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Critiques de Keko (88)
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Moi, fou

♫Le jour se lève et je ne vois

Que le silence aux horizons

Dans le jardin de mes enfances

Je crois qu'il est mort le pinson

Sûr ça ne sera pas rose

Mais les écorchés voleront...♫

-Les fils d'Artaud- Saez - 2012



Un beau jour ou peut-être une nuit

C'est beau la folie

Je suis fou comme une ficelle,

je me déroule, je m'emmêle.

Fuis devant le soleil

Quand soudain, semblant crever le ciel

Et venant de nulle part

Surgit un cerf en rut

Un vrai cauchemar

Balance ton quoi,

c'est quoi le but ?

Il avait les yeux couleurs de l'ennui

le génie est taxé de folie

Importance de la physionomie

DISTILLATEURS DE POISONS

Revenons à nos moutons

Dénonciation des Lobbies

se détacher du troupeau

Inventer des maladies

Pates aux logis

Citer Antonin Artaud

Normalité , degré zéro de la personnalité

Dorénavant ce sera comme avant

Les assassins on les tue...

Les fous on les suicide.

Van Gogh, le suicidé de la Société

La science pour elle avancer

Il lui faut de la témérité.



Edifiant !!!! à lire absolument;



















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Contrition

En Floride, les délits sexuels ont augmenté, notamment la pédocriminalité. Dans ce sens, pour protéger la population, une nouvelle loi a été promulguée, interdisant à toute personne condamnée pour certains délits sexuels de vivre à moins de 1000 pieds d'une école, d'une crèche, d'un parc ou d'une cour de récréation. Ces délinquants sexuels enregistrés en Floride ont-ils alors du mal à trouver un logement. C'est ainsi que le quartier de Contrition, dans le comté de Palm Beach, regroupe-t-il tous ces ex-condamnés. C'est ici que vit, notamment, Christian Novak. Vivait plus précisément puisque celui-ci vient de trouver la mort dans l'incendie de sa maison, le 17 mars 2008. Marcia, journaliste au Palm Beach Sun, se rend aussitôt sur les lieux mais, apparemment, l'homme se serait endormi alors qu'il fumait une cigarette. Une thèse bien vite rejetée dès lors que les pompiers, dépêchés sur place, l'informent que tout porte à croire que l'incendie ne soit pas d'origine accidentelle. Si Marcia est autorisée, par son chef, à écrire un article, ceci est loin de plaire au shérif du comté. L'affaire se complique lorsque les résultats de l'autopsie tombent. En effet, le corps calciné ne correspond pas à celui de Christian Novak mais à Olaf Gordon, décédé un mois avant l'incendie...



Si un meurtre déguisé en suicide dans ce quartier pour délinquants sexuels n'est en aucun cas la priorité de la police locale, la journaliste, Marcia, décide de mener elle-même sa propre enquête, au grand dam de son chef et de son mari. Surtout que de multiples questions viennent alors à se poser : où est passé Novak ? Où peut-il se cacher puisqu'il est fiché ? A-t-il agi seul ou l'a-t-on aidé ? Alternant passé et présent, Carlos Portela signe un album d'une noirceur absolue mais passionnant et sans l'once de violence. À coups de dialogues bien menés, de révélations surprenantes, de personnages qui, peu à peu, se dévoilent, cet album interroge sur les notions de culpabilité, de pardon, de repentir, de vengeance... Ces délinquants sexuels sont-ils capables de s'amender ? Ont-ils, en ce sens, envie de se soigner ? Tout un tas de questions qu'aborde l'auteur, tout en subtilité et intelligence. L'enquête, menée par Marcia, se révèle tout aussi captivante. Et c'est dans une ambiance lourde, pesante, parfois dérangeante, que l'on découvre ses avancées mais aussi, et surtout, le passé de Novak. Une ambiance parfaitement rendue par ces planches profondément noires, quasi obscures pour certaines, qui renforcent ce sentiment de malaise et de suspense.

Un album intense, fort et original, sur le fond comme sur la forme..
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Moi, menteur

Le thème central est celui du mensonge où les être humains sont assez rompus à l'art de mentir. Le mensonge s'aperçoit déjà dans les gestes et les comportements avant même de parler.



