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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a du brouillard ce matin, du blafard… C'est gris, c'est gras, c'est froid ; c'est triste à crever, humide à pleurer, gai à se pendre… On est tous flasques, l'hiver aux basques, l'avenir au masque… Alors j'avais envie de chaleur, de moiteur, d'un rien de folie pour m'aider à sortir du lit (pas trop loin, bien sûr, confinés que nous sommes, cons minés que nous sommes, éternels mauvais élèves d'une course à la servitude, à la platitude, à la chienlitude).

Alors, après mon bock, j'ai lu Amok. « le fou de Malaisie » c'était écrit en sous-titre. « Ça c'est bon, ça ! je me suis dit, la Malaisie, le pays du malaise, sans aucun doute, ça ne peut vouloir dire que cela. Et ça tombe drôlement bien, je suis en plein dedans, la malaisie, alors allons-y, franchement, vent debout… »

Oh ! c'était très court, ça ne m'a pas duré tout le confinement, et je ne vous cache pas que je me sens un peu déçue. En effet, pendant un temps, j'ai cru que Stefan Zweig allait étaler sur le papier ce qui est le plus noir en nous, faire de nos malsains penchants le coeur de sa nouvelle, un genre de Lolita de Nabokov

… et puis finalement non, non… J'ai le sentiment de voir un auteur fasciné par le mal mais qui s'évertue à demeurer « gentil » à la fin. Mais vas-y Stefan, bon sang ! Lâche-toi un bon coup. Ça plaira ou ça ne plaira pas mais il y aura quelque chose de fort à la clef ! Nous aussi on a envie de réanimation (littérairement parlant, bien entendu) !

Mais non, non… Ici, on retrouve la petite mécanique propre à l'auteur, bien huilée, trop huilée peut-être (enfin trop pour moi en tout cas, et en ce moment surtout), où le narrateur se fait le vecteur à ARN, le porte-parole d'un autre personnage au destin « exceptionnel ». (C'était déjà le cas, par exemple, dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, le Joueur d'échecs et tout plein d'autres nouvelles de lui.)

Ensuite, comme à chaque fois, l'auteur en rajoute un peu avec « la violence extrême des passions » qui animait ce personnage ou toute autre formulation de ce genre, les tremblements de mains et tutti quanti, bref, tellement forte cette passion, donc, que le narrateur, qui ne le connaissait pas cinq minutes auparavant, se retrouve lui-même tout bouleversé par « cette singulière destinée », telle qu'il n'en croisa jamais plus par la suite, etc., etc.

Ça, c'est pour faire monter un peu les blancs en neige, car, dans le fond, quand on y regarde de vraiment près, il n'y a pas forcément grand chose dans ses histoires au père Zweig. C'est bien écrit, c'est onctueux, il y a même un petit côté précieux, un petit doigt levé, quelqu'un d'une grande délicatesse, quelqu'un qui fréquente du beau monde, quelqu'un qui se veut d'une grande sensibilité, tout le tralala…

… oui mais je t'en fous ! Ce qui le branche en vérité, l'ami Stefan, ce sont les côtés les plus glauques, les plus dépravés, détraqués, les putrides, les fétides, les bien dégueulasses ensevelis au fond de chacun de nous, aussi et surtout si l'on souhaite les cacher.

Alors, pudiquement, toujours avec son petit doigt levé, Stefan Zweig soulève à demi le voile, entrebâille à moitié la porte du caveau, pour qu'on voie modestement, pour qu'on sente un tout petit peu la pourriture, mais sans toucher, surtout. Sans toucher car ce ne serait pas bien élevé. (Et sans gel hydro-alcoolique en plus, vous imaginez le scandale.)

