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EAN : 9782207257449
144 pages
Denoël (02/02/2006)
3.2/5   128 notes
Résumé :
Quatrième de couverture, Édition augmentée

« Je sais qu’il n’y a pas l’Homme et la Femme, mais les femmes et les hommes… Mais je sais aussi que l’homme d’aujourd’hui, il n’a plus rien à voir avec l’homme qu’incarnait encore un Gabin . »
Après des décennies de féminisme forcené, que reste-t-il de l’homme ? Il n’a pas disparu, non, il s’est métamorphosé. En femme. L’homme d’aujourd’hui s’est epilé et pouponne. Il est fidèle, sentimental, consom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Zemmour abhorre tant les valeurs féminines, supporte si peu les progrès de l'égalité des sexes que dans un flamboyant réflexe macho et fort peu subtil (pléonasme ?), il lutte contre toute forme de dévirilisation de la société.
Cet homme souffrirait-il d'un complexe de castration ?
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Je me suis dernièrement penché sur la version Wish de «Vers la féminisation » d'Alain Soral.

Dans « Premier Sexe », le délicieux Eric Zemmour commence entre autres par une salve sur la mixité conjugale (couple Karembeu) puis nous expose subtilement sa thèse du grand remplacement homosexuel, avec toutes ces lavettes refusant la guerre, n'hésitant pas à faire la vaisselle ou changer une couche (attention à la tentation pédophile), pour plaire à Madame. Tout ceci aboutissant au final à une consommation de pornographie de plus en plus violente !

L'auteur est intelligent et habile. On sent qu'il pèse ses mots lorsqu'il lie matriarcat et Stalinisme, matriarcat et enfant-roi, séduction et harcèlement sexuel.
Rien de bien grave en soi puisque pour les électrices, « les idées ont moins d'importance que les personnalités ».

Cet ouvrage qui mêle fiction et réalité a un intérêt thérapeutique. S'il me venait l'idée de faire du tourisme sexuel en Thaïlande, je serais décomplexé puisque Zemmour nous explique que c'est une manière de fuir notre société du respect et de l'égalité. « Ces hommes "aiment" leurs femmes, mais justement les aiment trop, les respectent trop, les craignent trop pour les désirer encore. »
Désolé pour celles et ceux qui considèrent comme Camus (Albert!) que « un homme, ça s'empêche ».

Je n'ai pas été jusqu'à payer pour lire cette oeuvre magistrale mais j'ai beaucoup appris. Aussi, je ne peux résister à l'envie d'en partager ces morceaux choisis :

« le rêve féministe s'est substitué au rêve communiste. On sait comment ces rêves finissent. »

« On explique en général la stagnation intellectuelle et économique de l'Europe par le vieillissement de la population. Mais Cervantes écrivit Don Quichotte à soixante-quinze ans et De Gaulle revint au pouvoir à soixante-huit, et le chancelier allemand Adenauer à plus de soixante-dix. On ne songe jamais – ou on n'ose jamais songer – à sa féminisation ».
Il ne faut bien sûr y voir là aucune charge contre la femme, non non. Emerveillons-nous plutôt devant Cervantes qui meurt à 69 ans et écrit à 75.

« Trente ans après, le jeune Arabe est le non-dit le plus lourd de la société française. Il est à la fois rejeté et désiré, haï et fantasmé. Il est l'inacceptable et le vague regret. Les féministes le vomissent mais elles n'osent pas le dire par héritage anticolonialiste. Elles sont furieuses de voir les cités revenir à l'âge de pierre antéféministe et, en même temps, sont ravies de trouver un repoussoir mâle aussi parfait. Il est le barbare dans Rome, le loup entré dans Paris. Il a un langage proche de Neandertal. Il est l'homme d'avant la civilisation. »

