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Critiques de Jim (763)
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Une nuit à Rome, tome 3

Quel plaisir de retrouver dans ce deuxième cycle d'Une Nuit à Rome les dessins aux tons chauds et les traits bien marqués qui vont si bien avec l'atmosphère enfiévrée de la Ville Eternelle. Tout le livre est empreint d'une certaine tension dramatique : il commence tragiquement, avec les images d'une crise cardiaque, d'un enterrement... Et tout le récit s'attache ensuite à reconstituer ce qui s'est effectivement passé.



Dix ans après la dernière rencontre de Raphaël et Marie, les choses semblent avoir peu changé : Raphaël a bien quelques rides et les cheveux grisonnants, il a divorcé, changé de travail, mais il semble toujours aussi immature, refusant de vieillir alors qu'il va avoir cinquante ans ; et surtout Marie l'obsède toujours autant. Au point qu'il a prévu de fêter son anniversaire à Rome avec tous ses amis, y compris Marie qu'il a invitée dans l'espoir qu'elle tienne sa promesse de se retrouver dix après leur dernière nuit à Rome.



Entre espoirs et déceptions, rien ne sera simple entre nos deux héros pour lesquels j'ai quand même du mal à ressentir de l'empathie.



J'ai beaucoup aimé ce premier volume du deuxième cycle : l'histoire est très différente (du moins autant que peut l'être une histoire qui reprend les mêmes personnages, au même endroit...) mais on retrouve l'atmosphère de la "première" Nuit à Rome.
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Un petit livre oublié sur un banc, tome 2

J'ai davantage apprécié cette relecture que la première, il y a cinq ou six ans, même si on n'y retrouve pas la légèreté mêlée de mystère, de romantisme et d'espoir du premier tome.

En effet, l'héroïne est tellement obnubilée par sa quête qu'elle semble parfois perdre contact avec la réalité.

Le dénouement est à la fois surprenant et très juste, qui permet de renouer avec l'atmosphère romantique du premier tome.

J'ai beaucoup aimé les dessins de Mig, pleins de justesse et très lumineux.

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Un petit livre oublié sur un banc, tome 1

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui fleure bon le mystère et le romantisme, et ce d'autant plus que le quotidien de Camélia, l'héroïne, en est totalement dénué.

Bien qu'elle soit un peu détournée ici, j'aime beaucoup l'idée des livres voyageurs qui poursuivent leur vie de lecteur en lecteur (il m'arrive aussi d'en laisser à disposition et j'avoue que j'adorerais savoir ce qu'ils deviennent ensuite).

Et cette belle histoire est joliment servie par les dessins de Mig, pleins de justesse et très lumineux.

Maintenant, il ne me reste qu'à patienter quelques jours pour lire le second tome et découvrir la clé du mystère...

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Une nuit à Rome, tome 2

Ce deuxième tome commence là où le premier se termine. On parcourt le centre de Rome à pied avec le personnage et la ville est vraiment sublimée par le dessin et plus encore par les couleurs.

La psychologie des personnages sonne juste: cette attente, cette recherche et cette impossible concentration sur autre chose. On se sent très proche, on comprend le ressenti de Raphael.

Marie demeure plus mystérieuse car elle ne se dévoile même pas à elle-même ce qu'elle éprouve vraiment. Elle essaie de le dire mais échoue.

L'histoire prend un ton plus grave, plus dramatique mais la fin donne une touche d'espoir. Fin qui reste "ouverte" aux possibles.

Une belle réussite! Un doux moment de lecture.
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Un petit livre oublié sur un banc, tome 1

En deux tomes, voici l'histoire légère et sans prétention d'un livre oublié sur un banc qui va très vite obnubiler Camélia, en couple depuis des années et peut-être un peu en recherche de sensations...

La jeune femme va trouver des signes entre les lignes et décider de répondre à celui qui y a laissé un mot: commence ainsi une relation secrète, dont on ne connaitra le dénouement que dans le deuxième tome.



