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Critiques de Zanzim (638)
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Peau d'Homme

"Observez moi de haut en bas

Vous n'en verrez pas deux comme ça

Mais prenez garde à ma beauté

Mon exquise ambiguïté."

Le plus beau du quartier, Carla Bruni.

La jolie Bianca est vierge et doit se marier avec Giovanni, suite à un mariage arrangé.



Pour pouvoir découvrir la Vie, avant d'être recluse dans sa nouvelle maison, sous la férule d'un époux, Bianca va revêtir une "peau d'homme", secret de famille transmis par les femmes...



Bianca devient ainsi Lorenzo et découvre cette peau rude, son odeur, différente de la douceur de sa peau de femme. Les poils du menton, les muscles des bras et celui qui se redresse si... vite!



Sur la margelle du puits, elle/il rencontre Giovanni qui... préfère les hommes! Il va tomber amoureux de Lorenzo...



C'est une étrange double vie, Lorenzo est l'amant comblé de son époux, mais Bianca est une femme délaissée et soumise aux conventions de la société.



Bianca va rechercher une solution, à cette impasse.

Au début, jeune femme innocente, puis se révélant forte et courageuse, Bianca va devoir revendiquer sa liberté de penser et sa liberté sexuelle, dans l'Italie de la... Renaissance.



Et se heurter à Fra Angelo, son propre frère intégriste religieux.

- "Voilà ce que je fais de ton voile!" S'écrit Bianca en piétinant l'étoffe.

C'est la BD Grand prix RTL, Prix Wolinski et Landerneau 2020...

"Sans contre façon, je suis un garçon." Mylène Farmer.
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Peau d'Homme

Maintenant qu'elle a 18 ans, Bianca est en âge de se marier. Si l'heureux élu est jeune, à peine quelques années de plus qu'elle, plutôt joli garçon et riche marchand, il n'en reste pas moins que ce n'est guère l'élu de son cœur, le mariage ayant tout simplement été arrangé par leurs parents respectifs. Ses deux amies, Rubina et Agostina, la trouvent chanceuse d'épouser un homme tel que Giovanni, chacune comparant avec leur propre époux. Pourtant, la jeune femme déplore le fait de ne pouvoir connaître son futur promis avant le mariage. Une idée bien saugrenue pour sa mère qui a connu la même situation, et il est, évidemment, hors de question de tout annuler. Sa marraine, pour lui changer les idées, lui propose de venir quelques jours chez elle. C'est là qu'elle lui montre un objet fort rare, peut-être unique : une peau d'homme. L'aidant à l'enfiler, Bianca devient alors Lorenzo. Après avoir appris à marcher comme un homme et travaillé sa voix, Bianca, sous les traits de Lorenzo, s'en retourne en ville, bien décidée à faire plus ample connaissance avec Giovanni...



Bianca n'en a que faire des coutumes avant le mariage. Grâce à sa marraine, elle va pouvoir, déguisée en Lorenzo, faire plus ample connaissance avec son futur époux. Et elle ne sera pas au bout de ses surprises, aussi bien concernant Giovanni que la place de la femme, des homosexuels et de l'église dans la société en pleine Renaissance Italienne. Le regretté Hubert nous offre un album au scénario vraiment original qui donne à réfléchir justement sur l'(in)égalité homme/femme, sur ces hommes qui cachent leur véritable orientation sexuelle, la religion, les conventions sociales mais aussi sur l'amitié homme/femme. Un conte d'ailleurs tout à fait transposable à notre époque. Graphiquement, le trait épuré, un brin anguleux, et les couleurs rétro de Zanzim s'accordent parfaitement à ce récit.
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Peau d'Homme

Cette BD a été un bon divertissement, elle est pleine d'humour et de situations qui, vues sérieusement sont plutôt dramatiques, mais que les auteurs ont su rendre cocasses en ne les prenant pas trop au sérieux.



Alors, d'abord, la qualité graphique et les couleurs choisies portent parfaitement les images d'une histoire un peu délirante, le trait de crayon est fin et témoigne de délicatesse à bon escient, que ce soit dans les expressions des visages ou les scènes d'amour, plutôt d'après l'amour, entre homme et femme, homme et homme (enfin presque). Les décors ne sont pas en reste, les dessins reproduisant très bien les bâtiments de l'époque, le mobilier, les jardins, la nature.



