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Citations de Alain Badiou (245)


badiou
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La philosophie est définie non par la fascination qu'elle peut exercer, mais par la discussion qu'elle engage.
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la philosophie a pour enjeu reel la relation entre l'individu, l'humanité et le monde, et qu'elle vise la transformation de cette relation par le moyen d'un nouveau désir dans la pensée. Car la pensée n'est rien si tout désir en est absent.
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si le monde n'a pas d'autre possibilité que lui-même, alors il n'y a pas d'avenir. Et si le monde n' a pas d'autre désir que de revenir au passé, il n'y a pas d'avenir non plus. Nous pouvons donc définir des enjeux de la philosophie, un axiome de sa survie, en disant que si la philosophie veut être autre chose qu'un exercice académique, elle doit proposer la possibilité d'un avenir réel ou, à tout le moins,examiner les conditions pour qu'existe un avenir réel. Tel doit être notre devoir stratégique.
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Dans notre époque actuelle, où la permissivité hédoniste est l'idéologie dominante, le temps est devenu pour la gauche de s'approprier (à nouveau) la discipline et l'esprit de sacrifice : ces valeurs ne sont en rien « fascistes » - pour citer Badiou : « Nous avons besoin d'une discipline populaire. J'irai même plus loin et dirais que […] « la discipline est la seule chose qui reste à ceux qui n'ont rien ». Les pauvres, ceux qui n'ont aucune ressource financière ou militaire, ceux qui n'ont pas de pouvoir – la seule chose qu'ils possèdent est leur discipline, leur capacité à agir ensemble. Cette discipline est déjà une forme d'organisation »
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« Revenons à la chanson dans Cabaret : elle ne renferme rien d’« intrinsèquement fasciste » ou « proto-fasciste ». Nous pouvons facilement imaginer la même chanson, en changeant juste quelques mots (en louant le réveil de la classe ouvrière du sommeil de sa servitude), comme un cri de ralliement communiste. La passion est ce que Badiou aurait appelé le Réel anonyme de la chanson, le fondement libidinal neutre qui peut être approprié par différentes idéologies. De même Sergei Einsentein essayait d’isoler l’économie libidinale des méditations d’Ignatus Loyola, dont la propagande communiste pouvait s’emparer pour ses propres fins
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Il faut réinventer le risque et l'aventure, contre la sécurité et le confort.
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Jacques Lacan nous rappelle que dans la sexualité, en réalité, chacun est en grande partie dans sa propre affaire, si je puis dire. Il y a la médiation du corps de l'autre, bien entendu, mais en fin de compte, la jouissance sera toujours votre jouissance. Le sexuel ne conjoint pas, il sépare.
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L'amour, ça n'est pas simplement la rencontre et les relations fermées entre deux individus, c'est une construction, c'est une vie qui se fait, non plus du point de vue de l'Un, mais du point de vue du Deux. Et c'est ce que j'appelle la « scène du Deux ». Personnellement, je me suis toujours intéressé aux questions de durée et de processus, et non pas seulement aux questions de commencement. Selon vous, l'amour ne se résume pas à la rencontre, mais se réalise dans la durée. Pour quelles raisons récusez-vous la conception fusionnelle de l'amour ? Je crois qu'il y a une conception romantique de l'amour encore très présente, qui, en quelque manière, le consume dans la rencontre. C'est-à-dire que l'amour est brûlé, consommé et consumé en même temps, dans la rencontre, dans un moment d'extériorité magique au monde tel qu'il est. Quelque chose arrive, là, qui est de l'ordre du miracle, une intensité d'existence, une rencontre fusionnelle. Mais lorsque les choses se déroulent ainsi, nous ne sommes pas en présence de la « scène du Deux », mais de la « scène de l'Un ». C'est la conception fusionnelle de l'amour : les deux amants se sont rencontrés et quelque chose comme un héroïsme de l'Un a eu lieu contre le monde
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Il y a bien sr une extase des commencements, mais un amour, c'est avant tout une construction durable. Disons que l'amour est une aventure obstinée. Le côté aventureux est nécessaire, mais ne l'est pas moins l'obstination. Laisser tomber au premier obstacle, à la première divergence sérieuse, aux premiers ennuis, n'est qu'une défiguration de l'amour. Un amour véritable est celui qui triomphe durablement, parfois durement, des obstacles que l'espace, le monde et le temps lui proposent.
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Je crois en effet que libéral et libertaire convergent vers l'idée que l'amour est un risque inutile. Et qu'on peut avoir d'un côté une espèce de conjugalité préparée qui se poursuivra dans la douceur de la consommation et de l'autre des arrangements sexuels plaisants et remplis de jouissance, en faisant l'économie de la passion. De ce point de vue, je pense réellement que l'amour, dans le monde tel qu'il est, est pris dans cette étreinte, dans cet encerclement, et qu'il est, à ce titre, menacé.
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Le christianisme nous dit : si vous vous aimez les uns les autres, l’ensemble de cette communauté d’amour va s’orienter vers la source ultime de tout amour qui est la transcendance divine elle-même. Donc il y a l’idée que l’acceptation de l’épreuve de l’amour, de l’épreuve de l’autre, du regard porté vers l’autre contribue à cet amour suprême qui est à la fois l’amour que nous devons à Dieu et l’amour que Dieu nous porte.