Ce petit livre oublié sur un banc, c'est aussi celui dans lequel on retrouve parfois un papier, un petit mot oublié ou laissé par le lecteur précédent et qui nous raconte un peu de sa vie, ou ce jeu des livres voyageurs, trouvés, lus, et redéposés dans un autre lieu et qui fera peut-être le tour du monde, s'il est chanceux; bref un livre trouvé a toujours une part de mystère, bien plus qu'un livre neuf acheté en librairie, vierge de toute histoire.

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Détox, tome 1

J'ai bien aimé cette B.D. qui est bien dans l'air du temps, se moquant presque autant des accro au boulot et aux nouvelles technologiques que des adeptes de détox et de déconsommation, prouvant bien la nécessité de trouver l'équilibre.



J'ai aussi beaucoup aimé les dessins, le plus souvent dans les tons sépias, qui illustrent aussi bien la vie stressante de la ville que la campagne isolée qui accueil le stage.



Le personnage principal est détestable au possible. Cependant, quelques failles semblent apparaître dans sa carapace d'arrogance et laissent entrevoir un côté plus sympathique que j'espère découvrir un peu plus dans le second tome, demain...
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L'érection, tome 1

Avec ce premier tome de l'Erection, je m'attendais a une BD drôle or, ici, malgré les 70 pages, je me suis un peu ennuyée. Au final, on assiste juste a une dispute entre un couple....



On fait la connaissance de Léa et Florent, en couple depuis 25 ans. Ce soir, ils ont des invités à dîner pour célébrer le 48eme anniversaire de Léa. Florent décide de faire une surprise à sa femme en prenant une pilule de viagra. Seulement premier faux pas, il prend le comprimé trop tôt et se retrouve avec une érection pendant le repas. S'en suit une série de quiproquos.....



Comme je le disais plus haut, je m'attendais à beaucoup plus d'humour, or ici, il ne s'agit que d'une dispute de couple. Léa m'a vraiment semblé complètement hystérique tandis que Florent, lui n'a aucune réaction (a croire que tout son sang c'est déplacé au niveau de l'entrejambe et donc que le cerveau fonctionne au ralenti...). Bref, j'ai survolé cette bande dessinée sans réussir à m'attacher aux personnages ou a trouvé un quelconque intérêt.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Héléna, tome 2

Héléna pourrait chanter à Simon « tu vois pas qu'on s'aime pas ? » ♪♫ (Souchon). Sauf qu'elle ne le touche pas ♪♫, qu'elle ne lui embrasse pas la bouche ♪♫, et il en crève. Il continue à être aussi dingue qu'au début de leurs retrouvailles, à faire « n'importe quoi pour un flirt avec elle » ♪♫ (Delpech) - ou plutôt pour la conquérir -, mais alors vraiment n'importe quoi, quitte à claquer tout son fric, même si elle est claire avec lui et ne lui laisse rien espérer.



Dans le film "La Boum" (le 1 ou le 2 ? on s'en fiche, c'est idem), il y avait un garçon et une fille qui étaient amoureux, mais c'était compliqué. Il y a avait aussi une copine moche* mais sympa, qui en pinçait pour le beau mec. Et c'est tout ce que j'ai retenu.

C'est à peu près pareil dans ce deuxième opus d'Héléna, mais comme les protagonistes sont majeurs et avertis, il y a du sexe en prime. Enfin, entre certains personnages...



Je n'ai pas aimé le premier volet de la série, je ne sais pas ce que j'espérais en lisant cette suite, à part connaître la fin, quand même, parce que j'ai beau trouver cette histoire invraisemblable et cucul, je voulais savoir.

Je n'ai pas plus apprécié l'intrigue du second tome, et je ne vois pas, a posteriori, quels rebondissements auraient pu me satisfaire. Mais je me suis peut-être un peu plus arrêtée à réfléchir aux propos des auteurs sur le désir, le sentiment amoureux, le couple... Lecture un chouïa moins vaine et frustrante, donc.



