AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,34

sur 1230 notes
5
73 avis
4
51 avis
3
17 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fabuleux ! Vous connaissez ce cher Stefan, le roi des émotions ? Eh bien là, ce sont des émotions puissance 5, puisque contrairement à d'habitude, ce livre est un petit pavé 😊, le seul gros roman qu'il ait terminé.

Mais d'abord, que veut dire ce titre ? En tous cas, je sais qu'en m'embarquant dans un Zweig, je vais être à dix milles des « gestes barrières » et autres « cas contact »…

Le lieutenant Anton Hofmiller est embringué dans une histoire incroyable qui l'emprisonne complètement. le piège involontaire se referme sur lui. Réussira t-il à s'échapper ?

Je dois présenter les personnages, aux caractères tellement bien décrits par Zweig qu'on pénètre dans l'atmosphère du lieutenant. D'abord, j'aurais pu être Anton, quand j'étais jeune sous-lieutenant à Freiburg….
Anton Hofmiller est un jeune lieutenant influençable, caserné entre l'Autiche et la Hongrie, en 1913.
Il se fait inviter au bal de l'homme le plus riche de la région, le petit et rond von Kekesfalva, qu'il prend pour un noble hongrois, afin de revoir Ilona, sa magnifique nièce. Après avoir dansé avec elle en magnifique uniforme de ulhan impérial, il cherche la fille de la maison, la maigre Edith, afin de l'inviter. Et là, c'est le drame : elle fait une crise spectaculaire, à la façon dont l'auteur sait si bien décrire les tensions nerveuses. Anton s'excuse, mais apprend plus tard qu'Edith est paralysée des jambes ! Comment pouvait-il savoir ?
Le lendemain, il lui envoie une belle corbeille de fleurs pour s'excuser, et Edith accepte de renouer le dialogue.
.
Stefan Zweig, en 1935, a voulu nous dépeindre la vieille et fière Autriche d'avant la guerre.
Il sait magnifiquement décrire, à la manière de Franz Kafka dans « le Procès », le piège qui se referme sur un individu relativement isolé, sauf que là, il ne s'agit pas de la machine administrative, mais du piège de la passion : la jeune Edith tombe amoureuse du bel homme qui s'intéresse à elle.
Il vient régulièrement, et elle attend qu'il lui déclare sa flamme, puis elle est impatiente, elle en est malade d'attendre.
Lui n'est pas amoureux d'elle, il aime sa conversation agréable, et veut lui faire oublier ses malheurs ; c'est une forme d'empathie :

« une pitié molle, une pénible émotion, qui souhaite se débarrasser au plus vite de la souffrance d'autrui : c'est l'impatience du coeur ».
Mais quand l'autre, Edith, s'accroche à vous comme à l'air qu'elle respire, cela devient un cercle infernal : « c'est la pitié dangereuse. ».

« L'autre forme de pitié est créatrice, elle sait ce qu'elle veut, et est décidée à persévérer avec patience et tolérance jusqu'à l'extrême limite de ses forces et même au-delà » ; elle est incarnée par le docteur Condor qui suit Edith, et encourage, avec von Kekesfalvan, son père, jusqu'au harcèlement le pauvre Anton à continuer à voir la jeune fille car cela lui fait du bien.
Le piège se referme sur Anton qui a peur du qu'en dira t'on de ses collègues uhlan, facilement blagueurs.
.
La traduction d'Alzir Hella est magnifique, comme d'habitude, et le lecteur est pris par l'enfermement nauséabond, lourd, infernal d'Anton, mais je trouve qu'il y a quelques longueurs vers les trois quarts du livre, pénibles pour moi, car ça me rappelle tellement bien ( Zweig est doué ) ce que j'ai vécu au début des années 2000 ( voir ma critique de « le harcèlement moral » ). Les colères soudaines et les caprices d'Edith sont les mêmes que ceux que j'ai subis….
Commenter  J’apprécie          447
On retrouve dans ce roman toute la richesse du style, la subtilité des sentiments, la finesse des remarques, propres à l'auteur.

L'histoire débute en 1913, dans une petite ville de garnison autrichienne, avant la chute de l'empire austro-hongrois.Un vieux monde est près de s'écrouler.Dans ce contexte historique particulier, un jeune officier, Anton, est invité dans le château des Kekesfalva.

Le malheureux( je dis " malheureux" car toute sa vie va en être ,sans qu'il puisse le deviner à ce moment, bouleversée) commet une " gaffe", en voulant inviter à danser la fille de son hôte, ignorant qu'elle est infirme, en fauteuil roulant. Pour se faire pardonner cette bévue, il multiplie ensuite les visites.Créant bien sûr un malentendu:Edith, la jeune infirme, tombe amoureuse de lui et pense que ses sentiments sont réciproques.

