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3,62

sur 218 notes
Tout d'abord merci à Babelio et aux Presses de la Cité qui m'ont fait parvenir ce livre.
J'ai du mal à rédiger cette critique car depuis que j'ai refermé ce livre, je réfléchis et plus je réfléchis moins mon sentiment brut reste solide. Spontanément, je dirais que j'ai aimé lire ce livre. Je l'ai lu en quelques jours, il m'a accrochée et je ne me suis pas ennuyée. L'histoire des quatre femmes de l'Oregon est touchante, dans leur lien les unes avec les autres et dans leur propre identité. Il est question ici du futur, mais qui ressemble finalement à un simple retour dans les années 60. La maternité est au coeur de ce roman et de cette maternité (refusée, rejetée, obsessive, enviée, cachée, adorée, obligée...) découle la place des femmes dans cette société. La place des femmes par rapport aux hommes mais aussi par rapport aux autres femmes.
Les personnages sont attachants, on est amené à s'y reconnaître ou à y reconnaître les stéréotypes des femmes en souffrance. de ce fait, autour d'elles gravitent les stéréotypes des hommes abusifs, brutaux, violents, égoïstes, indifférents, inutiles ou névrosés. Ce roman est politique et polémique je pense, il est donc centré sur ces problématiques et les gens qui pourraient aller bien dans cette histoire vont trop bien, sont trop "parfaits"...
Là où j'ai bloqué, c'est que ce roman n'es pas tellement poussé, on nous parle d'un futur proche qui comme je l'ai dit pourrait être un passé proche. L'auteure excuse ces femmes en dressant leur portrait et nous laisse avec des caractères finalement assez creux, dépendants toujours des hommes.
Enfin, les deux fils rouges entremêlés de ce livre sont rouges sombres à mes yeux. La vie de l'exploratrice féringienne et les baleines jalonnent le récit. Si j'ai eu l'impression que le "grindadrap" du XIXè siècle était expliqué et justifié, celui du XXIè aurait du être condamné. Pas banalisé. C'est ce qui rend cette lecture amère pour moi finalement. Critiquer la violence faite au corps des femmes sans remettre en question la barbarie inutile d'une tradition insulaire, quand on sait que la cruauté sur les animaux est liée à la violence aux personnes, c'est se voiler la face.
Malgré tout je garde précieusement ce livre pour me rappeler de l'importance de parler de respect, de contraception, de consentement à mes fils !
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Les héroïnes de ce roman sont désespérées. On vit avec elles, on connaît leurs envies, leurs besoins et leurs pensées. On est vraiment dans leur tête et grâce à cela, j'ai compati. J'ai eu envie que ça finisse bien pour chacune d'entre elles.
Le sujet est d'actualité ce qui rend l'histoire encore plus terrible.
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Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=38182
J'ai mis la note de : 14.5/20

Mon avis : Les heures rouges est un roman qui choque, qui perturbe et qui fascine à la fois. le vocabulaire employé est cru, violent et parfois même humiliant. Rien n'est laissé au hasard. L'auteur veut marquer ses lecteurs et exprimer les choses telles qu'elles le sont et telles que la vie nous les donne. le sujet du roman est lourd en lui-même : lourd en conséquence, en histoire, en révolution et en souffrance. Ce roman n'est pas à poser dans toutes les mains, et pas seulement à cause du vocabulaire employé. En effet, pour le comprendre et savoir y percevoir tous les messages cachés ou non, cela demande de la maturité et un esprit critique assuré.

L'auteure a imaginé un univers où l'avortement est interdit et où il est même défendu à des femmes d'avoir des enfants via fécondation in vitro. Une des futures lois à venir n'améliore rien en empêchant aussi l'adoption par des parents célibataires. L'embryon est considéré comme ayant une conscience et donc des droits. Ce dernier a ainsi le choix de vivre ou non et avorter est un meurtre. Ce sujet, toujours à débat dans certains cercles aujourd'hui, est perturbant et bannit tout contrôle de leurs corps pour les femmes. L'auteure s'aventure sur de nombreux domaines politiques, religieux et existentiels, aux valeurs souvent inégales selon les traditions et les cultures.

L'histoire nous conte la vie de pas moins de 5 femmes : une exploratrice, une guérisseuse, une épouse, une adolescente et une biographe. Les chapitres reprennent ces quatre derniers descriptifs comme si l'identité légale des protagonistes importait peu. Et c'est en fait le cas. Concernant l'exploratrice, sa vie nous est narrée via des passages du prochain livre de la biographe qui s'échine à retracer la vie d'Eivør, une exploratrice islandaise du XIXe siècle qui mériterait d'être davantage connue. La biographe est incontestablement celle dont les chapitres s'intéressent le plus de par ses liens avec tous les autres personnages et de par les conséquences de ses envies.