* ingrédients pour camper un thon : lunettes, coiffure de pré-ado (couette en haut du crâne) et grandes chaussettes...
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L'étreinte

Cet album (L'étreinte) sur la vie qui file entre les doigts comme du sable chaud et sec et la mort qui surgit au tournant est tellement étrange... Un malaise me gagne doucement.

Je l'ai terminé hier soir et je ne sais qu'en penser... Je le feuilletais encore ce matin à la poursuite de quelque chose que je n'avais pas compris, pas encore saisi...

Il s'agit de la vie d'un jeune sculpteur qui rentre avec sa compagne de vacances passées dans la province de Gérone en Catalogne ; une voiture les percute de plein fouet sur la route du retour ; il réchappe de l'accident tandis qu'elle est gravement blessée et se retrouve au seuil de la mort plongée dans un coma artificiel.

De drôles de semaines puis de drôles de mois passent ; lui au chevet de sa fiancée, croisant des parents, d'anciens amis, d'autres personnes à l'hôpital aussi perdues que lui. Dans le même temps, il est fasciné par un cliché qu'il avait pris de son portable d'une plage ; au centre de la photographie, le corps d'une femme allongée sur sa serviette de plage occupée à lire, le visage indéchiffrable, une pose parfaite dévoilant une cambrure de déesse, une cheville suspendue en l'air, l'autre jambe étendue dans l'axe de son corps. Il ne sait rien d'elle mais son œil de sculpteur va graver dans son mémoire le souvenir de ces courbes idéales et il va vivre ou subir une quête impossible ; retrouver cette femme qui l'a éblouie le temps d'une pose et dont il ne sait rien.

Ses pas vont croiser d'autres pas, d'autres trajectoires, d'autres existences ; mais comment des êtres à l'esprit perturbé par le deuil, par une quête insensée ou par la colère, par le doute, par le repli sur soi ou bien par la mésestime de soi peuvent-ils reconnaitre dans l'autre leur alter ego ?

Trahison, opportunisme, vivre tout simplement ? Pourquoi est-ce si difficile de vivre une histoire normale ? Pourquoi est-ce si difficile de vivre sa vie ?

Entre la peur et l'attente, il y a certainement de l'espace pour les rêveurs…
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Detox, tome 2

Ce deuxième tome est dans la droite lignée du premier, ce qui fait que je vais me répéter un peu...

J'ai tout autant aimé cette suite qui reste bien dans l'air du temps, se moquant presque autant des accro au boulot et aux nouvelles technologiques que des adeptes de détox et de déconsommation, prouvant bien la difficulté de trouver l'équilibre. D'ailleurs cet humour permet quand même de faire passer le message...

Le personnage principal gagne en nuances bien qu'ils ne "corrigent" pas tous ses défauts, au contraire il est bien décidé à assumer ses choix et son caractère, en essayant de faire au mieux avec ça.

Les dessins, toujours dans les tons sépias le plus souvent, m'ont beaucoup plu.

L'épilogue est bien vu, démontrant que ce genre d'expérience marque durablement ceux qui la vivent, même une fois revenu à la vie normale et après avoir vite retrouvé ses anciennes habitudes...

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Une nuit à Rome, tome 1, cycle 1

Empruntée ce matin à la médiathèque parce que la couverture me plaisait et que l'idée de "retourner" à Rome me tentait... Je découvre une B.D. très réaliste, un dessin délicat aux traits fins et aux couleurs douces.



Une histoire d'amour passée mais jamais oubliée. Peut-on oublier le premier amour? et cette promesse faite à 20 ans de passer ensemble leur nuit de leurs 40 ans à Rome?

Les personnages sont attachants et très crédibles avec une psychologie suffisamment développée pour ne pas tomber dans la mièvrerie ou la facilité.