Et l'histoire, elle est plutôt décalée, mais finalement pas autant qu'il pourrait paraître, car elle décrit bien la condition, souvent consentie, de la femme, celle de l'homme et surtout celle de la relation sentimentale entre une vraie femme et un homosexuel contraint au mariage. Finalement, ils vont s'aimer, à leur manière, et le dénouement plutôt en happy end traduit bien l'idée générale positive malgré tout de cette histoire.



Un mauvais point pour un moinillon quasi-inquisiteur qui, hélas, me fait penser à certains membres du clergé actuel, complètement hors de l'humain et du message évangélique.
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La Sirène des Pompiers

Jolie bande dessinée dont la très belle qualité des planches surclasse l'histoire pourtant tirée d'une idée originale, celle d'une sirène de Bretagne ayant remonté la Seine car elle voulait voir Paris, pour finalement devenir le modèle et la maîtresse d'un peintre, Gustave Gélinet.



Celui-ci est aux prises avec un critique d'art qui l'humilie, la gentille sirène va le prendre en charge, à sa manière, permettant à Gustave de laisser librement éclater son talent en peignant des sirènes. Ses modèles sont des petites bourgeoises qui veulent un tableau d'elle-même les représentant en sirènes, même si elles n'ont pas forcément le corps qui s'harmonise avec la queue.



Pour ma part, j'ai surtout apprécié les faits et gestes de la sirène dans la vie parisienne de la fin du XIXe siècle, particulièrement ses relations avec son employée de maison, bretonne comme elle.



Gustave Gélinet n'est pas un personnage très attachant, ni finalement un grand artiste puisqu'il ne parvient à peindre que des sirènes, il est vrai assez esthétiques.



Il reste de belles couleurs, de beaux dessins de Paris, sur les quais de Seine aussi bien que dans les égouts, donc un bon petit moment en compagnie d'une sirène qui ne sait pas chanter mais capable de partir à la conquête du monde.
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Peau d'Homme

Je vais sans doute aller a contre courant.

Parce que je n'ai pas vraiment adhéré aux graphismes, même si ils sont simples et épurés. Je préfère les dessins plus classiques.



Néanmoins, je dois reconnaître qu'ils correspondent parfaitement au scénario.



J'ai apprécié dans l'ensemble cette bd , sans être vraiment emportée.

Le pitch de départ présageait du bon, mais j'avoue que je n'ai pas complétement adhéré au parti pris des auteurs.

L'idée ce cette peau d'homme qui permet a une jeune pucelle de se mettre dans la peau d'un homme est très originale, mais me laisse perplexe quand a l'utilisation qu'elle en fait.



Néanmoins cette Bd est assez réussie par les messages qu'elle essaie de faire passer. Le manque de tolérance du clergé, la place des femmes dans la société, le rejet de l'homosexualité, etc...



Donc je sors contente de cette lecture, sans pour autant avoir été entièrement conquise.

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Peau d'Homme

Je ne vais pas me joindre au concert de louanges adressées à « Peau d’homme ». Je vais peut-être même être une des rares voix dissonantes dans ce cortège de dithyrambes. Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé « Peau d’homme », je lui reconnais d’évidentes et indéniables qualités, mais je n’ai pas été emballée.



Sur le plan graphique, « Peau d’homme » est une totale réussite. Visuellement tout est splendide, le trait simple et direct, les couleurs éclatantes, la composition des cases, Zanzim produit un travail remarquable et j’ai très envie de m’intéresser à ses autres ouvrages.

J’ai trouvé l’argument de départ assez génial, vraiment bien trouvé. Cette idée d’une jeune femme qui revêt une peau d’homme et peut ainsi vivre un peu dans la peau d’un garçon était un point de départ qui m’enthousiasmait vraiment. Mais, la suite du scénario m’a déçue. L’intrigue est bien construite et bien menée, je le reconnais sans peine. Je ne me suis pas ennuyée, le rythme est enlevé, c’est parfois drôle. Malgré tout ça, je n’ai jamais été immergée dans le récit, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire. En fait, j’aurais voulu que « Peau d’homme » raconte une autre histoire que celle-là, une histoire qui m’aurait plus parlé. Je m’étais pourtant projetée dans l’argument de départ. Quelle femme ne s’est pas un jour demandé « que ressent un homme lorsqu’il fait l’amour ? ». Quelle femme n’a pas imaginé « et si j’étais un homme le temps d’une journée, que ferais-je ? ». Peut-être est-ce parce je suis une des rares à s’être posé ces questions que j’ai été déçue par le traitement de « Peau d’homme ». A la question « que ferais-je si je passais une journée dans la peau d’un homme ? », au-delà bien évidemment de la découverte du plaisir masculin, ce qui m’intéresserait ce serait de me confronter en tant qu’homme à un regard féminin, de poser un regard masculin sur le féminin, en gros d’explorer l’altérité homme / femme autrement. Ce n’est pas du tout la voie choisie par Hubert. Ce qu’il choisit de raconter est sans doute très personnel et plutôt intéressant en soi mais je me suis sentie exclue de cet univers qui est finalement extrêmement masculin.



