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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
le moins que l'on puisse dire est que l'auteur ne nous prend pas en traître. le lecteur est prévenu dès les premières pages.

"CHAQUE LIVRE digne de ce nom devrait se voir muni d'un avertissement ou d'une mise en garde... car aucune lecture n'est réellement innocente. Celle qui va suivre est même carrément coupable! Coupable de trahison au monde des lettres ! Coupable de lâcheté...car l'auteur est affublé d'un pseudonyme qui ne tromperait aucun fromager digne de ce nom ! Coupable de forfaiture... car l'auteur dénonce à tour de bras les utilisateurs du système littéraire, confondant dans une diatribe injuste et hypocrite, vrais talents et faux génies, cuistres de poulet et littérateurs de cuisine, intellectuels abscons et cons actuels, gens de lettre et jean-foutre, historiens à battre et histrions à gorge déployée..."

Ceci étant posé, de quoi est-il question dans ce livre ?


L'équipe du commissaire Guillaume Suitaume est confrontée à une épineuse affaire qui frappe la fine fleur de la littérature francaise. Imaginez : deux jeunes talents du monde littéraire sont retrouvés assassinés et des auteurs à succès disparaissent : Bernard-Henri-Lévy, Marc Lévy, Florian Zeller, Patrick Poivre-d'Arvor. Excusez du peu ! Sur les lieux des meurtres et des disparitions, l'équipe du commissaire Suitaume retrouve des messages du criminel. Des messages signés le Bec. Et c'est bien sur un bec que les enquêteurs tombent. Qui peut bien en vouloir à ces auteurs ? Très vite les soupçons se portent sur un Michel Houellebecq (Où est le Bec ?) désireux de se débarrasser de ses concurrents, mais c'est une fausse piste.

Vous l'aurez compris ce roman policier est avant tout un prétexte pour l'auteur pour critiquer le monde littéraire avec humour. Les jeux de mots pleuvent. Rien que les noms protagonistes sont des calembours.

Guillaume Suitaume : Même si son nom a une consonance britannique, il ne porte pas de chapeau melon.

Purdey Prune : Son assistante au chassis de compétition, folle du volant (à faire trembler Diabolo et Satanas dans le dessin animé de notre enfance). Non elle n'a pas peur des prunes.

Habib Liotek : un des sbires du commissaire qui visiblement n'a jamais lu un livre.


Une telle entreprise pourrait se révéler lourde, indigeste mais ce n'est pas le cas, même si les jeux ce mots et les contrepétries poussent comme des champignons un soir de pluie. le livre est léger, brillant par moments, un vrai plaisir de lecture. Les stars de la littérature française y sont croquées avec une férocité non dénuée de tendresse. En revanche je dois vous avertir ne lisez pas ce livre en cachette au bureau vous seriez vite pris à rire à gorge d'employé. Ce roman est le huitième volet des aventures de Guillaume Suitaume. le premier que je lis et sûrement pas le dernier. Gordon Zola m'est apparu comme le fils spirituel de San Antonio et Pierre Dac. Il joue des mots avec virtuosité. Je me suis régalé. N'y cherchez pas de profondeur cependant ce livre est à voir comme un divertissement, un exercice de style. C'est un petit bijou de livre humoristique.
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Panique dans le monde littéraire. Un certain le Bec s'en prend aux grands auteurs : Marc Lévy, BHL, Florian Zeller, PPDA disparaissent les uns après les autres. Plus inquiétant: d'autres jeunes talents de la littérature sont retrouvés morts, visiblement attaqués par des nuées d'oiseaux fous. L'enquête est confiée au commissaire Guillaume Suitaume. Tant mieux, parce que les auteurs ont peur, et les indices trouvés sur les scènes de crime désignent... Michel Houellebecq!

