AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Marie Stuart (211)

Les morts ne dorment pas volontiers seuls dans leurs tombes, ils veulent que ceux qui les y ont poussés viennent les rejoindre et ils leur envoient comme messagers la peur et l’épouvante.
Commenter  J’apprécie          30
"Mais dès qu’elle est dans sa chambre, entourée de ses femmes agitées, elle abandonne sa rigidité royale et, foudroyée par la douleur, elle s’effondre sur un siège en gémissant et sanglotant : « La reine d’Écosse vient d’accoucher d’un fils, et moi je ne suis qu’un tronc stérile. » Jamais, au cours de ses soixante-dix ans, la tragédie de cette malheureuse femme ne s’est manifestée plus nettement qu’en cette minute ; jamais son secret, sa souffrance de se savoir condamnée à la privation de tout amour normal et à la stérilité ne s’est autant trahie que dans ce cri, qui jaillit comme une hémorragie du plus féminin, du plus profond, du plus sincère d’elle-même. On le sent, cette femme aurait donné tous les royaumes de la terre pour le bonheur simple, pur et naturel d’être tout à fait femme, tout à fait amante. Elle eût peut-être pardonné à Marie Stuart son autorité, ses succès de reine, mais son âme se cabre de désespoir, une envie mortelle la déchire à l’idée que sa rivale est mère."
Commenter  J’apprécie          30
Ce qui préoccupe et choque le plus les cours étrangères, ce n'est pas le crime en lui-même, ce siècle là ne connaît pas les scrupules d'ordre moral et ne s'émeut pas outre mesure d'un meutre isolé
Commenter  J’apprécie          30
Il n’en coûte pas plus de mentir que de respirer à un habile politique
Commenter  J’apprécie          30
Pour John Knox, le prêtre de la Kirk est au-dessus du roi en tant que gardien du droit divin. Sa mission est de défendre le royaume de Dieu sur la terre et il ne doit pas hésiter à fustiger de sa colère les rebelles, comme faisaient jadis Samuel et les Juges bibliques. On assiste donc à une véritable scène de l’Ancien Testament où s’affrontent la superbe du roi et l’orgueil du prêtre; ce n’est pas une femme et un homme qui luttent isolément pour la suprématie, mais deux idées vieilles comme le monde qui se rencontrent pour la mille et unième fois dans un combat acharné.
Commenter  J’apprécie          30
Elisabeth elle-même a dansé à ce grand bal ; après une longue et grave maladie elle a recouvré ses forces. Vive, gaie, fardée et poudrée, elle est là dans sa robe cloche, telle une immense tulipe exotique, au milieu de ses courtisans. Voici que son secrétaire d’Etat Cecil, suivi de Jacques Melville, se fraie un chemin à travers les danseurs. Il se dirige vers la reine et lui chuchote que Marie Stuart vient de donner le jour à un fils.
Commenter  J’apprécie          30
Comme partout en Europe avant les funestes guerres de religion, la civilisation en France est à cette époque en plein essor.
Celui qui doit vivre à la cour, et, surtout, celui qui doit y régner un jour en maître est obligé de se conformer aux nouvelles exigences intellectuelles. Il doit s’efforcer d’atteindre la perfection dans tous les arts et dans toutes les sciences, il doit savoir assouplir son esprit et son corps. Ce qui demeurera éternellement une des plus belles pages de gloire de l’humanisme, c’est d’avoir fait un devoir à ceux qui veulent jouer un rôle dans les sphères élevées de la vie de se familiariser avec tous les arts. Rares sont les époques où l’on a attaché une telle importance à une parfaite éducation, non seulement en ce qui concerne les hommes de qualité, mais aussi les dames de la noblesse. Comme Marie d’Angleterre et Elisabeth, Marie Stuart doit apprendre aussi bien le grec et le latin que l’italien, l’anglais et l’espagnol. Mais grâce à sa clarté et à sa vivacité d’esprit et à cet amour de l’étude qu’elle tient de ses aïeux, toute difficulté devient un jeu pour cette enfant douée.
Commenter  J’apprécie          30
Mais de tout temps la politique a été la science de l'absurdité. Elle est opposée aux solutions simples, naturelles, raisonnables ; les difficultés représentent son plus grand plaisir et la discorde est son élément.