En effet, inconsciemment, nous sommes dans une position de méfiance. On se méfie de ce qui nous paraît assez bancal. On a un langage corporel qui nous trahit lorsqu'on procède à un mensonge car nos gestes contredisent nos paroles. Mentir en étant convaincant n'est pas à la portée de tous.



A noter que le domaine du mensonge s'applique spécifiquement à la politique dans cette BD maintes fois primée. Cela peut aller très loin dans la manipulation du peuple.



Je pense notamment au mensonge du dirigeant russe Poutine pour justifier la guerre en Ukraine à savoir une dénazification du pays et le fait de sauver les habitants des destructions opérées par le gouvernement démocratique de ce pays.



C'est fou comme cela peut fonctionner ce qui paraît très inquiétant. En cela, cette œuvre bénéficie d'une véritable force car transposable même si cela concerne en premier lieu la société espagnole.



Au final, une œuvre dense, noire et féroce mais parfaitement maîtrisée sur le thème de la communication politique.
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Contrition

En Floride, la loi interdit aux délinquants sexuels de vivre à moins de 300 mètres d'un endroit où des enfants jouent ou étudient, autant dire qu'il n'est pas simple de se loger dans ces conditions.

C'est pourquoi des quartiers spéciaux ont été créés afin d'y loger les ex-délinquants sexuels, après leur sortie de prison, cela rassure la population et pour eux, c'est aussi une façon de pouvoir vivre plus sereinement, du moins en théorie.

C'est justement dans le quartier de Contrition qu'est retrouvé le corps carbonisé de Christian Novak, qui se serait endormi avec une cigarette à la main.

Une enquête va être menée et une journaliste va s'intéresser à la vie de ces hommes, tous des délinquants sexuels, au sein de ces quartiers très particuliers.

J'ai beaucoup aimé le fait que l'auteur ne prend pas partie dans ce débat, mais montre la réalité des faits, et c'est alors qu'on peut se poser la question de savoir si un traitement est possible, si une deuxième chance peut ou non être accordée à ces hommes qui sont attirés par des enfants et si une vie digne est possible pour eux après la prison.

Les dessins en noir et blanc sont très sombres, à l'image du thème abordé.
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Contrition

2008

Contrition village (Floride - Etats Unis)

La ville de Contrition n'est habitée que par des délinquants sexuels. La loi les oblige à demeurer à plus de 1000 pieds d'un endroit où vivent et étudient des enfants.

Christian Nowak est de ceux-là.

Un incendie dans sa maison le trouve carbonisé. Il s'est immolé par le feu.

Une journaliste lassée des chiens écrasés enquête sur ce suicide.



Outre le scénario de Portela qui fait de cet album un thriller à rebondissements d'excellente facture, le dessin et le noir et blanc en font une oeuvre particulièrement originale.

Le scénariste ne prend jamais partie, ni ne juge, dans la délinquance de Nowak, il raconte une histoire et y croise les destins comme un témoin qui ne connaitrait pas les causes et les raisons de cette peine.

Les personnages, dont le pasteur, lui-même délinquant sexuel, sont fort bien campés à quelque niveau de l'histoire que ce soit.

Le noir et blanc participe à la noirceur de cette histoire extrêmement sombre et irrespirable. Certaines scènes sont difficilement supportables.

Une réussite.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Contrition

Club N°52 : BD sélectionnée

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Un thriller bien ficelé dans une communauté de pédocriminels.



Ambiance très noire et réussie, pour un sujet très sensible.



Mörx

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Un album très noir sur un sujet difficile.



Une réussite !



Clément

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Un homme, anciennement condamné pour pédophilie, est retrouvé brulé dans la ville de Contrition, lieu où vivent de nombreux condamnés identiques qui sont selon la loi de Floride interdit de vivre à moins de 300 mètres d'une école, d'un parc, d'un air de jeu… soit à peu près partout.



Une journaliste de la ville voisine commence son enquête pour comprendre ce qu'il s'est passé.



A travers une construction non chronologique, suivant plusieurs des personnages principaux, Portela et Keko livre une BD très sombre aussi bien dans les thèmes que dans les visuels.



Intéressant pour la réflexion sur le traitement judiciaire que les États-Unis réservent à ces condamnes, et un polar qui plonge dans la réflexion sur la frontière entre l'attrition et la contrition.