Jim nous offre de superbes planches aux couleurs chaudes et lumineuses et un scénario très intéressant où chaque détail compte. Je me suis laissée porter par cette histoire avec bonheur.

A la fin de ce tome le suspens est à son comble et j'ai aussitôt enchainé avec la suite.

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L'étreinte

Benjamin et Romy rentrent d’un voyage à Cadaquès. Pendant le trajet en voiture, Benjamin regarde ses photos sur son téléphone. Une photo l’interpelle. Une jeune femme allongée sur le sable dans un maillot noir. Et soudain, l’accident … Benjamin s’en sort mais Romy est plongée dans un coma…

Coup de cœur!! À peine lue que j’ai envie de la relire pour ne pas quitter ces personnages et rester encore un peu avec eux.

Le scénario et les planches sont sublimes. Tellement d’émotions se dégagent des dessins et des personnages ( Benjamin, le sculpteur personnage principal, sa compagne et sa muse Romy et Marie-Yvonne, vieille dame lumineuse irrésistible).

Il y a une telle profondeur dans ce roman graphique! L’introspection, l’amour, la vie, la fin de vie,… autant de sujets qui nous poussent à la réflexion également.

Une lecture qui nous fait évoluer et les dessins sont tellement beaux. Laissez-vous tenter, vous ne regretterez pas le voyage…

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L'invitation

J'ai répondu à une invitation ... Une invitation à la lecture de cette BD.

C'est une amie, Babéliote à ses heures, qui me l'a gentiment adressée.

J'ai donc découvert l'écriture de Jim et les illustrations de Dominique Mermoux.

Pas d'envolée lyrique ou de dialogue à la Audiard, des dessins sobres et allant à l'essentiel pour nous raconter cette histoire d'amitié.

Quand au milieu de la nuit un ami vous demande de venir à son secours, vous précipitez-vous les yeux fermés ? Au contraire , vous faites-vous tirer l'oreille ?

Peut-être même refusez-vous catégoriquement de lui venir en aide ?

Dans ce livre, Jim et Mermoux nous donne différentes versions et différentes visions de l'amitié.

Même si je n'ai pas débordé d'enthousiasme à cette lecture, une chose est sure, ce genre de cadeau entretient l'amitié...

Merci de m'avoir fait découvrir l'univers de ces deux auteurs.

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Une nuit à Rome, tome 1, cycle 1

Tout commence par ce qui semble être le suicide d'une jeune femme en Italie avant, de faire un bond, trois jours plus tôt en région parisienne où Sophia prépare l'anniversaire des 40 ans de son compagnon Raphaël.

Une soirée "surprise" assez ordinaire dans laquelle il reçoit en cadeau une VHS. Dans cette vidéo filmée 20 ans avant, il se revoit avec Marie, la jeune femme qui à l'époque lui faisait perdre la tête et avec qui ils s'étaient donné rendez-vous dans 20 ans à Rome, pour une nuit d'amour…

Un très bel album aux douces couleurs sur l'amour, la folie ou son renoncement pour mener une vie tranquille... enfin jusqu'à ce qu'un évènement arrive à tout changer
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L'étreinte

Quand apparaissent sur une même couverture les noms de Jim et de Laurent Bonneau, l’alliance semble a priori surprenante. Le premier est un auteur à succès prolifique avec 90 albums au compteur, en tant que scénariste ou dessinateur, allant de la bd d’humour à la bd de mœurs. Le second, poly artiste plus confidentiel, est à la fois photo-vidéaste, peintre et bédéiste. Tous deux souhaitaient travailler ensemble depuis longtemps mais ne trouvaient pas de voie/ voix communes. C’est désormais chose faite avec une œuvre expérimentale et ô combien réussie : « L’Etreinte » parue aux éditions Bamboo dans la collection grand Angle dont la musique intimiste ne saurait vous laisser indifférents.