« Cette vieille dichotomie entre maman et putain, la modernité la rejette avec horreur. "Je ne suis ni une pute ni ta maman", nous assènent nos compagnes d'aujourd'hui. Que sont-elles ? Des femmes, répondent-elles avec éclat. Qu'est-ce qu'une femme ? On ne sait. Sans doute un homme d'aujourd'hui. »
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Le premier sexe est un petit livre traitant de la métamorphose de l'homme viril des années 60 en l'individu-marque du XXI siècle, hautement féminisé par les publicitaires. C'est aussi le moyen qu'a trouvé l'auteur pour exprimer ses points de vue sur des sujets un peu moins ancré à la thématique centrale. Même si l'on n'avoue n'être pas toujours d'accord avec les convictions chères à l'auteur, il n'en reste pas moins que son essais en demeure très bien écrit et a le mérite de bousculer les idées reçues sur les bien faits du modernisme dans lequel il est de bon ton de prôner l'égalité des sexes.
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J'ai acheté il y a déjà longtemps ce petit opus, et en attendant de lire le nouvel ouvrage d'Eric qui va paraître le 16 mars 2023, je veux juste ajouter mon avis et mon ressenti d'il y a quelques années, à la lecture de l'ouvrage. Je précise que j'ai lu pratiquement tous les bouquins de Zemmour. Allons-y gaiment !

Sur le style, sur la documentation, sur le traitement, sur tout ce qui a servi comme base et référence à la rédaction du livre, rien à dire : Zemmour n'est pas un débutant, il sait écrire et réfléchir, convaincre s'il le faut.
Qui commande, dans un couple ? Avant qui commandait ? Avant, c'était l'homme. le maître. Et la femme le regardait, ne se posant guère de question. Elle l'aimait ou ne l'aimait pas ; quant à lui, s'il était fidèle et sage, tout allait bien. S'il commettait quelque infidélité, la femme fermait les yeux. S'il devenait plus qu'odieux, alors la femme pouvait demander le divorce, et l'obtenait. Point. Aujourd'hui (ou il y a six ans), à l'époque où Zemmour écrit son livre, il apparaît que ce sont les femmes qui demandent le divorce, plus rarement les hommes. Zemmour se fonde sur des statistiques. Mais les statistiques ne diront jamais ce qui se passe réellement dans la tête des femmes qui demandent le divorce, et pour quelles raisons elles le demandent(l'auteur dit ensuite qu'elles regrettent d'avoir divorcé, car c'est toujours la même chose, évidemment tout se répète..).

Or, il n'est pas rare qu'un homme demande le divorce (ce que ne dit pas Zemmour dans son livre ou si peu, à la fin de son essai, car il fallait tout de même qu'il regardât la vérité en face, pas complètement stupide, notre bon Eric) accablant sa femme de tous les défauts, voulant refaire sa vie à la quarantaine, souvent, parfois influencé par des amis plus ou moins pervers. Evidemment, comme ces hommes-là sont sans reproche, ils annoncent cette bonne nouvelle à leur épouse qui, elle, n'attendait pas que ça (contrairement à ce que pense Zemmour, car selon lui, les femmes seraient toutes des Emma Bovary) et se retrouve alors au comble du désespoir.

Ce n'est pas l'influence du féminisme primaire ou des féministes "new age" qui est à l'origine de tous ces bouleversements qui font qu'un couple, aujourd'hui, bat de l'aile et n'est plus capable de reprendre son envol. Mais plus exactement la perte des valeurs fondamentales qui se sont peu à peu diluées à cause de la libération des moeurs (les chanteurs anglais et américains qui n'avaient d'ailleurs rien à voir avec "le féminisme", bien qu'ils fussent pour la plupart chevelus et couverts de bijoux) et de l'entrée des femmes dans le travail : or, jadis, elles travaillaient, d'une façon ou d'une autre, comme le développe d'ailleurs Eric. Mais pour l'homme macho (et ils sont nombreux, qu'ils le veuillent ou non), la femme devait être la femme forte de l'Evangile, levée dès l'aube pour aller au travail, s'occupant aussi des enfants, et ne s'arrêtant qu'à la tombée du jour, obéissante et gentille. Bref, une petite marionnette qui disait "amen" à tout.