Cette " pitié dangereuse", " qui n'est en réalité que l'impatience du coeur à se débarrasser de cette pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d'autrui", selon la définition que l'auteur nous en donne en introduction, conduira au drame.

Un drame déchirant, un drame antique où l'amour et la mort sont étroitement mêlés.Où l'aveuglement et la faiblesse, le temps d'une valse viennoise,précipitent les personnages dans un tourbillon noir et sans retour.
Commenter  J’apprécie          375
Lorsque la pitié est le maître mot de nos pensées, de nos façons d'agir. Tout peu basculé dans l'horreur.
Malgré l'histoire intéressante du livre, je n'ai pas trop accroché.
Pourtant, Stefan Zweig fait partie de mes auteurs incontournables. Mais j'ai eu l'impression de déjà tout connaître…
L'aurais-je déjà lu ? Que nenni !
Ou le récit est somme tout évident ?
Bien sûr, on se doute dès le début de la fin…

Alors, je ne me suis pas laissé emporter par ce roman, ni attaché à ses personnages.
Malgré tout, je reste conquise par les textes de cet écrivain incontournable.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
Commenter  J’apprécie          342
La pitié est un sentiment que je n'aime pas, et ce livre montre bien pourquoi.

Même si je n'ai pas du tout apprécié le personnage principal, par son caractère indécis; je le trouve enfantin, il change d'avis et de sentiments comme il change de chaussettes; la morale est bien là. Et c'est ce qui fait le force de ce livre.
L'auteur a une écriture fluide et très agréable.

Face au handicap jusqu'où sommes-nous capable d'aller par pitié ? Et qu'en est-il du regard des autres ?
La seule qualité que je peux reconnaître à Toni c'est qu'il n'est pas vénal.
ce livre nous interpelle aussi sur la situation du chantage émotionnel. Comment réagir face à quelqu'un qui menace de mettre fin à se vie si on ne l'aime pas comme elle désire ?

Alors même si la pitié est un sentiment destructeur et que je n'apprécie pas, ce livre est vraiment à lire et permets de se poser les bonnes questions.
Je le conseille vivement;
Commenter  J’apprécie          301
La pitié dangereuse est un roman déstabilisant car il nous renvoie directement les images de nos propres failles et limites humaines.

Anton Hofmiller est un jeune officier. Nous sommes en 1913 et il officie dans une caserne. Un jour il se fait invité pour un bal chez une famille aisée et commet une bourde qui va tourner au désastre. Anton invite la jeune fille de la maison, Edith pour une danse. Sauf que celle-ci est paralysée et est dévastée devant cette invitation, la rendant honteuse et lui renvoyant son image du handicap aux yeux des invités.

Alors Anton va chercher à chercher à se faire pardonner, montrer qu'il n'est pas homme sans coeur et se prendre de pitié pour cette jeune fille qui a du mal à accepter son invalidité aux yeux d'autrui. Mais le jeune homme ne cherche malheureusement pas à contrôler sa pitié et en cherchant à être bon, il en devient cruel...