« Peau d’homme » est une B.D intéressante à plus d’un titre mais je n’ai pas été vraiment séduite malgré des qualités narratives certaines. Par contre, j’ai été charmée par le travail de Zanzim dont je compte bien poursuivre la découverte.



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Peau d'Homme

"Peau d'homme" est un roman graphique dont les événements se déroulent en Italie, pendant la Renaissance, et qui met en scène Bianca, jeune fille de dix-huit ans sur le point de se marier. Issue d'une "bonne famille", elle est promise à Giovanni, le mariage ayant été arrangé et négocié par les deux familles concernées. Parce qu'elle regrette de ne pas pouvoir connaître son fiancé avant le jour dit, sa marraine lui révèle le secret qui unit toutes les femmes de la famille : elles possèdent une peau d'homme, qu'elles ont appelée Lorenzo et qu'elles ont revêtue tour à tour pendant leurs jeunes années. Bianca, à son tour, peut désormais se faire passer pour un homme et ainsi faire la connaissance de son futur mari dans son "milieu naturel". Mais au-delà du fait qu'elle apprendra que ce dernier est homosexuel, elle se rendra compte de la place réelle des femmes dans ce monde d'hommes. Qu'elle soit dans sa peau de femme ou dans celle de Lorenzo, Bianca s'émancipe, s'insurge, se rebelle...



Plusieurs sujets forts sont abordés sous divers angles, et notamment la condition de la femme, l'homosexualité et le fanatisme religieux. Ils sont traités par le biais de personnages aussi différents les uns que les autres, nous offrant de ce fait une vue d'ensemble. Les femmes, par exemple, sont tantôt un objet ou une marchandise (point de vue du père), tantôt un être inférieur qui n'éprouve aucun désir (point de vue du mari), tantôt un démon en jupon responsable de la débauche des hommes (point de vue religieux) ; mais elles sont aussi des femmes qui ont un corps et des idées qu'elles assument et dont elles sont fières, capables de s'affirmer et d'user de représailles dans ce monde d'hommes qui les brident. Il en est de même des homosexuels, ou plutôt des invertis comme ils sont appelés ici, obligés de se cacher, de jouer les "mâles" au grand jour, et pas mieux traités que les femmes.



On observe donc Bianca évoluer dans cette atmosphère quelque peu misogyne et intolérante, dont le fanatisme religieux est une véritable contagion, porté qui plus est par la voix d'Angelo, le frère même de Bianca. Au fur et à mesure que Bianca ouvre les yeux sur tout ce qui l'entoure, Angelo se fait de plus en plus dur envers ses sujets, qui pourtant sont de plus en nombreux. Les femmes en prennent pour leur grade, responsables de tout aux yeux de "Dieu", il en va de même pour les invertis et toutes les autres personnes qui ne rentrent pas dans le moule. Tous les citoyens "modèles" s'insurgent contre eux. Mais quand Angelo va trop loin, qu'il défend aux hommes de tromper leur femme ou de la battre, la tendance tourne enfin, il est temps d'envoyer Angelo vers une nouvelle sainte mission, celle de relever un vieux monastère, tout là-bas au fin fond de la montagne...



Évidemment, nous sommes au temps de la Renaissance, soit quelque part entre le XIVe et le XVIe siècles, et bien des progrès dans les mœurs étaient encore à accomplir à cette époque. Mais Hubert et Zanzim mettent tout de même le doigt sur des sujets encore d'actualité, et c'est certainement voulu, et c'est pour moi ce qui fait le point fort de leur histoire. La plupart des coups de gueule de Bianca sont encore à conjuguer au présent, et malheureusement certaines réflexions phallocrates et homophobes également.



