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Citations de Saki (65)


 Saki
L'imagination a été donnée à l'homme pour compenser ce qu'il n'est pas.
L'humour pour le consoler de ce qu'il est.
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Laploshka était un des hommes les plus méchants que j'ai rencontrés, et aussi l'un des plus divertissants. Il racontait des horreur sur les gens de façon si charmante qu'on lui pardonnait les propos non moins horribles qu'il tenait sur votre propre compte derriere votre dos. Quand on a horreur de tout cancanage désobligeant, on est toujours reconnaissant à ceux qui s'enchargent pour nous et qui s'en chargent bien. Et Laploshka faisait vraiment des merveille.
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« Je ne pense pas qu'il existe dans tout Chelsea de créature plus pleinement satisfaite de son sort, observa Jocantha, faisant allusion à elle-même ; sauf peut-être Attab », poursuivit-elle en portant son regard sur le grand chat tigré qui se prélassait sur un coin du divan. « Il reste là, étendu, à ronronner et à rêver, et se contente de remuer un membre de temps en temps, plongé dans l'extase d'un confort douillet. On le prendrait pour l'incarnation de tout ce qui est doux, soyeux et velouté ; ses contours ignorent les aspérités ; c'est un rêveur dont la philosophie consiste à dormir et laisser dormir ; et puis quand vient le soir, il sort dans le jardin, l’œil luisant d'un éclat sanguinaire, et met à mort un moineau assoupi. »
Page 20
Traduction J. Deregnaucourt
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Vers onze heures et demie, les membres les plus rassis de la famille Steffink commencèrent à insinuer qu’il serait temps de penser à dormir.
- Allons, Teddie, tu sais que tu devrais déjà être dans ton petit lit, dit Luke Steffink à son fils qui avait treize ans.
- Nous devrions tous y être, ajouta Mrs. Steffink.
- Il n’y aurait pas la place, dit Bertie.
Cette réflexion fut considérée comme parfaitement indécente et tout le monde se mit aussitôt à manger des raisins et des amandes avec le zèle fiévreux d’un mouton qui broute pendant que l’orage menace.
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Romance at short notice was her speciality.

Elle avait une capacité étonnante à improviser une histoire.
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Je vais être veuve avant d’être mariée. Pourtant, j’ai tellement envie de voir à quoi ressemble la Corse. Elle a l’air tellement idiot sur la carte !
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- Oh ! regarde ces vaches ! s’exclama la tante.
Presque tous les champs que suivait le train regorgeaient de vaches et de bœufs, mais la tante parlait comme si elle signalait un phénomène rare.
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-- Je trouve que c'est très méchant de votre part de ne pas vouloir me changer en louve comme je vous l'ai demandé, dit Mary Hampton, en se dirigeant vers la serre pour donner à ses perruches leur ration habituelle de reliefs du dessert.

