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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A Budapest, derrière la gare, au milieu des voies ferrées, se trouve la famille Mandy. Les mâles de la famille se transmettent leur prénom, Imre, qui n'a sauté qu'une génération, celle de Pal, le père de notre "héros". Les femmes de la famille, quant à elles, il y a peu à en dire : soit elles partent, soit elles meurent jeunes.
Sombre dimanche raconte l'histoire de la famille Mandy, en parallèle de l'histoire de la Hongrie, de ses périodes de guerre, d'occupations, de révolution… Imre donc, le narrateur, nous raconte sa vie dans cette maison, ses tentatives d'émancipation, d'évolution, les coups de gueule du grand-père les 1er mai, ses découvertes de l'histoire familiales et de ses non-dits, son amitié avec Zsolt, enfant bourgeois et exubérant, ses recherches et sa découverte des femmes, etc… L'auteur semble poser à ses personnages une question du genre : quelle vie est possible après le communisme ? Mais les réponses apportées sont plutôt pessimistes "Même leurs nouveau-nés paraissent vieux. Ils sont vêtus d'un pyjama trop grand, comme s'ils étaient tous atteints de cachexie. Ils se débattent dans les vêtements des autres, taille "bonne santé", avec leur maigreur inadéquate."
C'est la première fois, je crois, que je lis un livre qui se déroule en Hongrie. Sombre dimanche développe l'histoire de 3 générations d'hommes (et de femmes). Les hommes semblent passifs, vaincus par avance par le destin, l'histoire, le contexte : "Le grand-père connu ainsi sa première grave déception patriotique. Il avait toujours pensé que seules les invasions successives avaient empêché la Hongrie de devenir le pays édénique dont il rêvait. Sans les Turcs, sans les Autrichiens, sans les Allemands, sans les Russes, le génie national s'épanouirait enfin, pensait-il. Les ratés du gouvernement Antall le plongèrent dans une amertume dangereuse." Quant aux femmes, elles semblent être incapables d'être heureuses dans cette maison derrière les rails.
L'écriture d'Alice Zeniter est fluide et poétique, j'ai particulièrement apprécié les titres des chapitres, véritables invitations délicieuses à découvrir une tranche de vie de la famille Mandy. Mais au final, j'ai été déçue, je m'attendais à un livre plus centré sur la Hongrie que sur la vie d'hommes désorientés qui peinent à trouver leur place. La dimension historique, sous-exploitée, circonscrit le récit à une "saga" familiale qui au final aurait pu se dérouler dans un autre pays. Dommage !
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En Hongrie, le jeune Imre Mandy vit avec sa famille dans une petite maison entourée de voies ferrées. Outre cet environnement urbain, des secrets de famille que l’on découvre au fur et à mesure rendent l’ambiance bien morose. L’effondrement de l’union soviétique et le changement de régime en Hongrie seront-ils l’occasion pour Imre de mener une vie moins austère ?

A travers la famille Mandy, ce sont des périodes variées de l’histoire de la Hongrie que nous visitons : la seconde guerre mondiale telle que l’a vécue le grand-père, l’invasion soviétique en 1956, la chute du communisme… Les situations et les personnages sont présentés finement, de manière crédible et parfois émouvante, et dans un style agréable, parsemé de quelques touches d’humour. J’ai cependant trouvé que le récit manquait un peu de vivacité, comme si j'étais moi-même envahi par la monotonie de la vie d’Imre à Budapest. Peut-être ai-je trop morcelé cette lecture pour apprécier ce roman à sa juste valeur...
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"Sombre dimanche", peut-être parce qu'il emprunte son titre à une chanson, diffuse une petite musique aussi triste et lancinante que les violons tsiganes. Cette saga familiale est également le portrait d'un pays, la Hongrie, perdu dans les affres de l'histoire, balloté au gré des guerres et de ses occupants. Au point de ne plus être tout à fait maître de son destin.

