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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis des générations, les Mandy habitent cette vieille bicoque en bois jouxtant la gare.
Comme tous les matins, leur jardin aura servi de dépotoir aux délicats usagers du train inéduqués.
Eternel manège semblant symboliser à merveille leurs rêves de grandeur bien trop grands pour eux.

La banlieue, c'est pas rose, la banlieue, c'est morose.
Que dire de l'histoire de cette famille au bon goût Bulgare.
Le grand-père aura connu la guerre.
Le père un veuvage précoce.
Le jeune Imre l'effondrement de l'URSS tutélaire, son ultime chance d'échapper au mauvais karma qui semble frapper ce clan intergénérationnel avec une égale délectation .

Pour le prix zygomatique en folie, le gagnant est...non, pas Sombre Dimanche, faut pas déconner non plus.
Le contexte historico-politique est passionnant même s'il semble peu enclin à la marrade, fut-elle journalière.
L'on s'attache facilement à cette lignée terrassée par son époque et aux destinées pareillement déprimantes.
Une ambiance de plomb mais pas que, avec l'espoir fou de voir le petit Imre sortir de l'ornière et saisir une chance qui ne saurait avoir le bon goût de se représenter une seconde fois.

Alors, paré pour ce périple humain terriblement excitant ?
Sachez que les cotations, à ce jour, concernant les possibilités d'Imre d'échapper à son destin sont de 15/1 sur terrain gras et de 15/30, balles neuves !

Belle histoire, belle plume, beau moment.
Touchant et poétique, ce Sombre Dimanche pourrait bien vous faire sécher Drucker, ce qui ne serait peut-être pas plus mal...
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De A à Z, de Alice à Zeniter. J'aime ses univers.
De « l'Art de Perdre » en Algérie à « Sombre Dimanche » en Hongrie :
Une famille, trois générations. Une même trame, de grands drames.
Style fluide, immersion immédiate dans l'intimité des personnages tour à tour attachants, détestables, attirants, cruels dévoilant leurs failles, leurs souffrances dans cette Hongrie maltraitée, torturée par l'Histoire avec la grande hache de l'hitlérisme et du stalinisme taillant dans les corps autant que dans les âmes.
Tout est clair et concis, plein de sève. Notre héros, Imre me dira son amitié pour Zsolt, d'une couche sociale différente, son amour pour Kristin, une allemande en mal d'exotisme.
« La Hongrie ce n'était pas pareil, c'était un pays plat, et gris et jaune. Il ne se livrait pas comme ça à l'amour, il fallait de la patience, presque de l'abnégation. »
Il me contera l'épopée de son père Pal mélancolique permanent.
De sa maman Idilko morte trop tôt. de son grand-père alcoolique, acariâtre, détruit à jamais par Staline et ses troupes.
« Ceux qui ne sont pas satisfaits émigrent, disait le grand-père. C'est bien. C'est mieux. Avant ils se pendaient. C'était l'immigration à la hongroise. »
Il me causera du mal-être permanent de sa soeur Agi, abandonnée par un français goujat, il y a de quoi.
Il me laissera pénétrer son adolescence, ses débuts professionnels rocambolesques, ses premiers émois et moi je glissais dans ce rythme poisseux de misère car je retrouvais l'envoûtante Budapest qui m'a tant marqué dans le début des années 2000 où on pouvait encore lire sur le visage des êtres le désarroi et la tristesse après 60 ans de nazisme et de communisme.
Merci madame Zeniter de savoir aussi bien brosser les tableaux d'une époque, de posséder le talent de saisir et de maîtriser l'atmosphère, l'environnement de lieux chargés de vies souvent rudes, toujours passionnantes.
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Quand le grand-père du grand-père a acheté un terrain et construit sa maison aux abords de Budapest, il n'y avait que des champs et un vague projet d'agrandissement de la petite gare, un peu plus loin. Mais Nyugati, la gare de l'Ouest, n'a cessé de croître et a étendu ses tentacules de rails jusque dans le jardin des Mandy réduit à un triangle de terre, sans cesse recouvert des détritus jetés par les voyageurs. Mais les Mandy sont des résistants, ils n'ont rien voulu céder aux chemins de fer et vivent depuis des générations au bord des rails, dans le bruit assourdissant des trains de plus en plus nombreux. Imre, son grand-père, ses parents et sa grande soeur Agi se sont adaptés aux horaires des trains, aux ordures, à l'isolement. Unis malgré leurs secrets et leurs silences, ils font face aux aléas de la vie. Marqués par l'Histoire de la Hongrie, la famille vivote, plantée dans son bout de terre, même si les enfants rêvent de liberté, de Californie, de surfeuses ou simplement de quitter la maison au bord des rails.

