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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Giuliano da Empoli est vraiment doué pour aller chercher les explications enfouies sous les infos.
Les ingénieurs du chaos (2019) précède le Mage du Kremlin (2022). J'ai lu le 2ème avant le 1er, mais cela n'a aucune importance. Les deux sont excellents (avec mention particulière pour le Mage).
En fait, on peut résumer ce livre de cette façon : comment faire pour infléchir une opinion, faire basculer une élection, tordre le cou aux faits réels pour les manipuler à votre sauce ?
Et bien, les ingénieurs de l'ombre l'ont fait, le font encore, et continueront à le faire encore plus fort dans l'avenir.
Empoli parle des manipulations et intox pour le Mouvement 5 étoiles et autres en Italie, d'Orban en Hongrie, de Trump, du Brexit, et quelques touches du coté des gilets jaunes en France.
Pleins feux sur le big data, les réseaux sociaux, les stats, et les algorithmes.
Dominic Cummins, directeur de la campagne en faveur du Brexit, affirme :
"Si vous voulez faire des progrès en politique, mon conseil est d'embaucher des physiciens, et non des experts ou des communicants.'
Empoli écrit dans sa conclusion :
" La physique quantique est parsemé de paradoxes et de phénomènes qui défient les lois de la rationalité scientifique."
Son parallèle est de confirmer que c'est devenu la même chose en politique et en (des)informations.
Ce livre est édifiant.
On y voit parfaitement le dessous des cartes.
Mais ce que je redoute c'est que cela soit pire malheureusement dans les années qui viennent...
A lire.

Lien : https://laniakea-sf.fr/
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Bienvenue dans le carnaval des marionnettes politiques, mises en action par des marionnettistes malveillants, en réalité des délinquants qui ont compris comment cambrioler votre temps de cerveau disponible pour influencer votre vote.

J'ai trouvé ce livre remarquable. Certains lui reprochent de ne pas suffisamment citer de références, il est vrai qu'elles apparaissent dans la bibliographie d'une façon non conventionnelle. Mais là n'est pas le plus important, je crois, mais ce n'est que ma modeste opinion.

Car ce livre, qui constitue pour moi un complément au livre de Gérald Bronner, Apocalypse cognitive, ainsi qu'aux nombreux travaux scientifiques qui explorent le phénomène de l'irrationalité, montre comment les populistes de droite comme de gauche, se sont associés à des spécialistes du traitement des données, voire à des physiciens, pour influencer les votes et ainsi prendre le pouvoir.

Le principe est malhonnête, mais terriblement astucieux. A l'inverse d'essayer de fédérer une nation autour de valeurs communes, ce qui était l'un des buts majeurs des démocraties « avant », le nouveau paradigme des extrémistes est d'exercer leur action via les réseaux sociaux, en utilisant les compétences de « spin doctors », de spécialistes de l'informatique et de l'internet, capables de traiter les algorithmes de Facebook, ou d'autres, et de générer ensuite des milliers de messages « à la carte » destinés prioritairement à la masse indécise des électeurs, ce qui aboutit à influencer les votes en agrégeant des groupuscules d'origines, de conditions sociales, d'idées différentes, L'important ici n'étant pas la cohérence ou l'honnêteté du programme mais de réussir à donner aux gens ce qu'ils attendent, et surtout que le conglomérat hétéroclite permette à une candidate ou un candidat d'être élu (car souvent, on le sait, les écarts entre élu et battu sont de quelque millers de voix, voire moins).

C'est ainsi qu'a fonctionné tout d'abord, en précurseur, l'italien Gianroberto Casaleggio et sa « marionnette » Beppe Grillo, leader du mouvement 5 étoiles, et pour moi, cela a été une découverte stupéfiante. N'ayant pas suivi cette histoire de près, je pensais naïvement à un mouvement spontané. Que nenni! Pas plus vraiment spontané qu'en France le mouvement des Gilets Jaunes, qui a souffert cependant de n'avoir pas de leader et de « spin doctor »

Et les exemples de cette stratégie à l'oeuvre et de l'action machiavélique de ces ingénieurs du chaos se poursuivent, avec Trump et le maléfique Steve Bannon (un grand ami de Marine le Pen), Victor Orban ( un autre ami des le Pen, Zemmour et Cie) avec le dénommé Arthur Finkelstein qui auparavant avait propulsé Netanyahu à la tête d'Israel, Boris Johnson et son âme damnée Cummings, qui utilisera une stratégie très sophistiquée d'envois ciblés sur les réseaux, décisifs pour le vote en faveur du Brexit.

Et puis, de Empoli nous montre que cette stratégie peut être très violente, attaquant celles et ceux qui la démasquent ou la contestent, par des campagnes brutales sur internet.