Mais le ton donné, tantôt grave et colérique, tantôt sarcastique et ridicule, nous offre une lecture haute en couleur. C'est, certes quelque peu révoltant, mais également très jouissif. Les pages se tournent toutes seules. On s'attache aux personnages ou on aime à les détester. L'histoire est menée tambour battant. Un vrai régal !



Mon seul bémol vient des dessins, et plus exactement de la physionomie des personnages que j'ai trouvés peu travaillés, ou plutôt "déformés", avec des yeux trop grands, des nez trop longs ou quasiment inexistants, ou encore des expressions trop exagérées, ne les mettant pas en valeur. Je n'ai en revanche rien à dire quant à la représentation des décors, mobiliers, tenues et autres, quant aux couleurs choisies et aux traits simples des dessins, formant un tout représentatif du contexte de l'époque.



"Peau d'homme" était dans ma liste d'envies depuis déjà un certain temps, et ça fait un moment que j'attends qu'il soit disponible à la bibliothèque. Mais ça valait la peine d'attendre, je comprends le succès qui lui tourne autour et les nombreux prix reçus.

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Peau d'Homme

Je lis très peu de bande dessinée, mais qu'est-ce que celle-ci m'a plu ! J'ai été attirée par les dessins et les thèmes évoqués.



Il s'agit de l'histoire de Bianca ; jeune fille, vivant au temps de la Renaissance, devant se marier avec un certain Giovanni contre leurs grés à tous les deux. Elle ne souhaite pas épouser quelqu'un qu'elle ne connait pas. Sa tante lui fait découvrir alors le secret de leur famille : une peau d'homme. Bianca devient alors un homme afin de découvrir son futur époux et... tout ne se passe pas comme elle l'avait imaginé. Ils tombent amoureux, mais Bianca étant sous sa peau d'homme.



Cette bande dessinée exploite de nombreux sujets importants : l'homosexualité, le féminisme, la liberté, le fanatisme religieux, le mariage arrangé et j'en oublie.



Les dessins sont superbes et l'histoire captivante !



J'ai mis 4,5/5 uniquement car



Cette bande-dessinée se lit rapidement. Je l'ai lu en 1h/1h30.
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Peau d'Homme

Le roman graphique « Peau d’homme » dénonce la condition de la femme, le machisme et le poids de la religion sous la forme d’un conte philosophique truculent et rythmé en diable et j’ai tout de suite été séduite par cette fable pas très morale et haute en couleur.



Comme dans tout conte, il y a une marraine. Celle, très pragmatique, de cette histoire offre à sa nièce Bianca une peau d’homme qui doit lui permettre de connaitre Giovanni, son futur époux avant le mariage.

Nous sommes en Italie à l’époque de la renaissance et à cette époque, les filles épousaient le parti choisi par leurs parents sans le connaitre avant les noces. Bianca est une jeune fille rebelle et qui n’a pas la langue dans sa poche. Elle va mettre à profit ce travestissement plus vrai que nature pour approcher son promis et le monde des hommes interdit aux femmes, sauf les ribaudes méprisées par tous. Devenue Lorenzo, la délurée Bianca va découvrir la liberté permise aux seuls hommes et l’amour. Mais dès qu’elle retrouve son apparence de Bianca, la belle doit faire face à la misogynie de l’époque et au pouvoir des religieux. Le plus fanatique d’entre eux est Fra Angelo, le propre frère de notre héroïne, et il ne fait pas dans la dentelle lorsqu’il décide de s’attaquer à la malignité des femmes, la fourberie des invertis et le vice des amants adultères. Ce sont les femmes et les homosexuels qui sont les victimes de ces nouvelles lois édictées pour extirper le vice de la ville.

La rébellion et les revendications de Bianca sont très contemporaines et nombre des situations décrites font référence à notre monde actuel.

Sans dévoiler la suite de l’histoire, je dirai que l’on s’amuse beaucoup à suivre les péripéties de la pétulante Bianca. Derrière le conte plein de facéties et d’humour, il y a un vrai questionnement sur les relations hommes femmes dans une société régie par la religion, sur la violence à l’encontre des homosexuels et la représentation de la nudité.



L’histoire ne serait pas aussi captivante sans le dessin de Zanzim. Finesse du trait, douceur des couleurs pour des portraits ou des vues d’ensemble qui viennent étayer le propos avec talent et élégance. Un vrai plaisir visuel.



J’ai beaucoup aimé ce conte initiatique, j’ai ri et j’ai aussi grincé des dents en constatant combien il y a encore à faire au sujet de la condition des femmes, le regard sur l’homosexualité et la libération des mœurs.

