AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Alain Gerber (76)


Plus le voyage est long et plus la destination est belle.
Car c'est en persistant que l'on gagne.
Commenter  J’apprécie          20
Il aimerait tant qu'elles continuent à se taire : elles le font si bien.
Commenter  J’apprécie          30
Les bravos ont plus d'éclat ; les mercis sont plus sûrs.
Commenter  J’apprécie          30
Les hommes font l'histoire mais ne savent pas l'histoire qu'ils font. Le seul ennui est qu'ils le savent encore moins une fois qu'elle est faite.
Commenter  J’apprécie          50
Il y a des tas de choses qu'un homme ne sera jamais si le Bon Dieu ne lui a pas donné la bonne peau.
Commenter  J’apprécie          30
Le cornet à pistons et moi, on savait ce qu'on avait à faire. Et il en est sorti une autre note, encore plus ronde, encore plus moelleuse, encore plus ensoleillée que la première...
Commenter  J’apprécie          10
Je ne supportais déjà plus ces vieilleries. Pour moi, dès qu’une musique n’est pas du lendemain, c’est qu’elle est de la veille. Et si elle est de la veille, elle est déjà morte. Ce n’est plus qu’un fossile.
Commenter  J’apprécie          00
Cette femme m’aurait tué sur place, que ça ne m’aurait pas dissuadé de l’admirer. Et il continue sur ce registre « Disons que je suis spécial, de ce côté-là. Je suis ainsi fait que je ne peux pas admirer quelqu’un sans l’aimer (sauf Bird, je l’admets, mais c’est l’exception qui confirme la règle). A l’inverse, j’ai beaucoup de mal à aimer si je n’admire pas. Même s’il s’agit de mes propres enfants
Commenter  J’apprécie          00
gâté – fils unique et surprotégé par sa mère, querelleur, tyrannique, plein de morgue – et comme un apprenti musicien aux dispositions plus que médiocres, aux progrès laborieux, aux débuts catastrophiques
Commenter  J’apprécie          10
L'enfance de Théo dura cent sept ans, on n'en voyait pas le bout. En ce temps-là, les semaines étaient bourrées de jours à craquer. Il y en avait autant qu'on pouvait en faire tenir pour éloigner jeudi dernier de jeudi prochain. Et chaque jour durait autant qu'il fallait pour qu'on se mette au lit sans regretter de n'avoir pu accomplir telle chose ou telle autre. Un été de ce temps-là durait plusieurs fois le temps d'une vie.
Commenter  J’apprécie          40
Tout ce qu’il fut – saxophoniste, star ou mal aimé, don Juan, homme sans femme, littérateur sans littérature, alcoolique, désespéré, solitaire, bon convive, nostalgique, désinvolte, faiseurs d’épigramme et de bons mots, amateur de calembours, raconteur d’histoires, et de bien d’autres choses encore - , tout ce qu’il fut, il ne le fut jamais vraiment.
Commenter  J’apprécie          20
Appartenir à une minorité suspecte aux yeux de beaucoup ne me semblait ni plus ni moins périlleux que de traverser en dehors des clous à l’heure de pointe : certaines précautions étaient indispensables,
Commenter  J’apprécie          10
Je regarde autour de moi, mon garçon et, pour ainsi dire, il n'est pas une journée qui s'écoule sans que je voie grandir l'influence des marchands. A l'abri de leurs manteaux troués, camouflés derrière un épais rideau de courbettes et d'humilité feinte, ils n'ont cessé de prendre de l'importance, non seulement dans les affaires de choses, mais dans les affaires d'homme; et je parle du gouvernement, Chimalpopoca, oui, du gouvernement!
Commenter  J’apprécie          40
Ailleurs, il ferait un sale temps: ici, c’est le temps qui fait sale. L’hiver n’est plus une saison, plus un climat: on dirait un genre de crasse, un peu gluante. On dirait qu’on a lancé un seau d’eaux usées sur le paysage à l’instant où il s’éveillait d’une mauvaise nuit. Même le ciel s’en trouve éclaboussé. Les matins sont mal rasés, comme les gens. L’atmosphère du village sent le rance, l’air des montagnes sent le moisi. Les vêtements de la population, les jupes du pope répandent une odeur encore plus aigre, encore plus métallique. Une vapeur d’urine macérée et de suint jaune nimbe l’échine du bétail.
Commenter  J’apprécie          10
Il nous fallait cependant assurer notre subsistance, en un temps de marasme économique et au coeur d'une métropole où, faute d'un travail stable, beaucoup de gens déjà étaient réduits à la mendicité, au vagabondage et à la délinquance.
D'aucuns pourtant avaient les poches bourrées de titres impressionnants. Au midi de leur jeunesse, ils s'étaient présentés dans de petites salles au parquet grinçant, où tourbillonne un éternel nuage de craie, et y avaient passé avec un certain éclat de fastidieux examens portant sur la démarche des sauterelles, voire sur les pensées intimes de personnages morts depuis des milliers d'années.
