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Critiques de Dobbs (278)
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Sa majesté des ours, tome 1 : Les colonnes de..

Stupeur à Valencyre : un jeune humain s'est échoué (de façon particulièrement théâtrale) sur les côtes du royaume des Ours. Il se prétend ramené des morts par la terrible Kalygaryd, une sorcière que tous croyaient pourtant disparue. Pour vérifier la réalité de cette menace, le Roi Ours décide d'envoyer une expédition hétéroclite menée par son jeune fils héritier.

Voici donc le premier tome d'une nouvelle série fantasy anthropomorphique pleine de promesses. Les dessins sont soignés avec notamment des paysages fantastiques magistraux. Les personnages sont attachants. Mais je dois reconnaître que côté scénario, rien de franchement original. La scène d'attaque par les sirènes est par exemple un peu convenue...

Je reste donc légèrement sur ma faim, en espérant plus de surprises dans les prochains tomes.
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Hit the road

Encore une histoire de vengeance qui tourne mal pour un homme qui vient tout juste de sortir de prison. Il retrouve son frère et va vouloir faire la peau à la vieille bique responsable de son malheur dans les environs de Reno, une ville du Nevada assez connue pour son jeu et ses mauvaises mœurs.



C'est un one shot qui ne sera guère mémorable mais dont la lecture nous fera passer un moment de détente pour peu qu'on suive bien l'intrigue des différents protagonistes.



J'avoue avoir certain trou noir comme par exemple le fait que le frère soit enlevé à un moment donné alors qu'il était sous la protection de notre héros. L’œuvre n'est pas exempte de défaut comme le manque de fluidité.



Par ailleurs, le graphisme manque également de lisibilité dans un genre photoshop. Et puis, il y a toute cette violence parfois gratuite.



Au final, ce road-trip reste satisfaisant mais sans le petit plus qui élèverait cette BD.

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Hit the road

Pas convaincue par la lecture de cette bd qui mélange polar et ambiance western. On y suit le parcours de deux personnages a priori sans connexion au sein d'une mafia violente.

Peut-être ma lecture décousue ne m'a-t-elle pas aidé à entrer dans l'intrigue mais j'ai franchement eu du mal à relier les évènements entre eux. Quant aux dessins, relativement classiques pour le genre, ils offrent tout de même de jolies scènes d'action.
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Les enquêtes de Nicolas Le Floch, tome 2 : L'..

Un assassinat tout à fait particulier, le corps retrouvé est dur comme de la pierre, va remuer les instances jusqu’aux portes du Roi… En effet, la famille de la victime souhaite classer rapidement l’affaire en suicide. Pas d’enquête, pas de scandale et les secrets restent bien au chaud… La peur du scandale règne.

Mais c’est sans compter sur Nicolas Le Floch que l’on missionne de nouveau pour apporter la lumière sur le mobile et trouver le coupable.

J’avais beaucoup apprécié ma première rencontre avec ce personnage à la fois juvénile et tenace. Sérieux, fiable, jeune, qui se laisse parfois séduire et embarquer dans des troubles toujours plus dangereux. Il n’a de cesse de rendre la justice aux victimes quitte à froisser les notables, le pouvoir et l’entourage du Roi ou de la Reine… Là encore, le danger rôde à chaque coin de rue, ne pas mettre sa confiance entre les mauvaises mains.

Ses exploits remontent aux oreilles de la cour et l’on souhaiterait qu’il se rapproche de ce monde. Saura-t-il maintenir assez de distances et de discernement afin de résister à cet aimant qui semble l’attirer peu à peu…

J’apprécie l’histoire, la période et l’ambiance très bien retracées dans le scénario et les planches, les dessins sont précis, élégants et toujours à propos. Une enquête bien menée, ficelée, qui malmène toutes les couches sociales.

Une série dont je suis devenue totalement conquise, la preuve deux épisodes lus ce mois-ci. Vais-je m’arrêter là ? Sûrement pas !!!

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Odyssée sous contrôle (BD)

J'ai apprécié le mélange des styles mais je n'ai pas été transcender par l'univers. Pourtant graphiquement les couleurs m'ont beaucoup plu et les dessins sont de bonne qualité(très peu d'inégalité dans les cases). Selon moi, la bd est trop courte, l'histoire est complexe et aurait mérité d'allonger les péripéties pour qu'elle soient plus marquantes.

Malgré tout, je pense que le pari est réussi car cela m'a donné envie d'aller lire le livre original de stephan wul.
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Mister Hyde contre Frankenstein, tome 1 : L..

