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Citations de Alaa El Aswany (405)


l’influence de la religion sur les gens peut aller jusqu’à les faire renoncer à leurs droits. Je ne reproche ri
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- Sais-tu où habitent Sarah et Jeff ?
- Chez lui.
- Bien sûr, chez lui, mais est-ce que tu sais où c'est ? A Oakland, le quartier le plus pauvre et le plus sale de Chicago.
- Jeff m'a expliqué pourquoi. Il n'a pas encore les moyens de payer un loyer dans un autre quartier, mais quand il aura vendu sa nouvelle toile sa situation sera meilleure.
- Alors, toi aussi, il t'a convaincue ! Est-ce que tu crois qu'il y aura quelqu'un pour payer un dollar cette saloperie dont il barbouille ses toiles ?
- Saleh, je ne comprends pas pourquoi tu le détestes à ce point.
- Et moi, je ne comprends pas cet abrutissement qui t'a frappée. Ce voyou a pris ta fille unique pour l'emmener dans un quartier le plus sale de Chicago, et toi tu prends encore sa défense.
- Je ne prends pas sa défense.
- Non seulement tu la prends, mais en réalité c'est toi la cause de tout cela.
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— Nous avons une cause juste.
— La justice ne triomphe pas toujours.
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— On ne peut pas expliquer la poésie.
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Les travailleurs étrangers dans les pays du Golfe dépendent juridiquement d’un kafil (garant). Ce garant, qui se charge des démarches d’émigration, exerce sur le travailleur étranger – quels que soient son rang et son niveau d’éducation – une tutelle stricte dont il tire un profit financier.
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Généralement leur conduite à l’égard de quelqu’un de déviant dépendait de l’affection qu’ils lui portaient : s’ils le détestaient, ils se déchaînaient contre lui au nom de la défense des bonnes mœurs, ils se disputaient férocement avec lui et interdisaient à leurs enfants de le fréquenter. (p. 205)
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L'auteur met sur le même plan le plus pauvre et le plus riche, pénètre au coeur de leur vie et de leurs sentiments, sans juger. Et à travers ses personnages uniques, divers, il donne à voir une magnifique fresque de la société égyptienne marquée par la religion, la misère et la corruption.
Il nous montre par exemple Taha, fils de concierge, qui trouvera dans la religion le courage de se venger définitivement de toutes ses brimades. Et Hatem, le journaliste homosexuel, qui croit jusqu'au bout qu'il lui sera possible d'aimer.
Le pouvoir et la morale broient chacune de ces libertés exprimées avec beaucoup de justesse. Et pourtant, un sentiment de vie se dégage indubitablement de ce livre haut en couleur.
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N'est-il pas possible que nos âmes aient vécu auparavant dans des endroits et des conditions différentes et qu'après notre mort nous ayons été renvoyés dans cette vie ?
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L'histoire nous apprend que les empires les plus puissants sont vaincus par des peuples sans défense.
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Il est toujours facile d'accuser les autres de son propre échec.
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L'idée de nationalité est une idée fasciste qui pousse les gens vers des appartenances étroites et stupides et qui les fait se sentir supérieurs les uns aux autres. Cela les mène à la haine et aux guerres.
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Tout à coup, ma trajectoire prit un autre cours. Comme il est étrange que la vie d'un homme puisse être complètement modifiée par un événement mineur, par un mot fugitif. Notre destin peut changer simplement parce que nous sommes passés par une rue à une heure donné, parce que nous nous sommes dirigés vers la droite au lieu d'aller vers la gauche, parce que nous nous sommes attardés au travail et qu'à cause de cela nous avons rencontré telle personne.
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Certains expliquent que son amour du silence vient de ce qu'il applique(car c'est un croyant de stricte obédience)le propos du Prophète:"Si l'un d'entre vous parle,qu'il dise le bien ou qu'il se taise."Mais avec son énorme fortune et sa puissance considérable,il n'a en réalité pas besoin de nombreux discours car généralement sa parole est déterminante et son exécution impérative.
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Ce pantin, c'est moi. La boîte de carton, c'est ma vie et la grande main, c'est celle du destin. Le destin décide de notre sort, de la même façon que la main dirige la marionnette d'une poigne solide, rigoureuse, inéluctable. Il se joue de nos facultés, de nos espoirs, il se joue de nous, poussé seulement par l'amour du jeu. Ni bien, ni justice, ni vérité, il n'en a rien à faire. S'il se rendait compte seulement une fois des malheurs dont il est la cause, des souffrances qu'il nous inflige, il se cacherait de honte.
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Ce qui a aggravé les choses, c'est que les millions d'Egyptiens qui ont travaillé pendant des années en Arabie Saoudite en sont revenus avec des idées wahhabites et que le gouvernement a soutenu la diffusion de ces idées qui le renforçaient
- de quel façon ?
- Le rite wahhabite interdit de se soulever contre un dirigeant musulman, même s'il opprime les gens. La seule chose qui préocucupe les wahhabites, c'est de recouvrir le corps de la femme...
Le manifeste page 328
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Le cheikh millionnaire qui a dépassé la soixantaine n'était trente ans plus tôt qu'un pauvre hère venu de la province de Sohag et débarquant du Caire pour y assurer sa subsistance. [...]. Il avait commencé par cirer des chaussures, puis, pendant une période, avait été garçon de bureau à la librairie Babek.
