AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 14 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Prenez un chien comme narrateur, son maître moitié misanthrope moitié jouisseur absolu, prenez l'Algérie d'aujourd'hui avec ses beautés et ses travers, prenez également Nietzsche, les régimes autoritaires d'Afrique du Nord, l'islam et plusieurs autres choses encore. Remuez allègrement. Disposez le tout au fil d'une plume en pleine explosion. Parsemez votre préparation de talent et de justesse. Dégustez. Vous voulez d'autres secrets sur cette recette de L'Enfant de l'oeuf d'Amin Zaoui publié chez le Serpent à Plumes ? Lettres it be vous les donne nulle part ailleurs que dans cette chronique.

# La bande-annonce

Harys, le narrateur, est un bon chien, un caniche qui aime son maître, qui aime ses chaussettes puantes, son haleine parfumée au vin rouge, sa voix quand il chante Bécaud. Ils habitent tous deux à Alger et son maître a pour maîtresse une chrétienne réfugiée de Damas, au corps vibrant de désir et à l'âme bouleversée par la guerre. Ce trio bancal, cacophonique, passionné, tient le journal de sa lente destruction dans une Algérie rongée par l'islamisme des Tartuffes. Magnifique, douloureux et fantasque, tel est L'Enfant de l'oeuf, neuvième roman d'Amin Zaoui où l'auteur, avec un plaisir et une méthode qui rappelle le Sade de la Philosophie dans le boudoir, s'en prend systématiquement à toutes les formes d'autorité, au nom de la liberté.

# L'avis de Lettres it be

Vous l'aurez compris, ce roman est un petit feu d'artifices où se croisent et se recroisent diverses thématiques abordées par un narrateur canin pas piqué des hannetons. Oui, oui : Harys, gentil chien-chien à son maî-maître est bel et bien le narrateur de cette histoire. Allez, trahissons un secret tout de suite : son maître, Moul, prend la parole de temps à autre. de sorte à ce qu'on puisse confondre, chapitre après chapitre, le maître et son chien. Une heureuse confusion. le meilleur ami de l'Homme, on vous l'a déjà dit !

Amin Zaoui propose un roman terriblement intelligent, malin. Chaque chapitre est un aboiement joyeux, un avertissement des écueils qui nous rongent et nous menacent jour après jour. Mais loin de n'être qu'un avertisseur de moralité qui clignote trop fort, L'Enfant de l'oeuf se positionne avec une justesse impeccable entre la légèreté de la drôlerie et la gravité du regard sur notre époque. On développe petit à petit l'impression de lire du Nietzsche qui aurait forcé sur les croquettes Royal Canin. Cette hauteur de vue sur nos sociétés, ce pessimisme lucide, autant d'éléments qui confèrent tout l'aplomb de ce roman. Ainsi parlait Harys-toustra …

La suite de la chronique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
Commenter  J’apprécie          30
Récit à deux voix d'une grande originalité avec des mots ou expressions à chaque fois commentés soit par le chien philosophe Harys, soit son maître Moul sous forme de chroniques de leurs vie réciproque, de leur quotidien comme de leur passé dans un Alger actuel entre rupture avec le passé et une certaine forme de ré - islamisation d'un monde arabe qui les entoure et des conflits générés par Daech.

A travers les conquêtes féminines de Moul, ce sont des chroniques douce amères sur les excès que peuvent amener les systèmes et les hommes politiques corrompus, le mauvais traitement réservé aux femmes dans des sociétés dominées par les hommes, sur les relations entre hommes et femmes, les excès de la colonisation, de la religion. Un plaidoyer pour une ré humanisation de nos sociétés contemporaines, des relations sociales et sociétales et une vision où les chiens sont plus sages que leurs maîtres. 

Truculences et fulgurances, c'est une lecture à recommander par ses temps d'obscurantisme et de troubles.


Lien : http://passiondelecteur.over..
Commenter  J’apprécie          30
Un roman qui se passe dans l'Algérie d'aujourd'hui. Roman ? non, plutôt un journal avec deux narrateurs :  le premier Harys est un chien, le deuxième Moul est son maître.  Pendant quelques semaines ces deux personnages vont nous raconter leur quotidien à Alger : les aller-retours entre le présent et le passé sont nombreux : l'arrivée de Harys dans le foyer de Moul suite au départ de sa femme, la naissance de la fille de Moul, les visites chez la vétérinaire, visites de plus en plus fréquentes car Harys vieillit.

Moul, journaliste ou écrivain, la quarantaine, vit seul avec son chien, il passe beaucoup de temps chez lui, a quelques aventures (notamment avec la vétérinaire mais aussi sa voisine). Chaque paragraphe commence par un petit encart, on ne sait pas toujours si c'est le chien ou si c'est Moul qui va parler au début (quelques exemples d'entrées : balcons d'Alger / sagesse de grand-mère / dentier de mon grand-père / geôlier / laisse de soie  / chien de faïence / pipi GPS / printemps automnal / sur les pas de mon père / en une d'un quotidien / Gad Elmaleh Jacques Brel / pistaches et Oum Kalthoum / songe ou mensonge).

Au début du livre Harys prend beaucoup la parole puis de moins en moins ce qui correspond à la « vieillesse » de Harys qui s'approche de son dernier voyage.

Dans l'immeuble de Moul vit Lara une réfugiée syrienne qui a quitté son pays pour fuir Daesh

Sur un ton naïf et ironique Harys critique le régime en Algérie et en Syrie et ce que la folie des hommes fait de la religion, il se permet de dire et de faire des choses qu'un homme ne pourrait pas sans risquer l'emprisonnement.

Tout le pays est comme muselé, les femmes sont voilées et méfiantes, la suspicion est permanente, le chien dont la santé décline se radicalise, veut changer de nom et récupérer un nom plus « arabe » pour accéder au paradis…

Au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture le ton simple de l'humour avec un comique de répétition laisse la place à un ton plus absurde et désespéré.

En conclusion  : ironique et drôle au début, ce livre glisse lentement vers un désespoir palpable, la fin m'a vraiment attristée.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1836 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}