Le titre m’avait fait peur car il sentait les vieux films de la Hammer où l’on faisait s’affronter tous les personnages connus et monstres de la littérature…



Même si Frankenstein n’est que le nom du créateur et pas de sa créature. L’amalgame a été fait et est resté.



Mister Hyde contre Frankenstein, ça sentait déjà bon le pop-corn et les vieilles ficelles pour faire frissonner le public dans les salles obscures de l’époque avec un scénario aussi épais qu’un spéculoos qui a trempé dans le café.



De ce que j’en ai vu pour le moment (1 tome lu), je dirais que le scénario est aussi dur qu’une couque de Dinant (elles sont super dures !) tout en étant mangeable, lui !



Mister Hyde… Tout un programme ! Le dessinateur lui a donné des traits agréables à regarder et un physique qui ferait retourner les dames dans la rue… Problème avec lui, c’est qu’il est sadique, qu’il adore tuer et que je ne voudrais pas le croiser au coin de la rue.



L’âme humaine est sombre, noire, sans espoir et les auteurs font ce qu’il faut pour nous le démonter, mais sans jamais aller dans la démesure ou la surenchère, le tout étant plutôt montré de manière subtile, mais ça ne laisse aucune place au doute.



Même le côté psychologique ne vient pas plomber le récit. Alors qu’on aurait pu avoir des dialogues soporifiques, il n’en est rien et c’est aux travers des relations entre Mister Hyde et sa gouvernante Faustine Clerval que le scénariste nous livrera ses petites réflexions.



Dans des tons sépia monochromes, le dessinateur nous offre des décors plus vrai que nature de la ville de Londres, lui donnant vie, une présence. Lorsque notre duo s’introduira dans des lieux plus angoissants, les décors s’adapteront aussi, donnant une note supplémentaire d’angoisse.



Un bon début pour cette bédé fantastico-gothique qui met en scène deux bêtes de la littérature et se termine par un cliffhanger qui donne envie de se jeter sur le tome suivant. Ça tombe bien, je ne dois pas attendre entre deux publications !



♫ Tu n’savais pas pauvre de toi

Qu’il y a du mister Hyde en moi

Hyde en moi aïe pour toi ♪


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les enquêtes de Nicolas Le Floch, tome 1 : L'..

Je découvre le personnage de Nicolas Le Floch avec cette lecture.

Nous voici plongés au cœur de Paris au XVIIIème, où se mêlent les bordels, les complots, la traîtrise et autres fourberies. Dès les premières planches, on se doute que l’enquête ne va pas être simple, des assassinats chez des notables.

Quel est leur point commun ? L’argent, la luxure, les secrets, le Roi ?

Voici le décors présenté, Nicolas enquête sous la direction directe de Monsieur De Sartine qui lui confère carte blanche afin d’élucider une disparition très inquiétante, un commissaire de police.

Aidé de Pierre Bourdeau, inspecteur, il va devoir user de prudence et d’une grande finesse afin de démêler ses affaires. En effet, le danger rôde et les embûches rythment leur enquête.

Deux personnages complémentaires de par leurs origines, et de leurs connaissances. Ils vont évoluer dans l’ombre, n’hésitant pas à aller du Châtelet aux pires bas-fonds.

Une lecture passionnante, une excellente découverte, je suis totalement conquise. Appréciant beaucoup cette période et les différentes enquêtes car les différents milieux se côtoient. De plus la tromperie et les complots ne sont jamais très loin.

Les planches sont agréables et bien dessinées, les passages de nuit, assez nombreuses, restent totalement lisibles !

J’ai hâte de découvrir le deuxième volet qui nous promet de belles surprises.
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L'ombre d'antan

La première guerre mondiale a beau, comme son nom l’indique, être mondiale, les récits que l’on trouve en France sur cette guerre tournent toujours autour des mêmes événements, lieux et acteurs. J’ai vraiment apprécié changer de point de vue et apprendre des choses sur un front délaissé par mes cours d’histoire et lectures personnelles. Les relations franco-serbes à cette période m’étaient inconnues et c’est avec plaisir que j’ai complété mes connaissances ou plutôt commencé à les compléter grâce à cet ouvrage.

L’ombre d’antan est un recueil de BD avec très instructif. Il est composé d’une préface, d’un dossier historique, de photos d’archives et de 14 histoires sous forme graphique créés par 14 duos le plus souvent associant un scénariste et un dessinateur dont l’un est français et l’autre serbe.

