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Critiques de Kiyémis (68)
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Sororité

💜Ce que j’ai ressenti:



« Autant, à force, ça prend. » Lauren Bastide



Sororité. C’est un mot qu’on dirait presque magique. J’aimerai me l’approprier un peu, mais comme toute magie, il renferme des mystères et des rituels qui m’échappent encore. Alors je le prends dans mes mains, je le regarde, je le cajole, je me laisse séduire, j’essaie de le placer dans mes espaces, j’aimerai le faire pousser, le faire grandir, avec mes Sœurs…L’écrire tellement de fois, que mon correcteur, enfin, arrête de me le faire voir comme une anomalie, une faute d’orthographe, un mot inconnu. J’aimerai le voir briller dans vos yeux, dans vos cœurs. Qu’il devienne non seulement un possible mais une réalité…Contrer le sort de cette disparition du mot de nos quotidiens, mais il n’en sera possible que si nos mains se rejoignent et que nos esprits dépassent certaines mauvaises habitudes…



Alors cet ensemble de textes différents, c’est une manière de ressentir le potentiel de ce mot, la richesse de cette entraide formidable, si jamais, elle avait enfin lieu. On a de la poésie et des chansons, de l’intime et du concret, de l’idéal et des vérités crues, des récits et des témoignages, de la douleur et de la résilience, mais de l’espoir. Beaucoup, beaucoup d’espérances dans ce concept, et en découvrant ces pages, on se rend mieux compte de la pluralité des courants du féminisme et des efforts qu’il reste à fournir pour atteindre cet objectif. Lire ces femmes qui osent, qui s’insurgent, qui écrivent, qui pensent, qui réfléchissent d’une autre manière, qui donnent de la voix, qui ouvrent la voie, qui résistent pour que ce mot Sororité, prenne de la valeur, de la profondeur, de la puissance, une place dans nos vies, c’est émouvant autant que salvateur.



Alors ne vous retournez pas mes Sœurs, avancez vers ce nouvel horizon. Ce recueil de textes 💯% féminin est un indispensable et un énorme coup de cœur! Pour l’intention et le plaisir de découvrir de nouvelles plumes et des femmes sur-puissantes, je ne saurai que trop vous conseiller de vous laisser émerveiller par cette lecture inspirante!



Ne te retourne pas, ma Sœur. Car tu n’y verrais rien. Tout se transforme, enfin. En toi, il y a le feu. Et les métamorphoses. C’est ton poème, vaillant, qui devient prose…Juliette Armanet.



Remerciements:



Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Points de leur confiance et l’envoi de ce livre.
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Survivre au sexisme ordinaire

Non, féministe n'est pas un gros mot ni une insulte. Mais c'est comme tout, il y a des féminismes. Certains modérés, d'autres poussés à l'extrême. Mais la finalité demeure d'appeler à plus d'égalité, de (vraie) liberté de choix, de respect.



Dans ce petit livre très vite dévoré, certains clichés ou réflexions sont le prétexte à décoder le sexisme qui se cache (enfin parfois assez peu !) parfois derrière de bonnes intentions . Certains textes sont franchement hilarants tout en ne perdant pas de leur acuité. D'autres adoptent un ton plus grave... Il reste que la réflexion à laquelle ils nous poussent est intéressante, que l'on soit homme ou femme. Car en tant que femmes, nous avons parfois intégré nous-mêmes le sexisme comme une norme, et nous nous conformons malgré nous à ce que la société patriarcale attend de nous...



Un livre qui s'adresse donc à tous, qui est sans doute un peu mordant, mais dont l'humour fait passer le message à mon sens sans agresser.

Le sous-titre me parait un peu trompeur dans le sens où il ne s'agit pas d'un manuel de réparties ou de techniques, mais constitue finalement un essai sur la condition ordinaire de la femme et qu'il serait bon de voir évoluer.



Il y en aurait bien d'autres à épingler (peut être dans un deuxième tome ?), mais voici les thèmes abordés :



- C'est un truc de fille

- Hé, mademoiselle !

- T'as des poils, c'est sale !

- T'as tes règles ou quoi ?

- Fais pas ta prude !

- Laissez-moi vous aider à porter vos affaires

- Attends, je vais t'expliquer...,

- Mal-baisée !

- Tu dois être une panthère au lit !

- Vous, c'est sûr, vous avez l'instinct maternel

- On n'est pas vraiment femme avant d'être mère

- Tu connais la différence entre une femme et...

- Hystérique !

- On ne peut plus prendre l'ascenseur avec une femme

- Féminazies !

- Mais qu'est-ce qu'elles veulent, à la fin ?

- Entre elles, les femmes sont toutes des garces

- On sait qui porte la culotte



A recommander !
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Sororité

Qu’elles soient romancières, réalisatrices, journalistes, ou encore chanteuses, les femmes de ce recueil ont toutes accepté d’écrire autour de la notion de la sororité, et ce, sous la direction de Chloé Delaume. Ainsi, quatorze textes sont présentés au lecteur.



