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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je veux d'abord saluer le courage des auteurs de s'attaquer au sujet de l'excision, un thème pas vraiment « vendeur » qui pourrait effrayer les lecteurs. Zidrou parvient à traiter ce sujet avec une grande pudeur et beaucoup de sensibilité.

Le récit évite à la fois tout voyeurisme et tout misérabilisme. le scénariste prend son temps pour nous raconter l'histoire d'Antoinette et Yue. Il ne se précipite pas entre les jambes d'Antoinette. C'est là qu'est la pudeur la sensibilité de Zidrou, il ne nous réduit pas Antoinette à son statut de victime. le lecteur la découvre d'abord comme une jeune femme pétillante, volontaire, pleine de vie. L'empathie n'en est que plus forte lorsqu'on découvre son drame. D'autant plus que les auteurs ont eu une idée superbe ; lorsque Antoinette raconte son histoire elle est dessinée sous les traits de la petite fille qu'elle était lorsqu'elle a été excisée. Cela vient renforcer l'émotion du lecteur et surtout vient rappeler que cette horrible mutilation va avoir des conséquences sur la vie entière de la victime.

Le dessin de Raphael Beuchot accompagne joliment ce beau scénario. le dessinateur fait le choix de la simplicité et de la modestie, il semble refuser de se mettre en avant, préférant s'effacer au profit du sujet. Ce qui ne l'empêche pas de proposer un découpage et une mise en scène maîtrisés ainsi qu'un trait et une colorisation agréables.

Un cahier documentaire vient compléter la fiction de façon intéressante. Ce petit dossier commence par rappeler ce que sont les mutilations génitales et l'ampleur de ces pratiques. Sont également évoquées les raisons et les conséquences de ces mutilations. Et c'est là que je pourrais trouver un point de désaccord avec les auteurs. L'absence de plaisir sexuel féminin est évoquée en tant que conséquence des mutilations génitales. Je me demande s'il ne faudrait pas plutôt évoquer cet aspect comme une raison des mutilations. Ne serait-ce pas, parmi d'autres raisons, dans le but d'interdire le plaisir sexuel aux femmes, qu'on les mutile ainsi ?

« Un tout petit bout d'elles » est une très belle B.D qui a le courage de s'attaquer à un sujet grave et difficile et surtout qui le fait très bien. Cette B.D pourrait être utilisée comme « matériel » de sensibilisation pédagogique à ce problème auquel toutes et tous devraient s'intéresser. Non, ce n'est pas, comme le disent certains personnages masculins de la B.D, un problème de femmes et, comme le rappelle le dossier documentaire, ce fléau touche le monde entier (y compris, même si cela reste « marginal », la France).
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Parler d'un sujet horrible qu'est l'excision sans montrer en détail ni faire dans le pathos, c'est possible ? Et bien oui, puisque Raphaël Beuchot et Zidrou l'ont fait avec brio avec la bande dessinée « Un tout petit bout d'elles ». J'avoue qu'étant donné le sujet, je ne me serais pas forcément penchée sur cette oeuvre, car je connais déjà ce fléau grâce à des documentaires à la télévision... Mais c'est Kimysmile qui m'a donné envie de la découvrir grâce à son article de blog très intéressant. J'ai donc emprunté cette BD à la médiathèque et ne le regrette pas, car ce fut une lecture riche en émotions. À la fin, j'avais vraiment la gorge sèche et des frissons. Les auteurs ont vraiment réussi à m'émouvoir grâce à leurs dessins ainsi qu'à leur récit...

L'histoire de Yue, Antoinette, Léopold et l'adorable Marie-Léontine est très touchante. Par ailleurs, j'ai aimé le fait que ce soit étudié d'un point de vue asiatique et non européen. J'ai également apprécié la thématique du racisme plutôt bien traitée à travers cette relation tendre, apaisante et attendrissante. En plus de cette histoire bouleversante, le lecteur pourra découvrir plusieurs pages documentaires permettant de comprendre ce qu'est l'excision par rapport aux autres pratiques (clitoridectomie, infibulation, etc.), où cette pratique est la plus employée dans le monde, quelles sont les conséquences de l'acte, les moyens pour agir ainsi que les lieux ou liens permettant de trouver du soutien/de l'aide (en France ou en Belgique). le fait que les auteurs expliquent que cela n'est pas lié à la religion, mais bien à une tradition est aussi très intéressant, car en discutant avec quelques personnes, j'ai constaté que beaucoup font encore l'amalgame. Enfin, ce qui m'a le plus émue, ce sont les témoignages de deux victimes qui ont subi cette pratique lorsqu'elles avaient deux et sept ans. C'est à la fois poignant et effrayant...