Ce lien qui existe entre toutes ces femmes ne nous saute pas de suite aux yeux et c'est là que l'on voit le talent indéniable de l'auteure. Au fur et à mesure des chapitres, on comprend et visualise les différentes relations en identifiant les rôles de chacune. La meilleure élève de la biographe, aussi professeure, est en fait l'adolescente ; la femme d'un des amis professeurs de la biographe est celle qui est appelée l'épouse ; etc. Certains liens sont plus vicieux et feront l'objet de révélations qui n'étonneront pas les plus futés d'entre vous. On se laisse malgré tout prendre au jeu avec facilité.

Le ton est dur, sombre, tout comme le quotidien des protagonistes qui évoluent dans une petite ville de pêcheurs. le lecteur se sent happé par cette atmosphère malsaine et les premières pages ne sont clairement pas faciles à lire. Les héroïnes ne semblent pas heureuses dans leur vie, pour des raisons différentes, et ce malaise nous atteint en plein coeur. Il est dur de s'attacher à toutes ces femmes et cette proximité dépendra beaucoup de l'esprit du lecteur et de sa propre empathie. L'adolescente est certainement celle que l'on finit par le plus apprécier de par sa naïveté et sa grandeur d'âme.

Chaque histoire porte sur un sujet différent et est en lien avec le fait d'avoir des enfants. L'une en voudrait absolument un par exemple, alors qu'une autre n'en veut surtout pas ; l'une d'elles a des petits mais n'en est pas heureuse, etc. Chaque femme nous livre un message de vie intéressant et complexe à la fois qui évolue tout au long de chacun de leur récit. Les fins de ces 5 tranches de vie sont plutôt positives et cela fait du bien. le lecteur essoufflé peut enfin respirer tranquillement et se réjouir.

Etant donné la divergence de certains points de vue dans le livre, il est difficile d'y lire un message clair de la part de l'auteure qui donnerait son propre avis et c'est tant mieux. le livre nous permet de modeler notre propre opinion et d'interpréter les différents éléments comme bon nous semble.

La féminité est le sujet central de ce roman qui, en plus de parler d'avortement, parle de sorcières d'une manière qui n'est pas anodine, dans une ville proche de Salem. Un hasard ? La guérisseuse est d'ailleurs traitée de sorcière simplement parce qu'elle sait soigner par les plantes. Longtemps, des massacres ont été perpétués pour empêcher les femmes de connaissance de partager leur savoir. L'auteure nous donne des repères, des signes et des alertes, d'une manière intelligente et souvent détournée sur la cause féminine et finalement sur l'histoire de notre civilisation.

L'écriture est élaborée et soignée. le vocabulaire cru ne plaira pas forcément à tout le monde et enlèvera son charme à l'histoire. L'auteure est talentueuse dans l'expression de ses propos, dans la narration de personnalités bien différentes et dans son utilisation de divers moyens écrits pour faire avancer son histoire (extraits de livres, de journaux, passages biographiques, …). Certains flashbacks ne sont pas toujours faciles à identifier au premier abord et les pensées endiablées de plusieurs personnages ne sont pas toujours aisées à suivre. le rythme obtenu est original et captivant, bien que par moment décousu.

Les heures rouges est un roman d'actualités qui fait réfléchir tout en finesse spirituelle et ambition littéraire. Il fera certainement parler de lui !
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
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4 femmes, 4 destins, 4 portraits qui se succèdent au cours de chapitres parfois très courts, hachurés, un rythme saccadé qui prend à rebrousse-poil au début de la lecture et déroute.

4 femmes qui sont définies non pas par leur nom, leur identité, leurs traits de caractère, mais par leur rôle : la biographe, la guérisseuse, la mère, la fille. Dans une Amérique où les femmes se sont vu refuser le droit de disposer librement de leur corps lorsque l'avortement a été interdit, tout comme l'adoption ou la PMA pour les femmes célibataires, la question de leur rapport à la maternité se retrouve au coeur de leur statut dans la société.

Leni Zumas brosse le portrait d'une dystopie pas si incertaine, pas si lointaine et pour cela d'autant plus sinistre et effrayante. Revenir en arrière sur une décision (l'arrêt Roe vs Wade dans la jurisprudence américaine a rendu l'avortement constitutionnel dans tout le pays), et c'est un véritable retour vers le passé pour les femmes représentées par les quatre héroïnes du roman. Désormais, elles semblent encore plus dépendantes des hommes… dépendantes à la fois d'eux pour éviter une grossesse non désirée avec la contraception comme elles le sont pour pouvoir avoir et élever des enfants…
Dès le début, l'auteure nous plonge dans un univers dont nous décodons les règles progressivement. La narration, la structure du récit déroutent au début et il faut passer cette barrière, apprendre à découvrir les personnages et s'habituer au passage d'une héroïne à l'autre dans des chapitres brefs pour ensuite lire ce roman avec plaisir.
Ce traitement à rebrousse-poil rend plus palpable la violence sourde qui règne dans cette histoire. Non pas une violence sanglante, mais une violence latente et coercitive qui contrôle la vie et les possibilités des femmes et réduit leurs choix à presque néant. Elles semblent prisonnières des événements, de ce que la société attend d'elles, sans pouvoir sortir de ces cases : la guérisseuse (qui est considérée comme la sorcière du village), la biographe, la mère, la fille.

