Jim

Aimer c'est souffrir. Construire un couple durable et harmonieux est un combat de (presque) tous les instants. C'est le propos que Jim semble développer tout au long de ces deux tomes. Car il y a le désir, cet insondable et irrésistible mystère qui nous attire et nous déroute, comme des insectes dans la lumière. Si, pour Raphael, l'amour se nomme Sophia, le désir prend les traits et le corps (et quel corps) de Marie, un amour de jeunesse, qui lui en a fait baver. Il n'a jamais rien pu construire de solide avec elle, sans pouvoir s'empêcher de retourner vers elle, jusqu'à la trentaine. A 20 ans, ils se sont promis que, quoi qu'il arrive, ils passeraient la nuit de leur 40 ans ensembles (ils sont nés le même jour). A la veille de son anniversaire, Raphael reçoit la VHS sur laquelle a été immortalisé cette promesse, accompagnée d'un numéro de téléphone.



Je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé. Sur la base d'un postulat assez invraisemblable, Jim met en scène une histoire où, finalement, il ne se passe pas grand chose. L'escapade romaine de nos deux héros fait un peu flop. Les personnages sont néanmoins sympathiques, un peu stéréotypés bobo quadra parisien. Marie est très réussie, aussi bien graphiquement que son caractère de fille un peu paumée, incapable de s'engager et accro à la jouissance (au sens large). Si le scénario ne laisse pas une impression impérissable, demeurent malgré tout quelques réflexions intéressantes, quoique déjà vues, sur le couple, l'amour et le désir. Ainsi, même si Arnaud (le meilleur ami de Raphael), par son refus de la tentation, nous rappelle qu'il est possible de construire un vrai couple et qu'il est également source de bonheur et de satisfaction, cette institution, lieu de l'amour (au sens social du terme) ne cesse d'être battue en brèche par le désir. C'est donc un effort quotidien que de lui résister, pour finalement souffrir de la perte de l'autre, soit par rupture, soit par la mort, comme nous le rappelle cette mama italienne qui pleure son mari après 55 de mariage. Pour autant, céder à ses désirs n'offre que des plaisirs sans lendemains et ne semble pas non plus une solution satisfaisante. C'est donc un regard désabusé que l'auteur porte sur le sentiment amoureux et le couple, un regard qui sied bien à la crise de la quarantaine de son héros. En ce qui concerne le dessin, les couleurs sont très réussies, de même que les scènes de nu, jamais vulgaires. Par contre le soin apporté à certains décors, notamment dans le premier tome, demeure sommaire et les expressions des visages parfois un peu crispées.



Bref, une bd loin d'être transcendante mais relativement sympathique. A lire, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de connaitre Marie.

Une nouvelle BD dans le même genre de "Une nuit à Rome" et "Où sont passés les grands jours ?", une ambiance douce et un récit qui nous plonge au coeur de quelques personnages.

Ici on découvre une héroïne romantique et un peu naïve. Elle est assez attachante malgré que parfois on est envie de la secouer. Quant à l'histoire elle est plaisante et l'idée est bonne, on est entrainée sans être happée. Je suis un peu moins convaincue que pour les deux autres séries. Je lirai la suite sans hésiation pour connaitre quand même la fin mot de l'histoire qui comme ça semble mièvre et évident. Mais on peut avoir de bonnes surprises^^

Et je finis comme souvent par les dessins qui sont très réussis et très féminins illustrant à merveilles le récit.

Retranchement.

La cinquantaine rugissante, Matthias d'Ogremont est un entrepreneur dévoré par son travail. Un décès soudain dans son proche entourage produit un électrochoc. Au pied levé, il s'impose dans un stage de détox à son corps défendant, la purge au romarin s'avérant radicale. Le Parisien au vert se confronte aux dures lois physiques de la terre. Une nuit à dormir à même le sol et les vertèbres se réveillent dans la douleur, terrassant le bonhomme sous l'œil impavide des biquettes.

Une énième version de l'urbain aux champs, ici un citadin plongé dans un séjour en pleine nature, permet de créer un décalage et de s'amuser aux dépens d'un gugusse qui ailleurs, dans son élément, pourrait se la péter avec son statut social élevé et sa maîtrise des codes mais qui perd ses repères une fois immergé dans la cambrousse et produit à tire-larigot un comique de situation et de répétition.