Le narrateur, Imre est né en 1978 à Budapest, dans la maison où vit toute la famille Mandy ou plutôt ce qu'il en reste. Une petite maison près de la gare, au bord des rails dont il faut d'ailleurs traverser un enchevêtrement avant de la rejoindre. Il y a là le grand-père dont la jambe raide porte les stigmates du soulèvement de 1956, Pal, le père trop silencieux, Ildiko la mère bienveillante et Agi, la soeur aînée adorée. Imre grandit au milieu des silences et des secrets, découvre au fil des ans pourquoi son père ne porte pas le prénom Imre traditionnellement dévolu aux fils aînés, comment sa grand-mère Sara est morte, comment les secrets de famille peuvent gouverner des vies entières. Il assiste aux transformations de son pays, la chute du communisme et la montée des nouveaux nationalismes. S'aperçoit qu'il est irrémédiablement lié à sa famille et aux quatre murs qui abritent ces coeurs solitaires à l'esprit torturé. Imre semble subir sa vie, tout comme son pays se résigne à appartenir à celui qui le gagne.

Il y a dans ces pages une sorte de mélancolie résignée, comme un constat qu'il ne sert à rien de se battre pour tenter de changer les choses. le chagrin d'Agi abandonnée par son amant, un professeur de français, l'échec du mariage d'Imre, la tristesse de Pal qui ne se remet pas du décès de sa mère, Sara, des dizaines d'années plus tard... Ces trois-là ne tiennent qu'ensemble, enfermés dans leurs drames respectifs inaccessibles au commun des mortels, hermétiques au bonheur.

Leur destin se confond avec celui de leur pays, découpé après la défaite de 1918, occupé par les allemands, leurs alliés pendant la guerre suivante puis par les russes débarqués en vainqueurs. Un pays qu'ils voient à présent gangréné par la mafia et la corruption depuis que la chute du communisme a créé un espoir de bonheur vite déçu.

En relativement peu de pages, ce livre en dit beaucoup sur la Hongrie et ses habitants et laisse un sentiment de regret et de tristesse. Son atmosphère laisse des traces, imprègne longtemps l'esprit du lecteur. Rien d'étonnant à ce qu'il ait été récompensé de nombreux prix lors de sa parution en 2013 dont le Prix du Livre Inter et le Prix des lecteurs de l'Express.

Sensible et touchant.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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La Hongrie, on imagine les rives souriantes du Danube, des palais aux décors ottomans, des chateaux escarpés dans les Carpates ...

Ici, Alice Zeniter nous montre une autre face, de ce pays, celle mouvementée du XXème siècle où cette nation a du subir l'invasion nazie puis celle soviétique et le ton est beaucoup plus sombre et gris comme ces villes uniformes de l'ex-URSS.

Lorsque l'histoire débute, ce sont les derniers jours du rideau de Fer apportant beaucoup d'espoir pour ce peuple qui a souffert du manque de liberté.

Rêve américain pour Imre, le jeune héros et son copain Zsolt qui se résume surtout à partir se taper des Californiennes.

La famille Mandy dont Imre est le plus jeune membre est une famille triste, marquée par les non-dits, les drames; elle vit dans une petite maison de bois coincée entre les lignes de chemin de fer près de la gare dans une banlieue éloignée de Budapest, avec son jardin en friche parsemé de bouteilles en plastique jetées des wagons de voyageurs .

La nouvelle histoire du pays se fait finalement sans eux dont la famille après la mort du grand-père se racornit, repliée sur elle-même comme dans une coquille d'escargot.

J'ai plutôt été déçue , malgré l'écriture agréable et fluide d'Alice Zeniter, je n'ai pas réussi à ressentir de l'empathie pour ces personnages, le roman a manqué d'un vrai souffle pour me faire vibrer alors qu'on sent que cela a été un moment crucial pour ce peuple.