Quel recueil original. Si on entend beaucoup la notion de féminisme, il faut dire que l’on entend bien moins celle de sororité. Autour de cette notion, les femmes de cet ouvrage vont nous permettre une véritable remise en question et quelques pistes de réflexion.



S’il est vrai que certains textes m’ont davantage plu que d’autres, je dois dire qu’aucun ne m’a laissée indifférente. Toutes ces auteures m’ont fourni matière à réfléchir et m’ont amenée à me poser des questions.



Les plumes sont variées. Il y en a pour tous les goûts. Chacune des auteures a su me captiver. J’ai tour à tour été bouleversée, touchée, intriguée. m’a bouleversée. Certaines réflexions sont très intéressantes et bien amenées. Aucun texte ne m’a déçue.



Un recueil mettant en avant la sororité et amenant à de véritables pistes de réflexions. À découvrir.
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Sororité

Je remercie Babelio et les éditions points de m’avoir envoyé ce livre, dans le cadre de la masse critique. 



Mes enfants en voyant le livre m’ont demandé : Maman, qu’est-ce que ça veut dire SORORITÉ?



Tout d’abord : Sororité, c’est le substantif du latin soror : sœur.

La sororité est un mot qui a toujours existé, il a fallu attendre le mouvement feministe de 1970 pour qu’il soit utilisé.

La sororité, c’est la fraternité, au féminin.

La sororité, c’est être soeurs, des sœurs qui le sont devenues en tissant un lien, par une démarche consciente, qui n’est pas venue naturellement. Une attitude sororale, c’est s’entraider, être à l’écoute des unes et des autres. C’est exclure de nos rapports, la rivalité, la compétition. C’est être ensemble, plus fortes, plus courageuses, être ouvertes, dans l’empathie, en confiance.



C’est un ouvrage collectif coordonné par la romancière et féministe Chloé DELAUME, qui regroupe les textes de quatorze femmes aux préoccupations différentes, romancières, journalistes, militante des luttes LGBT et féministes, philosophe, professeure, interprètes etc…



Certaines collaborations m’ont marqués plus que d’autres :



Dont celles de :

Lola Lafon, célèbre romancière et musicienne. 

Une jeune fille s’est fait violer par son petit ami. Elle décide de rejoindre un groupe de parole où elle se rend une fois par semaine. Une amitié indéfectible va naître avec deux autres filles fréquentant le groupe. Ensemble, elles se soutiennent, elles se posent les mêmes questions à des moments différents. S’entraident pour ne pas tomber plus bas dans la déperdition.



J’ai adoré ce poème “Ne te retourne pas ma soeur” de Juliette Armanet, autrice compositrice dont voici un court extrait : “Puis un jour, tu t’es tue. Et j’ai tout entendu. Et j’ai osé, je crois, te dire, au fond de moi. Depuis tous mes enfers, dessus toutes les lois, à mon tour, sans détour et de toute ma voix, Ne te retourne pas. Je suis avec toi.”



Estelle-Sarah Bulle, romancière, avec sa nouvelle UN CAFE, avec sa prose contre une femme entrain d’en descendre une autre. Lui expliquant que pour avancer ensemble, il faudrait entre nous de la bienveillance, de la considération et quand c'est possible de la solidarité envers les autres femmes.



Lydie Salvayre, romancière, qui s’approche de la sororité avec son texte percutant ANNE MES SOEURS ANNE que je lirai souvent.



Maboula Soumahoro, Docteure en civilisations du monde anglophone, nous relate dans son récit cette solidarité entre cinq sœurs  du même sang. Une blessure a rendu leurs corps et leurs esprits indivisibles : sœurs qui soignent, se conseillent, mettent en garde, protègent, font attention, s'aiment, se parlent.



Jeanne Chehral, autrice-compositrice-interprète, m'a ravi avec son poème CE GENIE, C'EST MA SOEUR.



Ovidie, réalisatrice, documentaliste et autrice se demande si nous ne sommes pas les propres gardiennes de notre oppression. La sororité n'est en rien innée et nécessite un apprentissage.  Elle nous oblige à désapprendre, à déconstruire. Se réjouir de la réussite d'une autre femme lui apporter son soutien, lui accorder toute sa bienveillance. 



Iris Brey, qui se souvient de toutes ses mains nues de femmes qui se sont emparées des siennes. 



Lauren Bastide, journaliste, nous livre l'intime...la mort de sa sœur. Comment a-t-elle envisagé la sororité, elle qui n'avait plus sa sœur de sang? 



J’ai été moins touchée par les textes sur la sororité politique, et je sais que c’est ceux-là que beaucoup d'entre vous préféreront.



