Amok ou Le fou de Malaisie

Bon, je vais remonter mes manches et assumer mon *unpopulair opinion*
Je pensais me régaler de cette lecture et n'avais aucun apriori. Aucun. La plume de Zweig, parfaite... mais...mais...
Tout d'abord, je n'ai trouvé aucun élément fantastique, mais qu'importe.
Je passe surtout difficilement, en fait pas du tout, les propos racistes. Désolée si ça ne plaît pas, mais l'excuse de "oui mais ça a 100 ans" c'est trop facile... dans "Ourika" Claire de Duras dénonce le racisme de l'époque et son livre a été publié il y a 200 ans, pour ne citer que lui.
Mais on ne s'arrête pas là. le héro de l'histoire, enfin de l'histoire dans l'histoire, comme pour mieux mettre de distance entre l'auteur et son sujet, refuse d'aider une femme à avorter. Non parce que c'est un crime, mais parce qu'elle ne le supplie pas. Il la désire et veut la voir à ses pieds. Elle ne se soumet pas et il devient fou, remettant cela sous le coup de la "passion".
Aaah ! La passion qui a excusé tant d'assassins. Ces pulsions harcelantes et meurtrières qu'ont les hommes d'avoir été soumis à la passion...
Merci le patriarcat... c'est vraiment avec ce genres d'idées faussement romantique qu'on stagne dans le droit des femmes.
Pour moi ce "classique" est VRAIMENT problématique.

Un classique sans doute surestimé, le récit prend beaucoup de temps à démarrer alors que la nouvelle fait moins de 100 pages. le personnage du docteur est franchement irritant à faire des manières pour décrire ses sautes d'humeur et autres incohérences, difficile de s'identifier à lui tant il fait n'importe quoi.
Pour ne rien arranger, l'écriture est inutilement lourde et l'auteur brode énormément.

Quatre ans de cela, le joueur d'échecs de Stefan Zweig fut un de mes plus grands coups de coeur. J'ai ensuite mis cet auteur de côté pendant un long moment pour ne le reprendre qu'aujourd'hui.
Je ne sais pas ce qui s'est passé mais je suis déçue : le désespoir et l'ambiance glauque qui se dégageaient de ces récits ont accentué mon humeur morose, et je pense que j'ai choisi le mauvais moment pour lire cet ouvrage.
Ces trois nouvelles traitent d'un même thème : les conséquences d'une passion dévastatrice. Aveuglés par leurs sentiments, obsédés par l'être aimé, ces personnages commettent les actes les plus insensés et les plus fous.
Dans le récit Amok, il s'agit d'un médecin qui refuse de pratiquer un avortement sur une de ses patientes car il juge son attitude hautaine et condescendante. Mais cette rencontre va déchaîner chez lui un sentiment passionnel incontrôlé et qui sera fatal.
Le second récit, Lettre d'une inconnue, est la confession écrite, à la veille de sa mort, d'une femme amoureuse : toute son existence sera vouée à l'attente d'un homme, qui l'obsède depuis son adolescence. Mais, lui ignore tout de cette passion aveugle car il ne la connaît même pas.
Enfin, dans la nouvelle La ruelle au clair de la lune, un voyageur sera témoin d'une scène dramatique entre une prostituée et l'homme avec qui elle a partagé sa vie des années auparavant.
L'auteur analyse en profondeur la psychologie de ces personnages et décrit avec beaucoup de réalisme leurs états d'âme. Pourtant je n'ai pas été conquise car j'ai trouvé le style d'écriture lourd, pompeux et parfois indigeste, la faute peut-être à une mauvaise traduction.
C'est là où est toute la complexité de la lecture car elle ne dépend pas que de la qualité de l'oeuvre mais aussi du ressenti et des facteurs externes qui influent sur chaque lecteur.
Pour ma part, c'est une oeuvre que j'oublierai bien vite. Dommage !


Lien : http://leslecturesdehanta.co..

Nouvelle intrigante, percutante qui oblige à réfélchir sur la folie de l'homme. Pourrions-nous tous basculer dans la folie? "Amok" nous fait percevoir nos faiblesses et comment un élément "anodin" peut faire basculer le plus cartésien des hommes de l'autre côté du mirroir.