Il connaissait Mary depuis sa tendre enfance car sa famille possédait la ferme voisine et toutes deux étaient de bon voisinage.
Vers l'âge de seize ans, il avait découvert qu'il l’aimait profondément et depuis, ils ne s'étaient jamais quittés. Mary portait ses cheveux blonds flottants sur ses épaules. Yeux bleus. Taille fine. Et un sourire irrésistible. Fred l'aimait passionnément.
Mary lui avait confié qu'elle le trouvait beau. Ils en avaient rougis de gêne tous les deux. « Très vrai ! » pensait-il, que j'étais bel homme. De son un mètre quatre-vingt-dix, carrure athlétique, possédant une abondante chevelure châtaine projetée vers l'arrière, il dominait les membres des deux familles.
Souriant dans ses pensées, il revoyait Mary travaillant aux champs avec ses frères et sœurs. Elle lui envoyait la main en l'apercevant. La vie était dure en ces temps-là, mais ça ne l'empêchait pas de rêver du jour où ils se marieraient et achèteraient une ferme, bien à eux.
Elle détestait cette impression d'attente qui avait grandi en elle. La possédait. La tenaillait. Elle s’accrochait à sa liberté en se disant, pour chasser son anxiété et son besoin déplaisant d’appartenance, « Ce n'est qu'une illusion. Pourquoi ne profiterais-je pas de cette nature merveilleuse qui s'offre à moi sans plus attendre. Après tout, je suis libre. Nous n’avons discuté qu'une fois. Deux continents nous séparent. Un amour impossible. Le risque d’une déception qui pourrait ne m'apporter qu’un chagrin supplémentaire. Et j'en ai déjà suffisamment ». Elle se sentait de plus en plus dégagée intérieurement. Elle reprenait goût à la vie en écoutant sa voix intérieure qui l'encourageait à survivre au-delà de ses émotions.
Et en souriant, il se rendait compte qu'il l'aimait encore passionnément. Ils avaient partagé tellement de bons et de durs moments ensemble qu'elle était devenue une partie intégrante de lui-même. Et plus que de l'amour, il l'admirait. Elle l'avait toujours assisté depuis le début. Organisant la maison, cousant, cuisinant, elle participait aux travaux de la ferme tout en s'occupant de leur fille. Elle dormait à peine cinq heures par nuit.
Ce climat exotique enivrait ses sens et lui procurait un bien-être incommensurable. Le ciel bleu azur et la chaleur pénétrante de ce climat méditerranéen pénétraient son corps et lui apportaient un calme bienfaisant qui la rendait heureuse. Elle souriait avec aisance.
« Elle est un bouquet de fraîcheur dans ce paysage. Elle est ce complément qui manque au tableau de ta vie. Tu devrais faire un croquis de cette charmante personne dès maintenant ».