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Pour être sombre, c'est sombre. Bien écrit, ce roman se lit sans difficulté mais sans trop nous atteindre non plus...
Une petite maison au milieu des rails oubliée du monde moderne. Un jardin transformé en déchèterie. Une famille aux destins tragiques, particulièrement les femmes, mais qui tait sa douleur et se refuse à avancer. Un pays, la Hongrie, qui subit un régime absurde. Un jeune Imre, tente de vivre sa jeunesse, coincé dans cette vie sans attrait. Mais au lieu de partir, c'est lui que sa femme et sa fille quitteront...
L'impression d'ensemble c'est celle d'une reconstitution par une jeune Occidentale, à partir de bribes de vie et d'un panorama historique recomposé, de la destinée d'une famille de l'autre coté du mur mais qui reste étrangère à tout ça, un peu comme Kerstin, la jeune compagne allemande, qui finalement ne sera là qu'en touriste. le charme qu'elle trouve à la Hongrie ne durera que le temps d'une crise de jeunesse...Finalement on ne croit guère à tous ces personnages sans consistance et le style reste à l'image du pays, inhospitalier. Une malédiction pèse sur cette famille mais on a du mal éprouver de la compassion.
Tout coule et finit par être englouti par un paysage neigeux. Très sombre, aucun espoir d'avenir, la seule note positive, l'enfant, est partie au loin, en Allemagne, dans les contrées riantes d'un pays plus dynamique.
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le titre en dit long sur le contenu du roman...ici pas de riants dimanches où l'on se retrouve en famille au bord de l'eau. La famille d'Imre, c'est un sombre tableau: le grand-père, râleur et estropié, le père, silencieux et blessé, né d'une fêlure grave, la fille, qui murmure en chantant et aime en vain, les deux soeurs , harpies lointaines. Imre parviendra-t-il enfin à créer un semblant de famille heureuse dans cette maison au bord des rails? ça se passe en Hongrie, ça parle aussi d'histoire, celle du communisme. C'est très bien écrit!
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Fallait quand même oser ! Intituler un chapitre "l'homme à la bite", c'est gonflé ! Peut-être à cause de la vahiné ! En fait, juste une expression utilisée d'ado, et reprise ( pour jouir...de l'effet de surprise ? ). du reste, un livre pas franchement porno, ni rigolo . Une famille hongroise qui tire le diable par la queue ( encore elle ?).
Plus sérieusement...une misère sociale, un mal-être multigénérationnel qui interpellent, mais dont le ton détaché ne m'a pas profondément "pénétrée', mais suffisamment intéressée par les sujets abordés, me permettant de le lire , péniblement, jusqu'au bout.
Dans ce climat d'extrême morosité semblait pourtant se dessiner l'espoir d'une vie meilleure, à travers Imre, le fils, employé d'un sex-shop, et épris d'une allemande venue en touriste dans ce pays libéré du joug communiste.

