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Citations de Alain Claude Sulzer (36)


Il voulait changer de vie. Il voulait devenir acteur, puis il voulait de nouveau devenir enseignant, il voulait tirer un trait sur la vie qu'il avait menée jusque-là, puis il voulait de nouveau suivre les voies toutes tracées. Il voulait à la fois obéir et déplaire à ses parents. Il se sentait traqué par son propre regard et par celui des autres. (p. 161-162)
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Un peu plus tard, il remarqua un chien au court pelage caramel qui l'avait suivi sans qu'il y prenne garde. Il semblait n'appartenir à personne et il avait très envie d'être caressé. Il était évident que ce n'était pas un aboyeur comme les chiens du coin et qu'il ne cherchait pas à mordre. Il se contentait de le regarder en remuant la queue. Edmond réprima son premier mouvement de lever sa canne pour le chasser. Il avait lu dans le regard du chien quelque chose qui lui rappela Jules, une frustration, une tristesse, une prière aussi.
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Combien d'années cette photo avait-elle été posée là sans que je lui jette le moindre coup d'oeil, combien de milliers de fois étais-je passé devant, depuis que j'occupais cette chambre, sans y prêter attention, de combien s'en était-il fallu que je la range quelque part avant de l'oublier ? Mais soudain, la photo de mon père échappait à cette indifférence qui frappait
l'ours en peluche lui aussi posé sur l'étagère et qui avait jadis bénéficié de toute mon affection et de toute mon attention. (...)
La photo était sans commencement et sans fin. Mais ce mercredi après-midi, elle me montrait quelque chose que je ne connaissais pas. Je ressentis la perte d'un homme que je n'avais jamais rencontré. (p. 14-15)
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Quelqu'un qui aurait observé ces deux hommes qui discutaient avec de grands gestes de choses que personne à part eux n'entendait les aurait tenus exactement pour ce qu'ils étaient ; des amis ou des frères qui s'entendaient bien; des frères, certes, mais avant tout des Poètes ! Des explorateurs ! Des amoureux des mots ! Des chercheurs, des connaisseurs avertis des valeurs sûres et du poids de la formulation la plus franche, la plus fleurie, la plus pointue, la plus exacte, pour chaque chose, chaque émotion, chaque matière, bref chaque manifestation du monde visible et invisible.Un seul mot suffisait rarement, les couleurs étaient mélangées sur une palette fictive jusqu'à trouver le ton souhaité.
( p.10)
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Edmond écrit dans le Journal  ( Année 1870 , mercredi 22 juin) :
« M’interrogeant longuement, j’ai la conviction qu’il est mort du travail de la forme, à la peine du style. Je me rappelle maintenant, après les heures sans repos passées au remaniement, à la correction d’un morceau, après ces efforts et ces dépenses de cervelle, vers une perfection, faisant rendre à la langue française tout ce qu’elle pouvait rendre et au-delà, après ces luttes obstinées, entêtées, où parfois entrait le dépit, la colère de l’impuissance ; je me rappelle aujourd’hui l’étrange et l’infinie prostration avec laquelle il se laissait tomber sur un divan et la fumerie à la fois silencieuse et accablée qui suivait. »
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La porte qui menait finalement à la liberté, c’était lui-même qui l’avait ouverte
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Il ne croit pas qu'elle puisse découvrir un jour le pot aux roses. Entre eux s'ouvre une abîme infranchissable. L'objet qui semble les souder est en réalité la lame qui les sépare. Il n'est pas n'importe où en pensée, mais exactement là où il veut être. Il ne vagabonde pas, il est concentré sur quelque chose d'autre que sa femme.
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Sebastian va lui écrire. Il suffira de peu de mots. De sa plume en jailliront beaucoup. Il ne les retiendra pas. Les mots ne sont même pas utiles. Il suffira d'une feuille blanche, d'une ligne, d'un point. Il ne lui écrira pas comment passent les journées, mais qu'elles ne passent pas. (p. 207)
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Il n'avait pas l'oreille absolue, il n'avait, au mieux, qu'un certain rythme, dont il ne pouvait faire la démonstration que lorsqu'il dansait. Il vieillirait et rien en lui ne mûrirait comme chez les virtuoses du piano et du violon, sauf son désir d'avoir un talent qui n'était pas donné à tout le monde, surtout pas à lui.
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En ne l’ouvrant pas, il arrêtait le temps. [...] Il pouvait les compter sur les doigts les lettres qu’il avait reçues au cours des dix dernières années ; les clients n’écrivaient pas, les collègues s’adressaient à tous collectivement, quant aux amis, il n’en avait pas.
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Ce qu'il avait eu à dire, il avait dit. Il avait quitté la geôle dans laquelle il s'était laissé enfermer depuis trop longtemps. Cette geôle avait été belle, luxueuse même, ses dimensions avaient englobé tous les continents, mais ça n'en avait pas moins été une geôle.