Un roman graphique à ne pas rater





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Ma Vie Posthume - Intégrale

Le concept de cette BD est qu'une fois dans la mort, la vie peut réellement commencer. Je ne suis pas très sûr d'être un adepte de cette théorie. En tout les cas, c'est une curieuse expérience que va vivre Emma Doucet, une personne déjà bien âgée mais qui reste assez vive. On appréciera d'ailleurs le charisme de ce personnage tout au long de cette lecture.



A noter que cette BD brille dans le noir car le titre est totalement fluorescent ce qu'on ne remarque pas du tout en journée. Cela m'a d'ailleurs fort surpris en pleine nuit. C'est la première fois que je voyais cela.



Il s'agit de l'une des toutes dernières parutions (en intégrale) du regretté et prolifique Hubert dont la carrière commençait sérieusement à décoller. C'est comme une oeuvre qui résonne en testament sur le sens de la vie et de la mort bien que cela fait froid dans le dos au regard de la tragédie.



Le scénario est assez atypique avec pour thème la mort mais également l'amour dans le couple. Plusieurs thèmes ont été abordés sur des sujets qui restent toujours d'actualité.



Le récit est également ponctué par une magouille politicienne sur fond de construction immobilière. Cela va corser un peu le tout en donnant du rythme.



Au niveau graphique, je n'ai pas trop aimé le trait semi-réaliste avec des visages assez déformés. A noter de sombres couleurs également qui s'inscrivent assez bien dans ce cadre. le dessin reste tout de même assez lisible ce qui est l'essentiel.



Je n'ai pas été vraiment convaincu par le final qui reste assez léger. Des mêmes auteurs, j'avais préféré assez nettement « Peau d'homme ». Cela reste néanmoins une belle fable maîtrisée qui recèle de qualités indéniables.
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Peau d'Homme

Dans une Italie fantasmée de la Renaissance, Bianca, une demoiselle de bonne famille doit se marier avec un homme qu’elle ne connaît pas. Giovanni, un jeune, riche et beau marchand. Mais Bianca aurait voulu connaître son mari avant de devenir sa femme. Sa marraine décide de l’aider en lui confiant un objet magique qui appartient à sa famille, une peau d’homme. Cette peau permet à Bianca de prendre l’apparence d’un homme, Lorenzo et de vivre comme un homme. Elle profite de son stratagème pour devenir l’ami de Giovanni et découvrir avec des yeux masculins qui est vraiment son futur mari. S’affranchissant de la condition féminine elle découvre l’amour et la sexualité masculine. Et si son mari tombait amoureux d’elle quand elle est un homme, que ferait-elle ?

On est clairement ici dans la fable ou dans le conte. Le point de départ du scénario d’Hubert est vraiment excellent. Le côté magique de la peau d’homme n’étant qu’un artifice, mais un artifice indispensable à l’enquête de Bianca. Le côté terre à terre de la surveillance de son futur époux est vite laissé de côté pour une quête bien plus vaste. A travers les 160 pages de ce roman graphique, c’est la condition féminine et celle des homosexuels qui est est scrutée. C’est la place du sentiment amoureux dans un temps où la religion catholique domine et écrase les relations sociales. Comment être heureux dans une société qui met la bienséance sur un piédestal, quand on est une femme et que son propre frère, investit dans sa vocation de prêtre, les vouent aux gémonies car tentatrices et incarnation du mal ?

En revanche, Hubert évite de se faire moralisateur et n’alourdit pas sa fable de messages ou de de sentences toutes faites. Au contraire, chacun peut se faire sa propre morale. Personnellement je verrai bien : qu’importe votre façon de prendre du plaisir, pourvu que chacun soit libre et tolérant.

Les deux tiers de l’album se lisent d’une traite tant l’histoire nous happe, nous intrigue, nous questionne. Les dialogues sont subtils et légers. On se demande où tout cela va nous emmener ! Et puis, il y a ensuite une légère baisse de rythme, une histoire qui semble à un moment donné répétitive. Mais cela ne dure que le temps d’un chapitre inférieur aux autres (sur les cinq de la BD). La fin est ensuite à la hauteur du reste du scénario.

