Le songe d'une nuit d'octobre

LE SONGE D'UNE NUIT D'OCTOBRE de Roger Zelazny
Traduit par Ange Desmarais - Éditions ActuSF

Lorsque la pleine lune coïncide avec la nuit d'Halloween (seulement tous les 19 ans), une voie s'ouvre pour permettre aux Anciens Dieux de revenir sur Terre, ce qui conduit les ouvreurs et les fermeurs à l'affrontement...

... et ces ouvreurs et fermeurs ne sont autres que des personnages bien connus (et pour la plupart issus de la littérature anglaise gothique et populaire) des 18ème et 19ème siècle. Zelazny ne les nomment jamais précisément mais ils sont facilement reconnaissables grâce aux surnoms qu'il leur donne (le grand détective, le bon docteur et sa créature, le Comte, ...).

J'adore l'univers de Roger Zelazny depuis longtemps car sous de faux airs de simplicité, ses livres cachent beaucoup de subtilité et de profondeur. Et "Le songe d'une nuit d'octobre" ne fait pas exception à la règle.

De plus, cette parution des éditions ActuSF est très intéressante car la préface de Timothée Rey donne un bon éclairage de ce roman et de l'oeuvre de Zelazny en général.

Je vais me répéter mais j'ai adoré "Le songe d'une nuit d'octobre" de Roger Zelazny et je remercie Masse Critique de Babelio et les éditions ActuSF pour cette lecture.

Je dis ça... je ne dis rien, mais en 2020 Halloween sera une nuit de pleine lune, alors qui gagnera ?

Ce texte brasse de nombreuses références, parmi lesquelles le mythe de Cthulhu, de Howard Phillips Lovecraft, que l'on retrouve très présent en librairie en ce moment avec la sortie de quelques ouvrages lui rendant hommage, comme la biographie Je suis Providence.

Avec le Songe d'une nuit d'octobre, Roger Zelazny paraît s'être beaucoup amusé. Décalée, l'intrigue fait sans cesse appel à notre culture populaire. Snuff, le narrateur de l'histoire présente une particularité peu commune : c'est un chien. Mais ce n'est pas tout ! Son maître n'est pas n'importe qui. Il se prénomme Jack et a pour petite manie de se promener, la nuit, armé d'un long couteau... Vous avez saisi ?

Snuff et son maître participent à une sorte De Jeu dont le but est de permettre ou d'empêcher le déferlement des Grands Anciens par l'ouverture d'un portail magique lorsque la lune sera pleine, le 31 octobre. N'étant pas les seuls participants, ils ont tout un mois pour distinguer leurs ennemis de leurs alliés. Qui participe ? Ou qui brouille les pistes ? Un méli-mélo ubuesque pour notre héros à quatre pattes qui aura autant maille à partir avec des personnages de renom, tels Sherlock Holmes ou Dracula, qu'avec leur familier à poils, à plumes ou à écailles.

Avec le Songe d'une nuit d'octobre, Roger Zelazny nous prouve qu'il est un architecte de l'Imaginaire capable de fusionner différents genres et d'écrire une fantasy pleine d'humour... pour en savoir plus... allez sur Fantasy à la carte
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Entre Zelazny et moi, c'est surtout une histoire de marelle, de lames de tarot et de princes, quelques nouvelles arrachées au hasard et des titres de romans griffonnés depuis longtemps sur une liste de livres à lire… Mais cette réédition chez ActuSF était tellement tentante, même pour quelqu'un comme moi qui ne suis guère amatrice des écrits de Lovecraft… Imaginez… le mois d'octobre, mystérieux entre tous, une bataille ésotérique et néanmoins épique en préparation, des personnages connus et réinterprétés, mais, surtout, un récit écrit du point de vue de leurs familiers ! Je ne pouvais pas résister.
Pour une fois, ce sont les personnages d'ordinaire cantonnés à la figuration (même pas aux rôles secondaires !) qui se trouvent au premier plan. Avec les animaux on a l'impression de voir l'envers du décor sans que cela devienne pour autant une histoire de seconde zone car ils participent activement à la préparation du rituel.
Le récit se découpe en jours et va crescendo jusqu'au 31 octobre, quand la lune sera pleine et le destin du monde scellé lors du combat opposant les ouvreurs et les fermeurs. Les événements nous sont contés par Snuff, chien de garde placide et consciencieux au service d'un dénommé Jack… Snuff est un très chouette personnage, malin, sympathique. On sent qu'il connaît tous les rouages du Jeu. Il semble assez patelin quand il coopère avec les autres familiers, mais pas non plus de nature à se laisser doubler. Il est déroutant de découvrir un personnage si facilement attachant associé à un maître que l'on s‘attend à trouver tout de suite antipathique… Cependant, même la façon dont ces personnages connus sont traités est originale. Jack, par exemple, a peut-être une autre inspiration que celle que vous attendez. Cependant, cela ne sera jamais dévoilé.