Commenter  J’apprécie          30
[...] ... A l'âge de six jours Marie Stuart est reine d'Ecosse : dès le commencement de sa vie s'accomplit la loi de son destin qui veut qu'elle reçoive tout trop tôt de la fortune pour pouvoir en jouir consciemment. Lorsqu'elle vient au monde au château de Linlithgow, en ce sombre jour de décembre 1542, son père Jacques V agonise dans un château voisin, à Falkland ; il n'a que trente-et-un ans et cependant il est déjà écrasé par la vie, las de la lutte, las de la couronne. C'était un homme brave, chevaleresque et naguère d'humeur joyeuse, un ami des arts, des femmes et un roi familier avec ses sujets : souvent, on l'avait vu sous un déguisement aux fêtes de village, où il dansait et plaisantait avec les paysans ; il était l'auteur de plusieurs chansons ou ballades qui lui survécurent longtemps dans la mémoire du peuple. Mais cet héritier infortuné d'une race malheureuse, né à une époque barbare, dans un pays insubordonné, était prédestiné à un sort tragique. Un voisin autoritaire et sans scrupules, Henri VIII, le presse d'introduire la Réforme dans ses Etats. Jacques V résiste et reste fidèle à l'Eglise ; les nobles écossais, toujours heureux de créer des difficultés à leur souverain, profitent de ce désaccord pour inquiéter et pousser à la guerre cet homme d'esprit enjoué et pacifique. Quatre ans plus tôt, Jacques V, aspirant à la main de Marie de Guise, lui avait clairement décrit le destin malheureux d'un roi condamné à régner sur des clans indisciplinés et rapaces : "Madame," écrit-il dans sa lettre de demande en mariage, lettre d'une émouvante sincérité, "je n'ai que vingt-sept ans et la vie me pèse déjà autant que ma couronne ... Orphelin dès l'enfance, j'ai été le prisonnier de nobles ambitieux ; la puissante maison des Douglas m'a tenu longtemps en servitude et je hais leur nom et tout ce qui me rappelle les sombres jours de ma captivité. Archibald, comte d'Angus, de même que George, son frère et tous leurs parents exilés ne cessent d'exciter le roi d'Angleterre contre moi et les miens ; il n'y a pas de noble dans mes Etats qu'il n'ait séduit par ses promesses ou suborné avec son argent. Il n'y a pas de sécurité pour ma personne, rien ne garantit l'exécution de ma volonté ni celle de lois équitables. Tout cela m'effraie, Madame, et j'attends de vous appui et conseil. Sans argent, réduit aux seuls secours que je reçois de France ou aux dons parcimonieux de mon opulent clergé, j'essaie d'embellir mes châteaux, d'entretenir mes forteresses et de construire des vaisseaux. Malheureusement mes barons tiennent un roi qui veut vraiment régner pour un insupportable rival. Malgré l'amitié du roi de France et l'aide de ses troupes, malgré l'attachement de mon peuple, je crains bien de ne jamais pouvoir remporter sur mes barons rebelles une victoire décisive. Je surmonterais tous les obstacles pour ouvrir à cette nation la voie de la justice et de la paix et j'atteindrais peut-être mon but si je n'avais contre moi que la noblesse de mon pays. Mais le roi d'Angleterre ne cesse de semer la discorde entre elle et moi, et les hérésies qu'il a implantées dans mes Etats étendent leurs ravages jusque dans l'Eglise. De tous temps, mon pouvoir et celui de mes ancêtres n'a reposé que sur la bourgeoisie et le clergé, et je suis obligé de me demander si ce pouvoir durera encore longtemps." ... [...]
Commenter  J’apprécie          30
Toujours, les hommes qui prétendent combattre pour Dieu sont les plus insociables de la terre ; parce qu'ils croient entendre des messages divins, leurs oreilles restent sourdes à toute parole d'humanité.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (2437) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le joueur d'échec de Zweig

    Quel est le nom du champion du monde d'échecs ?

    Santovik
    Czentovick
    Czentovic
    Zenovic

    9 questions
    1884 lecteurs ont répondu
    Thème : Le Joueur d'échecs de Stefan ZweigCréer un quiz sur ce livre

    {* *}