*

C’est l’histoire d’un sculpteur prometteur, Benjamin. Il vient de passer de belles vacances à Cadaquès avec sa femme Romy. Sur le trajet du retour, alors que Romy est au volant, il fait défiler sur son téléphone les photos prises durant le séjour. Il s’arrête sur un cliché pris sur une petite plage au centre duquel une femme énigmatique est allongée sur le ventre, en train de lire. Cette inconnue le subjugue, il apprécie son attitude gracieuse qui semble l’inviter à la sculpter. Et puis soudain, il entend un crissement de pneu et relève la tête juste à temps pour voir une voiture les percuter de plein fouet.



Quand il se réveille à l’hôpital, il est miraculeusement indemne. Sa compagne, elle, est plongée dans le coma. Les jours puis les semaines passent … les nouvelles ne sont pas bonnes. Pour tromper l’attente insupportable, Benjamin se raccroche à son art et à la photo de Cadaquès. Il décide de mener une enquête et de partir à la recherche de l’inconnue sur le cliché…



UNE TRAME A QUATRE MAINS



Jim et Laurent Bonneau ont au départ essayé d’œuvrer ensemble sur un projet traditionnel mais, comme ils l’avouent eux-mêmes, le « résultat semblait contraint ». Ils ont donc décidé d’inverser le processus habituel de création en octobre 2019 et cherché à se surprendre mutuellement. Quand traditionnellement l’écriture précède le dessin et le borne, ils ont opté pour l’inverse : le dessin suscite l’écriture. Ils se sont lancés sans plan de départ et sans contraintes. Laurent Bonneau a apporté au projet son envie de mettre en scène son ami sculpteur Olivier Delobel à qui il avait déjà consacré un court métrage « Chaque jour je me réveille » en 2014 et une série de 66 portraits lors d’une récente exposition. Il l’a ainsi « croqué » en train de marcher, de sculpter, de téléphoner ou de prendre sa voiture… Jim a choisi, quant à lui, d’y faire figurer un cliché pris à la volée avec son portable lors de vacances en Catalogne : celui d’une femme inconnue lisant sur la plage dans une attitude presque posée. Ces deux arcs narratifs sont d’ailleurs mis à l’honneur sur les couvertures : la photo de Jim pour l’édition classique et le sculpteur et ses œuvres pour l’édition limitée.

*

Reprenant finalement le jeu du cadavre exquis littéraire, Bonneau et Jim ont beaucoup échangé et ajouté d’autres éléments : un accident de voiture, des références cinématographiques, des rencontres, une narration en voix off à la première personne… Dans un fécond « ping-pong » artistique tissant peu à peu la trame de l’œuvre, les deux auteurs agissent finalement comme des sculpteurs qui taillent le marbre et dégrossissent sans savoir par avance ce que donnera la pierre.



« LE CŒUR DES HOMMES »



Malgré leurs apparentes différences, Jim et Bonneau partagent dans leurs œuvres le goût pour l’intime et des thématiques communes. Ainsi, ils dressent dans « Une nuit à Rome » et « On sème la folie », le portrait d’une bande d'adulescents qui peinent à grandir.

*

Dans les albums où Bonneau officie en tant qu’auteur complet, il affectionne comme Jim le monologue intérieur et les longues tirades introspectives entre amis. On retrouve cela dans le mode narratif choisi pour « l’Etreinte ». Une grande partie de la narration est prise en charge par le monologue intérieur de Benjamin et ses dilemmes et remords apparaissent grâce à ses conversations imaginaires avec Romy. Comme souvent dans les albums de Laurent Bonneau on a aussi de longues séquences muettes qui invitent le lecteur à s’immiscer et à donner son interprétation. Ceci permet alors une plongée dans « le cœur des hommes »…

