AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Spinoza (690)


L’homme qui est conduit par la Raison n’est pas conduit par la crainte à obéir ; mais en tant qu’il s’efforce de conserver son être selon le commandement de la Raison, c’est-à-dire en tant qu’il s’efforce de vivre librement, il désire observer la règle (rationem) de la vie et de l’utilité communes, et par conséquent vivre selon le décret commun de l’Etat. Donc l’homme qui est conduit par la Raison désire, pour vivre plus librement, observer les lois (jura communia) de l’État.

(p. 336 de l’édition Folio Gallimard)
Commenter  J’apprécie          30
Les superstitieux, qui savent reprocher les vices plutôt qu’enseigner les vertus, et qui s’appliquent non à conduire les hommes par la Raison, mais à les contenir par la crainte pour qu’ils fuient le mal plutôt que d’aimer les vertus, ne tendent à rien d’autre qu’à rendre les autres aussi malheureux qu’eux-mêmes ; aussi n’est-il pas étonnant que le plus souvent ils soient insupportables et odieux aux hommes.

(p. 328 de l’édition Folio Gallimard)
Commenter  J’apprécie          30
Le suprême orgueil ou la suprême dépréciation de soi sont le signe de la suprême impuissance de l’âme.

(p. 319 de l’édition Folio Gallimard)
Commenter  J’apprécie          30
Qui vit sous la conduite de la Raison s’efforce, autant qu’il peut, de compenser par l’amour – autrement dit par la générosité – la haine, la colère, le mépris, etc., d’un autre envers lui.

(p. 312 de l’édition Folio Gallimard)
Commenter  J’apprécie          30
Si, par exemple, une pierre est tombée d’un toit sur la tête de quelqu’un et l’a tué, ils démontreront que la pierre est tombée pour tuer l’homme, de la façon suivante : Si en effet, elle n’est pas tombée à cette fin par la volonté de Dieu, comment tant de circonstances (souvent, en effet, il faut un grand concours de circonstances simultanées) ont-elles pu concourir par hasard ? Vous répondrez peut-être que c’est arrivé parce que le vent soufflait et que l’homme passait par là. Mais ils insisteront : Pourquoi le vent soufflait-il à ce moment-là ? Pourquoi l’homme passait-il par là à ce même moment ? Si vous répondez de nouveau que le vent s’est levé parce que la veille, par un temps encore calme, la mer avait commencé à s’agiter, et que l’homme avait été invité par un ami, ils insisteront de nouveau car ils ne sont jamais à court de questions : Pourquoi donc la mer était-elle agitée ? Pourquoi l’homme a-t-il été invité à ce moment-là ? et ils ne cesseront ainsi de vous interroger sur les causes des causes, jusqu’à ce que vous vous soyez réfugié dans la volonté de Dieu, cet asile de l’ignorance.

