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4,36

sur 4762 notes
Quel voyage !
Dans le temps et l'Histoire, les histoires personnelles, entre deux continents, dans les circonvolutions de la famille, intérieur…
Des personnages très attachants sur 3 générations, le bout de chemin que l'on fait à leurs côtés est très touchant.
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J'ai laissé ce livre prendre la poussière un long moment car je ne me sentais pas directement concerné par son propos : ma famille a été épargnée par la guerre d'Algérie et le coin de Bretagne où j'ai grandi ne fait pas partie des régions qui ont accueilli le plus d'algériens ou de pieds noirs dans les années 1960. J'ai commencé sa lecture sur l'insistance d'une amie et je dois dire que la magie a opéré dès les premières pages grâce à l'écriture fluide, limpide et pleine d'humour d'Alice Zeniter. Les autres qualités n'ont pas tardé à émerger. J'en souligne trois. D'abord, l'érudition de l'auteure dont on devine qu'elle s'est énormément documentée et qu'elle a recueilli de nombreux témoignages. Ensuite, la capacité d'Alice Zeniter à partager cette érudition sans altérer le rythme du récit ni la légèreté de l'écriture. Enfin, la finesse de l'analyse qui se retrouve notamment dans la complexité des personnages principaux et secondaires, une complexité qui interdit à l'auteure de les juger et qui l'amène au contraire à les entourer d'une certaine bienveillance. Vous l'aurez compris, je recommande vivement la lecture de L'art de perdre.

P.S. : si quelqu'un peut m'expliquer le choix incongru de l'éditeur pour une couverture figurant un tigre, je suis preneur !
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Une magnifique histoire qui traite d'un sujet incroyablement complexe avec une prise de recul exemplaire. Voir le sujet de la guerre d'Algérie abordé à une échelle humaine ouvre une nouvelle perspective sur la tragédie qu'à été cette période de l'histoire en restant loin de tout discours politique. L'écriture est absolument magnifique, les personnages sont si bien écrit qu'on se met à douter à plusieurs reprises que c'est bien une fiction. A part de légères longueurs dans certains passages c'est un sans fautes selon moi.
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Roman récupéré dans une boite à livres car le titre semblait m'être prédestiné ;) - Je ne connaissais pas du tout et ne m'attendais pas à ce sujet, surprise !
Lecture en plusieurs fois car c'est très dense (parfois peut-être un peu long aussi), mais la structure du texte permet aisément des pauses donc parfait pour la digestion.
En tout cas, j'ai trouvé ce texte très fort à plein de niveaux (historiques, personnels, societaux...).
Très joliment écrit et très instructif, aussi.
Le petit bémol pour moi est que la narratrice enquête sur son histoire familiale et comme on ne lui raconte rien, on ne voit pas bien comment elle a pu découvrir tout ce qu'elle raconte et qui relève de l'intime. Je veux dire les faits sont tout à fait réalistes et plus que credibles mais la frontière entre ce qu'elle a pu réellement entendre et ce qu'elle a dû reconstruire voire imaginer reste assez floue...petite incoherence ou alors quelque chose m'a échappé.
Mais bon, je demandé à mon esprit rationnel de se taire et suis finalement passée outre ce détail, ce qui m'a permis de bien profiter de cette lecture proche du roman initiatique, pleine d'émotions et de réflexions sur les conséquences de cette zone d'ombres (c'est peu dire !) de notre histoire. Un pas de plus vers un semblant de compréhension du monde, pas toujours confortable mais nécessaire.
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Ce roman a obtenu le prix Goncourt des Lycéens en 2017, et à très juste titre. C'est probablement l'histoire la plus bouleversante qui m'a été donnée de lire cette année. Elle a résonné (et raisonné) dans mon coeur de fille d'immigrée qui n'a jamais su s'intéresser à l'histoire de ses origines par crainte et par méconnaissance.
La réalité, c'est surtout l'histoire d'un racisme intégré si bien raconté par Alice Zeniter. C'est aussi l'histoire de plusieurs générations qui s'observent, se racontent et existent au delà des silences.
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Lu en 2019. Un prix littéraire mérité (à noter le travail remarquable sur les sources d'information) ; il m'avait beaucoup plu de découvrir la plume de l'autrice, à la fois juste et sensible, intime et universelle.
La petite histoire dans la grande. La guerre d'Algérie, un épisode plutôt survolé en année de terminale, l'ouvrage dense de Alice Zeniter m'en a donc appris bien davantage que le manuel d'histoire d'alors, notamment sur le sort des Harkis : une épopée familiale sur trois générations, des prémices de la guerre d'indépendance à 2016.
Un récit sur la perte, prégnant, lancinant et introspectif. Un récit également sur la peur, l'impuissance, l'injustice, la violence, l'exil, l'abandon, l'inconscient (refoulement des sentiments), l'héritage, la honte et le chagrin.
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Harki.

Naïma est issue d'une famille algérienne. Suite aux attentats de 2015, elle part à la découverte de ses racines. Mais son grand-père Ali est décédé sans avoir transmis l'histoire familiale. Quant à son père, Hamid, arrivé en France en 1962, il refuse d'en parler.

C'est un coup de coeur. Trois générations se succèdent. Ali le grand-père est un riche propriétaire terrien en Algérie française. Vétéran de la seconde guerre mondiale, il devra collaborer malgré lui avec l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Devenu harki, il est contraint à l'exil en France et perd toutes ses possessions. Son fils Hamid, né en Algérie, rejette progressivement l'héritage familial et cherche à s'intégrer dans la société française. Naïma, petite-fille d'Ali, ne connaît rien de la culture et du pays de ses ancêtres.