Je suis ravie d’avoir lu ce livre-outil, qui amène à se questionner sur ce qu’est être une femme de nos jours, sur les rapports de domination. Et à imaginer quel pourrait-être le monde de demain.
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Et, refleurir

C’est un premier roman remarquable rendant hommage aux rêves d’une vie meilleure, hors des sentiers tracés par des sociétés conservatrices où la femme n’est pas en capacité de choisir sa vie. Le sujet a été souvent traité ces dernières années mais ici la forme et le style étonnent… J’ai été immédiatement captivé par le souffle puissant de la narration. L’histoire du personnage central, Andoun ou Anne-Marie (changer de prénom pour s’inventer une nouvelle vie…) est inspirée de celle de la grand-mère de Kiyémis. D’ailleurs le pseudonyme de l’autrice est la contraction des prénoms de sa mère et de sa grand-mère.



Andoun naît à Nyokon au Cameroun, village à la vie rythmée par le travail de champs vert émeraude des cultures d’arachides. Son père, très aimant, la qualifie de fille spéciale. Elle a en effet une forte personnalité et n’entend pas rester dans la routine de sa famille. Elle n’abdique jamais alors que les obstacles sont nombreux : volonté d’étudier contrariée, grossesse imprévue, dépendance à un mari imposé… Chaque pas vers une nouvelle étape de sa vie la transforme, elle et ceux qui croisent sa route. De Nyokon à Douala, puis Paris où elle rejoint son frère Stéphane, Andoun affronte avec panache la résistance d’un environnement contraire à ses projets. Tiraillée entre son envie d’appartenance et ses désirs, elle tente de dépasser les préjugés. De 1954 à une période récente, on suit une femme libre au prise avec son envie d’émancipation.



La cuisine est très présente ici, avec des mets typiquement camerounais. Il est question de salade de papaye et tapioca, de miondo (bâton de manioc) accompagnant le poisson braisé, de plantains frits, de délicieux ntoumba (gâteau de manioc frais fermenté, malaxé et mélangé à l'huile de palme rouge, cuit à la vapeur). Évoqué habituellement pour ses problèmes politiques apparaît ici un Cameroun méconnu, avec son environnement foisonnant, ses richesses, un véritable grenier à provision généreux avec des « forêts aux arbres d’un vert d’or », des champs de tomate, d’arachide...



Les hommes offrent leur protection afin de séduire des femmes en manque de droit propre. Elles peuvent être des proies faciles. Avantage d’être en uniforme comme Roger, une première expérience avec à la clé la naissance de la petite Freya. Ensuite Andoun est mariée avec le marchand de poisson, Isaire Koundéré, qu’elle rejette. Attirée par l’aventure et ses désirs, elle croise la route de Solè, l’homme de pouvoir aux promesses envoûtantes. Il y a aussi à Paris, Renaud, l’éternel étudiant et dernier recours pour Anne-Marie et Freya avant la rue quand son frère Stéphane lui a dérobé toutes ses économies.



Les personnages sont bien campés, complexes et divers, permettant au lecteur de voyager dans des thèmes universels mais avec une forme peu rencontrée jusqu’alors. Les femmes suivant leurs désirs d’indépendance doivent jouer de leur beauté, séduire pour survivre à défaut d’autre carte à jouer (Stéphane lorsqu’il l’accueille dans son petit logement en banlieue parisienne lui confisque son passeport). A Paris elle rencontre Johanne qui lui montre le chemin :



Langue fleur, langue paradis, le style capte la poésie de l’instant ; de courts paragraphes alternent avec des retours constants à la ligne pour des vers libres, puis des poèmes – alignés à gauche ou à droite, cherchant leur place ? – reprenant le récit sous une autre forme. Des ouvertures de guillemets jamais refermées, comme des paroles qui ne s’éteignent pas. De cette forme foisonnante émergent des fleurs rares de langage que le lecteur cueille et réunit comme il l’entend dans des bouquets multicolores et sensibles :

« Baignée par la lumière des pétales, elle avait l’impression de danser avec des milliers de soleil. »



Kiyémis est née en région parisienne de parents originaires du Cameroun. Elle est un sacré numéro, une femme « spéciale », si je reprends l’expression utilisée par le père d’Andoun concernant celle qui est pour une partie le double de la grand-mère de Kiyémis dans le récit. En 2017, elle est inscrite en master d'histoire et de sciences politiques à l'Université Paris-VIII. En 2018, elle publie son premier recueil de poèmes, "À nos humanités révoltées". Blogueuse féminisme, engagée dans l’antiracisme et de la lutte contre la grossophobie, "afropéenne qui fait du bruit", elle est une femme très talentueuse, ce premier roman particulièrement attachant le montre amplement qui parvient à donner une si belle floraison à notre littérature. Et, refleurir est un superbe message incitant à continuer de lutter contre la fatalité que seraient les dominations.



J’ai lu ce roman dans le cadre de ma participation au jury Orange du livre 2024. C’est un des livres qui m’ont fortement impressionné. Il pourrait bien être dans la sélection des 5 finalistes le 13 mai prochain ? Réponse le 14 mai...
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Sororité

Sororité, ce mot veut-il dire quelque chose pour vous ?

