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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une agréable découverte .
L'auteure déroule sur fond du massacre des Arméniens dans la région de Diarbekir dans les années 1894-96 une fiction dont l'héroïne est la jeune Rose.
Il est intéressant de découvrir dans un récit bien documenté les détails d'un épisode de l'Histoire des Arméniens dans l'empire ottoman.Nous sommes en 1893, des Kurdes ranconnent violemment les Arméniens négociants ou agriculteurs.Ils exploitent des terres fertiles que leurs voisins leur envient .Rose Hagopian est révoltée par ces exactions .Très volontariste..sa devise est,: "Pourquoi pas".Le théâtre la passionne.Elle s'affirme encore plus quand elle devient la secrétaire particulière de Mme Mercier, l'épouse du vice-consul de France.Des lors, elle n'aura plus que deux objectifs,: faire du théâtre et défendre sa communauté alors que le Sultan pousse à la haine.Certes, elle aura la chance de rencontrer Sarah Bernhardt , ce lien et les appuis de la France suffiront-ils à la sauver?
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Rose résume à elle seule la volonté de vivre d'un peuple opprimé, l'acharnement incroyable pour être libre de ses choix, la cohabitation difficile des cultures différentes.
Rose est arménienne, chrétienne, dans l'empire Ottoman à la toute fin du XIXème siècle. Les prémices du génocide de 1917 sont à l'oeuvre. L'aveuglement des puissances étrangères également...
À l'heure où violences, pillages et cris résonnent envers son peuple, elle rêve de liberté et de théâtre.

L'autrice s'est attachée à restituer tous les pans de la culture arménienne dans son roman : les coutumes, les spécialités culinaires, l'amour pour l'art et la francophonie, l'artisanat délicat, la force des liens familiaux...
Cela m'a semblé prendre énormément de place dans la 1ère partie du livre, sûrement parce que j'en étais un peu familière grâce à des lectures antérieures.
La suite mêle réalité et fiction autour de figures connues de la période : Sarah Bernhard, Clémenceau, Jean Jaurès...
Et toujours Rose qui se dresse pour vivre sa passion du théâtre et défendre son peuple.

J'ai parfois trouvé un manque de réalisme mais je crois que c'est à cause de mon incapacité à imaginer la situation à cette époque. Tant de haine déversée et tant de gens sourds à ces massacres...

L'essentiel de ce roman est finalement, à mon sens, de parler, transmettre, faire connaître, se souvenir, encore et toujours, des souffrances encourues par le peuple arménien.
Pour quoi déjà ? Aucune réponse à donner. Il n'y a aucune justification à la barbarie...

Je vous conseille ce roman si vous souhaitez plonger dans une période historique trouble à travers une fresque familiale intimement liée à l'art.
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Bonsoir, Un livre offert par l'auteur « Rode de Diarkébir » de Corinne Zarzavatdjian aux Presses de la Cité. Un roman qui vous transporte en Arménie et à Constantinople en 1890 à l'époque où les arméniens ont été quasiment exterminé par le grand Saigneur vizir du pays, sans que les autres pays ne s'insurgent. Sur fond historique, nous découvrons Rose, une jeune fille passionnée par la vie mais aussi par le français, le théâtre et qui aura la chance de travailler avec Sarah Bernard lorsque celle-ci vient faire sa tournée et interpréter Ruy Blas à Constantinople. Une épopée hommage à la liberté durement conquise de certaines femmes, à la liberté de vivre quelque soit son avis, sa religion, sa couleur de peau, Un hommage à l'engagement dans les luttes. Un roman qui vous tient en haleine tout le long. Merci Corinne je me suis régalée.
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Une passion arménienne est le récit d'histoires. L'Histoire avec un grand H, celle du peuple arménien et de son martyre à la fin du XIXe siècle, celle de son exil, celle de ses valeurs. L'histoire de Rose, jeune femme au courage et à la détermination indestructibles, passionnée de théâtre et arménienne jusqu'au bout des ongles. L'histoire de rencontres où se croisent la grande Sarah Bernard, le photographe Kervok, le directeur du théâtre, la famille de Rose, et nombre de personnages au courage historique. C'est aussi l'éloge du courage, de la France, de Victor Hugo et de la solidarité humaine. de la fiction, de l'historique, de l'authentique, il y en a pour tous. Une leçon d'histoire et d'humanité.
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Après la Géorgie et le bunker de Tbilissi, prenons la direction d'une autre ancienne république socialiste soviétique, l‘Arménie. C'est, ici encore, une littérature et une histoire peu connus alors même que la communauté arménienne est très présente en France. L'autrice Corinne Zarzavatdjian est justement d'origine arménienne et en association avec son mari Richard, ils ont publié un ouvrage sur la culture arménienne L'Arménie et les Arméniens de A à Z, chez Grund en 2020. Dans ce titre paru chez Les presses de la cité, c'est une figure féminine de l'histoire de l'Arménie qu'elle met en fiction, une femme qui a contribué à l'exode des premiers Arméniens en France fuyant la répression ottomane, Rose de Diarbékir. Une grande femme que cette Rose, de son vrai nom Varte Hagopian, qui a marqué l'histoire de l'Arménie.