Jim, scénariste et portraitiste avisé, a bien croqué la bête et son époque carnassière. À une vie égoïste et jouissive qu'un boulot prenant de prédateur économique galvanise, la plongée en apnée dans un stage de ressourcement met en lumière tout un lot de profiteurs du mal-être contemporain, fliqueurs et intrusifs, jargonnant des banalités fumeuses. Entre les deux mondes, le rétif Matthias fait de la résistance et tout en s'intéressant aux autres avec empathie, commence aussi à s'ouvrir à lui-même. L'introduction avec le rappel d'un souvenir d'enfance traumatisant instille un petit suspense qui court tout au long du premier tome. Antonin Gallo a soigné les décors et la mise au gris quand Jim assure les dessins des personnages. Le duo d'auteurs fonctionne plutôt bien. Le livre 2 clôt le diptyque. Toutes les histoires sont bonnes à raconter quand le talent est là et Jim fait le job et la différence.

Une jeune femme trouve un livre abandonné sur un banc. L'ouvrage contient un étrange message manuscrit... qui l'incite à tenter de découvrir l'identité de l'auteur inconnu. Sa quête finit par prendre une place importante de son quotidien, et remet en cause certaines facettes de sa vie et de ses relations.



J'ai aimé l'histoire, le personnage principal et les illustrations (bande dessinée assez classique). En revanche, je ne comprends pas pourquoi l'histoire est scindée en deux albums... un long album aurait été tout aussi adapté...

Je n'ai pas plus accroché que ça au scénario malheureusement. Il y avait quelques longueurs et la fin était trop prévisible.



Le personnage principal a des difficultés à gérer sa culpabilité suite à l'accident c'est évident, mais son attitude m'a empêchée de ressentir de l'empathie.



J'ai apprécié le dessin mais cette BD ne me laissera pas un souvenir impérissable.

On se situe dans un premier temps juste quelques années après le tome 2 et on constate que Raphaël a beaucoup vieilli. On a au départ un peu de mal à s'y faire. On va retrouver notre couple à l'aube de la cinquantaine. Marie n'a pas pris une seule ride. On croirait qu'elle a 30 ans.



Par ailleurs, on pourrait penser que Raphaël a vieilli mais il reste un adolescent très attardé dans le comportement. C'est vrai que le lecteur peut être déroulé par toutes ces incohérences.



C'est vrai que par rapport au premier cycle, on pouvait s'attendre à quelque chose de romanesque mais on aura droit à du dramatique et un sérieux qui pro quo. Raphaël est trop expéditif. Quant à Marie, elle n'est pas assez bienveillante. Bref, on ne peut que constater l'égo surdimensionné de ces deux personnages qui ne nous ressemblent pas.



Au-delà de ces jugements de valeur que j'assume, une nuit à Rome me replonge dans l'ambiance très agréable de la ville de Rome qui conserve tout son charme malgré son côté très touristique. J'ai beaucoup aimé les couleurs chaudes de cet album qui donne au départ beaucoup d'énergie positive.



Bref, c'est tout ce que j’aime. C’est simple, j’ai apprécié cette lecture ! Convaincu et conquis avec une véritable fascination visuelle et une narration imparable d’une histoire fluide et passionnante.

Simon est le genre d'homme quadra blasé et bobo dans l'âme en recherche de sensation forte qui ne nous ressemble pas vraiment. Il plante par exemple sa fiancée sur l'autel car il n'arrive plus à dire le mot « oui » devant des centaines d'invités. Tout cela car il vient de croiser la belle et inaccessible Héléna alors qu'il était déjà en retard pour son mariage. Oui, il a eu la curieuse idée de faire un blanchiment des dents chez un dentiste le samedi matin juste avant la cérémonie. C'est franchement croquignolesque. Désolé mais tout cela est très éloigné de notre façon de procéder dans un monde qui a d'autres types de problèmes. L'identification avec ce personnage ne sera pas aisée.



D'ailleurs, à propos d'aisance, voilà qu'il hérite 675.000€ de son père qui avait le cancer et qu'il n'a même pas invité à son mariage car il ne lui parle plus depuis des années. Il pense que cette somme bien que rondelette ne suffit pas pour arrêter de travailler totalement. Cependant, il va monnayer tous les jeudi après midi 3 heures de la vie de cette fameuse Héléna qu'il recroise dans les rayons d'une supérette niçoise. Oui, j'insiste sur cette curieuse façon de vivre qui semble aux antipodes de nos préoccupations.