Attention, préparez-vous à rire! L'avertissement au lecteur est on ne peut plus clair sur ce sujet: il plaide coupable, "Coupable de lâcheté... car l'auteur est affublé d'un pseudonyme qui ne tromperait aucun fromager digne de ce nom! Coupable de forfaiture... car l'hauteur dénonce à tour de bras les utilisateurs du système littéraire, confondant dans une diatribe injuste et hypocrite vrais talents et faux génies, cuistres de poulet et littérateurs de cuisine, intellectuels abscons et cons actuels, gens de lettres et jeanfoutre, historiens à battre et histrions à gorge déployée, philosophes et tire-au-flanc, journaleux et journalistes, écrivains et écrits vains, essayistes politiques et politiciens qui essayent!" Oui, une fois n'est pas coutume, j'ai tenu à citer, et à aller au bout de cette longue citation pour que vous preniez bien conscience que tout le livre est de ce ton: une ribambelle de jeux de mots, certains que bien trop faciles, certains même carrément foireux, mais toujours assumés, et même avec un second degré permanent. Je ne vous cache pas qu'il faut un temps d'adaptation vu la lourdeur de certaines phrases, mais passé cela, on s'amuse de page en page. Entre les personnages existants qui sont mis en scène (l'enlèvement de Marc Lévy drogué au gaz hilarant est à pleurer de rire) et les caricatures de policiers, la meilleure trouvaille reste les interventions du narrateur lui-même, venant apporter une petit digression pour détendre l'atmosphère (Quel âge avait le Petit Larousse quand il écrivit son dictionnaire?), commenter sa propre écriture ("intraçabilitable". Je ne sais pas si c'est bien français, mais dans le doute, je ne m'abstiens pas), souligner son propre talent ("Tempête sous un misérable crâne policier". Voyez que je suis un auteur avec des lettres et de l'instruction) voire se simplifier le travail ("Un bordel indescriptible que par logique nous ne décrirons pas" Ce qui m'arrange, je ne vous le cache pas). Un véritable régal!
Une grosse plaisanterie, me direz-vous? Détrompez-vous! Certes, les blagues les plus lourdes et les plus attendues arrivent bel et bien, mais la prose de Gordon Zola est truffée de références érudites qui font le plaisir des intellectuels (tels que vous et moi, n'est-ce pas?) qui savent les retrouver, et le tout est furieusement efficace quand on parle de littérature populaire qualifiée par certains de sous-littérature. Car oui, le fond du livre est bien une mise en question de ces auteurs dits populaires, commerciaux: et sans jamais les critiquer de front, il s'amuse plutôt à se demander ce que le public en fait, notamment en les livrant en pâture à un tribunal fictif en forme d'émission de télé-réalité.
En un mot, ce livre est un subtil mélange de grande intelligence et de gros n'importe quoi dans lequel, allez savoir pourquoi, je me reconnais parfaitement. Preuve en est l'analyse de Nana de son illustre homonyme, que nous livre Gordon Zola: "Nana, c'était la Superwoman de chez Mac-Mahon, la croqueuse d'hommes, la rabatteuse de caquet, la belle fille qui ne s'embarrasse ni d'éléments ni de scrupules... C'est la fille qui fait payer les salauds; les salauds, ce sont les hommes, ces infâmes dégueulasses, ces pensequaniqueurs! Nana, c'est la vertu retrouvée de la femme exploitée, la vengeance de quelques milliers d'année d'hérésie depuis que la mère Eve a croqué dans la golden. (Car la pomme était une golden, d'où l'âge d'or.)"
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J'avais peur en commençant ce livre que je trouve l'humour trop lourd, trop forcé, qu'au bout de dix pages j'en ai marre, je me retrouve enfouis et que le calembour prime sur l'histoire. Mais ce ne fut pas le cas. Bien entendu la plume est pleine d'humour, jeux de mots et autres contrepetries, même les noms des personnages sont amusants (mon chouchou étant "Habib Liotek"), mais cela sert l'histoire et j'ai trouvé ça très drôle et satirique. L'enquête est assez loufoque, mais fonctionne bien. Il est évident que l'auteur prend des raccourcis, certaines choses sont analysés bien trop vites, et franchement deux jours pour ce genre d'enquête? C'est vraiment trop rapide. Mais on est prévenu dès le début, on sait dans quoi on se lance, ce n'est pas réaliste certes, mais ça ne dérange en rien. On se marre, on est en pleins suspens tout de même (parce que moi je l'ai pas vu venir qui c'était le Bec), et on a le droit à une enquête. Les relations des personnages sont marrantes, même si je regrette qu'il ne soit pas un brin plus développé. Certes on sait que Purdey Prune a un physique à faire tomber n'importe qui, Guillaume Suitaume est un excellent profiler (a l'humour bien présent) et son patron Hercule Comenvetu ne pense qu'à ses vacances (et sa popularité), il y a aussi Achille Pendule et Habib Liotek qui travaille avec Suitaume et qui ne s'entendent pas du tout, mais j'ai tout de même trouvé que de façon générale c'était survolé. Cependant, ce n'est pas tellement gênant et le livre reste très entraînant. Je ne me suis pas du tout ennuyée, il y avait – en plus de l'humour – pas mal de rebondissement, des dialogues et des interventions de l'auteur qui sont vraiment drôles. Un détail vers la fin m'a arraché un sourire car je ne m'y attendais pas, mais j'ai trouvé ça finement joué et très sympathique au final. En bref, un livre très drôle qui se lit très bien, fait marrer mais aussi réfléchir, contient du suspens, des rebondissement, des personnages fous (même si peut-être un brin trop survolé par moment), une fin très sympa et des dialogues qui valent le coup d'oeil (j'ai tellement adoré le passage de Marc Levy à "Un livre a été commis le…" je me suis écroulée de rire). Je relirai avec un plaisir certain un livre de cet auteur (et ça tombe bien parce que ma soeur en a d'autres dans sa PAL).
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