Varte Hagopian, dernière-née d'une fratrie de cinq enfants, dont quatre frères aînés, est justement née l'année ou le 34è Sultan de l'Empire Ottoman, celui qui va mettre le feu aux poudres, a accédé au pouvoir, Abdülhamid II. Nous voilà au sud-est de l'Anatolie, à l'extrémité occidentale de l'Asie, qui est aujourd'hui territoire turc. Varte Hagopian grandit bercée par la langue française et ses auteurs dramatiques, au son des tirades de Racine, Molière, Dumas, et de l'anglais et Shakespeare dans un village qui avait de grands airs de paradis, Diarbékir. Et par le sceau de la chrétienté, l'un des rites religieux de la ville, à côté de l'Islam dont se réclame le sultan et qui va bientôt être prétexte à toute une série de massacres. Alors que les jeunes arméniennes peuvent s'instruire librement, et même jouer des pièces de théâtre, les musulmanes étudient chez elles et sont tenues éloignée de toute forme d'expression artistique. C'est la voie ouverte à ce que l'on appelle les massacres hamidiens, les milices locales et musulmanes ayant décidé d'islamiser les Arméniens chrétiens après que ces derniers ont réclamé l'égalité des droits avec les Musulmans.

Varte Hagopian n'avait rien de spécial pour devenir Rose de Diarbékir si ce n'est une volonté de fer et un talent pour l'art dramatique, ce sont les trois garçons ainés qui ont été investis et envoyés en Europe faire des études. C'est le quatrième frère qui est resté au pays pour devenir chef de famille. C'est la montée sur les planches à Constantinople, d'abord en tant que souffleuse, puis aux côtés de Sara Bernhardt que la jeune femme va montrer de quel bois elle est faite. La tragédie qu'elle se plaît à interpréter sur scène, grimée en, elle va la vivre de plein fouet lorsqu'il s'agira d'aider à sauver les siens, et bien d'autres arméniens et arméniennes. Ce récit très romancé a les odeurs et les couleurs de l'orient ottoman, d'un équilibre très précaire qui va tourner en bain de sang, et salle des horreurs, comme si les instincts primitifs ne pouvaient trop rester réprimés trop longtemps. Il a celui de la tragédie qui s'annonce dès le début par les pièces de Racine et de Shakespeare, qui s'exile et prend incarnation à Constantinople, donne naissance à une tragédienne plus vraie que nature, dépassant la fiction de toutes les tragédies, agir en tant que telle jusqu'à la toute fin.

C'est une page d'histoire inédite pour moi que j'ai lu ici, en suivant la courte vie de Rose de Diarbékir : l'histoire de l'Empire Ottoman, je m'en suis rendue compte, je ne l'ai toujours perçue qu'à travers la perspective européenne et les guerres qui l'ont opposé aux pays d'Europe centrale et du sud. Ici, depuis l'Anatolie, nous avons une perspective depuis le coeur même de l'empire, avec un Sultan qui a nettement contribué à sa chute, et des relations privilégiées entres les Arméniens et la France et sa culture. On remarque la résilience incroyable de la communauté arménienne, qui, depuis l'Anatolie jusqu'en France, renaît de ses cendres pour reconstruire, la famille, le foyer, le travail, tout en s'intégrant avec facilité dans le pays qui est le leur désormais, lui permettant à lui aussi de lui donner un nouvel essor.