Pour autant, j'aime bien les histoires d'amour même celles qui se terminent mal. Il est toujours intéressant de voir comment évolue une relation un peu spéciale. Héléna, malgré sa beauté attirante, n'est pas une femme ayant des valeurs irréprochables et humaines bien au contraire. Tout cela est très égocentrique mais c'est la caractéristique des héros qui sont décris par l'auteur Jim dans sa récente biographie (voir par exemple « L'invitation »).



J'ai beaucoup aimé le dessin de Lounis Chabane car il fait dans la clarté et cela rend la lecture assez agréable. A noter également une mise en couleur plutôt réussie. Au final, on aura droit à un album assez plaisant surtout dans sa version intégrale.



Pour le reste, je peux comprendre que cette romance d'un amour impossible ne plaira pas à tout le monde. Il faudra s'accrocher pour surmonter certains obstacles moraux. Moi, j'ai aimé car c'est assez inédit comme récit romantique et c'est également en phase avec notre époque.

Cette seconde partie m'a autant plu que le premier livre. J'ai aimé retrouver les dessins aux tons chauds et les traits bien marqués qui vont si bien avec l'atmosphère d'une torride nuit italienne. Les personnages ne sont pas très attachants, entre le jeune homme infidèle et inconséquent et la jeune femme tout aussi infidèle et désinvolte. Et pourtant, on se surprend à les comprendre ou même à les envier un peu lorsqu'ils osent risquer ce qu'ils ont pour une nuit, pour retrouver leurs souvenirs...

J'ai beaucoup aimé cette B.D., peut-être plus pour l'atmosphère que pour l'histoire en elle-même qui ne fait que commencer.

Les dessins m'ont bien plu, surtout pour leurs couleurs chaleureuses. L'histoire donne l'impression qu'elle ne fait que démarrer, mais tout est mis en place pour le "grand drame" qui s'annonce pour le second tome car on sent bien que le héros ne prend sans doute pas les bonnes décisions en laissant tout pour rejoindre son amour de jeunesse à Rome. Ah, la crise de la quarantaine...

J'ai hâte de lire la suite. Dès demain.

Tout quitter ?



Matthias un citadin bien intégré décide de partir en stage DETOX. Il rejoint un groupe en pleine nature avec un intervenant chargé de les aider à se déconnecter pour au moins un temps de la société urbaine et du travail.



Il s'agit de laisser derrière soi le costume imposé par les autres et d'essayer de se retrouver.



Mais est-ce aussi simple ? Et peut-on réellement changer de vie ?



J'ai été attirée par la couverture avec le décalage entre le costume du cadre avec cravate, les pieds nus et la pluie qui tombe sur un visage qui semble épanoui.



Ce second tome va amener le protagoniste à se plonger dans son passé et notamment son enfance.



À travers ses interactions avec trois autres personnages, il va devoir en réalité plonger au plus profond de lui-même.



Alors que la nature et notamment les animaux se font envahissants, du taureau à la fourmi, au vent au feu, le héros va développer des liens complexes avec elle qui semble le pousser dans ses limites.



Le même dualisme se ressent dans les illustrations entre images de méditation et cruel réalisme.



J'ai bien aimé cet album qui nous pousse à réfléchir sur les raisons qui nous donnent envie de changer de vie.



L'épilogue vient avec finesse définir une nouvelle ligne flexible entre désir et réalité. Ni tout à fait le même ni tout à fait un autre, le héros a, en quelque sorte, développé un nouveau point d'ancrage.


Lien : http://www.nouveautes-jeunes..

Enfin la suite, j'avais hâte de connaitre l'issue de cette histoire. Que c'est beau, mais malheureusement je n e peux pas vous dire sinon je vous révèle toute l'intrigue du livre. Mais notre Camélia va enfin ouvrir les yeux sur sa vie et tout ça grâce à un petit livre oublié sur un banc.

Dans cette bd il est question d'amour, des mots, des livres, d'écriture, des gens tout simplement. Très belle BD

Ce deuxième tome m'a moins plu que le premier. L'aventure des livres voyageurs me passionne toujours autant, mais j'ai moins senti sa magie dans cette suite de Jim et Mig.