Voici comment le défini Chloé Delaume lauréate du prix Médicis 2020, :

« Le mot sororité vient du latin soror, soeur. C’est un lien spécifique, solidaire, horizontal, indéfectible, entre femmes. Il abolit la rivalité et peut s’avérer être un puissant outil pour lutter contre le système patriarcal. »

Mais elle rajoute :

« La sororité a toujours été présente, mais elle n’était pas nommée, le mot a disparu de l’usage entre la fin du XVIe siècle et les années 1970. Or ce qui n’est pas nommé n’existe pas. »

Pour moi, la solidarité entre les femmes se révèle être l’un des principes fondateurs du combat féministe.

Et dans ce bouquin chorale, le collectif inédit de 15 femmes appelle à une solidarité qui ne nie pas les différences mais embrasse la diversité.

Car c’est grâce à la sororité, véritable parole en acte, que la révolution féministe adviendra.

Toutes ces femmes ont accepté d’écrire autour de la notion de la sororité. Qu’elles soient actrice, chanteuse, musicienne, réalisatrice, comédienne ou journaliste, sous la forme de récits, de fictions, de poèmes ou de chansons, elle nous offre une réflexion collective sur la sororité.

Avec ce collectif, c’est là une véritable occasion de rassembler les femmes et de jeter les bases d’une révolution féministe.



Tous les textes n’ont pas résonné de la même façon en moi. Mais tous m’ont fait réfléchir. Réfléchir sur ma condition de femme, sur la société que je voudrais voir arriver, sur le féminisme aujourd’hui. Comme le vivre et la pratiquer…

Entre essais critiques, politique et philosophes, entre textes poétiques et autobiographiques, entre fictions et documents, c’est ma sororité que j’ai convoquée et interrogée.

Un livre qui n’a fait que raffermir en moi cette notion de sororité mais aussi de bienveillance et de diversité. Bref c’est simplement un ode à bien vivre ensemble loin de l’entre soi !

Dire que j’ai aimé ce collectif c’est un doux euphémisme. J’en redemande !!!
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Sororité

Chloé Delaume a réuni 14 femmes pour parler de sororité.

Être soeurs, se sentir soutenues, épaulées, être plus fortes ensemble.

Qu'est ce qu'être une femme aujourd'hui ?



Au travers de courts textes, tantôt fictionnels, réfléctifs, parfois chantés, parfois récités, toutes ces femmes abordent la sororité à leur manière et nous font réfléchir sur notre place de femme aujourd'hui.



Sans le savoir ou le sachant mais n'ayant pas le besoin de mettre des mots sur un comportement collectif ou d'entraide, on adopte toutes, de manière innée, la sororité.



Ce mot est revenu sur le devant de la scène avec tous les mouvements féministes de ces dernières années .



On nous rappelle que nous devons être solidaire à chaque moment de notre vie de femme .



Ce recueil est donc là pour ça.

Certains textes sont très touchants et parfois poétiques et c'est avant tout ce qui m'a plus dans ce bouquin, où finalement la douceur et la bienveillance entre femmes doivent être le maître mot .



J'avais découvert ce recueil en écoutant un podcast. Chloé Delaume avait superbement lu un extrait qui m'avait touché et m'avait donné envie de le lire.



Un recueil à lire par brides et à relire.
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Survivre au sexisme ordinaire

Venues d'horizon très divers, dix-huit personnalités féministes s'emparent de ces petites phrases que nous avons toutes au moins une fois entendues et qui mettent mal à l'aise. Au choix: "On ne peut plus prendre l'ascenseur avec une femme", "T'as tes règles ou quoi ? ", "C'est un truc de fille", j'en passe et des pires.

Elles nous rabaissent ces phrases, nous cantonnent dans des stéréotypes et y en a marre. Alors chacune des autrices, avec son style personnel, avec colère et/ou humour, de façon argumentée, les dissèque, voire nous propose de quoi riposter quand la sidération devant tant de bêtise crasse nous surprend.



Un pur régal à s'offrir pour 5 euros chez Librio. !
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Et, refleurir

Kiyemis s’est inspirée de sa grand-mère maternelle et camerounaise pour dresser ce portrait.

Une femme déterminée sur un parcours souvent raconté : le désir d’école, la grossesse non désirée, le mariage forcé, les espoirs, les rêves, les désillusions, la résilience.



Ce que j’ai aimé dans ce récit, c’est l’absence totale de mélo et la volonté de rebondir après chaque échec.

Ce que j’ai aimé aussi, et qui nous la rend très proche, ce sont ses illusions souvent déraisonnables par rapport à la réalité. Souvent tiraillée entre le besoin et l’envie d’une vie amoureuse et les hommes qu’elle rencontre.