A travers les yeux d'Imre, Alice Zeniter raconte l'histoire d'une famille et celle de la Hongrie, petit pays trop souvent malmené...par les autrichiens, les allemands, les soviétiques. Chez les Mandy, on cultive les secrets, les non-dits, les malheurs, les deuils. En grandissant, Imre s'interroge. Pourquoi le grand-père se soûle-t-il chaque année le 2 mai ? Comment a-t-il été blessé à la jambe ? Comment est morte la grand-mère ? Pourquoi son père s'appelle-t-il Pal alors que tous les premiers-nés de la famille sont des Imre ? Les réponses viendront, et avec elles, de douloureux souvenirs. le sort semble s'être acharné sur les Mandy comme sur la Hongrie. Les hommes en ont pâti, les femmes encore plus. Imre observe, apprend, rêve d'une autre vie. Pourtant, la chute du mur tant attendue sera une autre désillusion. Que faire de cette liberté toute neuve ? Peut-on changer le sombre destin qui semble leur coller à la peau ? Tant d'interrogations et tant de tristesse dans ce livre d'une grande tristesse traversée par des moments de poésie et d'optimisme.
Personnages attachants, découverte de l'histoire hongroise et belle écriture, concise, précise, pour un roman court, sombre et mélancolique. Une belle découverte.
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Etant donné Club-lecture auquel j'appartiens aura le joie d'accueillir Alice Zeniter pour sa prochaine rencontre, je ne pouvais pas passer à côté de son dernier roman, d'autant plus que celui-ci a eu le privilège d'avoir reçu le Prix Inter pour l'année 2013.
Ce roman est une pure merveille (je n'y ai cependant pas mis les cinq étoiles qu'il aurait mérité à cause de mon manque de connaissance en ce qui concerne l'histoire de la Hongrie et la tombée du Rideau de fer, étant donné que je n'étais âge que de sept ans à l'époque. Mais bon, vous me direz, ce n'est pas une raison. Certes, je l'ai découvert à travers les livres d'histoire mais cela n'est pas comparable par rapport à ceux qui en ont une idée très précise dans leur esprit, tant cela a changé la face du monde).

Ici, le lecteur découvre l'histoire tragique de trois générations d'hommes et d'une femme, la famille Mandy. Ces derniers ont toujours habité dans une petite maison à Budapest surnommé "la maison près des rails", à juste titre d'ailleurs puisqu'elle est située juste à côté d'une ligne de chemins de fers.*
La famille Mandy, malgré les inconvénients que cela procure, a toujours habité cette maison et cela, depuis des générations, et n'a jamais songé à la quitter. Pal, le père du narrateur (Inre) est le fils de Sara et de la tristesse puisqu'un immense drame est à l'origine de sa naissance. A une époque où la Hongrie était encore sous contrôle soviétique, c'est sans peser ses mots que l'auteure nous fait sentir et comprendre que le terme de contrôle était synonyme d'occupation, et cela, dans tous les sens du terme.
C'est aussi l'histoire donc, de trois générations de femmes qui ont été meurtries par la vie et qui, ne pouvant pas davantage supporté ce que le destin (appelez cela comme vous voulez) avait décidé pour elles, ont vieilli trop vite et sont mortes trop tôt (pour deux d'entre elles).

Bon je ne dirai pas qui est qui et je ne vous en dirai pas plus quant à l'intrigue du livre mais sachez que cet ouvrage est basé sur la souffrance...la souffrance de cette famille mais avec elle, celle de tout un peuple. Une écriture fluide et limpide pour un thème si douloureux ! A découvrir sans faute !
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Enveloppée de nostalgie
J'ai voyagé vers la Hongrie
Je suis entrée dans la maison
Logeant plusieurs générations
Près des trains, la famille Mándy
Le père Pál, la fragile Agi
Et surtout le trop tendre Imre
Perdu, rêveur d'ailleurs timide
Les années passent, dérisoires,
Les grands chagrins et les espoirs
Le Danube noie l'âme meurtrie
Et la vie coule, reflet pâli
Quel joli sens de l'atmosphère
Chez cette jeune romancière !
Le Budapest qu'elle a aimé
Délicatement restitué
L'Histoire et ses destins touchants
Sombre dimanche, refrain tremblant
Un livre à résonance unique
Insolite et mélancolique...

Et je ne résiste pas à l'envie de citer le poète hongrois Attila Joszef , dont les vers suivants reflètent singulièrement ce roman:

" C'est tout près des rails que j'habite
Près du va-et-vient incessant
des vitres de ces trains en fuite
dans le vent nocturne ondoyant."...