Le dessin est toujours splendide. Mais je m'attendais à un peu plus d'émerveillement et de sourires. Au lieu de cela, je me suis lassée de ces personnages, pour la plupart profiteurs et imbus d'eux-mêmes. J'avais besoin d'un peu plus de légèreté, de douceur, voire de romance.

Dommage !

L'étreinte de pierre.

Benjamin est sculpteur et travaille les volumes de sa compagne Romy, à l'envi. Pourtant, de retour d'un weekend à Cadaqués, il est subjugué par la silhouette d'une jeune femme sur la plage, photographiée par inadvertance, le regard prédateur et l’envie évanescente. Dans la voiture qui les ramène en France, Romy s'aperçoit bien de l'intérêt que Benjamin porte au contenu de son Smartphone. Le sculpteur, légèrement flagorneur, lui répond qu'il trie ses photos et qu'elle sera toujours la source de son inspiration. Survient l'accident routier. Benjamin a des ecchymoses, Romy est plongée dans le coma. Meurtri mais indemne, il sort de l'hôpital et retrouve le tourbillon de la vie. Les souvenirs affluent, la culpabilité le traverse. Pourtant, il enquête avec l'espoir flou de retrouver la belle inconnue de la plage à Cadaqués.

La thématique de la bande dessinée de 300 pages n'est pas sans rappeler le film de Claude Sautet, "Les choses de la vie" (1970) même si c'est l'homme, Pierre (Michel Piccoli) qui sombre dans le coma après avoir percuté en voiture une bétaillère. Il repense à sa femme puis à Hélène (Romy Schneider), son amante. D'ailleurs des extraits du film viennent se télescoper à l'histoire de Romy et de Benjamin. Le désir, l'amour, l'attachement s'entremêlent et fusionnent pour dessiner le parcours mental et l’errance physique d'un homme à la fois obsédé et velléitaire, tenace et frivole, artiste et empathique. Avec élégance, le scénariste bâtit un parcours humain bouleversé par le drame, hanté par la mort, éclairé par l'amour. On pourrait nager dans la niaiserie, on surfe sur des abîmes que les non-dits creusent encore. Le graphisme de Laurent Bonneau est en connivence avec l'histoire. L'œuvre artistique féconde le récit, les nombreuses planches muettes le prolonge magistralement.

J’ai découvert cette BD un peu par hasard à la bibliothèque. C’est le titre qui m’a attirée et j’ai décidé de me laisser tenter. Camélia découvre un livre abandonné sur un banc dans un parc. À l’intérieur, un mot de son auteur qui incite à découvrir cette histoire, ainsi que des mots entourés qui font planer un petit mystère et, qui sait, cachent peut-être un message secret ? Camélia va devenir obsédée par ce roman, qui va petit à petit bouleverser le cours de sa vie.



J’ai beaucoup aimé cette BD. Les illustrations sont très agréables, mais c’est surtout l’histoire qui m’a plue ici. Tout ce mystère autour de ce roman et de cet auteur inconnu nous tient et nous donne envie de tourner page après page.



C’est une histoire pleine d’enthousiasme, de douceur, de remise en question, qui nous incite à profiter au mieux de la vie et de chaque instant pour n’avoir aucun regret. Qui n’a jamais rêvé de trouver un livre et de pouvoir converser avec un inconnu par roman interposé et échange de petits mots ? Je pense que tous les amoureux du livre peuvent se retrouver dans cette BD. Et même si le thème ne semble pas nouveau ou original, c’est une histoire très agréable à découvrir et qui fait beaucoup de bien.



Cette BD est à découvrir en deux tomes, ou bien en version intégrale. Personnellement je l’ai lue dans sa version deux tomes, mais je les ai enchaînés car l’histoire est vraiment incomplète à la fin du premier tome.

Sur la route de retour d’un séjour à Cadaqués, Benjamin fait le tri dans les photos de son téléphone. Alors qu’il s’arrête sur une silhouette allongée sur la plage, une voiture percute son véhicule laissant sa compagne, Romy, dans les limbes.

Entre la recherche de l’inconnue et les visites à son amie à l’hôpital, Benjamin chemine sur une ligne de crête entre la vie et la mort faite de culpabilité et de désir.

Comment laisser partir celle que l’on aime et rester connecté à ses proches sans se laisser consumer à petit feu ? Il s’y essaie avec maladresse et peine, en voyant ses amis, en cherchant la femme sur la photo et surtout en sculptant toujours et encore Romy à tous les âges de sa vie, même ceux qu’elle se pourra atteindre.