L’information qui m’a le plus marquée est le biais donné par les chiffres habituellement présentés. Pour ce conflit, on présente des chiffres et pourcentages correspondants au nombre de morts par rapport à la population militaires engagées et non par rapport à la population globale. Et bien que les pertes soient dans tous les cas impressionnantes, la mise en perspective diffère. 18% des soldats français correspond à 4% de la population globale alors imaginez pour la Serbie on monte à 28% de la population.

Niveau BD, les styles et choix de sujets sont très variés ce qui permet à chacun de trouver un style et/ou un sujet qui peut lui convenir. Pour ma part, j’ai été particulièrement sensible aux style de Drazen Kovacevic, de Dobbs, de Darko Stojanovic et d’Aleksa Gajic. J’irai regardé le reste de leur production. Du point de vue des thématiques, il y a un bel équilibre entre ceux commun à tous les fronts et toutes les nations engagées, ceux plus spécifiques à la Serbie et même des points moins connus toujours d’autres nations. Pour ce qui est assez « universel », on trouvera les débuts de l’utilisation des sous-marins et des avions, les « fusilier pour l’exemple », la superstition, la création de binôme improbable (chat/homme) ou la réception de l’avis de décès post-armistice. Pour ce qui est lié à l’histoire serbe, on trouve les questionnements sur le fait d’organiser ou non une retraite générale, la fuite de la population à travers l’Albanie et les attaques subies, les mises à sac, assassinats et viols des villages de civils et l’hymne de guerre serbe.

Pour les points moins connus, il est question de la rébellion des russes du front de l’ouest et des engagés australiens.

Chaque histoire m’a intéressée. Chacune arrive à jouer avec nos émotions avec un équilibre juste. Un des points que j’ai préféré est la nuance mise sur le camp adverse. Les Allemands et leurs alliés ne sont pas décrits comme un monobloc de gens immondes. Dans les deux camps, combattaient des personnes qui n’ont pas choisis d’être là et font ce qu’ils peuvent pour survivre sans perdre trop d’humanité. Je vais conclure avec l’histoire qui m’a probablement le plus plu. On a un récit plus bisounours qui parle d’un message trouvé dans un casque qui a sauvé la vie du soldat qui le portait. Avoir un récit plus léger et positif m’a fait plaisir car dans toute cette horreur il est facile d’oublier que certains s’en sont sortis.

Je vous recommande cet ouvrage qui a marqué ma fin d’année de lectrice.
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Sa majesté des ours, tome 1 : Les colonnes de..

Depuis le diptyque Tao Bang, achevé dans la douleur, le duo Vatine/Cassegrain rêvait de se reformer pour repartir sur des aventures fantasy dans des décors et des paysages grandioses. L’expérience de Didier Cassegrain sur un Conan nous a montré une nouvelle fois son attrait et son amour des grands espaces et des armures rouillées. Entre-temps un certain Game of Thrones est passé par là, colorant tout projet de fantasy d’une touche de politique complexe.



Annoncé depuis quelques temps et ne jouissant pas de la vitesse du process industriel de la grande saga Delcourt, Sa majesté des ours risque de pâtir de la concurrence avec Les 5 Terres. A la lecture de ce premier tome introductif on sent pourtant de vraies qualités narratives ne serait-ce que dans la volonté d’aller vite. En quelques pages on apprend beaucoup de choses sur le background, la géopolitique de ce monde et des secrets familiaux qui auront à coup sur des incidences sur la marche de l’histoire. Le jeune prince est envoyé en mission avec son maître d’armes et son amie d’enfance et partenaire d’entraînement suite à une révélation fantastique faite au roi des ours. Dès la première séquence on découvre le frère chef de guerre très méfiant envers une reine versée dans les arts noirs, un amour d’enfance d’un prince confronté à ses devoirs diplomatiques, et maints autres agents de l’Etat partis donc à la grande aventure. Une fois quittés les palais froids des Ours on vogue sur des mers dangereuses et découvre des panorama grandioses dignes de toutes belle aventure de fantasy.[...]