Car, en définitive, l'approche de ces populistes n'est rien d'autre que la mise en place d'une dictature d'extrémistes enrôlant, à leur insu, une masse influençable.
Et c'est tout sauf rassurant, et Mr de Empoli suggère que les vrais démocrates devraient s'emparer de cette problématique, et pourquoi pas utiliser des méthodes analogues.

Évidemment, on ne peut pas savoir, peut-être le saura -t-on plus tard, la connaissance de cette méthodologie m'interpelle après le résultat des élections législatives en France. Y a t il eu des messages ciblés sur le net? Je n'en sais rien.
Mais, quand on y réfléchit, on se dit que Mme le Pen, ayant la chance qu'un autre extrémiste prenne sa place comme repoussoir, a utilisé ces thèmes fédérateurs (utilisés aussi par l'extrême gauche, d'ailleurs) que sont le retour à la retraite à 60 ans, l'augmentation conséquente du SMIC, la TVA à 5,,5% pour les produits de première nécessité, les carburants aussi, etc…. et mis en sourdine son discours, pourtant son fond de commerce celui-là, sur l'immigration, les musulmans, etc… Et ça a marché, au-delà de ses espérances.
Y a t il un « spin doctor » manipulant les réseaux sociaux derrière tout ça?
Et bien entendu, sans méconnaître les problèmes de notre société, qui sont réels, entre autres des classes moyennes qui se paupérisent, des inégalités de territoires, etc… Mais comme avait dit il y a bien longtemps Bernard Tapie, « le Front National apporte de fausses réponses à de vrais problèmes ».

En tout cas, merci, une fois de plus, à mes ami-e-s babeliotes, d'avoir attiré mon attention, voilà un livre qui malgré ses quelques imperfections, a le mérite de nous faire réfléchir.
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Ayant beaucoup aimé le mage du Kremlin qui alliait romanesque et analyse du pouvoir russe, j'ai eu envie de me plonger dans un précédent ouvrage de l'auteur. Cette fois, pas de roman, juste une analyse des rouages qui ont porté au pouvoir plusieurs populistes malheureusement très connus.

Les ingénieurs du chaos, ce sont ceux qui sont derrière les Trump, Bepe Grillo, Bolsonaro ou Orban. On y apprend que derrière une apparence d'amateurisme et de discours souvent aventureux voire fumeux, il y a une vraie machine de guerre : des experts en communication, des ingénieurs qui manient avec dextérité les algorithmes et les réseaux sociaux. On y découvre que les programmes ne font que répondre à la colère des citoyens analysée et disséquée sur les réseaux, et peu importe qu'ils puissent être respectés ou non. Et que tout est construit, pensé pour que le candidat apparaisse comme la voix du peuple contre les élites même s'il est riche et bien loin de ce peuple (Trump par exemple).

Cette lecture fait souvent froid dans le dos car n'importe quel psychopathe semble pouvoir accéder au pouvoir avec cette armée d'informaticiens et de communicants dénués de toute valeur morale…

L'ouvrage est accessible et facile à lire. Il m'a intéressé même si j'ai regretté parfois qu'il manque d'exemples plus concrets (quels sont les messages adressés aux électeurs par exemple, dont l'auteur fait souvent état de manière générale) et qu'il n'étudie pas mieux cette colère qui nourrit les votes populistes. C'est le processus électoral qui est analysé plus que le problème de fond. L'édition de poche comporte une postface passionnante qui revient sur la période covid puis invasion de l'Ukraine, avec une pointe d'optimisme puisque l'auteur constate qu'en temps de crise, les électeurs s'orientent à nouveau vers des hommes plus mesurés et rationnels.
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Il y a plusieurs années, j'ai lu une nouvelle de s.f. dans la série La grande anthologie de la science-fiction du Livre de Poche. Dans cette nouvelle (Droit électoral) un citoyen est choisi par un supercalculateur pour décider qui sera le prochain président des États-Unis. Avec Les ingénieurs du chaos de Giuliano Da Empoli, les algorithmes que ces génies de l'informatique façonnent afin de modifier le cours d'une campagne électoral qui ont puisé dans le Big Data toutes les informations sur les futurs votants pour les diriger vers le candidat de leur choix. Un livre à lire qui nous éclaire sur la façon et la réussite de ces personnages comme Trump, Modi, Bolsanaro, à être à la tête de nation. À vrai dire, l'intelligence artificielle fait de la politique et nos choix sont conditionnés par des informaticiens.
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Caresser dans le sens du poil, donner au peuple ce qu'il attend et flatter ses bas instincts, nommer les "coupables" de leurs manques, donner en pâture des boucs émissaires ... tel a toujours été le fond de commerce des populistes, gagnant ainsi des électeurs ...