Les personnages sont bien ciselés. On est immergé dans la vie de caserne, dans la vie de famille d'Edith et dans un tas de sentiments humains crus et qui font parfois mal au coeur. Anton essaie d'être bon mais il se ment à lui même et aux autres. Trop gentil, il n'essaie plus d'être franc. C'est une situation que tout à chacun peut connaitre dans sa vie. Il faut savoir s'affirmer quitte à faire de la peine plutôt que de laisser développer un mensonge qui peut s'avérer dévastateur. Dans sa situation, Anton plutôt que paraitre bon risque plutôt d'être haï par les proches d'Edith. C'est un très bon livre sur les sentiments humains.
Commenter  J’apprécie          221
Je n'avais pas lu de roman d'amour depuis très, très, très longtemps...souvent creux, vides de message....mais quand il s'agit d'un roman de Stefan Zweig...Quel plaisir!!
Le narrateur, Anton Hofmiller lieutenant uhlan, dans un régiment de cavalerie autrichienne, est invité à la veille de la première guerre mondiale, dans une famille bourgeoise. Après le repas, il invite à danser la fille de la maison...il n'avait pas vu qu'elle était paralysée des deux jambes...Elle s'effondre en larmes. Tétanisé par cette faute impardonnable, il quitte honteux ses hôtes sans les saluer. Afin de faire pardonner cette faute, il fait envoyer des fleurs le lendemain et reçoit en retour une invitation..Poussé jour après jour, par sa pitié pour cette jeune fille, et accepté par le père richissime, il va se sentir obligé de multiplier les visites et rencontrer cette jeune fille tous les jours et se sentira coupable quand il ne pourra pas venir la voir.
Pitié d'un coté et amour naissant de l'autre, Promesses, espoirs...mensonges pitoyables.....Spirale infernale..Chacun de nous pourra s'y reconnaitre, retrouver une situation de sa vie..
Zweig nous montre tout son talent à décortiquer l'âme humaine, de la naïveté des uns à la noirceur voire la lâcheté de son lieutenant "Même si j'avais promis plus que je n'aurais dû le faire, ce mensonge par pitié l'avait rendue heureuse. Et rendre quelqu'un heureux n'est jamais un mal ou une faute"
Il nous pose cette question à laquelle chacun de nous peut être confronté un jour à l'autre : Peut-on et doit-on faire espérer une guérison à un malade qu'on sait incurable pour améliorer son état moral et physique? mais aussi nous oblige à réfléchir sur la condition des malades qui veulent être considérés comme des êtres humains normaux, et pas comme des malades, mis à l'écart.
Il nous interroge surtout sur le sentiment de pitié qui peut guider certains de nous actes, certaines de nos décisions : Quand on agit, face à un malade, face à un handicapé, poussé par un sentiment de pitié n'est-on pas contraint de "continuer à porter sur ses épaules, comme son destin" le malade, la personne handicapée. Doit-on sacrifier sa vie pour alléger celle des autres ?
On est bien loin des romans d'amour "classiques"...tout le talent de Zweig
Commenter  J’apprécie          221
Anton Hofmiller, jeune officer, se prend d'amitié pour une jeune infirme, Edith de Kesfalva. Mais elle tombe amoureuse, et lui, par pitié ou compassion, ne peut se résoudre à la repousser.
Tout est dit dans le titre: oui, la Pitié est dangeureuse quand elle saisit un être faible comme le héros de ce roman. Car si Anton Hoffmiller est effectivement extrêmement serviable et gentil, sa compassion excessive n'a d'égale que sa lacheté, ce qui le rend coupable envers la jeune Edith. Ainsi, même si Stefan Zweig décortique avec talent la psychologie du personnage, cela ne me l'a pas rendu sympathique. Mais l'écriture est si belle, la construction si brillante que j'ai aimé ce roman, jusqu'au bout, malgré la fin tragique qu'on sent inéluctable.
Commenter  J’apprécie          180
La pitié Dangereuse est de ces livres dont la poésie vous touche en plein coeur alors qu'on s'apprête à refermer sa couverture . J'ai beaucoup d'estime pour le personnage principal , bien qu'il se soit laissé prendre dans les filets d'une jeune femme qui nous hérisse le poil . L'ambiance est totalement morose et nous ne savons pas tellement quel état d'esprit adopter devant cette situation sans issue si ce n'est la mort ! Stefan Zweig nous démontre ses qualités en tant que romancier et non de nouvelliste . Un livre que je recommande vivement :!
Commenter  J’apprécie          180
Quel plaisir de lire le récit d'un auteur doté d'un style si délicieux mêlé à un grand talent de conteur.
En lisant du Stefan Zweig, je l'imagine habillé d'un frac, son chapeau à la main, écoutant de l'opéra sur un gramophone.
On pourrait résumer tout le livre en "un homme victime de sa pitié" (ou plutôt de sa faiblesse de mon point de vue) mais Stefan Zweig le transforme en musique littéraire. Son écriture est simple mais le choix des mots et les tournures de phrases en font tout le charme ! Définitivement un de mes auteurs préférés.
Commenter  J’apprécie          140
J'ai découvert ce titre en furetant dans Babelio et les critiques des lecteurs étant élogieuses, j'ai entamé ce roman, le seul de Stefan Zweig, avec curiosité. Je m'attendais à un style d'écriture ampoulée, un peu surannée, mais j'ai rapidement été entraînée dans l'évolution de cette histoire d'amour tordue dont on aspire à connaître le dénouement. Un roman sans chapitre d'une telle vivacité, qu'on le lit d'une traite.
Commenter  J’apprécie          142




Lecteurs (3023) Voir plus



Quiz Voir plus

Le joueur d'échec de Zweig

Quel est le nom du champion du monde d'échecs ?

Santovik
Czentovick
Czentovic
Zenovic

9 questions
1884 lecteurs ont répondu
Thème : Le Joueur d'échecs de Stefan ZweigCréer un quiz sur ce livre

{* *}