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L'ombre d'antan

14 récits, oui 14 comme dans 14-18 car c’est bien de la Grande Guerre dont traite ce roman graphique où se côtoient une multitude de talents avec des scénarios écrits, tant par des auteurs francophones, que serbes, et où les dessinateurs sont tous issus de l’ex-Yougoslavie. Vous vous doutez bien qu’avec pareil sujet, il n’est pas un récit qui soit de nature joyeuse. Chaque dessinateur utilise la technique qui lui semble la meilleure pour traiter de cette infâme boucherie qui aurait dû être « La Der des Ders » si les hommes avaient eu un peu plus de jugeotte et si l’esprit de revanche n’avait pas poussé un petit caporal affublé d’une moustachette ridicule à remettre le couvert vingt-et-un ans plus tard.



Les sujets traités sont très variés ce qui m conduit à écrire ma plus longue chronique à ce jour.



« Entre ciel et terre ».

Commençons par la retraite de l’armée serbe, accompagnée de milliers de civils, à travers les montagnes d’Albanie, où les montagnards albanais entraînés et équipés par les Allemands lui tendent des embuscades. J’ai été particulièrement sensible aux dessins de Drazen Kovacevic et à la mise ne couleur dans les tons sépias de Toni Anastasovski. Le scénario de Dragana Stojilkovic est magnifiquement bien ficelé.



« L’odyssée du sous-marin Curie »

Suit l’incroyable histoire du sous-marin français « Curie » qui s’est empêtré dans les filets à l’entrée du port de Pola où il devait se glisser pour détruire les navires austro-hongrois qui s’y trouveraient. Le scénario de Philippe Zytka se réfère à l’histoire authentique de cet équipage. Le dessin de Darko Perovic a quelque chose de « Corto Maltese ». La mise en couleur de Sofjia Perovic est bien adaptée à l’atmosphère nocturne et à la faible lumière à l’intérieur du sous-marin.



« L’ange gardien ».

Le troisième récit, nous narre l’histoire de Milan, blessé à la tête par un shrapnel. Heureusement pour lui, son casque Adrian a amorti le coup. A l’hôpital, on lui rapporte son couvre-chef pour qu’il puisse voir l’effet du shrapnel et ce casque qui lui a sauvé la vie. C’est alors qu’un mot glisse de ce couvre-chef. Un mot en français que Milan se fait traduire. C’est le début d’une nouvelle histoire… Un très beau scénario de Bruno Falba, superbement illustré et mis en couleur sépia par Aleksa Gajic.



« Le retour de Milou », sur un scénario de Rodolphe, nous entraîne à Belgrade en décembre 1918. Zoran Janjetov au dessin et à la couleur offre l’un des styles les plus particuliers de ce court récit.

La mère de Milan est impatiente de le revoir et s’affaire à mettre sa chambre en ordre. Elle contemple sa photo avec son ami français, Louis. Il y a aussi la photo de Vesna, sa petite fiancée. La maman établit déjà des projets d’avenir. Quand Milou va-t-il rentrer ? Voilà le facteur sur son vélo. Il dépose une lettre dans la boîte, enfin !



« Fusillé pour l’exemple », un scénario de Frédéric Bertocchini avec, au dessin, Igor Krstic. Septembre 1914, du côté de Verdun… LOISEAU Marcel est ramené grièvement blessé à la jambe et à la tête par un camarade. Sur sa route, l’infortuné croise un capitaine, genre abruti de première classe avec palmes et grande distinction. Ce capitaine, malgré les graves blessures dont il est affligé, lui ordonne de repartir au front. Marcel désobéit, tourne le dos à ce fou-furieux de capitaine et se rend au poste de secours tandis que le bon samaritain qui l’a secouru s’en retourne dans l’enfer des combats pour éviter des ennuis avec ce farouche capitaine qui se garde bien de foncer risquer sa très précieuse peau… Les ennuis de Loiseau ne font que commencer à cause de cet oiseau de malheur.

Si vous effectuez des recherches sur Internet, vous vous apercevrez bien vite que Marcel Loiseau a bien été « fusillé pour abandon de poste » le 12 octobre 1914. Il était soldat au 106 R.I. Les faits se sont déroulés à Mouilly - Rupt-en-Woëvre, près des Éparges, dans le département de la Meuse. Il a été réhabilité le 17 mars 1922. Son cas était un exemple flagrant d’un abus de pouvoir de l’autorité absurde d’un supérieur. Il fit partie des premiers soldats « fusillés pour l’exemple » réhabilité.