La graphisme de Zanzim est reconnaissable au premier coup d’œil, avec ses personnages aux yeux blancs et aux nez interminables. Ici pas de dessin réalistes, mais une petite touche médiévale qui va parfaitement avec cette histoire qui commence comme un conte pour enfant pour se poursuivre avec des questionnements plus adultes. Les traits sont presque enfantins, associés à un procédé ligne claire et à des couleurs pastels qui donne un côté rétro très agréable.

Un excellent album à mettre dans presque toutes les mains. Il vaut mieux éviter toutefois les enfants car certaines scènes sont assez explicites. Pour les amoureux d’histoires fraîches et originales, n’hésitez pas !





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L'île aux femmes

Céleste Bompard, un pilote de la Première Guerre mondiale qui transporte les lettres des poilus du front vers l’arrière, est abattu par un tir ennemi et s’écrase sur les rivages d’une île inconnue, presque uniquement peuplée de femmes. ● Décidément, Zanzim est un auteur très talentueux ! On peut citer parmi ses œuvres La Sirène des pompiers et surtout Peau d’homme qui a eu tant de succès l’année dernière (2020), en collaboration avec Hubert. ● Dans cet album publié en 2015, il nous raconte l’histoire touchante et tendre d’un dom juan qui trouve une sorte de paradis avant de déchanter. Les rapports de forces entre les femmes et les hommes sont inversés sur cette île, l’homme devant se mettre au service des femmes, et le sous-texte féministe est puissant. Les dessins de Zanzim sont superbes. Je recommande ! Merci à Ziliz pour sa recommandation !
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Peau d'Homme

Il était une fois, à Florence, sans doute vers la fin du XVe siècle, une jeune fille de 18 ans qu’on allait marier, selon l’usage d’alors, à Giovanni, un jeune homme qu’elle ne connaissait pas. Bianca mesurait sa chance : on la destinait d’abord au père du garçon… Elle obéira à ses parents, bien sûr, mais elle était désolée de ne pas mieux connaître l’homme qu’on lui destinait. Or il advint que sa marraine lui révéla un secret que seules les femmes de la famille connaissaient. Gardée dans une malle depuis des générations, une peau d’homme, qu’elles peuvent revêtir, leur permet de prendre l'apparence d’un jeune homme qu’elles ont appelé Lorenzo, tout en gardant leur personnalité. C’est donc au tour de Bianca de, littéralement, faire corps avec la peau de Lorenzo. Sous le physique d’un garçon, elle apprendra beaucoup de choses sur la personnalité et les goûts de son mari, et quelques-unes sur les hommes en général.

***

J’ai bien aimé ce roman graphique en forme de conte philosophique qui pose beaucoup de questions sur le mariage, la sexualité, la liberté, les conventions sociales, l’amitié, le fanatisme religieux, le poids du conformisme, j’en oublie assurément, et qui tourne à la fable en adoptant comme morale la tolérance. Il aborde donc de nombreux sujets tout à fait dans l’air du temps, en utilisant un langage familier, anachronique et parfaitement assumé. Les ravages de l’intégrisme religieux des catholiques de l’époque se concrétisent dans le personnage du frère de Bianca, Angelo, le mal nommé, devenu sous la coupe des théologiens de la faculté une sorte de Savonarole terrorisant Florence, entraînant nombre d’habitants à sa suite et organisant un bûcher des vanités où il sacrifiera livres et tableaux comme l’a fait le moine fou qui a servi de modèle... J’oublie un détail important : situations, textes et dessins sont souvent pleins d’humour. Les dessins de Zazim exploitent l’héritage de la peinture du Moyen Age et de la Renaissance. Les têtes de chapitres 1, 2 et 5 rappellent fortement certaines illustrations des Très Riches Heures du duc de Berry. Par ailleurs, la narration simultanée, qui présente le même personnage plusieurs fois dans l’image, permet ainsi de dérouler l’action et de faire défiler le temps. Ces détails rendent hommage à l’histoire de la peinture : ce dernier procédé sera d'ailleurs abandonné vers la fin du XVe siècle, je crois. Une mention spéciale pour la page 17 : texte explicite et image suggestive (les escargots !) Les couleurs et la mise en page sont elles aussi remarquables et font souvent contraste avec les choix adoptés pour les dessins. Une réussite !
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Peau d'Homme

Curieux ouvrage à vrai dire. Curieux mais envoûtant. Il est rare que je lise un livre, BD comprise, d'une traite. Or ce fut le cas.

Le volume est pourtant conséquent mais le dessin original et agréable.