Les dessins sont beaux, travaillés et colorés. J'aime beaucoup la représentation des femmes, qu'elles soient vieilles ou jeunes. Je les trouve très réussies par rapport aux personnages masculins. Les décors sont jolis et les planches assez dynamiques... Mais ce que je préfère, c'est la façon dont l'illustrateur a représenté Antoinette lorsqu'elle raconte sa mutilation : elle est dessinée comme une fillette dans un style différent des autres illustrations. C'est un choix qui m'a plu, car cela renforce le traumatisme. Malgré le fait que je connaisse le sujet, j'avais oublié certains chiffres comme le fait que toutes les quatre minutes, une fillette subit une mutilation génitale quelque part dans le monde, souvent de la part de proches, de la famille ou de personnes de confiance. C'est réellement un fléau mondial... « Un tout petit bout d'elles » est, hélas, une BD d'actualité que je vous invite à découvrir malgré le sujet difficile.

Lien : https://lespagesquitournent...
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Un superbe BD sur un mal qui touche encore de nombreuse fillettes et femmes en Afrique : l'excision. Elle aborde également le racisme, l'amitié et l'amour.
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L'histoire se déroule en Afrique, au Congo. Certains des protagonistes travaillent dans une entreprise s'occupant d'abattre des arbres pour l'exportation : c'est une action de déforestation peu respectueuse de l'environnement. L'entreprise est gérée par un personnage d'origine chinoise au comportement ouvertement raciste. Une partie des salariés sont d'origine chinoise, d'autres d'origine africaine.

Comme souvent dans des situations de ce type, des activités parallèles se développent autour du camp de forestier. Des bars, des lieux où l'on peut manger mais aussi des lieux où ces hommes solitaires peuvent rencontrer des femmes moyennant rétribution, c'est à dire des prostituées.

Il peut y avoir des prostituées professionnelles mais aussi des "étoiles filantes", c'est à dire des mères de famille qui viennent pour arrondir leur fin de mois, améliorer leur ordinaire.

Un jeune chinois, You, a une relation avec une belle Africaine, Antoinette, maman de la jeune Marie-Léontine. Antoinette réserve ses faveurs à You au détriment de ses anciens prétendants.

Plusieurs thèmes sont abordés par Zidrou et Raphaël Beuchot : la déforestation, une nouvelle forme de colonisation, le racisme, le épris des femmes, la prostitution. Mais le thème central est l'excision dont beaucoup de femmes sont encore victimes de nos jours.

Les deux auteurs présentent le sujet avec humilité et tendresse, montrant la détresse d'Antoinette qui est impactée dans sa vie sexuelle. Zidrou et Beuchot s'emparent de la problématique en abordant le poids de la tradition dans la pratique de l'excision. L'excision est une pratique très ancienne. Ce fut historiquement un moyen pour les hommes d'affirmer leur domination sur les femmes.

Zidrou et Raphaël Beuchot nous montre l'impact de la tradition et comment celle-ci est relayée par des femmes qui n'envisagent pas que leurs propres filles ou les filles de la famille ne soient pas excisées, ceci constituant une sorte de rite initiatique. Il est important de noter que l'excision n'est préconisée ou imposée dans aucune religion monothéiste.

Je vous invite à lire le carnet final où des données chiffrées sont portées à notre connaissance. Mais aussi une approche législative est proposée. Ce carnet est très bien documenté, très précis.

Le sujet était difficile et le graphisme de Raphaël Beuchot permet de le faire passer : le trait est tout, les cases sont aérées, les couleurs sont chaudes. J'aimé la variété des cases. le découpage n'est pas original mais il parfaitement fluide, il permet de se plonger dans ce climat particulier du Congo et des entreprises qui sont en train de piller un territoire.

Cette BD peut être montrée à des adolescents dans le cadre de l'éducation à la citoyenneté. Elle doit aussi servir la cause des femmes.

Belle surprise, belle lecture, belle sensibilisation sur un sujet majeur pour la libération des femmes dans certaines parties du monde.