Le dessin de Igor Krstic, tout en nuances de lavis de gris et de noirs correspond idéalement à l’ambiance très sombre de cette histoire marquée par une profonde injustice. Petite observation : dans ce récit, les uniformes ne correspondent pas à ce qu’ils étaient au début de la guerre…

Anatole France avait écrit en 1909 : « L’armée étant une administration comme l’agriculture, les finances ou l’instruction publique, on ne conçoit pas qu’il existe une justice militaire quand il n’existe ni justice agricole, ni justice financière, ni justice universitaire. Toute justice particulière est en opposition avec les principes du droit moderne. Les prévôtés militaires paraîtront à nos descendants aussi gothiques et barbares que nous paraissent à nous les justices seigneuriales et les officialités. »



« Yanko le berger » de Tibery (Tiberiu Beka), seul aux commandes.

1914. Les Austro-Hongrois sont entrés en Serbie. Dans le territoire occupé ne restent que des femmes, des vieillards et des enfants. Yanko, petit berger, se morfond. L’armée ne veut pas de lui. Il garde ses moutons lorsqu’il entend des coups de feu en provenance de son village. Lorsqu’il arrive à portée de vue, des flammes dévorent déjà plusieurs maisons…

Une mise en couleur aux tons chauds et sombres pour accompagner une descente aux enfers qui montre comment certains soldats austro-hongrois se sont comportés dans les malheureux villages se trouvant sur leur passage. Après cela, on peut mieux comprendre pourquoi tant de civils ont pris la fuite avec les restes de l’armée.



« Le conscrit » sur un scénario de Nenad Mikalacki Django, Igor Krstic au dessin.

Les gaz, ces horreurs, sont évoqués dans ce récit qui est une sorte d’allégorie fantastique de la mort. Je ne commenterai pas cette BD en noir et blanc pour garder l’entière surprise qui attend le lecteur.



« Frères d’armes » est un scénario du Français Dobbs (Olivier Dobremel) mis en lumière par Dragan Panovic.

Récit d’un équipage d’avion. Un Français comme pilote, un Serbe comme mitrailleur. Ils sont pris en chasse par un hydravion autrichien…

Les couleurs sont vives comme le sont celles des paysages autour de la rivière Drina. Un paysage magnifique qui ferait presque oublier que des hommes s’entretuent, comme s’ils n’avaient appris à voler que pour pouvoir s’envoyer en l’air afin de mieux s’étriper !



« L’éclaireur et son binôme », on le doit à un scénario de Vasa Pavkovic et aux dessins, puissants, en noir et blanc de Stevan Subic.

Darko Petrovic est éclaireur dans l’armée serbe. Voilà que seulement quatre mois se sont écoulés depuis le début de la guerre, mais déjà le monde de Darko s’est écroulé. Le voilà reparti, seul, une fois de plus, pour une mission de reconnaissance. Mais cette fois, Darko ne reviendra pas seul…



« Le chemin du désespoir » Milenko Misic, accompagné de Darko Stojanovic au dessin.

Un récit où l’on découvre la grave décision que prend l’état-major serbe de fuir le pays vers l’Albanie et le Monténégro, avec les principaux trésors du peuple serbe et des milliers de civils qui ont déjà « goûté » au comportement des troupes bulgares qui sont entrées en guerre avec des promesses effectuées par l’empereur austro-hongrois et le kaiser.

Les dessins sont de très grande qualité, mais pourquoi avoir opté pour un fond aussi foncé qui empêche de profiter pleinement des dessins ?



« Piqûre d’abeille » est une histoire de Pavle Zelic, Maza au dessin et Desko à la couleur.

Cette narration nous transporte à Salonique en Grèce où les populations et les militaires subissent les attaques incessantes, et leurs terribles conséquences, de l’aviation bulgare. La décision est prise de porter la guerre au cœur-même de la Bulgarie, à Sofia, leur capitale ! Et pour mener à bien cette mission, ils peuvent compter sur… un bombardier Farman ! Un caporal français, Royable, et un sous-lieutenant serbe Naumovic se voient confier cette mission…

De très beaux dessins où le noir se détache sur un fond sépia.



« Le sang des damnés » de Michel Dufranne mis en dessin et en couleurs par Milan Drca.

Sergeï Feodorov qu’as-tu fait pour te retrouver à Mers-El-Khébir dans un bataillon disciplinaire en compagnie de tes camarades russes ? Comment, parti de Russie, t’es-tu retrouvé en France à te battre sous les ordres d’officiers incompétents qui te traitaient, toi et tes semblables, comme des esclaves dénués de droits autres que ceux consistant à obéir, à souffrir et à mourir ?