Belle découverte.



Greg

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Très bonne BD d'enquête au sein d'une communauté de pédocriminels.



Noir à la fois sur le fond et sur la forme, découpage intelligent, personnages fouillés, une excellente BD dans ce genre.



Gilles

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Moi, assassin

Très content de moi de n'avoir qu'emprunté cette BD.

Cela m'aurait fait mal de l'avoir acheté et de devoir la garder sur mes étagères sans même pouvoir la jeter de peur qu'elle ne tombe entre des mains trop sensibles.

J'avoue n'avoir pas pu supporter cette lecture que j'ai abandonnée malgré deux tentatives.

Trop de violence dans le dessin, dans le thème, dans l'art contemporain qui y est abordé (pourtant judicieusement), dans la pornographie gratuite.

Bref; Monsieur Altarriba, merci mais... non merci.
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Contrition

Le dessin est en noir et blanc, le noir prédomine, les ombres sont traitées en hâchures, sans nuances de gris, et le style est réaliste, comme travaillé d’après photo. C’est un polar assez sordide, dans les milieux de la pédocriminalité, une affaire de disparition masquée par un incendie, ça se passe à Contrition, dans une bourgade désœuvrée de Louisiane qui porte bien son nom.

L’histoire est bien ficelée, il y a du suspense, des surprises, mais le ton et le style sont trop cinématographiques. Il y a un mort, un pédophile disparu, une enquête menée par un journaliste, une histoire de vengeance, mais personnellement, ce genre d’histoires ne me passionne pas, ici, ça pourrait être un téléfilm et ça serait la même chose.

C’est une lecture que j’ai trouvé sans relief, sans attrait particulier, bref, ce n’est pas mon truc.
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Contrition

J'ai vraiment apprécié ce roman graphique qui a pour thème central une communauté de pédophiles et pédocriminels qui, pour répondre à leurs conditions de libérations, se retrouvent contraints de vivre dans une sorte de ghetto.

Le polar est sympathique et atypique, les personnages sont intéressants et bien rendus et le dessin est vraiment un des gros plus de cette BD.

Il m'a fait penser à de la linogravure, avec un trait épais et un rendu très expressif.

Cette histoire, par son fond, sa narration et sa structure n'a rien à envier à des série de polar noir.

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Contrition

Contrition Village, dans le comté de Palm Beach en Floride, n’est pas exactement un lieu de résidence comme les autres puisqu’il accueille des prédateurs sexuels qui, sans ce refuge sous haute surveillance, seraient voués à la rue ou logés dans des endroits sordides. En effet, la législation de l’État de Floride interdit aux délinquants sexuels pédophiles, ayant purgé leur peine, de vivre à moins de 300 mètres d’une école, d’un parc ou d’une aire de jeux. Contrition Village est présenté comme une cité autrefois occupée par des ouvriers du coton, cependant un lieu similaire, le Village des miracles, existe dans cet État, occupant les infrastructures construites dans les années 1960 pour des saisonniers travaillant à la récolte de la canne à sucre.

Une nuit, un bungalow prend feu et l’incendie entraîne la mort de son locataire. Ce fait divers intrigue la jeune journaliste Marcia Harris, pigiste au Palm Beach Sun. Accident domestique, suicide, meurtre, comment qualifier le décès de Christian Nowak ? Le shérif montre peu d’empressement à éclaircir les circonstances de cette affaire et elle parvient à convaincre son patron de publier un article sur le sujet. Du coup, une autopsie est pratiquée et le cadavre découvert dans la maison est celui d’un autre résident de Contrition, décédé plusieurs mois auparavant. Une seule idée taraude Marcia : qu’est devenu Nowak ? Elle se lance alors dans une enquête de longue haleine.

Les talents de scénariste de Carlos Portela font de cette histoire noire un récit haletant de bout en bout. Loin de choisir une construction linéaire, les six chapitres se jouent parfois de la chronologie pour suivre les personnages dans leurs interrogations, leurs doutes, leur passé, voire dans leur détermination à accomplir leurs desseins.

Le trait chargé d’encre de Keko donne une touche presque visqueuse au graphisme et rend palpable l’atmosphère chargée de rancœur, de culpabilité et de désespoir glauque de Contrition Village.

