas permis de combattre le retour des talibans au pouvoir. le conflit s'est étendu dans la famille de Mamour Hasan : entre son fils Attah Ullah et son neveu Hafez qui revendiquent l'arrivée des talibans dans le village, tandis que le seigneur afghan peine à asseoir son autorité et ses convictions même si son autorité morale et son esprit de résistance freinent les talibans. le village s'est radicalisé depuis deux ans: le détournement de l'aide humanitaire, la pauvreté et la colère servent les talibans dans leur plan de reconquête du pays. Après un mois de tournage, Pascale.B s'est servi de ce reportage pour alerter les médias et le monde politique. On finit par se poser les bonnes questions: qui se souciera de ce pays dans les années à venir? Que va-t-il se passer une fois que le pays sera livré à lui-même?
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Afghanistan, 2010. La journaliste reporter Pascale Bourgaux est en reportage dans un village du nord de l'Afghanistan, à la rencontre de Mamour Hasan, héros de la résistance anti-talibane. Accompagnée d'un cameraman et des contacts chargés de sa protection, elle veut comprendre la situation du pays, coincé entre la libération de l'ancien joug taliban, la corruption née de l'aide humanitaire déversée dans le pays, les mécontentements liés à la présence militaire afghane et étrangère, et le spectre des fondamentalistes, tapis dans l'ombre...

Sur la forme, Les larmes du seigneur afghan nous offre des planches flamboyantes. J'ai beaucoup aimé le travail des couleurs, et encore plus celui de la lumière et des ombres. J'ai moins apprécié le dessin, aux traits un peu statiques et gentiment crayonnés.
Sur le fond, l'album est instructif sur la situation passée (qui apparaît en filigrane des récits et des souvenirs de la journaliste qui s'y est rendu en 2001) et le présent (des années 2010) qui nous est révélé par le quotidien parfois délicat de la journaliste et les interviews. Pendant 10 ans, Pascale Bourgaux a suivi Mamour Hasan et sa famille, pour les besoins d'un film documentaire. Dans la bande dessinée, apparaissent certaines captures - dessinées - du film, et l'avantage de la BD est justement de disposer de scènes absentes du film, pour des raisons de contexte ou de non autorisation.

Au fil des jours, on navigue entre désarroi, hantise, crainte. L'espoir de démocratie semble à présent rejeté par les populations, déçue de la corruption, déçue des bavures militaires tues, déçues de l'indifférence internationale. Les "nouveaux" talibans font miroiter un avenir meilleur. Les burqas ont déjà fait leur retour, la scolarisation des filles est tantôt soutenue par les talibans, tantôt menacée. Mais l'essentiel n'est pas là pour les femmes comme pour tous : le pays a faim, les infrastructures sont menacées, l'isolement des régions reculées est sensible, et la tension est partout. L'opposition aux talibans, même chez ce grand combattant de Mamour Hasan et son entourage proche, semble plus timorée. L'enclave (nord) où il réside ne semble résister que grâce à l'aura et l'autorité légendaire du personnage. Jusqu'à quand ?

On peut regretter un peu de narcissisme pour cette journaliste (auto)-décrite comme téméraire, courageuse, autoritaire, respectueuse. Héroïne protégée, vertu ambulante. Mais l'album a le mérite de mettre en lumière un métier essentiel, ici exercé au coeur d'un pays sublime et sacrifié.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Afghanistan, 2010. La journaliste reporter Pascale Bourgaux est en reportage dans un village du nord de l'Afghanistan, à la rencontre de Mamour Hasan, héros de la résistance anti-talibane. Accompagnée d'un cameraman et des contacts chargés de sa protection, elle veut comprendre la situation du pays, coincé entre la libération de l'ancien joug taliban, la corruption née de l'aide humanitaire déversée dans le pays, les mécontentements liés à la présence militaire afghane et étrangère, et le spectre des fondamentalistes, tapis dans l'ombre...