Si elle ne correspondait point à cette image, l'homme alors, "légitimement", prenait la décision de prendre une autre femme, ou d'autres femmes, et larguait l'épouse en chemin, sans se soucier des dégâts causés dans un psychisme pour qui le mariage était "sacré" et devait durer jusqu'à la mort. Mais cet homme macho se parait des plumes du paon, bien habillé, coquet, parfumé, et cherchait à "refaire sa vie", un rien dandy, offrant fleurs et bijoux et restaurant à ses nouvelles conquêtes, tandis que la femme, au foyer, se demandait ce qui se passait dans la tête de son mari. Eric Zemmour n'aborde pas ce problème dans son essai ou plutôt il l'aborde dans le sens qui l'arrange le mieux pour ne pas voir sa thèse tomber dans le précipice. En effet, la dimension psychologique y est absente, à cause du parti-pris initial : l'homme est un sentimental, il est devenu tellement féminin qu'il subit les affres du féminisme et des femmes sans moustache. de sa femme. La victime, c'est lui. Alors, il est largué : normal, il n'était pas à la hauteur des espérances de ces demoiselles, qui rêvaient toutes d'un autre Prince Charmant.

Mais, écrit Zemmour, "les hommes défendent jalousement leur domination comme un trésor et refusent, qu'ils soient musulmans, hindous ou bouddhistes, d'aligner le statut de leurs femmes sur celui des Européennes". Partout ailleurs, en Chine, en Amérique, en Asie, ou en Russie, "c'est la force, la violence, la mort,la guerre qui sont les attributs des hommes". Zemmour cite enfin l'anthropologue et philosophe Malek Chebel qui explique que Jésus incarne la douceur, la bonté, la compassion et le pardon (qualités propres aux femmes) alors que l'Islam propose "un renforcement du patriarcat", tout en respectant la femme.