Je ne dévoilerai rien de la chute de ce roman graphique magistral qui ne surprendra pas les spectateurs d’El secreto de sus ojos, Dans ses yeux, film de 2009, réalisé par Juan José Campanella et tiré du livre d’Eduardo Sacheri.

Une œuvre forte, dérangeante où, cependant, tout voyeurisme ou trash facile est banni.
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Moi, assassin

Sujet intriguant ... mais la lecture est dérangeante, sentiment de malaise face à cette histoire qui laisse une arrière goût nauséabond. C'est certainement l'effet recherché par l'auteur, mais je suis au final déçu!

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Contrition

Attention chef d'oeuvre de la bande-dessinée...ça faisait longtemps que je n'avais pas prit une telle claque, depuis peut-être "Ici même" de Tardi et Forest..d'ailleurs même noirceur. A Contrition Village, les délinquants sexuels vivent dans une sorte de prison à ciel ouvert, chacun dans son petit meublé. Christian Nowak, un de ces délinquants serait retrouvé mort, brûlé vif, mais après autopsie, ce n 'est pas lui, c'est le corp d'Olaf Gordon, décédé un mois avant. "Qu'est alors devenu Christian Nowak?" "Où se trouve t'il?" Marcia, une journaliste locale se lance alors elle-même dans une enquête pour tenter d'élucider l'énigme...un chef d'oeuvre!!!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Moi, assassin

Cette bande dessinée relate l'histoire d'un professeur d'histoire de l'art qui enseigne dans une université espagnole. Depuis plus de 25 ans, il profite de ses missions pour tuer des personnes par hasard en ne suivant jamais la même méthodologie. Selon lui, "Tuer est un art".

En lisant cette bande dessinée, j'ai eu la même impression qu'en lisant Dragon Rouge ou le Silence des Agneaux de Harris. Le personnage principal est un assassin, plutôt méthodique, intelligent et d'une certaine manière "artistique". Oui mais voilà, il s'agit d'un tueur et même si ce type est horrible, on ne peut s'empêcher d'avoir de l'empathie pour ce personnage (l'auteur est quand même sacrément machiavélique envers son lecteur!). Rien de plus culpabilisant donc! C'est une bande dessinée saisissante mais dérangeante, dans laquelle on ne s'ennuie jamais. Les dessins sont en noir et blanc : seule la couleur rouge transparaît parfois au fil des pages (sang, rose, pomme, etc...). Il s'agit pour moi d'une grande réussite car elle m'a permis de m'immerger complètement dans l'histoire.
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Moi, assassin

Enrique Rodríguez Ramírez est professeur d'Histoire de l'Art à l'université du Pays Basque (où Altarriba a enseigné la littérature française). A cinquante trois ans, il est à l'apogée de sa carrière. Sur le point de devenir le chef de son champ de recherches, en proie aux rivalités académiques, il dirige un groupe d'étude intitulé : "Chair souffrante, la représentation du supplice dans la peinture occidentale." Bruegel, Grünewald, Goya, Rops, Dix, Grosz, Ensor, Munch, Bacon sont ses compagnons de rêverie et la matière de son travail. Mais sa vraie passion, dans laquelle il s'investit à plein, est plus radicale : l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts.

Dans différentes villes d'Europe, où Enrique se rendra pour des séminaires ou autres réunions, des crimes seront commis.

Est-il vraiment responsable de tous ces crimes ?

Un scénario dérangeant mais particulièrement haletant, ce livre nous donne une description minutieuse et cruelle du petit monde de l'Université et de l'art espagnol. Ce récit nous montre également les ambitions personnelles et les mesquineries entre collègues et concurrents.

Dans ce livre, les dessins sont en noirs et blancs ponctués de tâches rouges pour représenter les tableaux, le sang, la pomme, ce qui rend l'histoire un peu plus glauques et sordides, mais j'ai bien apprécié ce livre.

Je n'aurais certainement pas été vers ce choix, si ce livre ne m'avait été conseillé par un bibliothécaire et je l'en remercie.