Un récit poignant sur ces soldats traités comme des moins que rien par leurs officiers inaptes au commandement, soldats qui, en France aussi, vont se révolter contre eux et faire leur petite révolution d’Octobre…



« Le billet » de Philippe Zytka dessiné et mis en couleur par Milan Jovanovic.

Hugh Gibson est Australien… Et engagé volontaire. Il quitte son pays en 1915. Sa fiancée lui remet un billet de chemin de fer « aller-retour ». Comme cela, lorsqu’il rentrera en Australie, il n’aura pas à en acheter. Pour Hugh, ce billet va devenir son porte-bonheur. Son sauf-conduit qui doit lui permettre de revenir vivant au pays…

Basé sur le premier combat des Australiens sur le continent européen, à la Bataille de Fromelles, ils perdirent 5533 hommes. Cet épisode constitue les 24 heures les plus sanglantes de l’histoire militaire australienne ! Pour rappel, il n’y eut pas de conscription en Australie durant la Grande Guerre ! Tous les soldats étaient des engagés volontaires.



« Le journal de Corfou », d’après un scénario de Filip Bankovic, mis en images par Ivan Stojkovic.

Milutin Dimitrijevic a 42 ans et il a découvert, à Belgrade, dans l’appartement de ses parents, au milieu d’un tas d’ouvrages poussiéreux, le journal de son arrière-grand-père qui s’appelait exactement comme lui. Le 3 décembre 1914, lors de la contre-offensive serbe, son aïeul n’eut la vie sauve que grâce à un autre soldat qui le jeta à terre au moment d’une explosion. Il retrouvera par hasard cet inconnu sur l’île de Corfou où les survivants de l’armée serbe ont trouvé refuge, évacués par la marine française. Son sauveur s’appelle Lazare. Ils ne se quitteront plus jusqu’à ce que…

Un récit qui montre qu’il s’en faut de peu pour que s’arrête ou survive une lignée. Traité dans les tons sépia, c’est une BD très touchante.



Voilà résumés les courts récits présentés dans ce roman graphique d’excellent facture, tant artistique qu’historique. Il nous ouvre les yeux sur l’implication des Serbes dans la Grande Guerre (mais pas que puisqu’on y relate aussi des histoires de soldats australiens, russes, français, …).



La lecture de cet ouvrage m’a pris des jours ! Heureusement que j’étais en congé pour en profiter pleinement : il m’a mis en appétit pour en savoir davantage sur la participation des Serbes à ce conflit qui a démarré à cause d’un étudiant serbe à Sarajevo. J’ai passé des heures et des heures sur Internet à effectuer des recherches pour m’assurer de la base historique de chacun des récits, mais surtout pour en savoir plus (et pas que sur les Serbes).



A la fin de l’ouvrage, un dossier retrace l’histoire de la Serbie durant la Grande Guerre.



Je ne puis qu’en recommander l’achat à tous les passionnés d’histoire, en particulier ceux intéressés par la Première Guerre mondiale, mais aussi par l’histoire de l’aviation. Au niveau du graphisme, il y en a pour tous les goûts. Pour cette raison aussi, si vous voulez sortir des sentiers battus au niveau du « dessin », osez vous aventurer dans « L’ombre d’antan ».



Merci aux éditions INUKSHUK et à cette Masse critique « spéciale » qui m’ont permis de déguster une œuvre très originale.

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L'ombre d'antan

1 préface. 14 récits. 1 dossier historique. 26 auteurs (scénaristes et dessinateurs) français et serbes. Tout cela pour rappeler les liens qui ont uni les deux territoires durant la Première Guerre Mondiale. Afin de tout comprendre, je vous renvoie au livre, très bien fait. Je ne saurais pas aussi bien vous expliquer. Chaque très courte BD est très différente autant dans le dessin que dans le récit. Évidemment, j'aurais aimé, parfois, que cela dure plus longtemps. Je pense surtout à "Entre ciel et Terre"





A découvrir !



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Sa majesté des ours, tome 1 : Les colonnes de..

Un très bon premier tome qui nous plonge dès les premières pages dans l'univers.

Vient vite après de nombreuses nouvelles informations et rebondissements qu'on intègre rapidement, sans difficulté. Autant dire qu'il n'y a pas de temps mort dans cette quête. Si certains éléments viennent complexifier l'histoire, globalement elle reste assez classique. Et j'espère qu'elle ne tombera pas dans la facilité de péripéties qui s'enchaînent de façon linéaire et par hasard, comme semble annoncer la fin.