*

Enfin, on retrouve ici comme dans « Le Regard d’un père », une réflexion sur la transmission et sur le rôle consolateur et mémorial de l’art. A travers les références à des artistes mythiques d’abord : Dali et Gala, Chagall et Bella, grâce ensuite à l’exposition de Benjamin consacrée à Romy qui lui offre une vie prolongée et démultipliée grâce à la reproduction obsessionnelle de bustes d’elle à des âges différents mais également grâce à la démarche plus « amateur » du mari de Marie Yvonne qui l’a immortalisée tout au long de leur vie commune dans des clichés publiés à compte d’auteur. Sur les planches originales de « l’Etreinte » avant la mise en couleur par ordinateur, on remarque l’utilisation de la bichromie : la voiture accidentée et les sculptures sont dessinées au crayon rouge et cela crée des connections souterraines. L’art apparaît donc comme un moyen pour Dali, Chagall, Benjamin, Jean-Jacques, Jim et Bonneau de figer le temps, d’immortaliser et même de redonner vie dans une tentative - peut-être dérisoire - de contrer la mort.



LES CHOSES DE LA VIE



Les deux auteurs abordent en effet tous deux le thème du deuil et du manque dans « Où sont passés les beaux jours » et « Le regard d’un père ». Mais ce qui sous-tend profondément leurs albums c’est aussi le « memento mori ». Sans dogmatisme et sans emphase, ils rappellent chacun à leur façon, la fugacité de la vie et l’importance de profiter des « Beaux moments » et de dire à ses proches qu’on les aime avant qu’il ne soit trop tard. C’est l’un des leitmotivs de ce dernier album. Et c’est ce que souligne la référence aux « Choses de la vie » de Sautet dans la scène onirique et traumatique de l’accident. A la manière du cinéaste, Bonneau et Jim s’attachent aux choses anodines et fugaces dont on ne perçoit l’importance qu’une fois qu’on les a perdues…et ils s’intéressent, comme lui, particulièrement à la confusion et à la complexité des sentiments qui sont formidablement retranscrits dans les dialogues, les non-dits et les visages expressifs des personnages. C’est peut-être un hasard également mais juste avant la parution de ce dernier opus, un film de Lionel Bergery s’intitulant lui aussi « L’Etreinte » est sorti avec une Emmanuelle Béart campant une veuve qui n’arrive pas à faire son deuil et à s’autoriser à vivre.

*

Si le livre renferme des références cinématographiques car Jim est un grand cinéphile, il ne faudrait pas non plus oublier que les deux artistes sont également vidéastes. Après plusieurs courts-métrages, Jim met enfin en scène son premier long, « Belle enfant » et la façon dont l’album a été construit s’apparente aux techniques du 7e art. Il fonctionne en effet par séquences tournées - pardon dessinées ! - dans un ordre complètement différent du montage final effectué par le scénariste. Certaines scènes « coupées » apparaissent même en appendice de l’édition limitée de Canal Bd comme autant de « bonus » dans un DVD. Le découpage et le graphisme de Laurent Bonneau vont dans ce sens également : il aime dessiner d’après modèle vivant et fait ses castings à la manière d’un réalisateur. Il a d’ailleurs commencé par filmer son ami sculpteur dans les rues de Cadaquès pour le mettre en situation et ses crayons virevoltent comme une caméra. Il multiplie les angles de prise de vue et les plans et pratique souvent le travelling avant ou arrière pour donner du dynamisme aux conversations tandis que la multiplication de gros voire très gros plans permet au lecteur d’entrer en empathie avec le héros.

*

Et puis il y a un côté charnel et incarné qui renvoie également au 7e art. Laurent Bonneau qui a publié un recueil de croquis intitulé « Corps », s’intéresse particulièrement à la représentation des corps. Dans la palette restreinte de couleurs qu’il utilise dans l’album, ressort le pêche couleur peau : cette peau omniprésente et tant absente dans la quête du héros … Tel un chef opérateur qui choisit ses éclairages pour créer des ambiances et des atmosphères, Bonneau introduit des échos grâce aux couleurs. Le rouge est associé en permanence à Benjamin : rouge du sang de l’accident, rouge de la honte, rouge de la colère, rouge de l’amour aussi, rouge comme cette « fleur de chair » qu’est le cœur … et le réalisme se mue alors en poésie.