J'ai cru, donc, j'ai cru, que, pour une fois, il allait y aller franchement, qu'il allait ouvrir les barrières tout en grand et nous dépeindre un bon gros pervers, un gars carrément détraqué et peu fréquentable. Après un démarrage poussif sur un paquebot en 1912, il commence à m'intéresser, je me dis : « Chouette ! Voilà le Humbert Humbert de Nabokov qui se profile. »

Et puis, chlouf ! plouf, ploc ! Trois petits ricochets de rien du tout. Je m'attendais à un gros splash ! et c'est juste un petit chploc ! un petit caillou, un gravier presque, jeté dans la mer, tout ça parce que Stefan Zweig tient absolument à rester propre sur lui, gentil, bien élevé, pas dégoûtant du tout.

Mais vas-y, Stefan, boudiou ! Lâche les brides, affole la cavalerie et ça fera battre mon coeur ! Mais non, non, décidément non, à croire que lui aussi il respecte les gestes barrières. Alors voilà un brave type, qui rencontre un autre brave type, sur un bateau, à Calcutta. le premier brave type trouve que ça grouille et que ça pue sur ce bateau. Il y fait une chaleur à crever, rien à faire, ça vous colle de partout.

Alors il se pointe de nuit sur le pont, à la fraîche. Il y croit être seul, mais non, non, absolument pas car c'est là qu'entre en scène l'autre brave type, mais dont on fait en sorte qu'il ait l'air… inquiétant ! Ouuuuuuh ! Presque autant qu'un corona virus vu de trois-quart, ouuuuuuh ! Qu'il est inquiétant… et puis finalement non, puisque c'est un brave type, je vous dis, mais on ne le savait pas, nous. (On est confinés, après tout, on ne peut pas non plus trop exiger de nous.)

Et donc le deuxième brave type, il paraît drôlement secoué, tourneboulé par quelque chose, mais quoi ? On aimerait bien le savoir, nous, le quoi, mais il paraît trop secoué, l'autre, pour lâcher le morceau. Et puis finalement, bon, comme il a en face de lui un brave type (le premier), le brave type (le second) décide, comme ça, par pulsion, de tomber le masque, de lui déballer tout le matos, de lui confier tout ce qui le chamboule, tout ce qui lui tortille la théière depuis au moins deux mille kilomètres.

Il y a une femme là-dessous, vous vous en doutiez. Et le bonhomme, le brave type, j'entends, enfin le second, il est quoi ? Médecin. Bon, très bien, j'en prends note, ça peut toujours servir par les temps qui courent. Et la femme ? Ah, c'est une lady. Bon d'accord, j'en prends note également, ça aussi ça peut servir d'avoir quelques relations et un peu de cash au fond de sa musette. Et alors ? Elle est enceinte. Aïe, pas de bol, ma jolie, on déprogramme en ce moment. Ah ? c'est ça le truc ! Elle, elle est venue le voir lui, parce que justement elle était enceinte et qu'elle ne le voulait pas trop. Bon okay, je commence à piger.

Maintenant, le cadre : les colonies d'avant Première guerre mondiale, plus particulièrement, la colonie néerlandaise d'Indonésie. Bon très bien, je note encore. C'est un trou perdu ; palu, fièvre jaune et chaude pisse s'y ramassent à la pelle (bon, tant que c'est pas du corona virus, ça va). D'accord, je note toujours. le second brave type, c'est le médecin de l'endroit. Oui, bon, ça d'accord, j'avais compris. Mais, et la lady, là-dedans ? Ah ? C'est ça le hic, elle vient précisément de la grosse ville pour s'y faire avorter discrétos. Et après ?