L'apprenti sorcier
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Une femme pourra endurer beaucoup d’inconfort, se sacrifier et se passer de tout jusqu’à l’héroïsme, mais le seul luxe qui lui soit indispensable, ce sont les disputes. Partout, si transitoire que soit l’évènement, elle ne renoncera jamais à ses querelles féminines, pas plus qu’un français ne renoncerait à mitonner sa soupe dans le désert des régions arctiques. Dès le début d’une traversée en mer, avant que le voyageur mâle ait eu le temps d’apercevoir une demi-douzaine de passagers, il se trouvera une femme qui aura déjà déclenché au moins deux causes d’hostilité et elle en aura mis de côté une ou deux supplémentaire…pourvu, évidemment, qu’il y ait suffisamment de femmes à bord pour lui offrir plusieurs adversaires.
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La poule de Houdan n’avait jamais été invitée à pratiquer le culte de Sredni Vashtar. Conradin avait depuis longtemps décidé qu’elle était anabaptiste. Il ne prétendait pas savoir le sens de ce mot, mais il espérait, dans le secret de son cœur, que c’était quelque chose d’un peu scandaleux et de pas très convenable. Mrs. De Ropp incarnait aux yeux de Conradin ce qui était convenable, donc ce qui était exécrable.
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Wilfrid Pigeoncote venait juste d’hériter de son oncle, Sir Wilfrid Pigeoncote, à la mort de son cousin, le commandant Wilfrid Pigeoncote, qui avait succombé aux conséquences d’un accident de polo. (Un certain Wilfrid Pigeoncote s’était couvert de gloire au cours des campagnes de Marlborough et la famille avait toujours eu un faible pour le nom de Wilfrid depuis.)
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[...] ... Pendant cette période, elle vit très peu Mortimer ; la ferme, les bois et les ruisseaux à truite semblaient l'absorber de l'aube au crépuscule. Un jour qu'elle suivait la direction qu'elle l'avait vu prendre le matin, elle déboucha sur une clairière au milieu d'un bosquet de noisetiers, entourée d'un cercle de grands ifs, au centre de laquelle se trouvait un piédestal en pierre surmonté d'une petite statue de bronze représentant un jeune Pan. C'était une pièce de belle facture, mais ce qui retint son attention fut le fait qu'on avait déposé à ses pieds l'offrande d'une grappe de raisins fraîchement coupés. Les raisins étaient une denrée rare à Yessney et Sylvia saisit la grappe d'un geste rageur. Comme elle regagnait la maison, le mépris et l'agacement se partagèrent un moment ses pensées avant de céder la place à un sentiment voisin de la peur. Derrière un entrelacs de branchages, un enfant au visage d'une coupe hardie et fine, au teint hâlé par un soleil qu'on aurait dit d'Asie, la dévisageait d'un air mauvais. C'était un sentier isolé, mais tous les sentiers autour de Yessney étaient isolés, et Sylvia pressa le pas sans s'attarder à observer cette subite apparition. Ce n'est que lorsqu'elle eut atteint la maison qu'elle s'aperçut qu'elle avait laissé tomber la grappe de raisins dans sa fuite.

- "J'ai vu un jeune garçon aujourd'hui, dans les bois," dit-elle ce soir-là à Mortimer. "Il avait le teint hâlé et était plutôt beau, malgré la lueur malicieuse et presque méchante qui brillait dans ses yeux. Ce devait être un jeune bohémien.

- C'est une hypothèse vraisemblable," dit Mortimer, "sauf qu'il n'y a pas de bohémiens pour le moment dans les environs.

- Alors, qui cela peut-il bien être ?" demanda Sylvia, et comme Mortimer ne semblait pas avoir d'idée précise sur la question, elle se mit à raconter comment elle avait découvert l'offrande votive.

- "Cette grappe de raisins, c'est une idée à toi, je suppose. C'est sans doute une excentricité bien innocente, mais enfin songe à ce que les gens pourraient dire, s'ils l'apprenaient.

- Pourquoi ? Tu y as touché ?" demanda Mortimer.

- J'ai ... j'ai pris la grappe et je l'ai jetée. C'était d'un ridicule ..." balbutia Sylvia en guettant sur le visage impassible de son mari un signe d'agacement.

- "Je ne sais si tu as été bien avisée d'agir ainsi," dit celui-ci d'un ton songeur. "J'ai entendu dire que les dieux sylvestres ne badinaient pas avec ceux qui les méprisent.

- Pour ceux qui croient en eux, peut-être, mais vois-tu, moi, je n'y crois pas," rétorqua Sylvia.

- "Tout de même," dit Mortimer d'une voix égale et calme, "à ta place, j'éviterais les bois et les vergers, et je ne m'approcherais pas trop des bêtes à cornes de la ferme."