(p. 108 de l’édition Folio Gallimard)
Commenter  J’apprécie          30
il faut toujours avoir les yeux sur ce qu’il y a de bon en chacune des choses que l’on considère, afin que ce soit toujours des sentiments de joie qui nous déterminent à agir.
Commenter  J’apprécie          30
"Ce que j’appelle esclavage, c’est l’impuissance de l’homme à gouverner et à contenir ses passions."
Commenter  J’apprécie          30
L'esprit et le corps sont une seule et même chose, qui est conçue tantôt sous l'attribut de la pensée, tantôt sous l'attribut de l'étendue.
Commenter  J’apprécie          34
Pour ma part, je dis que cette chose est libre qui existe et agit par la seule nécessité de sa nature, et contrainte cette chose qui est déterminée par une autre à exister et à agir selon une modalité précise et déterminée.
Commenter  J’apprécie          30
Je me bornerai à dire ici brièvement ce que j'entends par un bien véritable et aussi ce qu'est le souverain bien. Pour l'entendre droitement il faut noter que bon et mauvais se disent en un sens purement relatif, une seule et même chose pouvant être appelée bonne et mauvaise suivant l'aspect sous lequel on la considère ; ainsi en est-il de parfait et d'imparfait. Nulle chose, en effet, considérée dans sa propre nature ne sera dite parfaite ou imparfaite, surtout quand on aura connu que tout ce qui arrive se produit selon un ordre éternel et des lois de nature déterminées.
Commenter  J’apprécie          30
Dieu a pour agir beaucoup de lois qu'il n'a pas communiquées à l'entendement humain et qui, si elles lui avaient été communiquées, paraîtrait aussi naturelles que les autres.
Commenter  J’apprécie          30
Peut-être notre description de la monarchie paraîtra-t-elle risible à certains esprits, qui prétendent charger la seule plèbe des défauts inhérents, en réalité, à tous les mortels. D'après eux, la foule commune ne connaît pas la mesure, elle devient redoutable si elle n'est maintenue dans la crainte ; la plèbe ou bien obéit en esclave, ou bien domine avec insolence ; elle ne se soucie pas de vérité et n'a pas de jugement, etc. On leur répondra que tous les humains ont en partage une nature identique. Ce qui fait souvent illusion, ce sont et la puissance et les honneurs rendus. Au point, qu'en présence de deux mêmes actions, nous déclarons l'une permise à certain homme et absolument interdite à l'autre. Or il n'existe, entre les deux cas, d'autre facteur différent que la personnalité de l'auteur. L'insolence caractérise tous les hommes en position de dominer ; même les gens en place, désignés pour un an, deviennent insolents. On imagine, dès lors, quelle attitude peuvent prendre des nobles à qui les honneurs sont assurés pour toujours ! Mais leur arrogance se pare de luxe, de sensualité, de prodigalité, d'une certaine aisance dans le vice, d'une sorte de sottise raffinée ou élégante immoralité. De sorte que ces défauts, hideux et honteux quand ils sont considérés dans leur plein relief, prennent aux yeux des spectateurs inexpérimentés une apparence estimable. Quant à dire que la plèbe ne connaît pas de mesure, devient redoutable si elle n'est maintenue dans la crainte ! ... qui croirait que liberté est esclavage vivent en bonne intelligence ? Il n'est pas surprenant non plus que la plèbe ignore la vérité et quelle n'ait pas de jugement, puisque les affaires importantes de l'État sont tenues secrètes. Elle en est réduite à des conjectures d'après les faits, peu nombreux, qu'on n'a pas réussi à lui dissimuler. Connaîtrait-on, par hasard, beaucoup d'humains à la portée de qui il soit de suspendre leur jugement ? Vouloir tout cacher aux citoyens, puis escompter qu'ils ne portent point cependant de jugements erronés et ne soupçonnent point le pire, c'est faire preuve d'une inconséquence extrême ! Admettons que la plèbe sache se modérer et s'abstenir de juger, dans toute les circonstances où son information est insuffisante : on se verrait alors contraint d'avouer qu'elle serait bien digne de détenir elle-même le gouvernement, plutôt que d'être gouvernée. En réalité, comme nous l'avons dit, la nature humaine est toujours identique : tous les hommes sont insolents lorsqu'ils dominent et tous deviennent redoutables lorsqu'ils ne sont pas maintenus dans la crainte. Dans n'importe quel milieu humain, la vérité est considérablement déformée par des hommes, prompts à la colère ou faibles ( devant leurs appétits). À plus forte raison quand les plus hauts pouvoirs sont aux mains d'une minorité qui, pour prendre des arrêts, ne tiennent compte ni du droit ni de la vérité, mais de l'importance des fortunes en jeu