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Je soutiens que la philosophie, loin d'être, comme elle le prétend souvent, une sorte de commencement absolu, n'existe que sous la condition qu'existent des pratiques créatrices indépendantes. Et je pose que les quatre conditions de la philosophie sont : les sciences, les arts, les amours et les politiques. Ce qui veut dire que la philosophie n'est que l'Un du Quatre, du Quatre qu'avec mon goût des mathématiques pures, de la poésie comme langage intense, des femmes aimées et des aventures politiques minoritaires, oui, du Quatre que JE suis, ou est.
P. 112
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[A propos d'un extrait de Critique de la raison dialectique de Sartre]. Ce qui nous stimulait dans les discussions de ce genre de texte, c'était qu'il y était question de ce que nous, les jeunes philosophes des années 1960 à leur aurore, vivions comme une dualité d'origine de notre vocation. Nous étions en effet suspendus entre, d'une part, un héritage existentialiste et phénoménologiste, dont la catégorie ultime était la liberté de la conscience. Et, d'autre part, un courant structuraliste aux lisières du scientisme, dont le maître mot était celui de détermination, voire de surdétermination. Nous naviguions entre deux versions possibles de la théorie du Sujet. Soit la libre conscience de soi fonde en dernier ressort l'expérience historique des formes que revêtent les contraintes sociales ; soit les structures sociales et historiques déterminent au contraire les formes de conscience.
P. 122
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... mathématiques et poésie nomment les deux extrémités du langage : les mathématiques du côté du formalisme le plus transparent, et la poésie au contraire du côté de la puissance la plus profonde, et souvent la plus opaque.
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Tout grand poème est le lieu langagier d'une confrontation radicale avec le réel. Un poème extorque à la langue un point réel d'impossible à dire.
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Nous avons la relation dialectique typiquement occidentale entre un extrême contentement arrogant de soi-même et une peur constante. D'où la définition de l'art des gouvernements démocratiques aujourd'hui. Il consiste à diriger cette peur qui anime leur base idéologique et électorale - la classe moyenne -, non pas contre eux, les gouvernements, mais contre tels ou tels représentants de la masse démunie. C'est une opération majeure : faire comprendre à la classe moyenne qu'en effet les risques existent, que sa peur est légitime, mais que cette peur n'est aucunement motivée par les sages mesures du gouvernement et la gestion démocratique des affaires. Sa cause unique est l'intolérable pression exercée constamment sur la classe moyenne par l'énorme masse des démunis, et en particulier par les représentants internes à nos sociétés de cette masse : les ouvriers de provenance étrangère, leurs enfants, les réfugiés, les habitants des sombres cités, les musulmans fanatiques. Voilà le bouc émissaire livré en pâture par nos maîtres et leurs plumitifs à la peur des classes moyennes. Ce qui est l'organisation d'une sorte de guerre civile rampante, dont nous observons de plus en plus les sinistres effets. Tels sont les aléas subjectifs de ceux qui représentent, en un certain sens, le corps même de l'Occident.
p.40
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A propos de l'intervention au Mali, je lisais dans un journal particulièrement sérieux que cette intervention était une réussite, parce qu'on avait réussi à "protéger les intérêts de l'Occident". C'était dit comme ça, en toute innocence. Donc, au Mali, on protège les intérêts de l'Occident... On ne protège pas les Maliens d'abord, apparemment. Du reste, on a coupé leur pays en deux. Défense de l'Occident oblige.
p.26
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Nous assistons depuis trente ans, les bras ballants, à la libération du libéralisme. Et cette libération prend deux formes : la mondialisation, c'est-à-dire l'expansion ininterrompue du capitalisme à des territoires entiers, comme la Chine, et en même temps l'extraordinaire puissance de la concentration du capital, c'est-à-dire de ce mouvement dialectique caractéristique du capital ; il s'étend et, en s'étendant, il se concentre. L'expansion et la concentration sont deux modalités, absolument liées l'une à l'autre, du caractère protéiforme du capital.
p. 21
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On dirait que c'est à l'économie qu'est confié le savoir du réel. C'est elle qui sait.
Il semble que nous ayons eu, il n'y a pas longtemps, maintes occasions de constater qu'elle ne savait pas grand chose, l'économie. Elle ne sait même pas prévoir d'imminents désastres dans sa propre sphère. Mais ça n'a quasiment rien changé. C'est encore et toujours elle qui sait le réel et nous l'impose. C'est d'ailleurs un point très intéressant de constater que sa fonction auprès du réel a parfaitement survécu à l'incapacité absolue de l'économie non seulement de prévoir ce qui allait se passer, mais même de comprendre ce qui se passait. Il semble bien que, dans le monde tel qu'il est, le discours économique se présente comme le gardien et le garant du réel. Et tant que les lois du monde du Capital seront ce qu'elles sont, on ne viendra pas à bout de la prévalence intimidante du discours économique.
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