Tout ça, c'était bien sûr des bêtises, mais dans ce coin perdu au milieu de ce bois, l'absurde semblait inextricablement lié au malaise. ... [...]
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"_ Pour ma part, reprit Laura, je crois qu'une vie de loutre doit être assez agréable ; du saumon toute l'année, la satisfaction de pouvoir aller chercher les truites dans leurs trous sans avoir à attendre des heures qu'elles condescendent à sauter sur la mouche qu'on agite devant elles ; une silhouette svelte et élégante…
_ Pensez aux chiens, intervint Amanda. Ce doit être affreux d'être chassée, traquée et finalement tuée par la meute !
_ Ça doit être assez drôle, car cela se passe sous le regard de la moitié des voisins et ce n'est certainement pas pire que cette lente agonie du samedi au mardi ; et puis il faut que je change un peu. Si j'ai été une loutre convenable, je reviendrai peut-être sous une forme humaine ; sans doute quelque chose d'assez primitif : un petit nègre tout nu, j'imagine.
_ J'aimerais vous voir plus sérieuse, soupira Amanda. Vous devriez vraiment, si vous ne devez vivre que jusqu'à mardi.
En fait, Laura mourut le lundi.
_ Cela nous complique vraiment les choses, déplora Amanda auprès de son oncle par alliance, Sir Lulworth Quayne. J'ai invité un tas de gens à venir jouer au golf et à pêcher, et les rhododendrons sont en pleine floraison.
_ Laura a toujours été très sans-gêne, répondit Sir Lulworth ; elle est née la semaine du Grand Prix, et alors qu'il y avait dans la maison un ambassadeur qui avait horreur des bébés."
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Tous les gens bien vivent au-dessus de leurs revenus aujourd'hui, et ceux qui ne sont pas respectables vivent au-dessus du revenu des autres. Quelques individus particulièrement doués réussissent à faire les deux à la fois.
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"Quand on vit parmi des lévriers, on doit éviter de présenter de trop bonnes imitations d'un lapin, si l'on ne veut pas se faire arracher la tête d'un coup de dent."

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Pour moi, les cheveux sont comme les maris : tant que l'on vous voit ensemble en public, peu importent les divergences que l'on peut avoir dans l'intimité.
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Tous les gens bien vivent au dessus de leurs revenus aujourd'hui et ceux qui ne sont pas respectables vivent au dessus du revenu des autres. Quelques individus particulièrement doués réussissent à faire les deux à la fois.
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- Vous n'êtes pas vraiment mourante, n'est-ce pas ? interrogea Amanda.
- Le docteur m'a donné la permission de vivre jusqu'à mardi, répondit Laura.
En fait, Laura mourut le lundi.
- Cela nous complique vraiment les choses, déplora Amanda auprès de son oncle par alliance, Sir Lulworth Quayne. J'ai invité un tas de gens à venir jouer au golf et à pêcher, et les rhododendrons sont en pleine floraison.
- Laura a toujours été sans-gêne, répondit Sir Lulworth ; elle est née la semaine du Grand-Prix, et alors qu'il y avait dans la maison un ambassadeur qui avait horreur des bébés.
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Il arriverait chez les Sebastable juste à l’heure du thé. Joan serait assise à une table basse recouverte de bouilloires d’argent, de jattes de crèmes et de tasses à thé en fine porcelaine. Derrière tout cet étalage, le timbre argenté de Joan multiplierait les questions amicales : « Prenez-vous le thé léger ou fort ? Du sucre, ou pas de sucre ? Et combien de morceaux ? » Et ainsi de suite : « C’est un morceau, j’avais oublié. Vous prenez du lait, n’est-ce pas ? Voulez-vous un peu plus d’eau chaude, s’il est trop fort ? »
Cushat-Prinkly avait lu ce genre de discours dans d’innombrables romans et il les avait entendus des centaines de fois, ce qui lui permettait d’affirmer leur exactitude. Des milliers de femmes, à cette heure solennelle de l’après-midi, était assises, entourées de délicates porcelaines et d’argenterie, et leurs voix résonnaient agréablement tout en émettant de petites questions pleines de prévenance ; Cushat-Prinkly détestait le cérémonial du thé.
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La prétendue tante était de ces gens qui croient que les choses s’abîment à l’usage et qui les ensevelissent dans la poussière et l’humidité pour les conserver en bon état.
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