« L’Etreinte » c’est donc un choc narratif et graphique et une expérimentation réussie,

« L’Etreinte » c’est un livre aux thème universels qui nous oppresse mais en même temps nous fait du bien,

« L’Etreinte » c’est un album qui rappelle l’essentiel,

« l’Etreinte » c’est une petite musique mélancolique interprétée par un duo de virtuoses,

« L’Etreinte » c’est aussi une anagramme d’éternité … mon coup de cœur de ce début d’été !

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Héléna, tome 1

Si, le jour de mon mariage, juste avant de signer, j'avais croisé Ludo ou Nico, pour qui je m'enflammais ado mais qui m'ignoraient, aurais-je laissé tomber Apikrus au moment de lui dire 'OUI' devant monsieur le Maire ?

Bon, la question s'est d'autant moins posée que nous ne sommes pas passés devant monsieur le Maire, ni madame la Mairesse. Et que le jour de la non-demande en mariage, je n'ai pas croisé Ludo, ni Nico. Enfin quand même...

Eh bien Simon, il ose. Il plante là futurs femme et bébé le jour J, parce qu'il a revu Héléna - la belle blondasse qu'il a aimée sans retour toute sa jeunesse, lui l'émotif, le timide - et que la garce lui a fait comprendre qu'elle était ultra-disponible, et même dans la panade : un gamin à élever seule et pas de boulot. En plus, elle lui a posé une drôle de question, la sal*** : « Elle est bien, ta mariée ? Je veux dire, t'es content ? T'es amoureux ? »

Il espère quoi, Simon, en plaquant tout ? La récupérer ? Pas si simple. Et l'acheter, est-ce possible ?



L'agacement a dominé tout au long de cette lecture parce que les comportements des deux personnages principaux m'ont semblé aussi horripilants et invraisemblables pour l'un que pour l'autre. Et malhonnêtes. Avec ma petite éducation judéo-chrétienne, j'ai appris que l'amour ne s'achetait pas et qu'on ne profitait pas des autres, non plus.



J'attends donc impatiemment le 2e volet de ce diptyque pour me faire un avis. Pour l'instant, empathie zéro avec Simon et Héléna. Donc le seul intérêt de cette lecture a résidé dans le suspense (et le joli graphisme).



- 'La non-demande en mariage', Georges Brassens

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=pn-F0NRwPN4
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Un petit livre oublié sur un banc, tome 1

Une histoire de banc en BD ? Comme 'Un îlot de bonheur' et 'Un peu de bois et d'acier' de Chabouté ? Prometteur ! Une histoire de livre voyageur - 'bookcrossing' pour les initiés ? Tiens, ça me rappelle une expérience un peu loupée de dépôt de bouquins dont personne ne voulait. M'intéresse !

Un jeu de piste amoureux entre inconnus ? Je me méfie un peu, là, mais pourquoi pas, faut voir.

Déconvenue rapide avec un graphisme aguicheur qui rappelle des séries formatées genre 'Les blondes'. Femmes aussi bombasses de corps que d'esprit. Des dialogues pauvres, un langage parsemé d'un peu de vulgarité : "Hep les filles on parle comme ça entre nous, pas vrai ?". Un copain bourrin à souhait qui vous sort le plus sérieusement du monde : « De toute façon, c'est toujours chiant les bouquins, c'est pour ça qu'on a inventé les séries TV. Pour convaincre le monde entier d'arrêter de lire ! »... Lequel copain passe la soirée à tripoter d'autres boutons que les vôtres, ceux de son téléphone.