Après ? Vous ne croyez tout de même pas qu'une brave lectrice confinée comme moi va vous raconter l'histoire du brave type qui a rencontré un brave type, un soir, sur un paquebot, en rentrant de Calcutta en 1912, tout de même ? Lisez-le, bande de feignasses ! Et je dirais même plus, faites-vous-en votre propre opinion, loin de toute considération partisane ou vaccinale, telle celle que je viens de vous soumettre. Grand bien vous fasse, plus on est de braves, plus on rit. Enfin, je crois… d'ailleurs, ce n'est que mon avis, sans queue ni test, c'est-à-dire pas grand-chose.
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Représentez-vous un mari, un amant, un docteur, un boy, un inconnu qui gravitent autour d'une seule et même femme.
Cette femme, fière, sait comment se faire respecter mais on lui refuse, un jour, l'assistance et on la met dans l'embarras. Une histoire d'honneur et de déshonneur où le cas, clinique, n'est pas celui qu'on croit ; où le plus malade s'avère être le médecin, un médecin choqué par l'Amour, l'Amok.
Comment être un homme qui aime une femme et pourquoi, par amour, chercher en même temps à la servir et à l'asservir ? Dans un désir de connaissance de la femme, dans un désir de puissance, par impuissance ...
Zweig, par la puissance de sa narration, transmet l'impuissance d'une femme (parce que sa puissance n'est qu'apparence) au docteur, qui narre son histoire au premier narrateur, qui se retrouve à son tour témoin d'un drame, regard à la fois extérieur et intérieur car détenteur d'un secret, et le lecteur se retrouve à son tour dans la confidence, malgré lui, témoin et complice d'une sinistre affaire.
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À la faveur de l'obscurité et d'un voyage en bateau, un étrange dialogue entre le narrateur et un médecin. Les hasards d'une rencontre, la volonté d'un homme désespéré qui cherche à se confier sur un drame.
Entre solitude, passion et folie, une histoire qui nous plonge dans les abîmes de la complexité humaine.
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J'avais déjà lu ce recueil de nouvelles il y a quelques années.
Notez que le « quelques » devient de plus en plus indéterminé les années passant. N'empêche que lorsqu'un livre me laisse un souvenir impérissable, en général je situe l'époque à laquelle je l'ai lu. Bref, tout ça pour dire pas très subtilement que ce livre ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable.

Incitée par le dossier sur Zweig de Babelio à lire cet auteur, je me suis décidée à une relecture.
Et là ! … Bah non, pas mieux…

Tout d'abord j'avoue : je crois que je n'apprécie pas les nouvelles. Je me suis dit à plusieurs reprises que c'était un format d'histoire qui ne me convenait pas.

Maintenant je reconnais que le style d'écriture est efficace. Les sentiments des personnages s'offrent à nous de manière tout à fait convaincante et prenante.

Mais justement. Je lis souvent que Zweig décrit bien le sentiment amoureux. Peut-être cela ne s'applique-t-il pas à ces nouvelles. Ou alors c'est un sentiment qui m'est totalement inconnu.

Dans "Amok", je vois un homme soumis à la folie. Il le dit lui-même. Que l'objet de sa folie soit une femme, objet susceptible d'amour, me semble complètement secondaire.
Dans « Lettre d'une inconnue », la femme qui écrit cette lettre vénère un homme. Elle fait des choix tout à fait contestables, le premier étant non pas d'écrire mais d'envoyer cette lettre. Par amour, je l'aurais gardée.
Dans « La ruelle au clair de lune », je vois un homme victime de soumission, d'une sorte de dépendance amoureuse. C'est peut-être lui que je comprends le mieux d'ailleurs, mais peu importe.

On a affaire ici à des personnages complexes, très contradictoires dans leurs propos ou dans leurs actes. Très souvent, ils m'ont exaspérée et je pense que face à la brièveté des pages qui leur est accordée, je n'ai pas eu le temps d'entrer en empathie avec eux.

Donc, c'est plutôt une déception à nouveau.
Maintenant la question est dois-je relire « le joueur d'échec » ?

Passons.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Lorsque j'ai envie de faire une petite pause dans mes lectures, je me tourne régulièrement vers une nouvelle de Stefan Zweig, l'un de mes auteurs préférés. Amok était depuis longtemps sur la liste.