Cela dit, tout en maintenant mon point de vue, je peux dire que le livre se relit avec plaisir, tant il fourmille de détails de toutes sortes, tellement les propos sont clairs et bien argumentés. le journaliste a du talent et ne s'en prive pas. Pour moi il reste l'un des meilleurs et plus brillants polémistes. Et il y a longtemps qu'il a raison sur la,plupart des sujets politiques. On voit aujourd'hui les dégâts des politiques gauchistes et ultra gauchistes.
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En écrivant cet essai, au demeurant bien construit et argumenté, Éric Zemmour avait-il conscience de sa portée qui, de mon point de vue, va bien au-delà du sujet annoncé : la place toujours croissante de la femme dans nos sociétés occidentales modernes ?
En dénonçant leur féminisation globale, tel un « cocooning » maternel qui se serait abattu sur nos pays « développés » comme une chape de plomb sous prétexte d'hyper-protection, au final castratrice, n'explique-t-il pas, a priori, le désintérêt et la fuite qui se sont emparés de leurs ressortissants toujours plus jeunes et plus nombreux qui prennent le parti de l'émigration ? Retraité en Thaïlande, une société aux valeurs beaucoup plus traditionnelles, je le constate tous les jours.
Pour ne prendre que cette région du monde pour exemple, ce mouvement s'exprime de plus en plus largement et ouvertement dans la littérature qui y est consacrée, qu'il en soit le thème principal ou qu'il marque simplement en demi-teinte la trame romanesque des ouvrages.
On connaît, bien sûr, « Plateforme », de Michel Houellebecq, qui ne prend en compte que la liberté sexuelle, mais dont c'est le propos essentiel. En revanche, on peut aussi citer John Burdett, auteur d'excellents polars comme « Bangkok 8 », qui émaille ses enquêtes à rebondissements des mêmes constats sociétaux. Ou encore le « roman gay » d'Eric Miné, « le garçon de Vientiane », paru récemment, qui dénonce au passage le « totalitarisme précautionneux » de l'Occident en opposition à une liberté supposée qui s'imposerait d'elle-même dans des pays moins touchés par la « mondialisation égalitaire » et qui auraient conservé un ordre naturel et ancien malgré les épreuves de l'Histoire. D'autres titres, sûrement, tournent autour de cette idée dans l'air du temps, mais je ne les connais pas tous.
Alors, prémonitoire, le livre d'Éric Zemmour ?
En fait, à mes yeux, un livre majeur de notre époque.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il faut saluer le génie tactique du capitalisme, qui, confronté à une impasse stratégique - la pression à la hausse des salaires des ouvriers et des cadres -, a trouvé une fois encore la sortie prétendument progressiste, a exploité sans vergogne, pour un prix ridicule, des armées de jeunes femmes bien formées, courageuses, organisées et consciencieuses, découvrant avec entrain les nouvelles "libertés" offertes par le monde du travail et l'autonomie financière. Le capitalisme a transformé ces armadas ambitieuses en nouveaux "idiots utiles". Une fois encore, la prophétie de Karl Marx s'est avérée, le capitalisme, authentique force révolutionnaire de l'histoire, a consciencieusement détruit tous les liens traditionnels ; la famille patriarcale - le fameux ménage - était le dernier bastion qui lui résistait, le dernier obstacle à la marchandisation du monde.
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Ces hommes occidentaux, beaucoup d'Allemands et d'Américains qui viennent de contrés où les féministes ont été particulièrement virulents, fuient les femmes blanches, leurs égales, trop respectables, qu'ils n'osent donc pas désirer. Ces hommes "aiment" leur femmes, mais justement les aimants trop, les respectent trop, les admirent trop, les craignent trop pour les désirer encore. Exactement comme les hommes du XIXème siècle se rendaient au bordel, baiser des putains ou des courtisanes, tandis qu'ils "respectaient" leur femme sanctifié par la religion catholique. C'est également ainsi que j'explique la multiplication des clubs échangistes. Dans 95% des cas, c'est l'homme qui y amène la femme. Offrir sa femme à un autre homme la désacralise ; le désir d'un autre homme renouvelle, enrichit, revitalise le sien, selon la thèse du désir mimétique de René Girard que nous avons déjà explorée. De surcroît, le plus souvent, la femme retrouve dans ces clubs échangistes une inquiétude, une insécurité qu'elle n'a plus dans une simple relation sexuelle, banalisée, déculpabilisée dans notre monde "libéré". Dans un club échangiste, elle a encore l'impression de faire mal. Elle sort de sa logique du désir, où elle maitrise tout, pour entrer dans une logique du plaisir, où elle ne maitrise plus rien. Cette peur de la femme redonne une certaine supériorité à l'homme (fascinus) qui fait mine ( fait mine seulement) de ne pas être impressionné, et redonne à la femme les beautés passées de l'effroi.
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La touche ultime d'un projet authentiquement révolutionnaire de fabrication frankesteinienne d'un homme sans racines ni races, sans frontières ni pays, sans sexe ni identité. Un citoyen du monde métissé et asexué. Un homme hors sol. (p. 28)
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Dans les sociétés patriarcales traditionnelles, on avait pris acte de cette dichotomie. Il y avait les épouses pour le mariage et les enfants ; les maîtresses pour l'amour ; les courtisanes ou le bordel pour le plaisir. Chacune de ces femmes faisait un sacrifice : l'épouse avait la sécurité et le statut social, le respect, mais rarement le plaisir et le romantisme des sentiments ; la maîtresse, courtisane ou non, avait celui-ci et parfois même le plaisir, mais pas la sécurité ni le statut social ; la prostituée semblait la moins bien servie, mais elle avait l'argent, parfois elle avait même l'amour...
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Quoi de plus fragile et mystérieux que le désir masculin ? Dans son magistral ouvrage, "Vérité romanesque et désir romantique", René Girard nous a dévoilé, il y a déjà plus de quarante ans, les dessous inconnus d'un désir qui n'est nullement rencontre romantique de l'un vers l'autre, mais désir triangulaire, faisant toujours intervenir un tiers, un troisième larron qu'aucun des deux amoureux ne veut voir mais sans lequel il ne se passerait rien. Girard décortique avec une rare finesse les grandes oeuvres de la littérature à la lueur de sa théorie. Ainsi, dans l'Eternel Marie, Dostoïevski nous montre-t-il les rapports complexes entre un veuf et l'ancien amant de sa femme. Des rapports faits de haine et d'admiration, de ressentiment et de dépendance. Quand le veuf veut se remarier, il emmène l'amant chez sa promise ; il exige qu'il lui offre un cadeau, il le met en valeur auprès de la jeune fille. Les deux hommes finiront par rompre. A la fin du roman, le grand écrivain russe nous montre son veuf remarié avec une charmante jeune femme, dans un train. À leur côtés se tient un sémillant soldat. Et Girard de nous expliquer que le mari a besoin de l'amant - qu'il admire - pour légitimer, renouveler, enrichir le désir qu'il porte à sa femme. C'est l'amant - à la fois admiré et détesté, à la fois complice et rival - qui permet le désir pour la femme aimée.
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