Parfois, ces choix semblent ne laisser place qu'à la possibilité du renoncement. A force de se débattre pour faire entrer leurs rêves et leurs désirs dans ces cases bien étroites, c'est comme si elles perdaient peu à peu la force de se battre.

Le thème est sombre, mais le roman n'en demeure pas moins drôle : Leni Zumas fait mouche pour faire de situations absurdes des moments où l'on se surprend à sourire. Sans doute car son récit est tout à fait personnel : comme elle le racontait à une rencontre au festival America, les tentatives de procréation de la biographe font écho à sa propre expérience et des anecdotes du livre sont issues de ce qu'elle a réellement vécu.

C'est sans doute pour cela que son roman est poignant, prenant, fascinant, émouvant, énervant et empli d'une force qui touche le lecteur. Un livre d'actualité, même s'il a été écrit avant que le sujet ne prenne autant de place. Un roman qui marque.
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J'ai découvert ce roman lors d'une Masse Critique Babelio, et en lisant le résumé des Heures rouges de Leni Zumas, je me suis vite dit "quoi qu'il arrive, il faut que je lise ce titre". Je l'ai donc lu, je l'ai découvert, mais le résultat fut loin de mes attentes...

J'ai préféré laisser le résumé de la quatrième de couverture, pour que vous sachiez bien ce que celui-ci laissait donc prévoir. Les heures rouges, c'est donc l'histoire de quatre femmes toutes différentes les unes des autres. Ces quatre femmes, nous les découvrons au fil des pages sous une appellation différente l'épouse, la biographe, la fille et la guérisseuse, à nous au début de savoir retrouvé qui est qui. L'une s'ennuie dans son quotidien d'épouse et mère au foyer, une autre tente d'avoir un enfant depuis des années, la troisième est une adolescente et la dernière une guérisseuse vivant au fond de la forêt et réputée être une sorcière.

Bien, alors que dire ? de ces personnages, déjà, elles ont toutes un lien différent avec la maternité que nous découvrons très rapidement. Et comme on se doute, elles finissent toutes par se croiser d'une manière ou d'une autre. Au début à nous de savoir les distinguer les unes des autres en plus de leur simple appellation, point dont j'ai eu beaucoup de mal à m'y faire. Pour les autres personnages croisés au fil des pages, c'est un peu pareil à nous de nous débrouiller pour retrouver qui est qui, quel est le lien avec telle ou telle femme. C'est parfois un peu confus, et il faudra pas mal de chapitres pour réussir à bien restituer tout le monde à la bonne place. Et puis on le découvre, il y a une cinquième femme qui prend une grande place dans ce roman, celle sur qui la biographe travaille, mais alors sincèrement ? On ne comprend pas grand chose de celle-ci et je l'ai finalement laissé de côté personnellement.

L'histoire quant à elle, c'est donc cette loi qui passe prochainement et qui interdira aux femmes seules l'adoption et la PMA. La biographe est concernée et le compte à rebours est lancé avant que cette interdiction soit mise en place. C'est aussi l'avortement qui est interdit, forcément un personnage sera concerné sinon où serait l'intérêt d'en parler sans l'aborder ?

Alors certes Les heures rouges de Leni Zumas parle de la femme, de la PMA, du droit d'avorter, mais tout cela ce n'est pas "demain" comme annoncé dans le résumé et qui pouvait laisser supposer une dystopie. Non, c'est plutôt même aujourd'hui, à l'heure où dans certains pays la PMA n'est toujours pas autorisée ou l'avortement ne l'est pas non plus voir même où dans certains Etats où il est légal celui-ci se fait difficilement ! Il n'y a pas eu cette sensation de se projeter dans des années à venir, dans ce demain, parce qu'au quotidien, tout cela est déjà une lutte pour bon nombre de femmes à travers le monde.

L'écriture de Leni Zumas ne m'a pas touché. Je l'ai même trouvé parfois plutôt froide, très distante avec le vécu et l'histoire de ses personnages. Il y a comme une barrière qui fait qu'il n'y a pas d'émotions, qu'on reste insensible face à des situations qui pourtant nous parlent beaucoup en tant que femmes. Je ne m'y suis vraiment pas retrouvée.

Les heures rouges a vraiment été une déception pour moi. Autant le résumé me scotchait déjà un peu, mais autant je me suis ennuyée pendant cette lecture, présumant déjà de ce qui allait arriver et ne ressentant aucune émotion dans l'histoire de ses femmes. Je suis restée simplement spectatrice, ne me sentant pas investie dans ce roman et c'est vraiment quelque chose que je ne supporte pas. Alors maintenant libre à vous de le lire et de vous faire votre propre idée !

Les heures rouges de Leni Zumas est disponible aux Éditions Presses de la Cité.

Lien : https://ladoryquilit.blogspo..
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