Et puis des ficelles usées jusqu'au chanvre, mais qui font encore recette, visiblement : tout à coup, un inconnu vous fait palpiter le coeur, ça c'est l'effet magique du virtuel... Est-il jeune, vieux, moche, beau, petit, grand, brun, blond, roux, gris, blanc ? Est-ce ce vendeur de frites, là ? ou cet homme qui attend le bus ? ou l'un de ces éboueurs ? ou ce type marié et père de famille ?

Pour couronner le tout, je me suis aperçu en fin d'ouvrage qu'il s'agissait du premier tome d'une série. En clair : on ne sait rien en le refermant, il faudra peut-être attendre plusieurs opus et donc quelques années pour connaître le fin mot de l'histoire. Pas grave pour moi, la suite ne m'intéresse pas.

Pour boucler la boucle, revenons à Chabouté : cet album n'arrive pas à la cheville des occupants de ses bancs à lui.
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Un petit livre oublié sur un banc, tome 2

vous souvenez vous de Camélia? Elle avait découvert sur un banc du parc un livre voyageur. Un mystérieux auteur y avait laissé de jolis mots qui avait su réveiller sa curiosité et sa passion. Au point de se rendre compte d'une terrible évidence... Sa vie banale ne lui convient plus. Son couple ne lui convient plus.



Ce deuxième tome conclut cette histoire romantique d'un petit livre oublié sur un banc. Jim y aborde une fois de plus son thème favori qui est la remise en question de la vie que l'on a.

Au final c'est plutot tendre et frais, et donc ça se laisse lire facilement. Même si a cela ne s'ajoute guere d'originalité. J'ai quand même bien aimé la résolution sur le mystérieux auteur des livres voyageurs. Je n'en dit pas plus pour conserver le suspence aux autres lecteurs mais le personnage est sympathique et bien trouvé.



Les dessins collent bien avec cette histoire. Légers et colorés, ils sont visuellement très accrocheurs. Le duo Jim-Mig marche donc!
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Le chant du cygne

Quel bonheur, dès la couverture, on sourit.

Un roman graphique qui décape. Des textes ciselés comme il faut. À chaque page, une planche et une histoire.

L’auteur dénonce les mouvements féministes, mais pas que … l’homme est peu fier de la réputation qu’on lui fait.

C’est contre, contradictoire, révérencieux et irrévérencieux. Ce sont des points de vue des hommes face à leurs femmes.

Elles plaident coupables, veulent l’égalité… mais recherchent le vrai mâle !



Il y a un personnage récurent, qui se répète sur plusieurs histoires : c’est « Mamie dénonce, Mamie défonce »



Côté graphisme, Jim répète sa vignette, change de zoom, enfin apporte une vraie nouveauté dans le monde des bulles …

C’est un cadeau à faire à toutes les générations. Ça peut choquer, mais ça fait du bien.



Allez, foncer découvrir ce chant du cygne !
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L'érection, tome 1

Érection, un titre original pour ce diptyque de Jim et Lounis Chabane.

Paris, fin décembre, Florent approchant la cinquantaine se fait narrateur de la soirée précédant une nuit qui s'annonce agitée à l'occasion de l'anniversaire de sa femme Léa. POur fêter ce changement d'âge, ils invitent un couple d'amis, Alexandra et Jean-Fabrice (Jeanfab).

Dans ce huis-clos, présenté comme une scène de théâtre en trois actes, nous suivrons pas à pas la soirée, des préparatifs au départ des invités et aux explications, pour ne pas dire engueulades qui suivront.

Ce premier tome, fait la part belle aux dessins, notamment de ce grand appartement haussmannien et aux dialogues enlevés. En second plan, le questionnement d'un couple sur la vieillesse, le temps qui passe, la jalousie entre femmes et l'incompréhension entre les deux sexes. Sans être un chef-d'œuvre, Érection est un album qui se laisse lire avec plaisir.
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