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Budapest, le parlement gothique, le pont des Chaines sur le Beau Danube... brun! Souvenirs de voyage dans la capitale hongroise, impressions ravivées par la plume habile d'Alice Zeniter.

Dans une petite maison entourée de rails et de secrets de famille, Imre, un jeune garçon, apprend la vie, joue avec son ami, découvre la sexualité et l'amour, mais aussi la trahison et le deuil.

Atmosphère de mélancolie… Des personnages pas vraiment sympathiques, enfermés dans la tradition, liés par des chaines qui les retiennent en eux-mêmes, dans l'immobilité du malheur. Un sens de la fatalité qui inhibe la lutte ou la guérison, oubliant que bien des veufs se remarient, que des femmes se remettent de leurs peines d'amour et que le bonheur peut être à portée de mains.

C'est aussi un pan de l'histoire de la Hongrie, la guerre, l'invasion et le pays sous le joug stalinien, jusqu'à l'effondrement de l'empire soviétique.

Clair-obscur et humour de dérision composent ce tableau de maître à découvrir.
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Sombre Dimanche raconte la vie d'une famille Hongroise avec des allers et retours à connotation historique.
Les Mandy habitent depuis quatre générations dans la même maison en bois au bord des rails, prés de la gare de Nuygati, à Budapest.
Tous travaillent à la gare centrale, les hommes portent le même prénom: Imre, comme l'arriére grand- père, bâtisseur de la maison,tous sauf Pal, le père du jeune Imre, qui grandit dans cette maison, entouré d'un grand- pére rempli de haine, : "Je croyais quand j'étais plus jeune, qu'en vieillissant on arrive à la sagesse mais c'est des conneries. On arrive à rien qu'à vieillir",d'un pére silencieux ,fragile, triste et résigné,muet et mélancolique....d'une mère aimante disparue trop tôt,et de sa soeur Agi.
A la chute du mur de Berlin,Imre arrête ses études, trouve du travail dans un...sex - shop et rencontre Kirstin, une jeune Allemande dont il tombe amoureux...
Le jeune Imre, le héros,grandit dans une famille résignée, engluée dans la solitude, dans un monde opaque où les non- dits et les secrets familiaux sont légion, où la vie en commun manque pour le moins d'harmonie et de chaleur humaine....
Un roman familial incarnant " la petite histoire " dans la " grande" , c'est le côté passionnant et instructif, les sursauts de la Hongrie avant et aprés le communisme, du communisme au consumérisme via le quotidien tout à fait immobile et plombé de quatre personnes solitaires, figées dans l'inéluctable, le mutisme , l'incompréhension, la tristesse, le doute, le flou....excepté le grand- pére, farouchement anti stalinien, dont la jambe a été arrachée lors de l'insurrection de 1956 ,Pal, le pére,Agi, la soeur, Imre junior,le héros, fils , petit fils et frére ne sont que les témoins totalement passifs d'un destin national joué sans eux, dont ils observent l'enlisement progressif, quoiqu'il arrive,- un pays sans âme, un pays perdu-.
Ils ne réagissent pas, bougent peu, pourtant ils habitent près d'une gare....
Chacun porte en lui, un drame, le flou de ses doutes, chacun s'en débrouille silencieusement....Imre est une espéce de perdant romantique , attachant, naïf,rêveur, sensible, inquiet, apeuré, il incarne une société qui n'attend strictement rien de l'avenir, comme des fantômes qui regardent les trains passer...
Alice Zeniter dresse sans pathos avec une grand maitrise, en jouant avec habileté de la chronologie, avec justesse, une atmosphère triste, désespérée, d'êtres pris dans un destin qui les dépasse, tous inaptes au bonheur,frustrés, mélancoliques, englués dans leurs contradictions et leur fragilité...
Une fascinante saga tout en clair obscur, attachante et désespérante où les douleurs, les rancoeurs, les pertes familiales, amicales ou amoureuses se révèlent au sein d'une famille désanchantée par ses regrets et ses secrets...on referme cet ouvrage sensible, fluide, bien mené où l'écriture est précise et non dénuée d'humour presque avec soulagement tellement cette famille où la petite histoire côtoie la grand histoire incarne une telle fatigue d'exister et une telle inaptitude au bonheur qu'elle nous attriste malgré nous!
Un livre nostalgique sur l' espoir éteint et la culpabilité à jamais tue,ô combien désespérant!
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"Quand ils arrêteront de nous faire chier avec la guerre froide...on ira en Californie se taper des californiennes".