Beaucoup de questions recelaient des pièges, disposés là par d'acerbes vieillards qu'on menait à leur chaire en les soutenant aux aisselles. Mais ces jeunes gens, trouvant la récompense d'un labeur acharné et de longues nuits d'insomnie, avaient triomphé de ces stupides devinettes et, conséquemment, s'étaient vus gratifiés de parchemins sur lesquels leurs parents illettrés, habillés en grand dimanche pour la circonstance, avaient promené des regards stupéfaits.
Puis les lauréats, bombant le torse, avaient jeté leur humble gourme dans une impasse du vieux quartier, contre un mur éclaboussé de fiente de rossignol, et s'étaient lancés courageusement à la conquête de l'univers, devenant répétiteurs de collège, secrétaires de manchots en exil et de quincailliers endurcis, inventeurs de bouchons, portiers de cabaret, vendeurs de poires à lavement, critiques d'oeuvres cinématographiques dans des revues confidentielles que les étudiants de Prague et de Berne lisent de la première à la dernière ligne, le visage en feu.
Savaient-ils alors qu'ils mangeaient leur pain blanc ? leur chance avait tourné et ils se retrouvaient maintenant sur le pavé, avec pour tout viatique un diplôme désuet auquel personne ne jugeait bon d'accorder seulement un coup d'oeil. Pages 130-131
Commenter  J’apprécie          20
Lentement, à travers une succession de méditations exquises, je reprenais possession de ma vie et de moi.
L'homme dont j'étais l'hôte m'assistait dans cette entreprise exaltante. Qui était-il ? Quelle importance, puisque moi, grâce à lui, j'étais moi ! Pourquoi l'avais-je accosté ? Quelle importance, puisque moi, grâce à lui, j'accostais à moi-même ! D'où me connaissait-il ? Quelle importance, puisque moi, grâce à lui, je me connaissais enfin. Page 39
Commenter  J’apprécie          30
Du coup, dès qu'il est à la maison, son instrument ne le quitte plus. [...] Assise dans le salon, au rez-de-chaussée, sa mère n'en perd pas une miette. Quelques fois, à pas de loups, elle se déplace jusqu'au bas de l'escalier, afin d'écouter Boris dans de meilleures conditions. Ayant l'ouïe fine, il a fini par s'en rendre compte. D'ailleurs, il n'a pas besoin de prêter l'oreille : il devine quand elle se rapproche ainsi de lui et peut alors se payer le luxe, tel un amant romantique, de lui donner la sérénade sans qu'elle sache qu'il ne s'adresse qu'à lui. Si plus tard, à l'image de beaucoup d'êtres humains, il se lance dans la tâche désespérée de définir le bonheur, nul doute qu'il proposera cette formule : le bonheur consiste à jouer de mieux en mieux toujours du violon pour une personne qui apprécie votre jeu chaque jour davantage.
p. 136
Commenter  J’apprécie          300
Mathilde serait plutôt du genre qui n'oublie pas, mais se cherche des excuses et tente de s'abuser soi- même, en se faisant des promesses de Gascon. Depuis qu'elle a passé son brevet, l'une de ses phrases favorites est : « Je me donne encore deux ans. » Se rend- elle compte que ses justifications sont déjà prêtes, dans l'éventualité où, comme d'habitude, elle abandonnerait la dernière en date de ses chimères ? D'ailleurs, plus le temps passe, plus ses projets sont raisonnables. Bientôt, ils auront moins de rapport avec ses rêves qu'avec la réalité de chaque jour.
p. 91
Commenter  J’apprécie          220
On met de l'eau dans son vin, goutte après goutte, insensiblement, jusqu'au jour où l'on constate qu'il y a moins de vin que d'eau dans le verre. Encore n'est-ce que demi-mal si l'on reste assez lucide pour apprécier l'étendue des dégâts. En général, les personnes qui se transforment d'une façon à ce point radicale ne sont pas conscientes de leur métamorphose. Elles oublient qui elles ont été. Avec, circonstance aggravante, une sensation d'intime soulagement dans la plupart des cas.
p.90
Commenter  J’apprécie          70
Son employeur aimerait bien qu'il ne soit qu'un poids mort, mais c'est plus grave : une fois sur trois, il faut refaire derrière lui le travail qu'il a bâclé par manque d'application, ou bousillé faute d'avoir observé des règles élémentaires. S'inquièterait-il de ses faiblesses ? L'idée, même, ne lui en viendrait pas. Pourquoi devrait-il s'appliquer dans une besogne qu'il déteste, une occupation qui ne lui ressemble pas ? Le problème – mais cette objection ne l'embarrasse pas non plus–c'est qu' aucune autre des activités humaines dont il a connaissance ne l'attire davantage. [...] Et quand, d'aventure, il en aurait la capacité, le courage lui fait défaut. Il répugne à se fatiguer [...]. La perspective d'assumer une responsabilité, si ténue soit-elle, l'accable au-delà de toute expression. Il ne rêve que d'une chose : entre les obligations du quotidien et lui, un pacte de non-agression réciproque. On le laisserait tranquille et, de son côté, il n'irait se mettre dans les jambes de personne.
p.87
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alain Gerber (486)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur des classiques connus

Victor Hugo:

Atlantide
Notre-Dame de Paris
La mer rouge

20 questions
12723 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}