Néanmoins on passe un bon moment. Plusieurs aspects viennent égayer ce voyage comme la magie.

Et puis surtout les dessins. On reconnaît tout de suite le trait et les couleurs de Didier Cassegrain qui nous émerveille comme à chaque fois. Les paysages sont grandioses, les personnages réussis, l'anthropomorphisme bien géré...

Les personnages sont sympathiques et assez nombreux. Pour l'instant ils ne sont pas très détaillés mais on s'attache facilement à eux.
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Sa majesté des ours, tome 1 : Les colonnes de..

On apporte au roi ours de Valencyre une bien étrange découverte : un enfant humain dont le cœur de bat plus. Il dit avoir été victime d'un maléfice de Kalygaryd, et que celle-ci prépare la guerre. Le roi envoie donc son fils avec un équipage restreint pour tenter de faire la lumière sur cette histoire.



Ce premier tome est une bonne introduction à une nouvelle histoire. Un mystère qui s'installe, un but à atteindre après un long voyage, et une équipe assez disparate qui s'apprivoise. Rien de très original peut-être mais efficace et c'est ce qui compte.

Cassegrain campe des personnages anthropomorphes sympathiques mais réussi encore mieux les décors et les ambiances. Je trouve ses couleurs pastels très poétiques et apaisantes.
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Alamo, tome 1 : La première ligne

Tout le monde ou presque connaît l'histoire de Fort Alamo et des sacrifices opérés par les résistants texans face à l'armée mexicaine en 1836. On se souvient de la mort héroïque de David Crockett et de ses adaptations télévisuelles. Le film Alamo en 1960 viendra compléter le tableau. A 200 combattants contre 5000, le sort était joué d'avance.



On ne saura pas grand chose de l'ennemi en face qui commande les troupes mexicaines à savoir Antonio Lopez de Santa Anna surnommé le Napoléon de l'Ouest. C'est un peu dommage car il y aurait eu matière.



Pour autant, je dirais que l'intérêt de cette bd est de replacer le contexte historique de la bataille de Fort Alamo. J'ignorais jusqu'ici que le Texas s'était soulevé pour acquérir son indépendance en ayant un président à sa tête. Il est question d'un complot fomenté par le général Houston.



Cela reste pour moi assez classique bien que savamment documenté. Après Alamo, il y eu la revanche de San Jacinto qui fut la bataille décisive de la révolution texane. Ce n'est qu'en 1845 que le Texas deviendra le 28ème état des Etats-Unis.
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Dossier tueurs en série, Tome 4 : Ed Gein

Une BD sans relief pour un des tueurs en série les plus connus, ne fut-ce que parce qu'il a inspiré les personnage du tueur dans le Silence des Agneaux et dans psychose.

Ed Gein, redneck dans toute sa splendeur mais qui tue et dépèce ses victimes pour s'en faire une seconde peau, pilleur de tombes, potentiellement nécrophile et dominé par une figure maternelle dominatrice, castratrice et...morte.

Beaucoup beaucoup de matière traitée de façon superficielle et beaucoup de pudeur (mais ce n'est peut-être pas plus mal)

Un dessin sans personnalité.

Une BD que je referme sans regrets.
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Scotland Yard, tome 2 : Poupées de sang

La suite, même décor, mêmes psychopathes. En fait c'est un diptyque et je ne le savais pas . . . honte à moi. Il faut donc absolument lire les deux à la suite.

Les caractères des héros s'affirment, les contours du scénario se dessinent plus nettement que pour le tome 1 . Wiggins, l'ex gamin indic de Holmes, Gregson, le flic ennemi du désagréable Lestrade, et Faustine Clerval, la femme assistante et débrouillarde comme figure féminine féministe. C'est le trio gagnant de ce nouvel opus, servi par un nouveau malade mental aussi terrifiant que le précédent. le premier décapitait ses victimes le nouveau s'abreuve de leur sang. On dirait que les psychopathes modernes n'ont finalement pas inventé grand-chose finalement . . .

De quoi déclencher un plan vigivampire écarlate . . .

Le style est le même et on s'habitue petit à petit au découpage particulier qui m'avait gêné au début. Les planches sont graphiquement très travaillées, dessins très fins aquarellés. C'est noir, c'est sombre, c'est Londres à l'époque de Jack et d'éléphant man . . . en « guest star ».

Les clins d'oeil sont nombreux et il semble même que Bram Stoker se soit inspiré de l'auteur. Ou l'inverse. Ou les deux.