Sa mère, qui est pourtant restée au pays, le lui explique, en toute franchise :

« Ne crois pas que les hommes de la ville sont si différents de ceux du village ma fille. Ils sont les mêmes, partout à Douala, à Nyokon, et je suis sûre que dans ton pays de Blancs, c’est la même chose.(…)

Audoun, croie-le ou non, j’ai vécu ça. Ton père avait d’autres familles, tu le sais autant que moi. J’ai passé mon temps à être jalouse et à être jalousée. »



Ce que j’ai moins aimé, c’est cette impression de « déjà lu ». Les extraits poétiques insérés dans le récit auraient pu constituer la touche originale mais, en fait, je les ai trouvés un peu laborieux et surtout beaucoup trop systématiques.



En conclusion, un roman bien maîtrisé, mais qui ne m’a pas touchée.



Lu dans le cadre du prix Orange 2024.

Merci à Lecteurs.com et aux Editions Philippe Rey.


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Et, refleurir

« Andoun, tu n’es pas comme les autres ». Dans ce village, reculé du Cameroun, dans les années 50, cette phrase répétée par son père n’est pas forcément un compliment. Pourtant, cette sentence, qui signe sa singularité, elle y puisera une force qui lui permettra de s’extraire de la destinée toute tracée de ces femmes villageoises pauvres. Elle y trouvera aussi la force de dire « non ». Non aux travaux des champs, pour partir à Douala chez sa sœur et son beau-frère. Non à la fatalité, quand elle se retrouvera fille-mère. Non à un mariage sordide imposé pour sauver la réputation de sa famille. Non à la résignation, quand la vie qu’elle avait rêvé en France, s’avèrera grise et terne.

Portrait lumineux et plein de tendresse d’une femme déterminée à faire refleurir sa vie et à faire vivre ses rêves.

.

Inspirée à l’autrice par la vie de sa grand-mère, ce texte est un très bel hommage aux femmes qui se battent. Contre le déterminisme social, contre le machisme ordinaire, contre la misère ou contre le carcan des traditions, contre le patriarcat et le racisme aussi. Il serait réducteur de le résumer au combat de la femme africaine. Andoun/Anne Marie, incarne avec majesté, toutes les femmes seules et sa couleur de peau qui renforce ses difficultés, n’atténue en rien l’universalité de son message. Avec un tel sujet, on pourrait craindre un texte plombant, il n’en est rien. C’est au contraire, lumineux, en grande partie, grâce aux pages en vers qui croisent le récit. Une poésie qui avec délicatesse vient apporter de la douceur aux épisodes les plus sombres ou de la profondeur à des émotions que le récit suggère. Et cette originalité donne toute la beauté du texte.

Je suis tombée sous le charme de cette belle lecture. Un très beau texte aux multiples sujets, la résilience, la maternité, la transmission et l’exil. Un roman au message féministe fort et un hommage vibrant à sa famille. Les jurés des prix ne s’y sont pas trompés. @kiyemis est en lice pour le prix Orange et elle a obtenu cette semaine le prix Régine Desforges. Bravo à elle et aux @editions_philippe_rey pour leur flair à nous offrir toujours de beaux textes. Longue vie à ce beau roman
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Et, refleurir

MEGA COUP DE COEUR INTERGALLACTIQUE



Andoun grandit dans un petit village de campagne au Cameroun. Depuis qu'elle est toute petite, son père lui répète qu'elle n'est pas comme les autres. Et pour cause, la jeune fille a des rêves qui vont au-delà des champs et de la culture d'arachides. Et c'est la tête pleine de rêves et d'ambition, qu'elle partira vivre chez sa sœur qui a fait un "beau mariage" et qui habite en ville. Mais une fois sur place, Andoun déchante : entre sa volonté d'étudier contrariée, une grossesse imprévue et une indépendance arrachée, la jeune femme ne cessera de se battre pour faire affirmer son droit d'exister et de rêver toujours plus grand.

De Nyokon à Paris en passant par Douala, Andoun sera tiraillée entre ses désirs de flamboyance et ses racines familiales.



Voilà une histoire qui m'a touchée en plein cœur



D'abord parce qu'elle aborde des thèmes qui me sont chers : la résilience, l'intégration, la liberté, la maternité, les racines, la construction personnelle... J'ai lu que l'autrice s'était inspirée de l'histoire de sa grand-mère pour rédiger ce roman. Bien évidemment, je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec ma propre histoire familiale, étant moi-même fille d'immigrée.

J'ai pensé aux combats qu'il a fallu mener contre les préjugés, à l'abnégation dont il a fallu faire preuve pour permettre aux générations futures d'accéder à l'école et de leur donner une chance de réussir dans la vie, au courage et à la détermination qu'il a fallu montrer parce qu'on attendait d'eux "toujours plus".



L'écriture de Kiyémis est particulièrement brillante, d'autant plus que chaque chapitre est ponctué de poésies que je trouve particulièrement belles et touchantes. Elle nous raconte le destin d'une femme hors du commun. Tantôt Andoun, tantôt Anne-Marie, tantôt Coco, on ne peut qu'être ému par cette femme qui ne cherchait qu'à vivre à sa façon.