Dans cette maison au bord des rails, le train de la vie n'apporte que chagrin .
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Alice Zeniter place son roman en Hongrie, pays qu'elle connaît pour y avoir vécu. Un pays sans attrait touristique majeur, sans lien à la mer (c'est elle qui le dit), un pays brimé pendant de nombreuses années. Elle fait du jeune Imre son personnage principal. Grâce à lui, elle peut raconter l'histoire de cette famille qui a traversé la seconde partie du siècle dernier.
Imre grandit dans ce pays en solitaire. D'une unique relation amicale dans l'enfance, il passe à une unique relation amoureuse. A travers lui, l'auteure parle de la difficulté de vivre dans un petit pays brimé dans lequel on ne peut être que "coeurs froids" ou "coeurs tièdes". Ne pas faire de vagues pour (sur)vivre. Imre découvre la vie sans passion -à part peut-être son travail dans le sex-shop qu'il a dû quitter pour une femme- sauf la naissance de sa fille. A part ça, il vit comme avant lui son père dénué de passion lui aussi. Il faut dire qu'il n'est pas très aidé, les non-dits et les secrets sont nombreux dans cette famille et il ne les apprend que très tard, certains par hasard et quasiment tous de la bouche d'une tante qui depuis longtemps a quitté la maison en bois pour vivre. Ne pas savoir ou se taire peut empêcher de vivre pleinement.
Très agréable lecture d'une part pour tout ce que j'ai écrit plus haut, les personnages, bien campés, bien décrits, les relations entre eux ou l'absence de relation, le contexte géographique et historique -personnellement, je ne connaissais pas du tout ce pays, à part quelques vagues souvenirs de livres scolaires- et d'autre part une belle écriture de l'auteure. Simple, directe Alice Zeniter fait mouche à chaque phrase. Elle allie la légèreté, l'humour à la profondeur de très jolie manière. Son livre, qui pourrait paraître un rien plombant si l'on se fie à mes deux premiers paragraphes ou au dossier de presse ne l'est absolument pas. Certes, ce n'est pas non plus un ana ou un recueil de bonnes blagues, néanmoins, A. Zeniter réussit à nous faire sourire par des formules inattendues, des dialogues francs et crus entre Imre et Zsolt.
Un roman à découvrir d'une jeune auteure que je ne connaissais pas (honte à moi puisqu'elle en est au moins à son troisième) mais que je compte bien continuer à lire.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Mauvaise rencontre ?
Je dois dire que je suis passé à côté de ce roman d'Alice Zeniter (j'ai compris depuis que ce n'est sans doute pas par celui-là que j'aurais dû commencer) mais je n'ai pas compris vraiment ce qu'elle voulait nous dire, j'ai trouvé cela un peu maniéré. Je n'ai pas accroché disons-le malgré mon goût à priori pour les pays de l'Est et pour la Hongrie en particulier (je n'ai pas dit pour ses dirigeants !).
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J'avais très envie de lire un roman d'Alice Zeniter alors je ne me suis pas privée d'emprunter à la bibliothèque une version audio de "Sombre dimanche" auréolé du prix du livre Inter 2013, ce qui n'est pas rien.
Je ne sais pas si c'est à cause de la façon de lire de Karine Girard mais j'ai eu du mal à entrer dans cette histoire. Il faut dire que la lecture à voix haute est une discipline à part et peu reconnue en France. Une bonne actrice peut ne pas être une bonne lectrice même si elle a un très beau timbre de voix (au demeurant je ne sais pas si Karine Girard est comédienne car je n'ai rien trouvé sur internet à son sujet mais je le suppose).
Bref, je n'ai pas aimé ses intonations, surtout au début. Pourtant l'histoire ne manque pas d'intérêts. C'est celle d'Imre et de sa famille vivant dans une maison au bord des rails, près d'un transformateur en périphérie de Budapest. J'aime cette unité de lieu d'autant plus que l'histoire se déroule en Hongrie, pays assez peu connu en dehors du fait qu'il appartenait au bloc de l'Est démantelé en 1989 après la chute du mur de Berlin.
On suit donc la vie des Mandy, hommes et femmes, mères et pères, frères et soeurs, parents et enfants. Trois générations vont se succéder en se confortant dans un quotidien minimaliste, enfermés dans leur misère et dans leurs secrets. D'ailleurs le changement de régime politique ne semble pas avoir changé grand-chose à leurs vies. le contexte politique du pays est en filigrane dans ce roman, il n'est pas le thème principal, centré sur la vie des membres de la famille Mandy.
Ceci dit j'ai trouvé qu'il manquait d'espoir dans cette traversée du 20e siècle d'autant plus que les femmes semblent incapables d'être heureuses dans la maison d'où l'on voit passer les trains.
Ce roman ressemble plutôt à un témoignage pas entièrement convainquant malgré sa construction originale qui ne suit pas la chronologie. Cela ne va pas m'empêcher de lire d'autres livres d'Alice Zeniter qui est une romancière remarquée.


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