C'est parce qu' "il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre" [cf. L'Envers et l'Endroit] qu'il faut bien continuer à vivre, précisément.
Face à la douleur, la mort et la solitude, c'est dans les pages de Camus que j'ai trouvé mes réponses. Comme des évidences, ces choses qui n'avaient pas de sens (la camaraderie, la solidarité, l'amour de son pays, l'amour de l'autre...)tenaient pourtant tout entières sa vie et la mienne dans un même et superbe mouvement. (p. 57)
Ma mère m'apporte des livres à l'hôpital comme on apporte des fleurs. Je la regarde par la fenêtre s'éloigner toute seule dans la neige.
C'est ainsi, sous les auspices de l'auteur de L'Etranger, que débuta mon histoire d'amour avec le rap, et bientôt mon combat pour l'exprimer au monde entier. Chaque rappeur a sa petite histoire, sa rencontre avec le hip-hop, c'est ce moment, sa source véritable, c'est elle qui alimente sa vie de M. C. Tout ce qu'il dira ensuite dans ses textes et ses interviews vient de là, de cette rencontre première. Le début déterminant la fin.
Face à la douleur, la mort et la solitude, c'est dans les pages de Camus que j'ai trouvé mes réponses. Comme des évidences, ces choses qui n'avaient pas de sens (la camaraderie, la solidarité, l'amour de son pays, l'amour de l'autre...) tenaient pourtant tout entières sa vie et la mienne dans un même et superbe mouvement.
Longtemps, j'ai été ébahi par la puissance des émotions que me donnait la lecture de Camus. Sentiments jaillissant de ce jeune poitrail, qui avait pourtant déjà pris des allures de cercueil.
J'ai seize ans maintenant, et la mort a déjà essaimé tout autour de moi. La drogue a débuté sa sinistre conquête parmi les miens.
Je suis convaincu que, sous l'impulsion de figures intellectuelles et culturelles fédératrices comme Camus, il nous est possible de reconstituer une communauté nationale harmonieuse, riche de son histoire et de sa diversité.
Monstrueux
(...) La violence est têtue
La violence est tordue
La violence est une chute
(...)
Tu mens et attises les peurs
pour gagner la confiance
Tu dis tout et son contraire
(...)
La violence est chienne
La violence est chaîne
(...)
La violence est laide
Une fois sortie du romantisme
des livres et des films
La violence condamne la mère
à pleurer son fils
Opère dans le mutisme
La violence est une arme blanche
une arme à feu
Des larmes, des cris du sang
qui te bouffe les yeux
La violence est un visage
à la tête broyée
par une fureur lourde (...) (p. 150)
"Je sais que ma source est dans -L'Envers et l'Endroit-, dans ce monde de pauvreté et de lumière où j'ai longtemps vécu et dont le souvenir me préserve encore des deux dangers contraires qui menacent tout artiste, le ressentiment et la satisfaction " (p. 79)
Le coin de l'immeuble
Le coin de l'immeuble
fut un continent
Bien sûr la cité autour était un océan
Et nous y galérions seuls
Le coin de l'immeuble
Fut un continent (p. 42)