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Contrition

Contrition est une bourgade située dans le comté de Palm Beach et qui porte bien son nom... ou pas. La population y est majoritairement composée de délinquants sexuels. Aux USA, les délinquants sexuels sont déclarés Sexual Predators, marqués à vie, même après avoir purgé leur peine de prison, ils doivent se signaler, et prévenir leur voisinage, apposer une pancarte devant chez eux et ne pas approcher à moins de 1000 pieds d'enfants. Ne parlons pas de trouver un travail.



A Contrition, il y a Nowak, convaincu de détention d'images pédopornographiques et exilé dans un petit pavillon de banlieue où il vit de la charité du révérend. Personne ne donnerait du travail à Nowak. Mais il se fait quand même un ami. Tomasson, venu de son plein gré à Contrition.



Mais un jour, Nowak est retrouvé mort, carbonisé dans sa villa. Meurtre, suicide, négligence... La police n'a que l'embarras du choix, mais en fait enquêter sur la mort d'un pédophile, ce n'est pas vraiment un truc urgent ou essentiel. Sauf pour Marcia Harris, journaliste dans la feuille de chou locale. Elle flaire le sujet porteur. Surtout quand on découvre que le corps carbonisé n'est pas celui de Nowak mais celui de Gordon, mort quelques semaines auparavant.



Fuite, enlèvement, vengeance, de nouveau la police n'a que l'embarras du choix, mais ne se presse pas non plus. Affaire classée. Et au journal de Marcia, même son de cloche.



Sans prendre réellement parti, Carlos Portera et Keko livrent un roman noir qui va voir l'affrontement de Nowak et de Tomasson (dont ce n'est pas le vrai nom), tour à tour alliés et ennemis. Tous les éléments de la pédophilie sont passés à la moulinette. Responsabilité, peine purgée, culpabilité, oubli, rémission, pardon, pulsions, enfance maltraitée, etc. On a même un couplet sur Abu Ghraïb et les exactions de l'armée en Irak.



Le sujet est très bien traité. Les auteurs présentent les faits, et laissent le lecteur se faire son opinion... façon "moi, j'aurais fait ci ou ça...". C'est sans doute la meilleure manière de traiter ce genre de situation. Pour ce qui est du dessin, il fait le travail, clairement, mais le noir et blanc surchargé est parfois indigeste. Cela a le mérite de poser le décor et d'imposer l'atmosphère. J'ai eu souvent l'impression que l'on avait des photos retouchées en dessins, sur lesquelles Keko venait dessiner les personnages. C'est un style.
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Contrition

Contrition est un ghetto de pédocriminels, violeurs et harceleurs qui purgent leur peine dans une prison à ciel ouvert et cherchent le repentir auprès de Dieu. Une mort étrange n'y passe pas inaperçue. La journaliste Marcia Harris, habituée à des sujets moins mystérieux, s'empare de l'enquête.



Christian Nowak, prédateur sexuel, est retrouvé immolé chez lui. Un accident qui n'intéresse personne jusqu'à qu'un flic s'étonne de l'apparence bien trop parfaite de l'incendie. Marcia flaire le mystère et y voit l'occasion de sortir de sa routine quotidienne.



Le scénariste Carlos Portela s'inspire de la réalité américaine du village de Miracle en Floride où sont assignés à résidence des délinquants sexuels. Il nous livre un récit noir suffocant et dévoile la face sombre d'une Amérique puritaine qui préfère mettre ses saletés sous le tapis. La narration chorale en 6 chapitres permet de suivre l'intrigue sous différents angles qui se croisent sans se voir jusqu'à boucler la boucle.



Keko (la trilogie Moi assassin, Moi menteur, Moi fou) trouve ici le terrain idéal pour son trait noir et ses ambiances oppressantes. Certaines cases en 16/9ème offrent des plans silencieux et efficaces dignes d'une bonne série sur HBO. La narration habile permet aussi d'insérer des détails qui prennent sens au fur et à mesure du récit...



"Contrition" est un album noir et intense, un thriller intelligent aux multiples questions sous-jacentes autour de la nature humaine. Si tu n'as pas peur de plonger dans "The evil inside us", fonce lire Contrition !
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Moi, assassin

Un ouvrage noir et dérangeant qui prône l’art de tuer et érige l’art en incitation au crime. C’est très sombre, peut-être trop pour moi. En revanche le dessin et les couleurs minimalistes collent parfaitement au thème.
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La protectrice

En apparence libérée de ses fantômes, Flora tente de vivre normalement, malgré des réactions et des histoires pour le moins curieuses (disons qu'elle sait des choses qu'elle ne peut pas savoir). Mais comme souvent, les apparences sont trompeuses. Très trompeuses.