La scénographie peu courante : cette façon de déplacer les personnages dans l'espace et le temps dans une seule et même case.

Et puis surtout il y a le sujet intriguant et très contemporain : l’homosexualité, le genre mouvant et la sexualité fluctuante.



Nous sommes à la renaissance et lorsqu’elle revêt sa peau d'homme, habit plus que magique, transmission familiale de fille en fille, Bianca change de genre si intimement qu’elle éprouve « totalement » la masculinité.

Elle veut connaître celui qu'on lui a choisi comme futur époux. Quoi de mieux que de devenir son pote ?

Mais voilà : le promis est un.... «bougre ».

Nous voilà embarqués dans des tourments sentimentaux, psychologiques, de genre, de penchants et d’incertitudes sexuels. Le tout baignant dans une période de dictature religieuse chargeant la femme de tous les vices – Mais tout cela a-t-il bien changé ?



Notre Bianca ayant goûté aux deux côtés s'en trouve bouleversée et bouleversante, au sens figuré et au sens propre.



Une BD improbable, agréable, qui trônait sur un rayon de la bibliothèque municipale de mon village et que j'ai été heureux de croiser.

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La Sirène des Pompiers

Nous sommes à Paris, à l'époque des Impressionnistes. A la grande stupéfaction de Fulmel, un critique d'art renommé, le peintre Gustave Gélinet expose un tableau qui lui a demandé beaucoup d'imagination, puisqu'il a peint une sirène, lui qui « ne pouvait peindre que ce qu'il voyait ». Fulmel décide d'enquêter et se rend nuitamment dans l'atelier de l'artiste dans lequel il pénètre par effraction. Une grande surprise l'y attend ! ● Initialement publiée en 2006, cette BD fait l'objet cette année (2021) d'une réédition après le grand succès fort mérité de Peau d'homme des mêmes auteurs l'année dernière. ● L'album est tout aussi original et plaisant que Peau d'homme. On retrouve dans les dessins la pâte inimitable de Zanzim. La réflexion sur l'art est tout à fait intéressante et bien menée. C'est à mon avis du côté du scénario qu'il faut regarder si l'on veut trouver quelque chose de moins abouti : la fin est décevante et tout à fait non conclusive, c'est un peu dommage. ● le jeu de mots du titre, obscur avant d'avoir lu, s'éclaire rapidement et est magnifique ! Une très bonne lecture.
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Peau d'Homme

Il était une fois, dans la Renaissance italienne et dans un conte philosophique, une marraine encore plus intéressante que celles de Peau d'Ane, Cendrillon et la mienne. Deux semaines avant que sa jeune nièce Bianca épouse un homme d'affaires choisi par la famille (évidemment par intérêt), elle lui propose de se mettre dans la peau d'un homme, à volonté et incognito. Le costume est plus qu'une simple enveloppe.



Bianca l'utilise, d'abord pour observer son futur mari qu'elle n'avait jusqu'alors qu'entrevu. Elle s'aventure ensuite dans la faune nocturne masculine, participe aux 'jeux', malgré les prêches vindicatifs de son prêtre de frère qui entend brûler tous les "débauchés" de la ville.



Conte philosophique & initiatique aussi captivant que troublant sur le désir et les attirances amoureuses/sexuelles, sur l'ingérence des religions sur ce sujet, ainsi que sur les rôles assignés aux hommes et aux femmes dans une société.



J'ai savouré, me suis beaucoup interrogée sur les comportements de Bianca, mais je reste frustrée par la fin. J'aurais aimé une 'reconnaissance', une explication d'homme à homme, comme dirait l'autre. Je suppose que les auteurs avaient prévu une suite ? (mais je viens de voir qu'Hubert est décédé).

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♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=weVMLAyNIP4
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Peau d'Homme