A peine la lecture entamée, on se retrouve en terrain connu : un récit dans le récit, l'histoire d'une passion… Tout se déroule très vite, et comme à son habitude, Zweig sait tenir en haleine. Comme l'autre protagoniste du récit, on écoute avec grande attention l'histoire de ce médecin en état de choc, sa rencontre avec cette Anglaise hautaine et mystérieuse, et la succession d'évènements dramatiques qui s'en suit. La fin, est comme souvent avec Zweig, un sommet en terme d'intensité et d'écriture, et celui-ci réussit toujours à clore son récit par une phrase d'une très grande beauté.

Amok a créé un sentiment très ambivalent chez moi. Tout d'abord, les personnages sont particulièrement détestables. Si on pardonne facilement au personnage féminin son attitude sèche et prétentieuse par sa situation, le médecin est clairement antipathique au possible. Ultra raciste (on ne compte pas le nombre de réflexions, et d'attitude odieuses envers les quelques personnages asiatiques du récit), ça n'est clairement pas un “héros” malgré sa condition de médecin.

De l'autre côté, il faut saluer comme souvent chez Zweig, son étonnant progressisme pour l'époque. J'imagine d'abord que les romans parlant ouvertement d'avortement il y a 100 ans se comptent sur les doigts d'une main. Mais surtout, on parle d'ici d'une femme qui a trompé son mari, qui est enceinte, et qui cherche à se faire avorter. Et à aucun moment, le personnage n'est jugé, honni ou ne serait-ce qu'égratigné. Et j'avoue en avoir été assez impressionné.

Certains aspects du récit m'ont en revanche un peu moins emballé : les points de suspension tous les quatre mots pour accentuer le choc du médecin gênent clairement la lecture, et le déclenchement de cette soudaine passion de ce même médecin apparaît quand même amenée de manière un peu trop rapide pour qu'on y croit franchement.

Amok n'est donc pas le plus grand récit de Zweig, mais il faut avouer que le rythme, l'histoire, les thématiques sont là, et très réussies. Un Stefan Zweig honnête.

(Dernière petite pensée complètement hors-sujet : je me fais régulièrement la réflexion, mais l'écriture de Zweig me fait penser de temps à autre à celle de Lovecraft. Comme dans les nouvelles de ce dernier, un personnage raconte son histoire souvent traumatisé (chez Zweig par la passion, chez Lovecraft par des créatures fantastiques), et recule à raconter ce qu'il a vécu.)
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Court récit ou longue nouvelle décrivant une histoire d'amour et/ou de folie.
La construction du récit est complexe. le narrateur raconte une histoire qui elle-même est dite par un autre. Ceci implique des allers-retours mais bien construits et éclairant sur la personnalité de l'autre. La folie est décrite précisément, transmettant une atmosphère particulière au récit.
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Comme dans toutes ses nouvelles, j'ai été soufflée par la qualité d'écriture de l'auteur viennois. Sa plume est vive, acérée et tellement poétique et évocatrice. Ici, il nous plonge rapidement dans les affres de la passion qui peuvent conduire un homme à la folie en un rien de temps. Pour cela, il s'inspire de voyages qu'il avait lui-même fait en Asie et en particulier en Malaisie. Cependant, cette passion et surtout cette folie sortent tellement de nulle part que pour une fois, le texte ne m'a pas du tout parlé...

Au-delà de la plume de l'auteur qui m'a encore ravie dans la façon dont elle exprime les sentiments brouillons de ce héros, je n'ai pas été sensible au destin de cet homme. Je n'ai pas compris son brusque basculement dans une sorte de tourbillon de folie suite à la rencontre de cette femme blanche éduquée, la première qu'il faisait depuis longtemps. Ce sont un homme arrogant et une femme hautaine qui n'ont que peu de consistance autrement. Je sais que c'est le sujet de la nouvelle, mais j'ai trouvé totalement incohérent de le voir tout lâcher pour la suivre et tenter de l'aider / la soigner à l'encontre même de ce qu'elle souhaitait elle-même. L'auteur décrit bien ses sentiments mais ceux-ci n'ont aucune logique pour moi et j'y suis restée totalement hermétique, surtout que pour moi cette femme est tellement peu incarnée qu'elle revêt quasiment du fantasme.