Sur la forme, Les larmes du seigneur afghan nous offre des planches flamboyantes. J'ai beaucoup aimé le travail des couleurs, et encore plus celui de la lumière et des ombres. J'ai moins apprécié le dessin, aux traits un peu statiques et gentiment crayonnés.
Sur le fond, l'album est instructif sur la situation passée (qui apparaît en filigrane des récits et des souvenirs de la journaliste qui s'y est rendu en 2001) et le présent (des années 2010) qui nous est révélé par le quotidien parfois délicat de la journaliste et les interviews. Pendant 10 ans, Pascale Bourgaux a suivi Mamour Hasan et sa famille, pour les besoins d'un film documentaire. Dans la bande dessinée, apparaissent certaines captures - dessinées - du film, et l'avantage de la BD est justement de disposer de scènes absentes du film, pour des raisons de contexte ou de non autorisation.

Au fil des jours, on navigue entre désarroi, hantise, crainte. L'espoir de démocratie semble à présent rejeté par les populations, déçue de la corruption, déçue des bavures militaires tues, déçues de l'indifférence internationale. Les "nouveaux" talibans font miroiter un avenir meilleur. Les burqas ont déjà fait leur retour, la scolarisation des filles est tantôt soutenue par les talibans, tantôt menacée. Mais l'essentiel n'est pas là pour les femmes comme pour tous : le pays a faim, les infrastructures sont menacées, l'isolement des régions reculées est sensible, et la tension est partout. L'opposition aux talibans, même chez ce grand combattant de Mamour Hasan et son entourage proche, semble plus timorée. L'enclave (nord) où il réside ne semble résister que grâce à l'aura et l'autorité légendaire du personnage. Jusqu'à quand ?

On peut regretter un peu de narcissisme pour cette journaliste (auto)-décrite comme téméraire, courageuse, autoritaire, respectueuse. Héroïne protégée, vertu ambulante. Mais l'album a le mérite de mettre en lumière un métier essentiel, ici exercé au coeur d'un pays sublime et sacrifié.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Lumière sur une des parties du monde les plus fermées : le nord de l'Afghanistan. Zabu a voulu montrer certaines réalités en demandant à la reporter Pascale Bourgaux de raconter le film qu'elle a tourné dans le village de Dasht-e-Qaleh au Nord du pays.

Ainsi en 2010, Pascale Bourgaux est partie en reportage en Afghanistan qu'elle fréquente depuis plus de 10 ans. L'objectif était de retrouver Mamour Hasan un ami et seigneur de guerre ayant combattu contre les talibans au côté du commandant Massoud. Même si Mamour Hasan s'est construit un véritable fief dans son village de Dasht-e-Qaleh, la guerre, la pauvreté, la corruption à tous les niveaux avait commencé à avoir raison d'une partie de la population qui ne voyait pas d'un si mauvais oeil l'arrivée des talibans.

Loin des clichés, on découvre tout d'abord le quotidien d'une reporter. Une femme touchante par son humanité. Une mère qui donne la vie alors qu'on risque de prendre la sienne, un être qui ne renonce pas dans sa recherche de la vérité, qui nous dévoile que parfois l'objet du reportage arrive à l'improviste et se construit sans qu'on s'y attende mais en attendant quand sa vie est suspendue à un fil il faut pouvoir trouver la force de s'accrocher. Puis, il y a ces événements, que le public n'apprend jamais ...

Loin des clichés, on entre dans la vie d'hommes et de femmes afghanes qui se battent pour leur survie. le plus surprenant ce sont ces femmes afghanes qui ne comprennent pas pourquoi nous, les occidentaux, focalisons tant sur la burqa alors que pour elles les questions les plus graves sont ailleurs : comment vont-elles nourrir leur famille ? Où vont-elles trouver des médicaments ? Vont-elles pouvoir apprendre à lire ?

Puis, il y a ce chef de guerre, si loin de ce qu'on pourrait imaginer d'un guerrier, un homme à la tête haute, avec des convictions, sans compromission qui aurait pu profiter du système mais qui reste fidèle à ce qu'il est, un homme intègre et terriblement attachant.
Lien : http://depuislecadredemafene..
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