Magnanime, je me contente de colporter le bon mot de mon cher Naulleau : « Sibeth. Contrairement aux apparences, ce n’est pas un jugement mais un prénom. »
Comme le dit mon ami Jean-Marie Rouart, Pasqua "n'était pas blanc-bleu, mais il était bleu-blanc-rouge".
Rama Yade, alors ministre des gouvernements de Nicolas Sarkozy, se sent pousser des ailes. Elle se voit déjà à l'Elysée ! Lors de sa nomination, sa collègue Roselyne Bachelot a eu ce mot d'humour qui résume l'esprit de l'époque et du président de la République, qui la présente partout avec une emphase grotesque comme la Condoleezza Rice (alors secrétaire d'Etat américaine) française : "Heureusement qu'elle n'est pas lesbienne et handicapée, elle serait Premier ministre !"
Philippe Seguin. Je songe alors qu'il était trop gros, trop anxieux, trop désespéré; qu'il buvait trop aussi.
J'ai compris et écrit depuis longtemps que Le Pen était surtout coupable d'anachronisme.
Je défendais la patrie, l’ordre, le mérite, l’excellence, la hiérarchie, l’assimilation. Mon discours ait été banal jusqu’aux années 1960 ; après le grand basculement des années 1970 -1980, il était révolutionnaire.
Je songe à la phrase de Frantz Fanon, chantre de l'indépendance des colonies françaises, compagnon de route du FLN pendant la guerre d'Algérie, qui avait deviné que "la volonté inconsciente du colonisé (était) de devenir ke colonisateur de son colonisateur.
À l’été 2020, Jacques Bompard m’avait lui aussi écrit une belle et émouvante missive dans laquelle il m’assurait, reprenant ainsi la célèbre formule giscardienne, que je n’étais « pas le meilleur, mais le seul ».
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Depuis des mois, voire des années, de nombreuses personnes, des amis et des inconnus, célèbres et anonymes, m’encourageaient à me jeter à corps perdu dans l’aventure présidentielle. Ils étaient parisiens ou provinciaux, jeunes ou moins jeunes, hommes ou femmes, militants politiques ou spectateurs. Ils étaient restaurateurs ou cadres, caissières ou médecins, ingénieurs ou éboueurs, hauts fonctionnaires ou universitaires ; ils argumentaient ou se contentaient d’un signe de la main ; ils avaient lu « tous mes livres », ou m’avaient regardé à la télévision ; ils pensaient comme moi ou je disais comme eux.
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Chacun à sa manière, nous démontrions la pertinence de la fameuse formule de Paul Nizan : « Je ne laisserai dire à personne que vingt ans est le plus bel âge de la vie. »