En revanche, j'ai trouvé fort que l'auteur se serve de cette nouvelle pour également aborder un sujet dramatique pour les femmes de cette époque-là : l'avortement et les tragédies que cela occasionnait. Il le fait crument et sans chichi, osant dénoncer ce qui pousse les femmes à s'y résoudre et l'horreur des méthodes de l'époque. C'est épouvantable et saisissant.

Le récit, lui, qui se fait sous forme de souvenirs racontés à un inconnu sur un bateau, n'a pas été sans me rappeler le joueur d'échec qu'il écrira plus tard. Il semble fourbir ses armes ici avant son grand oeuvre.

Ainsi malgré des qualités d'écriture évidentes, où l'auteur capture bien la folie et la soudaineté de la passion qui s'empare de son héros et le pousse à commettre bien des folies, son récit ne m'a pas parlé du tout. Je n'ai ressenti que de l'agacement envers ce héros égocentrique. En revanche, j'ai beaucoup aimé que cette nouvelle soit prétexte à parler d'une des tragédies intimes de l'époque : les avortements clandestins. Zweig est et restera un auteur à lire pour moi.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Le titre du livre est celui d'une nouvelle de celui-ci. L'amok dont le mot est originaire de Malaisie, est le fait d'une personne agissant seule. C'est un accès subit de violence meurtrière qui prend fin par la mise à mort de l'individu après que ce dernier a lui-même tué un nombre plus ou moins considérable de personnes. Ici, trois nouvelles qui ont chacune un sujet commun : la passion amoureuse et ses déboires. Amok, Lettre d'une inconnue et La ruelle au clair de lune. Passion amoureuse à l'intensité paroxystique et au dénouement souvent brutal, violent et dramatique. Brillant intellectuel juif autrichien, les livres de Sweig, ont été brulés par les nazis dans l'autodafé du 10 mai 1933 à Berlin. Il fuit l'Europe de la guerre et se suicide avec sa femme en 1942 au Brésil où ils s'étaient réfugiés.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Nous sommes en 1912, deux hommes sont en conversation, la nuit, sur le pont d'un paquebot qui relie Calcutta a Naples. Que se disent-ils? Pourquoi fuient-ils les regards des passagers? Zweig dans son style impeccable et précis aborde les thèmes de l'Amour-Haine, du sens du devoir et du désespoir et pose au lecteur la question de savoir pourquoi nous cherchons a posséder ce qui semble inaccessible quitte a s'enfoncer dans un labyrinthe dont on ne sortira pas intact. Mais au fond que signifie Amok?

Il y a des récits que vous souhaiteriez voir adapter au cinéma et pour lesquels vous avez en tant que lecteur un casting précis en tête. Lisez la nouvelle et on reparle.

A noter que la traduction de Bernard Lhortolary est excellente. On oublie trop souvent que les traducteurs sont des écrivains a part entière.
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Cette nouvelle pourrait être titrée "Orgueil et Préjugés..."
L'orgueil du docteur qui refuse d'être utilisé par une patiente et qui tient à la faire céder, l'orgueil d'une femme qui pense à son honneur, à son rang, avant sa propre santé, orgueil de classe ou plutôt de caste, les Européens colonisateurs scientifique rationnels méprisant les colonisés asiatiques et leurs traditions superstitieuses.
Préjugés racistes et bourgeois donc, préjugés moraux aussi - puisqu'une femme préfère subir le pire que d'avouer qu'elle a trompé son mari.
Mais ici, pas de roman sentimental à la Jane Austen qui finirait bien, non, tout fini dans le sang et la réprobation, dans la mort et la culpabilité.
Pour moi, pas la meilleure nouvelle de S. Zweig, mais un récit intéressant par la description de la société coloniale qu'il apporte.
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