Cette histoire rend hommage à celles et ceux qui rêvent plus grand, à ces parents qui ont du lutter pour une vie meilleure, aux enfants qu'ils ont fait passer en premier, à la résilience infinie, à l'amour d'une petite fille pour sa grand-mère.

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Survivre au sexisme ordinaire

A lire et faire lire impérativement ! Femmes ou hommes, nous sommes tous concernés ! Ça se lit très vite, ça coûte 5 euros et c'est bigrement drôle et efficace ! Des petites phrases malheureusement tellement banales, et qui pourtant continuent de rabaisser les femmes. Chaque court chapitre décrypte une de ces phrases et donne quelques idées de réplique. Différent/es auteur/trices donnent par la même occasion leur vision du féminisme. C'est toujours très clair, les références sont nombreuses (jusqu'à 1 500 euros d'amende..). Un petit guide pratique pour nous aider à faire changer les choses !

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Sororité

SO-RO-RI-TÉ…



Avec Alice Coffin, j’ai lu le terme de sororité avec un prisme politique. J’ai lu sa force d’aller rencontrer ses détractrices, pas pour régler ses comptes, mais pour parler.



Avec Ovidie, j’ai analysé la chanson À cause des garçons et ce que ça laisse à penser à propos de l’amitié entre femmes.



Avec Lola Lafon , la sororité c’est l’écoute, c’est un lieu où le silence est accepté, où les victimes se parlent, se reconnaissent et s’écoutent.



Avec Chloé Delaume, on reprend les bases de ce mot et on le fait sien.



Avec Juliette Armanet, on met une majuscule à Sœur(s) , on y met toute l’importance et la force que ce mot a en lui.



Avec Estelle-Sarah Bulle, j’ai pris un café en écoutant une discussion entre une féministe et une personne pour qui ce mot a des allures de gros mot et j’y ai lu des arguments implacables.



Avec Lydie Salvayre, c’est une déclaration d’amour à ses sœurs Anne qu’elle nous offre. Celles qu’elle admire et qu’elle aime.



Avec Maboula Soumahoro, j’ai lu son histoire et celles de ses sœurs de sang, de sa mère. Ses sœurs qui la comprennent et la sauvent.



Avec Jeanne Cherhal, j’ai lu un poème sur la force de sa sœur et sur son admiration de ses poings toujours levés, sur son invincibilité.



Avec Iris Brey, j’ai parcouru sa mémoire où des mains de femmes, de sœurs, lui ont été salvatrices, essentielles.



Avec Lauren Bastide, j’ai retrouvé la fougue de ses mots déjà lus dans Présentes. J’ai lu la perte de sa sœur et ce qu’elle met désormais derrière ce mot qu’elle sait fragile. Elle le redéfinit, elle se l’approprie et nous en donne une définition propre faite de doutes et de questionnement.



Avec Kiyémis, j’ai lu que la sororité est un horizon complexe, où ce mot tend à être politisé et que cela demande de l’exigence.



Avec Fatima Ouassak, la sororité se traduit par la force des mères, ce qu’elles ont en elles pour protéger leurs enfants en établissant une proposition de rupture qui pourrait faire du bruit, beaucoup de bruit.



Avec Camille Froidevaux-Metterie, j’ai lu ce qui avait jalonné mon adolescence, la comparaison systématique avec le corps des autres jeunes filles, mon corps différent des leurs, déjà formés et attirants alors que le mien restait maigrelet. Et j’ai lu à qui profitaient ces comparaisons et cette concurrence… Surtout quand cela touche des sphères plus politiques.



Avec Rébecca Chaillon, j’ai lu le concept de sororité qu’elle s’est créé et sa recette sorore ( « Lutter ensemble pour sur l’histoire retrouve la mémoire« , « Avoir envie de Nous, malgré tout, avant tout« ).



Avec ces quinze femmes, une définition plurielle de ce mot s’est dessinée dans mon esprit. Je peux le faire mien, me l’approprier avec mes propres expériences et mon vécu. Sororité, ce mot qui roule dans la bouche et dit tant de choses.
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Sororité

Un élan de sororité se dégage de ces lignes. Lire ces nouvelles les unes après les autres nous offre un état des lieux de la diversité des autrices francophones et nous permet de découvrir leurs univers en à peine quelques pages.

Dédier un ouvrage entier à ce mot, encore largement moqué dans la société française, est un acte militant fort.
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Sororité

Sororité (nom féminin) : Attitude de solidarité féminine.

(définition du Larousse)



Chloé Delaume a voulu créer un ouvrage collectif féminin sur cette notion peu connue de sororité, qui est moins utilisée que son homologue masculin, la fraternité.

Liberté, égalité, sororité : le slogan en jetterait et permettrait d'inclure les femmes, grandes oubliées dans les textes législatifs français.