Le noir et blanc de cette suite imaginée au Tour d'Ecrou rend la folie des personnages palpable. Et aucun n'est épargné par l'influence des spectres.

Folie, fantômes et campagne anglaise, tout pour faire une bonne histoire !
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Contrition

Pour commencer, j'adresse un grand merci à Babelio et aux éditions Denoël qui m'ont permis de découvrir cette bande-dessinée qui aborde le très lourd sujet de la pédocriminalité.



Contrition est une ville dans laquelle vivent des pédocriminels. Un jour, l'un d'eux est retrouvé mort et ce qui s'apparentait à un suicide se révèle être un meurtre. Par qui ? Pourquoi ? Marcia, journaliste, compte bien trouver les réponses à ces questions.



J'ai beaucoup aimé cette BD qui nous donne énormément de matière à méditer notamment sur les questions de la réinsertion sociale, des dangers d'internet ainsi que les notions de vengeance et du pardon.



Une phrase a particulièrement piqué mon attention : "Faire de mauvaises choses ne fait pas nécessairement de vous une mauvaise personne."

Ce qui nous emmène à un autre débat. Ces responsables de crimes atroces contre des enfants sont des personnes malades. Leurs cerveaux ne fonctionnent pas comme les nôtres et, personnellement, je ne pense pas qu'une simple peine de prison soit appropriée. Ces personnes doivent être soignées. Beaucoup de criminels sont gentils quand leurs pulsions ne les contrôlent pas et certains dans les cas les plus extrêmes, lucides qu'ils ne réussiront jamais à dompter leurs pulsions, se suicident, sachant qu'ils seront toujours une menace pour nous autres. Attention, je ne cautionne en rien leurs actes. Les cas d'Amanda Todd et d'autres ados s'étant ôté la vie après avoir été abusé/es par un inconnu pervers en ligne me brisent le coeur. Bref, je m’égare un peu mais preuve en est que les thèmes abordés dans cette histoire nous poussent à réfléchir et à nous positionner.



Les illustrations très sombres m’ont donné l’impression de m’envelopper avant de m’avaler pour me recracher dans cet univers glauque où les chefs des forces de l’ordre ne valent pas forcément mieux que les criminels, cet univers dans lequel aucun personnage n’est heureux ni ne semble trouver la paix. Un petit monde dans lequel on est coincé, où les lendemains ne sont jamais meilleurs.



J’ai également aimé les pages sans narration qui nous permettent de nous arrêter plus longuement sur les détails et absorber les sensations d’étouffement et/ou de désespoir des personnages.



Enfin, si le dénouement de l’histoire se devine assez facilement, les émotions sont là.

Ce fut une très bonne lecture et remercie une nouvelle fois Babelio et les éditions Denoël pour cette découverte.

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Moi, assassin

J’ai découvert Antonio Altarriba avec son très bon « L’art de voler », chronique d’une vie d’un jeune paysan espagnol qui connaîtra la guerre civile et le régime franquiste. Avec « Moi, assassin », le scénariste change complètement d’ambiance, de contexte et de sujet. Il nous plonge ici dans les sombres pensées d’un professeur d’Histoire de l’Art dont l’obsession et son passe-temps favori n’est autre que de tuer des gens… mais artistiquement !





Un roman graphique « coup-de-poing » dont l’atmosphère malsaine, violente et dérangeante en rebutera plus d’un. Et tant mieux ! Ça fait toujours plaisir d’être secouer un peu et de sortir de notre zone de confort. De ce côté-ci, Altarriba réussit bien son pari. De plus, les dessins en noir et blanc (avec des petites touches de rouge) de Keko souligne davantage l’esprit torturé et fiévreux de ce personnage misanthrope.





Un incontournable pour les amateurs de récits noirs puisqu’elle allie l’intelligence du propos, l’esthétisme du dessin avec l’intensité de l’ambiance.
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