Commenter  J’apprécie          30
L'humilité a lieu lorsque quelqu'un, sans aller jusqu'au mépris de soi-même, connaît sa propre imperfection ; cette passion ne s'étend pas non plus au-delà de nous-mêmes.
Commenter  J’apprécie          30
Nous appelons opinion le premier mode de connaissance, parce qu’il est sujet à l'erreur et qu’il ne se rencontre jamais dans un objet dont nous sommes certains, mais seulement dans ceux que nous connaissons par conjecture et par la parole d'autrui.
Commenter  J’apprécie          30
Les partisans de cette doctrine, qui ont voulu faire étalage de leur talent en assignant des fins aux choses, ont, pour prouver leur doctrine, apporté un nouveau mode d'argumentation : la réduction, non à l'impossible, mais à l'ignorance - ce qui montre qu'il n'y avait aucun autre moyen d'argumenter en faveur de cette doctrine. Si, par exemple, une pierre est tombée d'un toit sur la tête de quelqu'un et l'a tué, ils démontreront que la pierre est tombée pour tuer l'homme, de la façon suivante : Si, en effet, elle n'est pas tombée à cette fin par la volonté de Dieu, comment tant de circonstances (souvent, en effet, il faut un grand concours de circonstances simultanées) ont-elles pu concourir par hasard ? Vous répondrez peut-être que c'est arrivé parce que le vent soufflait et que l'homme passait par là. Mais ils insisteront : Pourquoi le vent soufflait-il à ce moment-là ? Pourquoi l'homme passait-il par là à ce même moment ? Si vous répondez de nouveau que le vent s'est levé parce que la veille, par un temps encore calme, la mer avait commencé à s'agiter, et que l'homme avait été invité par un ami, ils insisteront de nouveau car ils ne sont jamais à court de questions : Pourquoi donc la mer était-elle agitée ? Pourquoi l'homme a-t-il été invité à ce moment-là ? Et ils ne cesseront ainsi de vous interroger sur les causes des causes, jusqu'à ce que vous vous soyez réfugié dans la volonté de Dieu, cet asile de l'ignorance. De même aussi, devant la structure du corps humain, ils s'étonnent, et ignorant les causes de tant d'art, ils concluent que cette structure n'est pas due à un art mécanique, mais à un art divin ou surnaturel, et qu'elle est formée de façon que nulle partie ne nuise à l'autre. Et ainsi arrive-t-il que celui qui cherche les vraies causes des miracles et s'applique à comprendre en savant les choses naturelles, au lieu de s'en étonner comme un sot, est souvent tenu pour hérétique et impie, et proclamé tel par ceux que le vulgaire adore comme les interprètes de la Nature et des Dieux. Car ils savent que l'ignorance une fois détruite, s'évanouit cet étonnement, leur unique moyen d'argumenter et de conserver leur autorité.
Commenter  J’apprécie          30
Tu me demandes si à partir du seul concept d’étendue, on peut démontrer a priori la variété des choses. Je crois l’avoir déjà montré assez clairement, c’est impossible. Et c’est pourquoi Descartes a tort de définir la matière par l’étendue, car elle doit être nécessairement expliquée par un attribut qui exprime une essence éternelle et infinie.
Commenter  J’apprécie          30
[…] Chaque être consiste seulement en deux attributs, à savoir l’un des attributs précis de Dieu, et l’idée de cet attribut.
Commenter  J’apprécie          30
Et voilà cette fameuse liberté humaine que tous se vantent d’avoir ! Elle consiste uniquement dans le fait que les hommes sont conscients de leurs appétits et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. C’est ainsi que le bébé croit librement appéter le lait, que l’enfant en colère croit vouloir la vengeance, et le peureux, la fuite.
Commenter  J’apprécie          30
Une démonstration vraisemblable doit être telle que, même si nous pouvons douter d’elle, il nous soit cependant impossible de la contredire. Car ce qu’on peut contredire ne ressemble pas au vrai, mais au faux.
Commenter  J’apprécie          30
Si notre vue était plus longue ou plus courte, ou si notre constitution était autre, les choses qui nous semblent belles aujourd’hui nous sembleraient laides, et celles qui semblent aujourd’hui laides nous sembleraient belles.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Spinoza (1736)Voir plus


{* *}