Je ne peux pas parler de ce livre sans évoquer la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges.



Ici, Chloé Delaume a réuni 14 femmes d'origine et de situation différentes, en leur demandant ce que la sororité leur inspirait.



Chloé Delaume "De la sororité en milieu hostile"

Lola Lafon "La traversée" : viol

Juliette Armanet "Ne te retourne pas, ma Sœur"

Estelle-Sarah Bulle "Un café" : dialogue féministe, histoire de l'art

Lydie Salvayre "Anne mes sœurs Anne" : Barbe Bleue

Maboula Soumahoro "Nous sommes cinq" : Fratrie et solidarité entre africaines

Jeanne Cherhal "Ce génie, c'est ma soeur" : poème d'admiration d'une sœur envers une autre

Ovidie "A cause des garçons" : Cette chanson célèbre qui montre que la société a moulé les femmes à sa façon, pour préférer qu'elles soient concurrentes plutôt que solidaires. Et le symbole de la schtroumpfette entourée de schtroumpfs, pas si anodin que ça...

Iris Brey "Nos mains nues" : L'avortement

Lauren Bastide "Sororité, adelphité, solidarité" : car une femme ne naît pas forcément femme, on peut aussi devenir femme

Kiyémis "La sororité comme horizon" : L'importance de la sororité dans un milieu créé par et pour les hommes, la politique / et le combat pour obtenir l'égalité financière

Fatima Ouassak "Protégeons nos enfants, ensemble !" : Le viol des enfants en France

Camille Froidevaux-Metterie "La sororité, un a priori féministe" : la société met volontairement les femmes en concurrence pour éviter la sororité et trop de féminisme

Rébecca Chaillon "Et j'ai vu beaucoup de soleils se coucher." : d'un journal intime jusqu'à des actions concrètes pour que les femmes s'entraident

Alice Coffin "Sister Insider" : confrontation de points de vue entre Alice Coffin et des femmes célèbres (politique, journalisme).





Ce collectif rapporte des actions concrètes, constitue un outil avec des débats très intéressants sur ce qu'est la sororité, avec une nuance par rapport au féminisme.

Il montre toute la difficulté au quotidien pour les femmes de devoir se faire une place crédible dans la société patriarcale, dans le monde du travail sur des postes à responsabilité, dans le monde politique.

Une femme doit constamment prouver qu'elle mérite son statut, chose que les hommes n'ont pas besoin de faire.

Pour cela, au lieu de se tirer dans les jambes, il vaut mieux être solidaires, se soutenir mutuellement et s'entraider, bref, faire preuve de sororité.

Pourquoi se jalouser alors que l'on devrait être fière de ce que nos Soeurs accomplissent, faisant avancer sur la longue route pour obtenir l'égalité hommes/femmes à tous les niveaux.
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Sororité

Lorsque j’ai vu sur Netgalley la possibilité de lire le recueil Sororité, j’ai vu une belle opportunité de compléter ma réflexion dans le cadre de l’étude de La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges.





Ce recueil initié par Chloé Delaume propose à travers des figures littéraires, artistiques, des essayistes et poétesses une réflexion autour d’un mot vieux comme le monde mais qui aujourd’hui a une place tant lexicale que politique : sororité. A l’heure où le féminisme s’affirme, à l’heure du #metoo, à l’heure où la parole commence à être entendue, plusieurs femmes livrent leurs réflexions autour du mot « sororité » avec des formes aussi variées que le court récit, l’analyse d’une chanson, des essais. On retrouvera des noms connus et d’autres un peu moins comme Lydie Salvaire, Juliette Armanet, Ovidie, Lauren Bastide, Lola Lafon.



Ce que j’ai trouvé intéressant dans ce recueil, c’est la diversité du prisme de réflexion qu’offrent ces textes. A multiples plumes, multiples points de vue et c’est ce kaléidoscope qui offre finalement une réelle définition du terme « sororité » en 2021. J’y ai puisé des citations et des idées de texte pour mes élèves et je pense même proposer ce recueil à la rentrée afin d’élargir la réflexion que nous engagerons en classe.



En résumé : un thème universel et d’actualité.
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Sororité

« Sororité » se compose de quinze textes de femmes, militantes, féministes, intersectionelles et artistes racontant leur point de vue sur ce terme de sororité. S’y engageant tantôt pleinement, tantôt avec des nuances, elles parlent de leur vécu et des conditions de cette solidarité face au patriarcat et au fratiarcat. J’ai particulièrement été impacté par le texte d’Alice Coffin (le dernier) qui a contacté celles qui l’avaient attaquée (Anne Hidalgo, Sonia Mabrouk, Marlène Schiappa…) afin de comprendre pourquoi elles n’ont pas fait l’usage de cette sororité vis-à-vis d’elle. Au-delà de ce récit particulier, l’ensemble constitue un ouvrage collectif moderne, puissant, posant un peu plus les jalons d’une révolution féministe de notre société.
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Sororité

C'est quoi la sororité ? A priori l'attitude que nous devrions avoir les unes envers les autres. Pas toujours évident, il y a bien évidemment des divergences de vues entre nous, voire des oppositions fortes. Comment faire alors ? Mais la sororité peut se traduire de bien des façons, et chacun de ces textes en propose une partie. J'ai particulièrement apprécié ceux de Lauren Bastide et Alice Coffin, pour la réflexion qu'ils m'ont apportée. Quant aux autres, entre témoignages, poésie, douceur, amitié, amour,... ils ont tous quelque chose qui nous aidera à avancer, dans lequel on se retrouve. Un petit bouquin que j'offrirai souvent, sans doute.
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Sororité

En voilà du beau monde !

