Avant de livrer ma critique sur le premier volume de ce manga sur Cesare Borgia qui promet d'être inoubliable si la série continue sur cette lancée, je voudrais signaler qu'une erreur s'est glissée dans les paroles de Miguel à la page 92.
Début de l'aparté...
En effet, Miguel dit "Grand bien leur fasse... Puisqu'ils aiment les lances au point d'en porter le nom !", et cela laisse à penser que le nom du peuple barbare "franc" proviendrait d'une lance. Or, ce nom provient d'une arme de jet comme le dit Cesare (p92 et p98) et le répète Angelo (p99) mais pas une lance comme le dit Miguel et le montre une gravure (p92), mais bien une hache de jet, la francisque qui sera reprise comme symbole de la république française dans le faisceau du licteur (et ceux de Pétain aussi...)
Fin de l'aparté.
Ce manga, c'est du lourd ! Ce manga, c'est du luxe !
Et pour cause... tout d'abord une couverture en marbre de Carrare et des fioritures dorées mettant en valeur un jeune homme charismatique assis, aux pieds duquel une jeune fille splendide s'est à demi-couchée.
Ensuite, la qualité des traits dans les visages, les postures, les paysages et les scènes équestres est sublime. La multitude de détails architecturaux, la précision de la carte de Pise, les explications (géo)politiques et celles des arcanes du pouvoir, le tout combiné agréablement revêt du festin visuel et cognitif !
Nous sommes propulsés au cœur de l'Italie (qui n'en porte pas le nom encore !) et de ses intrigues politiques avec une sorte d'agneau sacrificiel du nom d'Angelo qui déboule comme un chien dans un jeu de quilles et les renverse une à une !
Angelo, coopté par Lorenzo Medicis, intègre "La sapienza" pour poursuivre des études accessibles qu'aux riches familles fortunées. Ce petit-fils d'un artisan tailleur de pierre d'une grande habilité, se retrouve dans le cercle d'étudiants de la fiorentina dirigé par Giovanni Medicis aux côtés d'autres cercles d'étudiants dont celui des espagnols dirigé par Cesare Borgia.
Aux termes d'une multitude de maladresses dues à son ignorance des usages et des règles en société et après avoir outragé quasiment tous les cercles d'étudiants y compris le sien, Angelo se fait expliquer les us et coutumes ainsi que la conduite à tenir face à tout ce monde qu'il ignore et qui l'ignore !
Il en vient à côtoyer Cesare Borgia qui lui fait part de ses réflexions.
Enfin, l'autrice s'est fait assistée par un enseignant spécialiste de la Renaissance pour ne négliger aucun détail.
Pour cela, nous sommes gratifié d'un solide préambule exhaustif pour nous introduire dans Pise où l'histoire débute.
Et pour clore le volume, l'autrice nous fait part de toute sa bibliographie... Du jamais vu ! J'adore !
C'est avec ce genre de récit "historique" que j'ai démarré la lecture des mangas et je ne regrette rien car généralement les auteurs sont tellement bien documentés que c'est un régal lors de la lecture.
Dans la même veine, je recommande "Reine d'Égypte", "Vinland saga", "Du mouvement de la Terre" et "Bride stories".
Vivement la suite...
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