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Le commentaire de Martine :
L'histoire est un récit d'horreur, un hommage à des histoires d'horreur classique et à des auteurs tels que Mary Shelley, J.B. Livingstone, Edgar Allan Poe, Bram Stoker, Sir Arthur Conan Doyle et de H.P. Lovecraft. Il parvient à rendre l'histoire de plus en plus sérieuse à mesure que le roman avance. Ce récit est raconté par Snuff, un chien dont le maître s'appelle Jack. Ils font partie d'une convention, et le mois le plus important de l'année, le mois d'octobre qui vient de commencer. Ce qui rend le mois si important n'apparaît qu'au fur et à mesure que l'histoire avance, et c'est apparemment une caractéristique commune à un roman de Roger Zelazny, au fil des pages comprendre ce qui se passe. Aussi intéressante que l'histoire soit, elle ne serait pas complète sans l'imagination fertile de Roger Zelazny.
Et lorsque je vous dis que pratiquement tous ces personnages que nous découvrons, sont en fait des sorciers et des sorcières. Voici, ils se sont rassemblés au mois d'octobre, car à minuit, le jour de l'Halloween, ce sera un moment important, ouvrir la porte à un autre niveau d'existence et amener les Dieux anciens dans notre monde pour semer le chaos et refaire le monde. Certains de ces personnages viennent pour atteindre cet objectif, tandis que certains, y compris Jack et son chien sont là pour le prévenir, et par conséquent, sauver notre monde.
J'ajouterais que le chien n'est pas seulement brillant, intelligent, il est érudit. Jack est occupé à faire toutes sortes de choses importantes, mais il semble toujours que Snuff, son chien, fait l'essentiel du vrai travail. Tous ces magiciens ont un "familier", un compagnon animal. Une chose intéressante à propos de ce livre est la façon dont l'auteur personnifie ces animaux intelligents comme il lui convient ou convient à son histoire.
C'est une histoire intrigante alliant aventure, magie, mystère et meurtre, quoi demander de mieux. Et j'ai vraiment apprécié. Roger Zelazny est toujours un écrivain intelligent, qui a du style et de la grâce.

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Je lit avec ce livre mon premier Zelazny. le mélange des genres est savoureux et la plume parfaitement maîtriser. Fan des oeuvres de lovecraft et joueuse de jeu de rôle je trouve là une petite pepite fantastique entre steampunk et Cthulhu. Une enquête et une course durant le mois d'octobre . Un jeu, dont nous, lecteur, apprenons les règles et les enjeux au fur et à mesure de notre lecture. Entre spéculations et découvertes, amitiés improbables et meurtres sauvages, se dessinent les contours d'un "jeu" aux conséquences plus importante qu'il n'y paraît. Les personnages sont interessant. Que ce soit jack, snuff, le comte ou la créature on découvre un savant mélange d'icônes de la pop culture horrifique dans un cadre tout à fait atypique pour elles. Et pourtant tout fonctionne! Rien ne détonne ou ne choque. On est happé par cette histoire. Je le conseille vivement à ceux et celles aimant la fantastique, les enquêtes surnaturelles, Lovecraft, ou juste s'évader quelques heures.

J'avais quitté l'auteur avec sa saga des Princes d'Ambre et je ne pensais pas le "recroiser".

Puis je suis tombé sur ce court roman, une 4ème de couverture qui donne envie d'essayer...

Et c'est une réussite : les personnages sont posées, facile à identifier sans nous perdre dans une carte relationnelle illisible et attachants.

On devine les enjeux, puis en fait non c'est bien plus malin ^^

Le style est clair, simple. L'action n'attend pas une longue exposition mais ne démarre pas non plus sans logique.

Bref un roman prenant d'un auteur qui se fait plaisir avec les "codes" de Lovecraft mais les revisite avec sa sensibilité.

Bref, c'est très très bon

Double découverte pour moi, tant l'auteur que le livre.
A mes yeux, Zelazny est un génie d'humour ... même si je soupçonne que son génie soit lié à la drogue.
Qui oserait de nos jours parier un cent sur une histoire victorienne pleine de mystère, d'humour et d'horreur, et de surcroît rédigée du point de vue d'un chien?
Personne... à part Zelazny. Et cependant le résultat est captivant et amusant en diable.