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L'homme invisible, tome 1 (BD)

La dernière version cinématographique de l’homme invisible avec l’acteur Kevin Bacon avait un peu refroidi les amateurs de H.G Wells. On se situait un peu dans la lignée de la fameuse Momie dont la récente adaptation est également un total flop. Avec cette bd, on revient aux fondamentaux du roman originel ce qui n’est pas plus mal. L’ambiance d’époque est fort bien respectée.



Pour autant, l’action semble faire du surplace dans cette petite ville isolée. Certaines scènes qui étaient censé créer l’effroi m’ont font hurler de rire ce qui n’était sans doute pas l’effet recherché. C’est sans doute difficile d’adapter ce roman pour le rendre crédible et intéressant voir un peu moderne. Il y a pourtant de la matière sans vouloir faire une mauvaise comparaison.



Pour l’instant, c’est le titre le moins réussi de cette collection après La Guerre des Mondes (Glénat) et La Machine à explorer le Temps (Glénat). Un mot pour dire que je n’ai absolument rien à reprocher au dessinateur qui a rempli sa part de travail de manière tout à fait correct entre le découpage ou la mise en couleur.



Il manque quelque chose au niveau de l’intrigue qui nous laisse dans le secret de ces mystérieuses expériences qu’on ne voit d’ailleurs pas. Bref, l’invisibilité nous guette au sortir de cette lecture même si une certaine qualité est tout de même au rendez-vous. Gageons que le second et dernier tome arrive à relever le scénario. Qui n’a jamais rêvé d’être un homme invisible ? Je sais qu’on peut le souhaiter à certains individus. Mais bon...
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Sa majesté des ours, tome 1 : Les colonnes de..

Rien à redire, si ce n’est une impression de déjà lu.
Lien : http://www.bodoi.info/sa-maj..
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Rendez-vous avec X : La Baie des cochons

J'ai beaucoup apprécié cette BD qui revient sur la crise de la baie des cochons, tentative funeste des américains de renverser Fidel Castro.

C'est extrêmement bien expliqué avec les origines de la crise, ses tenants, ses conséquences...

L'analyse est vraiment bonne et donne toutes les clés pour comprendre cet événement. L'auteur se permet d'avoir l'explication de l'assassinat de Kennedy, ce qui pourrait être présomptueux mais cela se tient assez bien.

On y apprends d’ailleurs beaucoup de choses sur la politique américaine de l’époque et ses intérêts plutôt en contradiction avec son statut de pays démocratique (bon on se doute que les États-Unis n’ont jamais été, et ne sont toujours pas, l’exemple le plus frappant de démocratie !)

Attention, ne vous attendez-pas à un récit mais vraiment un livre d'histoire animé, même si le livre reprend quelques codes de la BD, notamment avec une légère histoire sur un personnage particulier...
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La machine à explorer le temps (BD)

En prolongement de ma lecture du roman, j'ai aussi lu la bande dessinée "la machine à explorer le temps", adaptation très fidèle du roman de H. G. Wells (dont la trame et le brièveté se prêtent bien aux adaptations). En 56 pages seulement, on retrouve l'essentiel de l'intrigue avec une insistance sur le chien de l'explorateur, Tobby : il ne me semble pas que l'homme de science possède un animal de compagnie dans le roman, mais l'aventurier rappelle un peu Tintin ou le Dr Who, ce qui permet à son animal de compagnie de paraître à sa place. Mathieu Moreau réalise un bon travail au niveau du découpage et de la colorisation : ses illustrations nous plongent d'emblée dans l'atmosphère de l'Angleterre victorienne, avec des Morlocks tout à fait crédibles en tant que créatures nocturnes. On pouvait imaginer le narrateur de bien des façons, mais le physique choisi lui permet de se confondre dans le décor au profit du personnage principal. Ceux qui ont aimé le roman aimeront la bande dessinée.
Lien : https://www.instagram.com/fo..
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Le chenapan dans son accoutrement, un vaurien, un gredin ou un coquin, jamais un banquier

Le champ mort et désert, où les frelons autrefois bourdonnaient seuls autour des fleurs grasses, dans le silence écrasant du soleil, est ainsi devenu un lieu retentissant, qu’emplissent de bruit les querelles des bohémiens et les cris aigus des jeunes vauriens du faubourg. Une scierie, qui débite dans un coin les poutres du chantier, grince, servant de basse sourde et continue aux voix aigres.

Émile Zola
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