Mais depuis l'avènement des réseaux sociaux, quoi de plus faciles que de sentir ces manques, semer des braises et pourquoi pas fonder de nouveaux courants de nouveaux partis, glissant à leur tête de sombres fantoches, joyeuses marionnettes, avec ambition et sans cervelle ...

Dans cet essai, somme toute glaçant, Giuliano da Empoli montre comment fake news et web-marketing ont favorisé, en Italie, le mouvement des 5 Stelle, aux USA, l'élection de Trump, et au Royaume Uni, le Brexit ! 

Gianroberto Casaleggio, Steve Bannon, Dominic Cummings, Arthur Finkelstein, ces ingénieurs du chaos, inconnus de tous ont instrumentalisé, déployé les mécanismes informatiques, sondé les opinions, distillés fausses infos et parcelles de vérité, mis en scène les histoires qui ont donné la parole à ceux qui ne la prenaient pas et profitant du silence de tous ceux qui n'y ont pas cru, ont permis à l'opinion de basculer et de porter au pouvoir, leurs marionnettes du moins temporairement pour Beppe Grillo et Luigi di Maio ou plus longuement  comme Bolsonaro ou Orban

Un document à mettre entre toutes les mains pour prendre du recul et savoir ce qu'il en est réellement ... 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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En prenant comme adresse d'étude l'Italie, l'auteur analyse, décortique les mécanismes d'un nouveau populisme qui s'appuie sur les réseaux sociaux, la colère, la peur, les nouveaux codes de la communication, etc.
C'est clair, passionnant et terriblement effrayant. Mais d'une grande utilité
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Même si la mise en cause des réseaux sociaux dans l'audience accrue des mouvements populistes est devenue relativement banale, la lecture de l'ouvrage "Les ingénieurs du chaos" trois ans après sa parution (en 2019) reste fort intéressante.
En effet, Giuliano da Empoli y analyse de manière approfondie et convaincante les mécanismes à l'oeuvre. "Il ne s'agit plus d'unir les électeurs autour du plus petit dénominateur commun, mais au contraire d'enflammer les passions du plus grand nombre de groupuscules possible pour ensuite les additionner - même à leur insu." Sa conclusion est pessimiste. Il insiste que les partis traditionnels doivent refonder leurs approches mais cela semble plus facile à dire qu'à faire.
Seule réserve : ainsi que le titre le suggère, l'auteur laisse entendre que l'influence des réseaux sociaux repose d'abord sur la mise en oeuvre d'une approche scientifique, cela me semble beaucoup dire sauf à considérer les techniques du marketing comme de la science.
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Si le début du livre est un peu daté par le recul historique qui a vu l'alliance populiste de gouvernent Ligue du Nord - Mouvement 5 Etoiles faire pschitt, l'analyse de l'évolution de la politique dans les démocraties occidentales par l'auteur reste valide et éclairante.
Pour lui, la combinaison du populisme en tant que dernière incarnation de l'expression de la colère des peuples (après la disparition des religions impérieuses et du communisme révolutionnaire sous toutes ses formes qui l'ont incarnée précédemment), et des moyens technologiques permettant de cibler et de surfer les grandes tendances d'opinion parvient à rendre progressivement obsolètes les partis classiques et "raisonnables".
Giuliano da Empoli dresse un portrait saisissant des populismes à l'oeuvre dans quasi tous les pays en surfant sur es vagues de mécontentement sans avoir de programme pré-définie autre que "faire écho aux colères rationnels ou irrationnelles du peuple". de Orban à Trump, du Brexit à Bolsonaro, le résultat est là!
La partie sur l'Italie est fastidieuse et largement obsolète mais l'analyse de fond reste très intéressante. La conclusion en forme de voeu pieux et sans vraie piste à explorer est un peu décevante.
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Un livre qui rappelle le cynisme incroyable dont les nouveaux populistes, et surtout ceux qui les conseillent, font preuve, et le met dans une perspective technique.

Attention cependant, l'auteur le rappelle, à ne pas tomber dans l'excès de croire que la donnée fait la politique, ce qui a été jusqu'à présent faux.
Cet ouvrage est très agréable bien qu'effrayant à lire. On peut regretter la légèreté des outils mentionnés de contre-attaque à employer face ces ingénieurs du chaos. C'est un choix assumé de l'auteur mais qui nous laisse plutôt circonspects après la lecture de ce livre.
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J'ai trouvé cet essai extrêmement intéressant et bien documenté. Pour les personnes qui n'ont pas de connaissances informatiques et qui cherchent à comprendre comment des élections peuvent être manipulées par les réseaux sociaux, cet ouvrage est très éclairant.
J'ajoute que l'humour froid de l'auteur rend le livre facile à lire.
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