Citations de David B. (104)
Dans l'une de ses lettres, il me parlait des Grands Transparents. Ce sont des êtres qui vivent, invisibles, au milieu de nous ; leur univers n'est atteignable que par la capacité des hommes à appréhender le Merveilleux. Mon vieux Breton devait être bien seul pour aller se chercher des compagnons dans un monde occulte.
J'avais aussi compris une chose capitale : en fait André Breton ne souhaitait pas que je démasque ou que j'arrête des coupables ni que je résolve des énigmes ; je devais accumuler du merveilleux. Ce que j'ai fait avec enthousiasme.
Lorsque je suis arrivé chez lui, il était en train de dormir, Desnos était un grand rêveur. C'était la première fois que j'interrogeais un homme qui dormait ; heureusement, il était de ceux qui révélaient plus de choses en dormant qu'éveillés.
Une belle femme plaît aux yeux, une bonne femme plaît au coeur ; l'une est un bijou, l'autre un trésor.
"_Ta loi t'interdit de boire de l'alcool, de faire l'amour et de porter une arme !
_Je ne porte pas d'arme !
_Tu as une chaîne de fer autour de la taille .
_Et alors ?C'est une ceinture.
_Une ceinture qui se termine par une masse et une faucille ?!"
Elle me dit : "Avant tu dessinais continuellement des chevaliers en armure, maintenant tes personnages ont tous des complets noirs. C'est ta nouvelle armure." Mon armure c'est la nuit
Je ne peux pas t'aider et j'en crève.
C'est vrai, tu n'as rien dit ni rien fait de mal. C'est ce rien qui me terrifie.
Tu ne peux pas rester à côté de moi à ne rien faire alors que j'essaye avec acharnement de me sauver en faisant quelque chose.
Je me sens seul.
L'armure protège, mais elle isole aussi.
J'ai repris mes esprits au fond d'une cave, entouré de toute la pègre du quartier qui s'inquiétait de me voir fouiner dans les parages. Je leur ai dit de l'enquête tout ce que m'avait confié André Breton et de ce que je cherchais. Mais aucun d'entre eux n'avait trouvé quoi que ce soit ressemblant à l'âme du surréalisme, et nous nous sommes quittés bons amis.
Le midi, mon père nous raconte la bible. J'aime bien ça, surtout quand il y a de la bagarre. Ma mère, elle nous raconte la conquête du Mexique par Herman Cortés. Ca c'est encore mieux parce qu'il n'y a que de la bagarre.
— C'est pas chiant de réfléchir ?
— Je réfléchis sur le mal. C'est fascinant, le mal. J'explore le mal. Un peu plus chaque jour et je n'en reviens pas.
— Ça fait pas avancer les affaires, ça !
J'arrache des petits morceaux de nuit...
... je les colle sur ma peau et je me fais un costume.
Immense éléphant-nuit, je vais de toit en toit, précautionneusement.
Je suis l'obscurité et je recouvre tout.
Il essaie en vain pendant toute l'après-midi. Pourtant, quand il avait dix ans, il s'en était dessiné un.
Je me demande ce qui est pire, le fait de vouloir dessiner un drapeau nazi ou celui de ne plus en être capable.
- Nous sommes solidaires de Jean-Christophe, nous sommes malades de sa maladie.
La folie de Nadja avait bouleversé la géométrie des objets et des personnes en entrant dans ce lieu.
Mon nom est Nick Carter, je suis détective. J'ai combattu les pires criminels du monde : le docteur Quartz, les Poignardeurs, l'Écorchée, le Tigre à face humaine, le Grand Nain, les Rampants, le Dévoreur, la Bande des Treize, le Cercueil, le général de la Nuit… Je suis très ami avec certains peintres et poètes du groupe surréaliste.
La maladie s'est installée à la maison sans nous demander notre avis. Elle couche dans mon frère et elle vient picorer dans nos vies quand elle se réveille.
— Messieurs dames les voyageurs, y aura pas de train, les Indiens ont coupé la voie.
— On est certain que ce sont les Indiens ?
— Allez-y voir m'sieur ! J'vais justement chez le marshall pour recruter un posse !
— Viens, Placido. Messieurs...
— Un posse pour traquer le vérolé ? Mais avec qui ?
— Mon guide et moi sommes volontaires, marshall.
— La dernière fois, le gros Stephenson s'est tiré une balle dans le pied... Et le maître d'école a tiré sur le juge en le prenant pour un Apache.
Tu crois que je pourrais torturer et faire mourir des gens rien qu'en dansant?
Jânshâh passa au pied de la montagne de feu. Il arriva devant le fleuve tumultueux.
— Avancez devant !
— Fracassons-nous sur les rochers !
— Laissez passer !
— Courons, grondons, écumons !
— Balayons tout devant nous !
— On fonce !
— Poussez-vous !
— On arrive !
— Mais qui sont ces vagues qui parlent ?
— Elles sont aussi bavardes qu'agitées, il faut attendre le samedi pour qu'elles se taisent.
— ? Qui es-tu, toi ?
— Un serpent ! Et comme toi, je veux traverser le fleuve. Il nous sépare du territoire du roi Salomon, dont on voit le palais. Il coule durant la semaine et s'arrête le jour du Shabbat. Alors prenons notre mal en patience.
— Quel jour sommes-nous ?
— Le Shabbat commencera demain soir, à la tombée de la nuit.
Le lendemain soir, le fleuve se tut et s'arrêta de couler.
— Bonne route, homme.
— Merci, serpent.