A l’époque de la Renaissance italienne, Bianca, jeune fille de bonne famille, souhaiterait connaître le jeune homme qu’on lui destine avant de se marier, comme la Silvia du Jeu de l’amour et du hasard. Un objet inouï va pouvoir l’y aider : une peau d’homme, qu’elle pourra revêtir pour se transformer en garçon. Ainsi métamorphosée, elle va rencontrer son futur mari et faire des découvertes bouleversantes. ● Je ne suis pas un grand lecteur de BD, mais j’ai été attiré par la thématique de cet album, les genres et l’homosexualité, et par le récit qu’il développe. Je n’ai pas été déçu. Ces thèmes sont traités avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité. Le graphisme est beau et précis, dans l’esprit de la ligne claire chère à Hergé. Plusieurs cases uniques en pleine page montrent des actions successives dans le même dessin, j’ai trouvé cela original mais comme je n’y connais rien peut-être est-ce un procédé habituel. ● Il se dégage de ces pages une grande leçon de tolérance et les racines du fanatisme, qui plongent dans la frustration de quelques-uns et la bêtise et le panurgisme de beaucoup, sont très bien rendues, comme le montre par exemple cette apostrophe au frère de Bianca, un moine extrémiste qui prend la tête du conseil de la ville : « Eh, moinillon ! Qui crois-tu tromper avec tes airs dévots ? Tu n’es qu’un hypocrite ! Avant nous étions fiers de notre ville ! Maintenant nous détruisons ses statues, ses peintures, tout ce qui en faisait la beauté ! Tout ça à cause d’un moinillon obsédé par la chair, rendu à moitié fou par les frustrations ! Va baiser, laisse nous vivre ! » ● Le flou du lieu mais aussi de l’époque, qui n’est pas clairement précisée, confère au récit des allures de conte merveilleux, ce qui est renforcé par l’objet magique de la peau, et fait en sorte que l’histoire est aisément transposable à d’autres lieux et d’autres temps. Ce conte merveilleux se transforme parfois en conte érotique à la manière de ceux du XVIIIe siècle (Diderot, Crébillon fils, par exemple), et le dessin ose montrer les étreintes, tout en restant pudique et de bon goût. J’ai beaucoup aimé, je recommande !
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Peau d'Homme

Un roman graphique qui se lit d'une seule traite !



L'histoire se déroule en Italie lors de la Renaissance.

Bianca doit épouser Giovanni qu'elle ne connaît pas et c'est bien ce qui la contrarie même si ce futur époux a l'air bien sous tout rapport. Sa marraine va alors lui faire un cadeau inestimable : celui de se glisser dans une peau d'homme afin qu'elle appréhende mieux le mariage. Pour quelques jours, pour quelques nuits, elle deviendra Lorenzo...



J'ai aimé retrouver cette période qui imprégna beaucoup mes lectures il y a quelque temps. D'ailleurs ce roman graphique fait référence d'une certaine manière à ce qui se passa à Florence lors de la dictature théologienne menée par le prédicateur Savonarole. le frère de Bianca, Angelo, qui n'a d'ange que le prénom, présente bien des similitudes avec le réformateur du Bûcher des vanités.

Se pourrait-il également que le personnage de Lorenzo soit inspiré par le héros De Musset,Lorenzaccio, héros à la dualité et à l'ambiguïté si marquées ? En tout cas, j'ai fortement penser à lui en lisant ce roman graphique.



Cet ouvrage reflète bien sûr l'ambiance de Florence à la Renaissance italienne mais il est aussi un plaidoyer moderne pour l'égalité homme-femme, la liberté sexuelle et la tolérance.

Ces sujets sont traités avec beaucoup d'humour, de fraîcheur, de frivolité et même de grivoiserie !



J'aurais pu dégainer sans problème les cinq étoiles mais quelque chose dans la lecture m'a dérangée.
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Peau d'Homme

Un coup de cœur. Une fable questionnant, avec finesse et drôlerie, notre rapport au genre et à la sexualité. Une invitation tant à la tolérance qu’à la folle quête de l’amour.

Italie, Renaissance : peu avant son mariage avec Giovanni, une « peau d’homme » se transmettant de femmes en femmes, permet à Bianca/Lorenzo de découvrir son futur mari dans son environnement social. Se mêle religion, sexualité, morale et noblesse.

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Peau d'Homme

Une pépite ! Une merveilleuse ! Un chef-d’œuvre ! Qui n’a pas rêver, en tant que femme, de parfois se mettre dans la peau d’un homme et de voir le comportement de son futur conjoint par le bout de la lorgnette ? C’est ce que va faire Bianca grâce à sa marraine.

Conte social-marital avec ce qui peut y avoir autour : le choix, le fanatisme religieux, l’homosexualité, les conventions, le féminisme, etc.

Dessins épurés, modernes, frais, jolis mouvements de personnages qui progressent sur la même planche. Il y a un petit quelque chose, surtout dans le graphisme, et le thème du Prince et de la couturière. Merci à tous ceux, qui par leur critique, m’ont donné envie de le lire.
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