Le souci : c'est une commande. Ça ne veut pas dire que c'est forcément médiocre, mais pour certains textes, ça se sent. Il y a un thème et on veut, on doit, en dire quelque chose. Il y a donc des récits ou témoignages un peu maladroits, très didactiques, à l'instar du dialogue d'Estelle-Sarah Bulle entre deux femmes, une féministe et l'autre pas encore, mais qui ne demande qu'à être convaincue.

En fait les contenus sont très hétéroclites : poésie, témoignage, analyse, fiction.. Heureusement, après quelques textes déroutants, arrive Ovidie avec son analyse des chansons des années 80 qui montent les femmes les unes contre les autres. Et Alice Coffin qui raconte comment, après la sortie de son livre "Le génie lesbien", elle a été malmenée par certaines femmes, et surtout comment les médias s'en sont délectés. Elle décrit les coulisses des échanges poursuivis ensuite, l'interrogation de la notion de sororité, de sa validité ou de son manque de légitimité selon les personnes. Une analyse des médias très intéressante.

Lauren Bastide évoque dans un texte très intimiste et touchant la mort de sa soeur, victime d'un féminicide. Elle interroge ensuite les notions de sororité, fraternité, adelphité.

Les textes les plus brillants sont finalement ceux qui interrogent, critiquent, se livrent sans rien lâcher de leur esprit critique.

"Un soutien pratique et politique. Voilà qui change la donne. Voilà un autre programme. Un programme de sueur, de sang, de larmes, de sous." À la fois lyrique et pragmatique, c'est Lauren Bastide qui développe, à mon sens, le concept d'une façon pertinente et percutante. "La sororité est révolution féministe."

Kiyémis propose aussi un programme politique : elle défend l'égalité par le revenu universel. Camille Froidevaux-Metterie enfonce le clou : la sororité n'est pas simple lien affectif mais bien foncièrement politique, elle est "le ciment de tout l'édifice féministe". Fatima Ouassak utilise aussi la sororité comme outil politique pour faire des mères en particulier "un sujet politique révolutionnaire".

Bref ce recueil est assez inégal mais vous réserve de très jolies pépites et de fines analyses.
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Survivre au sexisme ordinaire

Quelle femme n'a jamais entendu des propositions sexuelles, des remarques comme t'as tes règles, s'est fait siffler dans la rue, s'est faites touché dans les transports? Des comportements tellement ordinaires d'autant plus quand on habite dans une mégapole. Et dans le cercle privée, c'est partout pareil avec des hommes qui violent, frappent, mentent, manipulent... Depuis l'affaire Metoo, on parle plus de ces faits devenues trop ordinaires. Même en donnant le nombre de victimes, les lois évoluent mais peine tellement à aboutir à quelques choses. Des actes plutôt électorales qu'à vraie porté d'évolution sociétale. Et à force d'en parler, les gens se focalisent en disant encore des femmes qui se plaignent, elles l'ont bien cherché, c'est de leur faute... Un homme viol une femme, c'est à cause d'une jupe. Ce n'est par parce que l'homme commet une agression. S'il a des troubles de l'érection, il y a pleins de moyens de se contrôler s'il y avait une volonté. Les gens écoutent assez peu le pourquoi de la réclamation. Alors commence à souffler la force du féminisme. Il faut que les femmes dans un premier temps et les hommes apprennent à se défendre et déconstruire. A travers des témoignages ces nouvelles femmes qui prennent les mots disent, clament, dénoncent, agissent... Très vite, les pages se tournent et on prend des notes. On va par la suite lire des romans, écouter des podcasts, apprendre des reparties... Par exemple, à cette phrase totalement débiles "t'as tes règles", on nous propose : "Dis-donc, je te trouve bien tendu tout à coup, tu serais pas en train de nous faire une overdose de spermatozoïdes?". D'autres thèmes suivent concernant les blagues misogynes où l'on se moque aussi de celui qui dénonce la limite des remarques, le mansplaining, la fameuse mal-baisées, le fait de ne pas avoir d'enfant, l'hystérie... Un livre d'utilité publique pour se rendre compte de l'énormité du problème qui concerne au moins la moitié de la population. Les choses peuvent changer et c'est à chacun d'agir.


Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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