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Il ne pouvait pas croire que mon mode de vie était moins pénible que le sien. Moi, tout ce que je peux faire, c'est dire que ça va, je ne peux convaincre personne. On peut rester indifférent a beaucoup de choses, surtout au regard des autres.Il faut juste éviter de se faire pousser hors des rails. Moi j'y suis parvenu. Je crois que j'y suis parvenu. Pas ton père.
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C'était sa résolution de mettre de nouveaux mots sur ce qui était ancien et immuable ....
Ce qu'il écrivait ne devait pas souffrir la comparaison de ses modèles déclarés ou secrets.
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Julius Klinger était un homme sensible,sensible mais aussi fragile,un homme qui se sentait exclusivement investi de la mission de suivre ses pensées et de trouver les mots justes pour les retranscrire.
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Une page blanche en dit autant qu'une page entièrement remplie. (p. 207)
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Alain Claude Sulzer
Ceux qui étaient secrètement au courant ne se sont pas trahis non plus, si du moins il y en avait. La situation devait être gênante pour eux. Une relation entre le secrétaire et serviteur, c'est gênant, la différence d'âge, c'est gênant, deux hommes, les rapports les plus contre-nature selon la conception divine, personne ne voulait en parler. Et à qui ? A moi ? Je les aurais tous envoyés au diable, et ils le savaient. L'ivresse dans laquelle je vivais, ma double vie suscitaient chez ceux qui me perçaient à jour soit de la répugnance, soit de la pitié, au mieux de la pitié, mais avant tout de la répugnance, un dégoût profond. S'il s'était agi d'un autre, je n'aurais pas éprouvé autre chose. Mais c'est moi qui étais concerné. Et la personne concernée n'est jamais coupable.
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Il était une ombre lorsqu'il le fallait, et en même temps un observateur attentionné qui accourait au bon moment, attentif des pieds à la tête, vif d'esprit, ayant des connaissances plus que suffisantes des langues allemande, italienne, anglaise et, bien entendu, française, car il était français, ayant l'œil à tout, discret et omniprésent, un homme dont on savait peu de chose. Aucun client n'aurait eu l'idée de demander son nom de famille à monsieur Ernest.
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Il jouait. Il jouait la comédie, comme s'il savait que la semaine allait un jour forcément atteindre les masses qui étaient à ses pieds comme au début. Il jouait comme s'il était filmé, comme si ce qui se déroulait ici obéissait aux instructions d'un scénario et d'un réalisateur invisible. Procéder à des changements, c'était du domaine du possible. Quand certains détails ne collaient pas, on modifiait les passages concernés. On rejouait la scène une deuxième, une troisième fois.(...) Jouer - simuler–redonnait à Kupfer le semblant d'assurance qu'il avait perdu l'espace d'un instant. une attitude assurée et des gestes assez réfléchis pour paraître naturel étaient indispensables. Un dernier geste à l'ancienne avant de sortir du plan, avant le nouveau départ incertain, le brouillard impénétrable. Dans le temps, il aurait glissé l'oeillet à sa boutonnière. Mais "dans le temps", c'était fini pour toujours. Le passé était contenu dans le geste qu'il avait omis de faire.
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(p. 127)

LE PERE: "Nous ne voulons que ton bien".
LE FILS: "Et c'est exactement ce que je ne veux pas. Parce que votre bien ne correspond pas à mon bien".
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Un grand hôtel luxueux sur le bord d'un lac Suisse dans les annees 30, le ballet incessant et fébrile des riches estivants et le l'armée invisible des domestiques et au milieu de ce théâtre un peu figé, Ernest le serviteur modèle et silencieux, l'homme sans ambition au service exclusif de la clientèle du Palace, l'homme sans histoire va connaitre le bonheur immense d'un amour qui va chambouler toute son existence ! Mais la guerre qui gronde, la fragilité des sentiments amoureux, le cynisme et l'ambition des hommes vont briser son idéal de passion absolue .. Dans un style d'un classicisme qui colle à l'époque, l'auteur nous conte une histoire inattendue avec trois personnages qui vont se connaitre, s'oublier, se retrouver 30 années plus tard, peut-être ! Mais l'évocation puissante, charnelle et sans pudeur de l'amour dans ce qu'il peut avoir de fort et de terrifiant que nous livre alors l'auteur ravive le récit et nous prend aux tripes, ce n'est pas d'amour tiède et convenue dont on nous parle là mais de l'amour fou, celui qui asservit et détruit les âmes, celui qui conduit à la mort aussi ! Et ALain Claude Sulzer, pour narrer ces sentiments impérieux et dévastateurs, sort avec talent de sa réserve stylistique et donne alors un souffle salutaire à son roman qui nous touche au plus profond de nous même !
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