Irme et son ami Zsolt vivent leur jeunesse à Budapest. Encore sous la botte communiste dans ces années 80, les adolescents ne rêvent que de filles, de sexe, de musique et de liberté.

Une vie bien différente de celle vécue par les parents et grands-parents Mandy dans la minuscule maison piégée par des voies ferrées. Les soubresauts de l'Histoire ont maltraité le pays et la famille. le jeune Irme a bien du mal à se construire avec ces strates de silences et de non-dits, entre un grand-père colérique et un père neurasthénique. Après le départ de son seul ami, sans attaches, sans repères, sans envies, sans rêves, il est le produit non fini des années du communisme sans avenir.

Il faudra bien que vienne le temps du décryptage, que la parole se libère pour soulager les douleurs et rancoeurs du passé. Piégé dans son histoire familiale et dans sa solitude, Irme est un être fragile et imparfait, subissant avec mélancolie et fatalisme une vie faite de pertes familiales, amicales, amoureuses.

Une vie hongroise, ballotée sur plusieurs générations entre nazisme, communisme et démocratie, aux personnages sépias, tous inaptes au bonheur.
Accompagnant la chute du Rideau de fer, la montée de l'économie de marché et ses dérives, voici un beau roman attachant mais désespérant, qui remet en mémoire des périodes politiques dramatiques pour les individus.






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Je ne connaissais pas Alice Zeniter, jeune auteur de 26 ans qui parait il s'est fait connaitre en publiant il y a trois ans Jusque dans tes bras, une satire de la politique française d'immigration.
Les éditions Albin Michel ont permis de me faire découvrir cet auteur à l'occasion de son second roman, Sombre Dimanche paru pendant cette rentrée de janvier, et c'est peu dire que je ne le regrette pas.

En effet, Sombre Dimanche est une saga familiale comme je les aime, qui mélange habilement petite et histoire avec un grand H et surtout qui nous invite au voyage, dans une région qu'on connait peu, à savoir les bords du Danube,et plus précisément, à Budapest, en Hongrie, où elle a campé son intrigue. C'est un roman sur la Hongrie, un pays où la jeune romancière a travaillé et où elle se rend très régulièrement.

Les mutations politiques que connaît la Hongrie depuis plus de cinquante ans ont des répercussions dévastatrices sur la vie des protagonistes qui vivent et meurent au rythme des révolutions populaires et des soubresauts géopolitiques.

Ce sont quinze ans de la vie d'Imre que nous suivons dès lors dans ce Sombre dimanche ( du nom d'une chanson populaire très connue en Hongrie). Quinze années aussi de la vie d'une famille, avec les souvenirs qu'elles charrient et les deuils qu'elles amènent.

Mais sur tout la longueur du livre, sont racontés carrément pratiquement 50 ans d'histoire de la Hongrie, de l'espérance communiste au rêve européen moderne, tous deux anéantis par le joug soviétique.

Alice Zeniter nous offre un récit à la fois drôle et touchant dans lequel les personnages souffrent d'une incompatibilité au bonheur. le livre, comme les grandes sagas familiales, traite de plusieurs grandes thématiques : la politique, les secrets familiaux, les affres de la passion, les relations amicales.

Roman à la fois grave et tendre, et qui nous ménage des moments bien plus légers et même assez fantaisistes, grace à certains dialogues pas piqués des vers, ce Sombre dimanche est une des très bonnes surprises de cette rentrée littéraire de janvier 2013.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mélancolie hongroise ...

Surmontant ma réticence à cause de ce titre assez malheureux (les dimanches sont par nature des jours tristes, mais là on nous les promettait carrément sombres), j'ai véritablement dévoré ce bouquin avec beaucoup de plaisir.
Imre vit avec sa famille dans une vieille baraque en bois grinçant, dans le vacarme des trains de la gare Nyugati à Budapest. Une bicoque où tous les êtres sont à la dérive, chacun portant le fardeau de sa vie. Et à travers l'histoire de cette famille hongroise, c'est toute l'histoire de la Hongrie de la deuxième moitié du 20ème siècle qui est évoquée, entre nostalgie de la grande Hongrie et aspiration à la liberté et au bonheur matériel du monde occidental, pour finalement sombrer dans le désenchantement.
C'est un hommage à la mélancolie du peuple hongrois que l'on pourrait croire innée. Et peut-être un livre essentiel pour comprendre les Hongrois.
Très bien écrit, dans un style économe mais très efficace. le ton est juste et l'atmosphère n'est jamais pesante. On se prend même à lire avec délectation cette histoire douce et triste.
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