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En 1934, le millionnaire Yacop Yacoubian, président de la communauté arménienne d'Egypte, avait eu l'idée d'édifier un immeuble d'habitation qui portait son nom. Il choisit pour cela le meilleur emplacement de la rue Soliman-Pacha et passa un contrat avec un bureau d'architectes italiens renommé qui dessina un beau projet : dix étages luxueux de type européen classique : des fenêtres ornées de statues de style grec sculptées dans la pierre, des colonnes, des escaliers, des couloirs tout en vrai marbre, un ascenseur dernier modèle [...].
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La cause de la décadence du pays, c’est l’absence de démocratie. S’il y avait un véritable régime démocratique, l’Égypte serait une grande puissance. La malédiction de l’Égypte, c’est la dictature. La dictature amène immanquablement la pauvreté, la corruption et l’échec dans tous les domaines.
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À ce titre, un dictateur trouve dans la religion l'arme la plus létale qu'il puisse utiliser pour conserver indéfiniment son pouvoir, car la religion, en plus d'étouffer la pensée critique des croyants, les encourage à vivre dans l'injustice, en leur enseignant de regarder plutôt vers la parfaite justice qui gnant n'existe que dans l'au-delà. La séparation de la religion et de l'État est une condition essentielle pour prévenir la dictature.
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Elle avait seulement trois ans de plus que lui. Il se souvenait d’elle
lorsqu’elle était une belle et douce jeune fille, vêtue de l’uniforme bleu
marine et jaune de La Mère de Dieu(27), apprenant par cœur des fables de
La Fontaine et, dans les soirées d’été, jouant du piano dans le salon de leur
vieille maison de Zamalek (que le pacha avait vendue après la révolution).
Elle jouait si merveilleusement que Mme Chédid, son professeur de
musique, s’était ouverte au pacha de la possibilité de la présenter au
concours international des jeunes talents à Paris, mais le pacha avait refusé.
Elle se maria très vite avec le capitaine d’aviation Hassan Chawket dont
elle eut un garçon et une fille (Hanna et Dounia). Puis survint la révolution.
Chawket fut mis à la retraite à cause de ses liens étroits avec la famille
royale et il mourut rapidement, avant d’avoir atteint ses quarante-cinq ans.
Ensuite, Daoulet se maria encore deux fois sans avoir d’enfant. Deux
mariages ratés qui ne lui apportèrent que de l’amertume, de la nervosité et
l’incapacité à se passer du tabac. Sa fille grandit, se maria et émigra au
Canada puis, quand son fils eut terminé avec succès ses études de
médecine, elle lui livra une bataille acharnée pour l’empêcher de s’exiler.
Elle pleura, cria, supplia tous ses proches de le convaincre de rester avec
elle, mais le jeune médecin (comme la plupart de ceux de sa génération)
était désespéré par l’état dans lequel se trouvait l’Égypte et il persista dans
sa volonté d’émigrer. Il proposa à sa mère de l’accompagner mais elle
refusa et resta seule. Elle loua en meublé son appartement de Garden City et
alla s’installer chez Zaki dans le centre-ville.
Dès le premier jour, les deux vieillards ne cessèrent de se chamailler et
de se quereller comme s’ils étaient les pires ennemis. Zaki était habitué à
son indépendance et à sa liberté et il lui fut difficile d’accepter de partager
sa vie avec une autre personne, d’être obligé d’accepter des horaires pour le
sommeil et les repas, d’informer Daoulet à l’avance s’il voulait rentrer tard
le soir. Sa présence lui interdisait d’inviter ses maîtresses à la maison et ce
qui ajouta à ses tourments, ce fut son ingérence sans retenue dans ses
affaires les plus intimes et ses perpétuelles tentatives de le gouverner. De
son côté, Daoulet souffrait de sa solitude. Elle était malheureuse. Cela
l’attristait de terminer sa vie sans avoir rien acquis ni réalisé, après avoir
échoué dans ses mariages et avoir été abandonnée dans sa vieillesse par ses
enfants. Ce qui l’irritait au plus haut point, c’était que Zaki, lui, n’avait
absolument pas l’allure d’un vieillard décrépit attendant la mort. Il
continuait à se parfumer, à se faire beau et à courir les femmes. Dès qu’elle
le voyait soigner sa tenue, rire et chantonner devant son miroir, dès qu’elle
remarquait qu’il était heureux, elle se sentait pleine de rage et ne se calmait
pas avant de l’avoir agressé et fustigé par ses propos. Elle attaquait son
comportement puéril et ses incartades, non par sens moral mais parce que sa
rage de vivre exacerbée n’était pas en harmonie avec le désespoir qu’elle-
même ressentait. Son irritation contre lui ressemblait à la colère de ceux qui
viennent tristement présenter leurs condoléances à un homme qui éclate de
rire en pleine cérémonie. Entre les deux vieillards, il y avait aussi toute la
morosité, l’impatience, l’opiniâtreté qui accompagnent la vieillesse, en plus
de cette tension que suscite toujours le rapprochement de deux
personnalités plus longtemps que nécessaire. L’un des deux occupe
longtemps la salle de bains alors que l’autre veut l’utiliser, l’un voit le
visage renfrogné de l’autre au moment du réveil, l’un a besoin de silence
tandis que l’autre s’obstine à parler... Il suffit même de la simple présence
d’une autre personne qui ne vous quitte ni le jour ni la nuit, dont le regard
vous fixe, qui vous prend à partie, qui reprend ce que vous dites, qui
s’assoit pour manger avec vous alors que le bruit de ses molaires lorsqu’elle
mastique vous irrite et que vous devient insupportable jusqu’au bruit que
produit sa cuillère heurtant l’assiette.
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