Dans ce roman graphique écrit et dessiné à 4 mains se disent les mouvements du cœur d’un homme perdu. Le dessin de Bonneau, toujours aussi maîtrisé et sensuel, exprime avec finesse toute la gamme qui traverse le héros : chagrin, tension, désir. Pulsions de mort et pulsions de vie se mêlent intimement comme un chemin nécessaire pour tenter d’accepter l’inacceptable. Tout est juste et beau dans ce délicat exercice.

L'histoire n'est plus à suivre

Et j'ai fermé le livre

Le soleil n'y entrera plus...



Quand la vie vole en éclats en quelques secondes, quand la vie vous prends par urgence, quand l'obsession vous permet d'affronter la vie et ses épreuves, de les surmonter et de combler le vide, voilà ce qu'est L'étreinte.



Un accident qui fait basculer une vie, la photo d'un inconnue qui obsède, une exposition à préparer... Benjamin est à plusieurs moments clés de sa vie, là où les émotions se bousculent, s'entrechoquent pour mieux éclater, exploser.



Une lecture qui vient nous retourner le cœur, L'étreinte fait partie de ces histoires qui une fois le livre refermé, nous donne envie de vivre à 200 à l'heure, de dire tout de suite et tout le temps à nos proches qu'on les aime, de profiter de chaque moment passé auprès d'eux, une bande dessinée qui nous rappelle qu'il y a urgence à vivre et à aimer.

Fin de l'histoire. A l'âge de 50 ans, les personnages commencent plus à s'orienter vers les pertes que vers les acquis dans le train de la vie qui passe. Ils sont moins insouciants mais pas vraiment mâtures. Ils sont à la recherche du temps perdu et qui ne revient pas.

Le dessin des décors de Rome est réussi, les personnages ont du mal à vieillir sous les traits du dessinateur, surtout les femmes. On a bien ici où là des valises sous les yeux mais cela reste perfectible.

Dans ce second tome, Raphaël succombe à la tentation de sa promesse. L'auteur interroge les motivations de ses personnages : Raphaël met-il en jeu sa propre histoire de couple pour se prouver à lui même que c'est au final sur ce couple qu'il bâtit ses repères ? Marie est-elle le personnage détaché des sentiments, capable de toutes les folies ?

Des scènes graphiquement très belles comme celles de la rencontre à Rome ou encore ces mêmes vues sur la ville au crépuscule. On se persuade à la fin que tout rentre dans l'ordre mais en est-on vraiment certain ?

Voilà en tout cas un sacrée crise de la quarantaine pour les deux personnages...

J'ai été agréablement surprise par cet album. Les dessins me plaisent beaucoup. Quant à l'histoire, elle est sympathique et distrayante : Camélia, en couple, trouve un livre abandonné sur un banc et est intriguée puis séduite par son propriétaire anonyme avec qui elle entretient une correspondance. Cela m'a rappelé le roman "Quand souffle le vent du Nord" que j'avais apprécié. J'ai envie de connaître la suite.

Finalement il n'a pas pu en rester là...Jim avait conçu "Une nuit à Rome" comme une histoire en 2 tomes mais, habité par ses personnages, il a décidé de concrétiser le RDV de leurs 50 ans...

Le temps a passé, irrévocable, les choses que l'on pensait guéries à la fin du tome 2 n'ont pas vraiment cicatrisé et la vie de Raphaël a changé.

Le passage de la cinquantaine approche et l'heure du fameux rdv avec lui...le rdv de Rome.

Jim ne fait pas l'erreur du copié-collé. L'histoire et les ressentis sont différents et les personnages ont du vécu en plus.

Si on sent une Marie plus fragile, Raphaël semble plutôt vouloir se convaincre qu'il est encore jeune...deux évolutions tout à fait plausibles.

Le tome un se termine...on espère la suite (et la fin) même si le début de ce tome nous dévoile déjà certaines choses.

Côté dessin, je ne suis toujours pas convaincue par certains (gros)plans ni sur certains rendus d'attitude mais, dans l'ensemble, ça tient la route et ça fait le travail.

Par contre, on sent que Jim aime beaucoup beaucoup Marie et qu'il a de grosses difficultés à la vieillir. Elle est sensée avoir 50 et semble en avoir 30 (mais comme elle semblait en avoir 25 quand elle en avait 40...ma foi...)