J'ai découvert un pan méconnu de l'histoire de France avec ce roman. Je ne connaissais les harkis que de nom. Pour avoir collaboré, plus ou moins volontairement, avec la France durant la guerre d'Algérie, ils sont considérés comme des parias par le Front de Libération Nationale. Condamnés à l'exil, ils arrivent en France en 1962. Envoyés de camps en camps, les harkis servent de main d'oeuvre sous-payée et corvéable à merci. L'intégration est difficile, parias en Algérie, ils sont à peine tolérés en France.

Ce roman propose une réflexion intéressante sur l'identité. Celle-ci se perd au fil des générations et tombe progressivement dans l'oubli. A première vue, il s'agit d'une immense perte, mais paradoxalement cette perte permet de s'émanciper d'un lourd fardeau. Il est ainsi possible de créer sa propre identité et de vivre pleinement. A l'inverse, ceux qui restent enfermés dans le passé ne peuvent pas s'en extraire.

Bref, une très belle lecture.
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Une saga "harkienne" ? Plutôt un roman familiale sur l'histoire d'une famille d'Algériens - devenus harkis pour les Français, traîtres pour les Algériens - et devenus Français de seconde zone.

L'art de perdre d'Alice Zeniter est une analyse somme toute sociologique d'une famille dont le drame de départ a été l'incertitude des choix du patriarche Ali au moment de la Guerre d'Algérie : devenir résistant ou collaborateur face au colonisateur ? Dans les deux cas, le dégoût du patriarche pour les deux camps est un élément clé du roman. Et à force de ne pas choisir, le patriarche fait un choix presque par défaut et finalement perd tout.

Le roman est ainsi découpé selon trois parties qui représentent les trois générations de cette famille évacuée en France en 1962 : Ali le patriarche indécis et taiseux, Hamid le fils révolté qui deviendra un père à son tour mutique, enfin Naïma la petite-fille à l'identité bien française mais qui pense à cette Algérie lointaine.

Le roman est agréable à lire, et rappelle des souvenirs similaires à toutes celles et ceux qui n'ont pas une origine clairement "gauloise" (terme horrible) dans le nom et/ou prénom (c'est le cas de votre serviteur).
Qu'est devenu notre terre natale ? Qu'est devenu ce village ou cette maison dont nos grands-parents nous ont parlés il y a si longtemps, de l'autre côté de la Méditerranée ?

Le roman propose des personnages attachants comme Clarisse la mère française de Naïma qui doit dompter cet étrange Hamid dont la colère intérieure envers ses parents fulmine dans l'ouvrage de bout en bout. Ali le patriarche forcément fait penser à ce grand-père apatride que l'on connaît si peu, qui nous impressionnait et qui est décédé si tôt quand nous étions petits, dont on imagine que la vie fut un roman mais dont on se rappelle surtout qu'il disparut dans un esprit de tristesse et d'amertume.

Le nombre de personnages fait parfois perdre le fil au lecteur. Certains passages sur le présentisme des attentats ou des détails sur la vie de plusieurs personnages ne semblent pas nécessaires pour apprécier l'ouvrage.

Néanmoins, ce roman sera apprécié probablement par tous les descendants d'apatrides en France. Votre serviteur l'a apprécié comme tel et remercie son autrice de l'avoir rédigé et publié.

Est-ce d'ailleurs un roman semi-biographique ? Si l'autrice lit ses lignes, votre serviteur sera enchanté de lire sa réponse.
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Première fois que je relis un livre… parce que je ne me rappelais plus l'avoir lu.

C'est mauvais signe alors que les critiques sont élogieuses.

Tout pouvait me plaire dans ce récit teinté d'Histoire avec une majuscule.

- Un récit intéressant d'une famille de harkis sur 3 générations : l'Algérie coloniale et l'Indépendance, le fils en France, la petite-fille à la recherche de ses racines. J'ai dû mener des recherches pour développer certains points au fur et à mesure que mes lacunes apparaissaient.

- Des réflexions engagées de l'autrice, notamment sur l'intégration, la politique française et le comportement des personnages.

Toutefois, ce très long roman de 500 pages manque d'histoire, avec un h minuscule. Ce livre m'a paru ennuyeux par moments, sans force. Il manque une puissance dans le style qui m'aurait emporté ou réveillé. Lu jusqu'au bout car je ne savais plus où je l'avais abandonné… Finalement, je ne l'avais pas abandonné, Alice Zeniter est arrivée à me faire relire un livre qui ne m'a laissé un souvenir, mitigé, qu'à la deuxième lecture.
Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Récit sur 3 générations d'une famille algérienne.
Tout commence avec Ali qui commence sa vie et qui devient prospère dans une campagne algérienne. Ancien soldat de la seconde guerre mondiale, notable de son village il voit arriver les mouvements indépendantistes algériens puis la guerre d'Algérie avec ses horreurs, ses peurs en tant que père de famille. La lourde décision et l'opportunité de venir en France.
Puis on suit Hamid sont fils aîné. Ses difficultés d'enfant, d'adolescent et jeune adulte en tant qu'immigré et fils d'Harki.
Et enfin Naïma la fille d'Hamid qui ne connaît l'Algérie que part son nom et quelques récits grâce à sa grand mère mais qui finalement ne connaît rien même pas la langue et qui aura l'occasion grâce / à cause de son travail d'aller faire un séjour en Algérie avec tout ce que cela entraînera comme sentiments contradictoires.
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