Citations de Maddie D. (74)
Une heure plus tard, il régnait une atmosphère fébrile autour et à l’intérieur de la maison de Liv. Après avoir vu l’état dans lequel se trouvait la baraque, j’avais appelé du renfort et demandé – ordonné serait plus proche de la vérité – à Margaux et Adam de bien vouloir rentrer chez eux. C’était une scène de crime et les civils n’avaient rien à y faire, car d’une part, ça n’était pas leur place et d’autre part, il était hors de question qu’ils gênent mes hommes dans leur enquête ou qu’ils risquent de polluer les lieux, déjà qu’il était presque sûr que Margaux l’avait probablement fait.
Je me laissai tomber assis sur les marches du perron et pris ma tête entre mes mains. Que s’était-il passé depuis hier soir ? Quel enfoiré avait fait ça ?
Chapitre 2: Benjamin :
" - Ça ne va pas non ? Vous n'êtes pas un peu cinglé de taper comme un malade sur ma vitre ? Vous voulez me faire avoir une crise cardiaque ? Je vous rappelle que je viens d'avoir un accident !
- Justement, parlons-en...
- Oui, c'est ça ! Dites, ça vous arrive de faire attention quand vous roulez ?
- Pardon ? C'est vous qui avez embouti ma voiture !
Pourtant, il n’avait jamais rien vu de plus beau ; cette communication entre cette mère et son fils. Ce conte qu’elle lui racontait, à la fois avec sa voix et ses mains qui dansaient, infatigables …
Tu n'es pas ce que j'avais imaginé
Tandis que nous gloussons comme des ados de quinze ans, j'ai une brusque illumination . En fait, c'est ça le bonheur. Ce n'est pas habiter une belle maison, gagner beaucoup d' argent , posséder une belle voiture ou voyager d' endroit paradisiaque en endroit paradisiaque . C'est ça. Partager des moments simples avec mes proches, ne penser à rien d' autre qu'à l'instant présent et rire.
Ma dernière histoire sérieuse s’étant mal terminée, j’ai décidé de faire une croix sur les hommes – sauf s’il est un acteur né à Honolulu, aux cheveux bruns et aux yeux verts, qu’il mesure 1,93m et s’appelle… est-ce vraiment utile que je précise ?
Avec mamie, inutile de gaspiller mon argent en magazines people : j'avais droit au même genre de ragots, le glamour et les paillettes en moins.
C'est même plus que ça. Elle est ma boussole lorsque je me perds, elle est mon ancre, ma bouée de sauvetage lorsque je me noie. Je ne parviens pas à imaginer ma vie sans elle.
Bien que je possédais une liseuse contenant des centaines de titres que je dévorais comme des chocolats, j'étais heureuse d'avoir les versions physiques dans ma bibliothèque. Il y avait quelque chose dans les livres papier- peut-être l'odeur de l'encre ou la sensation de mes doigts sur les pages - dont je ne pouvais me passer.
Rage. Désespoir. Deux mots pour expliquer dans quel état d'esprit je me trouve.
C'est un cauchemar. Je nage dans l'enfer le plus total. Un tsunami d'ennuis. Je vais me noyer.
Tant de gens que je connais détestent lire. Ils trouvent cela inutile, une véritable perte de temps. C'est vraiment dommage, ils ne savent pas ce qu'ils perdent. Moi, je vis des milliers de vies quand eux ne vivent que la leur.
En moi, c’est l’alerte maximale : l’inquiétude est en plein débat avec l’incompréhension, l’espoir ose montrer le bout de son nez, mais la colère et la peur lui font barrage. Quant à la patience… elle attend aux côtés de la sagesse. À elles deux, elles observent et cherchent à comprendre ce qui se trame afin de donner des consignes judicieuses à mon cerveau.
Oh...mon...dieu...Tant de romantisme sucré me donne la nausée. Je le fixe et fais semblant d'être sur le point de vomir. Bien sûr, il me lance un regard noir
J'aurais pu tout aussi bien suivre mon plan initial : rester à la maison, lire et passer du temps avec mes book boyfriends. Eux ne m'avaient jamais déçue
On se pardonne pour les choses qu’on n’a pas faites, celles qu’on n’a jamais osé dire, pour les malentendus, les erreurs. On se soigne mutuellement et ça fait le même effet que lorsqu’on se réunit autour d’une tasse de chocolat traditionnel et de pain au beurre : ça fait du bien au corps et à l’âme.
On dit qu’on ne choisit pas sa famille et je suis totalement d’accord avec cela. Avant qu’on arrive aux États-Unis, tout se passait bien ; notre tribu était parfaite. Je me souviens qu’il ne se passait pas une journée sans que l’on rie aux éclats. C’est fou, les détails dont on peut se rappeler, les moments que l’on choisit de conserver au fond de son cœur et qu’on chérit comme de précieux trésors tout au long de sa vie. Des trésors qui nous aident à tenir bon pendant les moments particulièrement pénibles. Quand ça se passait mal avec Mamina, papa venait nous voir ; il nous prenait dans ses bras et nous parlait dans sa langue pleine de soleil, comme il le faisait pour nous rassurer et aussi pour qu’on n’oublie pas nos racines. Je l’entends encore, sa voix profonde quand il se mettait à nous fredonner « Lapli ka tonbé jòdi-a, dèmen soley ké bryé1». Et il avait raison, les lendemains étaient plus beaux.
On n’était pas une famille dysfonctionnelle, c’était Mamina qui ne « fonctionnait » pas tout à fait comme il aurait fallu. Du coup, c’était souvent tendu entre nous, mais on faisait ce qu’on pouvait pour tenir bon. Parfois, les relations familiales sont un peu comme les voies du Seigneur : impénétrables.
On dit qu’il faut laisser le passé là où il est, qu’il n’y a rien de bon à le remuer, bla-bla-bla…
Les a priori ont la dent dure.
De même que les souvenirs.
Mon principal problème a toujours été le temps. Depuis toute petite, je n’ai jamais réussi à en avoir ou en trouver assez pour parvenir à faire tout ce que je voulais dans une journée : jouer, aller me balader au bord de l’eau en me racontant des histoires fantastiques, traîner avec mes copains, faire un tour à la marina et regarder les pêcheurs rentrer et déposer les casiers remplis de homards sur les pontons de bois, puis m’asseoir au bord de l’eau pour rêvasser aux lendemains.
Toute à mes pensées, aveugle et sourde à ce qui se passe autour de moi, quelque chose me percute à grande vitesse et je me retrouve les fesses au sol, le souffle coupé par l’impact. Un peu hébétée, je mets un moment à reprendre mes esprits et essaye de comprendre ce qui vient de se passer.