Si l'histoire de Rose de Diarbékir que nous narre Corinne Zarzavatdjian est un mélange de personnages réels et fictifs, servie par une écriture très colorée parfois un peu trop romanesque, c'est un excellent biais pour aborder l'histoire de l'Arménie, asphyxiée par la domination des Ottomans puis des Soviétiques, et qui fait face aujourd'hui à un autre conflit avec ses voisins Azéris dans le Haut-Karabagh. Quoi qu'il en soit, c'est un bel hommage à la trop discrète culture arménienne, que je connais trop peu, finalement, et qui semble receler de beaux trésors littéraires.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Très beau roman historique qui parle de l'émancipation d'une femme, de massacre de la population arménienne également. Mais ce n'est pas que cela. On y croise par exemple Sara Bernhardt, Victor Hugo,... Beau portrait d'une femme qui tente, malgré des avis qui ne vont pas dans ce sens, de vivre la passion qu'elle a pour la France et sa culture via la littérature et notamment le théatre. Les références théatrales et littéraires sont en effet là, notre chère Rose va rencontrer Sarah Bernhardt et...
L'autrice alterne avec brio fiction et réalité pour nous raconter une belle histoire dans L Histoire et nous permet d'en savoir plus sur la vie des Arméniens à cette époque (nous sommes fin XIXè siècle) mais également leur culture. Et plus encore, un hommage aux Arméniens et aux personnalités qui ont osé dénoncer ce génocide. J'avoue que cela m'a parlé parce que c'est un pays que j'aime beaucoup, et justement, cela m'a permis d'avoir un contexte historique intéressant et finalement assez facile à lire puisque intégré dans un roman. Une belle histoire, un beau portrait de femme le tout porté par une belle plume vous attend si vous ouvrez ce livre.
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Je pense sincèrement que ce roman peut plaire à beaucoup, d'ailleurs je l'ai lu avec plaisir et intérêt, mais je suis restée un peu en marge encore beaucoup trop imprégnée, même plus d'un an après, par "l'oiseau bleu d'Erzeroum" de Ian Manook sur le génocide arménien.

"Rose de Diarbekir" traite de la même période et présente une héroïne forte, éprise de liberté, qui va se battre pour sa foi et son pays. Dans l'Empire Ottoman de 1895, le sultan Abdülhamid II fait la chasse aux chrétiens formés par la population arménienne. Rose Hagapian a 19 ans et rêve d'une autre vie que celle des femmes de l'époque. Sa famille, comme beaucoup d'Arméniens, est francophile. Elle monte à Constantinople pour devenir souffleuse dans le théâtre où joue la grande actrice française de l'époque, Sarah Bernhardt. Les deux femmes vont se lier d'une amitié profonde.

Le roman est très documenté et rend hommage aux personnalités, notamment françaises, qui ont osé dénoncer les exactions des Turcs et kurdes et prendre parti pour le peuple arménien, au milieu de l'indifférence des dirigeants européens de l'époque dont les intérêts financiers et politiques en Orient étaient trop importants. Il met en avant le lien culturel entre l'Arménie et la France dont je n'avais pas conscience.
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Tout d'abord je remercie Netgalley et Presses de la cité pour ce SP.

Dire que je connais l'Histoire de l'Arménie et son génocide n'est pas la vérité.
Je connais juste ce que j'ai entendu, ce que j'ai vu, mais je ne suis pas assez informée, assez renseignée.

Alors quand j'ai vu qu'un roman qui en parlait était proposé j'ai foncé.

L'auteure dit qu'elle a pris des libertés avec les personnages, mais son Histoire est bouleversante.

Nous sommes au 19ème siècle et le peuple arménien chrétien est persécuté par les kurdes et turcs.
Et il y a Rose et sa famille. Rose ne rêve que d'une chose: monter sur les planches d'un théatre, , elle aime la culture française. Ses parents, sa famille ont toujours voulu le meilleur pour les enfants, ses frères sont partis en Europe, et elle, elle rêve de liberté, de théatre, elle rêve de voir le monde.

Or, son pays, sa ville, ses amis sont attaqués. Elle va voir de ses propres yeux la violence des personnes, qui tuent à cause de la différence, à cause de la religion.

C'est un récit vibrant d'émotions que nous livre l'auteure. Rose n'abandonne jamais, même lorsqu'elle réalise ses rêves, lorsqu'elle rencontre celle qu'elle admire, lorsqu'elle découvre l'amour. Non, elle se battra jusqu'au bout pour son pays, pour les arméniens, afin qu'ils puissent connaître une nouvelle vie. Mais face à cette immense tragédie, le récit nous montre le visage des politiciens, du monde occidental.
Ils savaient mais ... Ce récit rend aussi hommage à toutes les personnes qui à cette époque ont voulu parler, dénoncer ces actes.

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