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Je referme cette BD avec la chair de poule et les larmes aux yeux.
Quelle horreur.
On a beau savoir que de telles atrocités existent, lire ce genre de récit fait toujours l'effet d'une gifle.
En suivant l'histoire de Yue et d'Antoinette, une histoire banale dans les premiers temps, nous sommes plongés dans l'horreur de la vie des femmes et des fillettes d'Afrique et, finalement, de tant d'autres endroits, qui sont mutilées par tradition.
Le dossier en fin d'ouvrage donne un supplément d'informations et de statistiques glaçantes.
Une BD dure mais nécessaire qui a le bon gout de ne pas tomber dans le voyeurisme et le misérabilisme.
Je n'ai pas aimé le dessin mais mon goût personnel n'a pas d'importance quant au nécessaire du propos. Je mets donc 5 étoiles.
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Bouleversant, révoltant, cruel et si triste...
Le thème de cette bande-dessinée, c'est l'excision. Cette coutume ancestrale qui touche 3 millions de fillettes chaque année à travers le monde, d'une violence insoutenable. On suit l'une de ces fillettes devenue adulte, Antoinette, vivant au Congo avec ses deux jeunes enfants, et entretenant une liaison avec un ouvrier chinois. On y découvre sa manière de vivre son intimité, son souhait pour sa fille, ses rêves. On est témoin également de la sidération de son amant devant cette pratique barbare. Un dossier en fin d'ouvrage complète le sujet de manière précise et instructive.

Un livre très intéressant sur ce drame d'envergure mondiale, donc.
Mais pas que.
Il est aussi une tranche de vie sur le quotidien en Afrique noire, et sur la manière dont les chinois occupent l'espace dans ces pays.
Et surtout j'ai adoré le plaidoyer pour la rencontre des cultures -"quand on mélange du jaune et du noir, ce qu'on obtient ... C'est de l'amour !"- et l'appel à vivre en harmonie. Ce n'est d'ailleurs à mon avis pas un hasard si le film projeté lors d'une sortie au cinéma est "Avatar" de James Cameron, et si l'album est truffé de références à ce long métrage profondément altruiste et pacifique.

Un très bel album, dur mais plein d'espoir .
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Un beau graphisme pour défendre l'excision.
Bravo pour ce travail très bien documenté, pertinent et courageux.
La bande dessinée est un excellent vecteur, j'apprécie quand les auteurs osent prendre la parole.
La loi dit, mais la tradition est plus forte et cela donne froid dans le dos, que cela soit fait par des femmes, qui en ont certainement souffert, qui le font à d'autres femmes.
Dans certains pays, on leur raconte qu'elles ne pourront pas accoucher...
Lien : https://www.babelio.com/monp..
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J'ai découvert cette bande dessinée grâce à la chaîne Éliot et des livres et je dois avouer être contente de découvrir des petites pépites comme celle-ci grâce à elle. C'est un sujet tabou et dure que nous relate cette histoire. L'excision des femmes dans certaines coutumes des pays d'Afrique.

Dans cette histoire nous suivons Antoinette et Yue Kiang. Ce dernier est épris d'Antoinette et découvre durant une soirée la blessure intime de cette dernière. Une blessure qui fait honte à Antoinette. Elle avait tellement mal vécu son excision qu'elle décida de ne jamais faire subir cette "coutume" à sa fille Marie-Léontine. On découvre des moeurs que l'on ne comprend pas et que ne nous ne connaissons pas forcément. Je connaissais cette coutume pour avoir lu des articles et vu des témoignages en vidéo mais je ne m'attendais pas à être autant chamboulé par ma lecture.

Un tout petit bout d'elles est de c'est bande dessinée qu'il faut lire ne serais que pour comprendre mieux l'excision grâce aux articles détaillés en fin de pages. C'est intéressant et c'est un sujet qui se doit d'être connues de tous. Ce n'est pas normal de faire subir un tel acte à autant de jeune fille sans leurs consentements. J'ai vraiment été touché et je conseille fortement cette lecture.
Lien : https://elodie-liseuse-lifes..
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Yue est chinois et travaille en Afrique. Il est amoureux d'Antoinette. Une BD rare qui parle des chinois en Afrique, de l'excision des femmes, du regard d'un chinois sur cette culture
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C'est une histoire éducative sur l'exc*sion et les mut*lations gén*tales féminines (désolée, j'évite le tacle possible...). Entre violences (qui sont graphiques, attention), racisme, sexisme, patriarcat et colonialisme, Un tout petit bout d'elles aborde de nombreux sujets d'actualité au Congo qui m'ont vraiment interpellés. Je recommande !
Lien : https://sorbetkiwi.fr/index...
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