L'auteur aime les écrits de l'époque victorienne, les oeuvres "horrifiques" des débuts du genre. J'en veux pour preuve ses "dédicaces" à Shelley, Poe, Stoker, Doyle, Lovecraft, Bradbury, Bloch et Terhune. Cela implique que non seulement les personnages incluent le chien de garde Snuff, et son maître, Jack, un homme particulièrement doué avec un couteau (Jack l'Eventreur ?), mais aussi une foule de personnages classiques de l'horreur et du mystère : le grand détective et son acolyte, le comte roumain et sa troupe de gitans, le mystérieux guérisseur russe, le bon docteur F. installé dans une ferme voisine à la recherche d'un espace tranquille dans lequel effectuer diverses expériences utilisant la foudre et tant d'autres.

Rédigé à la manière d'un journal de bord tenu par un chien de garde aux talents mathématiques manifestes, ce livre raconte les aventures de Snuff, qui se prépare, le 31 octobre, à une confrontation finale entre les membres du jeu en cours : d'une part ceux qui voudraient ouvrir un portique à d'autres mondes et d'autre part ceux qui voudraient le garder fermé.
Une préparation minutieuse, astronomique et géographique doit être faite pour trouver l'endroit précis du portail tout en élaborant des stratégies contre les autres participants. Ajoutons à cela que chaque personnage détient des informations personnelles et que sa disparition ne peut qu'engendrer des changements dans l'emplacement si recherché.
Sous les manigances qui préparent le sortilège se cache un conflit sérieux. Si les "humains" la jouent en solo, Snuff interagit de son côté avec une variété d'autres compagnons animaux des principaux acteurs humains pour mener à bien la mission qui lui est confiée.

Zelazny a dû avoir du plaisir à écrire cette oeuvre et j'en ai pris énormément à parcourir son livre. En plus du mystère qui entoure l'intrigue, il y a un rituel continu particulièrement amusant qui utilise les choses que gardent Jack et Snuff : Les choses dans le miroir, les objets dans la penderie, les objets dans le coffre à vapeur et les objets dans le cercle. Dès que possible, ils essaient de s'échapper, mais ils restent sous le contrôle de la férocité de Snuff bien qu'ils tentent de tromper sa vigilance sous de nombreux subterfuges.

Amoureuse d'Halloween et de ses ambiances bizarres et parfois douteuses, j'ai trouvé en ce livre une nouvelle raison d'aimer le 31 octobre et conseille ce livre à tous ceux qui ont envie de patienter jusqu'alors en démêlant lentement mais surement le fil des aventures du Songe d'une nuit d'octobre.

Pas 5 étoiles mais presque !

Roman de Roger Zelazny qui rend Hommage à divers mythes. Ce livre est l'un des plus surprenants de Roger Zelazny (Le cycle des princes d'Ambre), mais aussi l'un des plus intéressants. Grand jeu et rôles secrets, amis des loups-garous de Thiercelieux vous vous sentirez en terrain connu !
Malheureusement, le livre est actuellement épuisé, plutôt rare sur le marché de l'occasion.

Le Songe d'une nuit d'octobre n'est peut-être pas le roman le plus mémorable de Roger Zelazny, mais si vous avez envie de prendre du bon temps en découvrant le pan ludique et très référencé de l'oeuvre de l'auteur mis en avant par Timothée Rey dans sa préface, je vous le conseille vivement !
Chronique complète à détailler sur le blog.
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Zelazny est mon auteur préféré, et de loin ! Je retourne régulièrement à ses livres, toujours avec le même plaisir. Et chaque année, ou presque, quand approche le mois d'octobre, je me réjouis d'avance de pouvoir me replonger dans la lecture du “Songe d'une nuit d'octobre”. Plusieurs raisons à cela ! L'une d'entre elles est évidemment que l'intrigue se déroule durant ce mois brumeux et chargé de superstitions. Elle est ainsi découpée en trente-et-un chapitres, chacun couvrant les événements d'un jour : idéal pour s'offrir chaque jour son petit moment de délectation ! Car même si l'histoire se révèle plutôt macabre, voire carrément gothique (au sens le plus littéral et le plus littéraire du terme, on le verra) elle est teintée d'un humour au second degré que j'a‑dore. Et cela sans doute en raison de la nature peu commune du narrateur de l'histoire, un brave chien du nom de Snuff !
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