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Critiques de Alan Hollinghurst (113)
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L'enfant de l'étranger

Voici une fresque historique de la vie de l'aristocratie anglaise ( grandeur et décadence), à travers le portrait croisé de deux familles les Valance et les Sawle, en cinq parties qui débute en 1913 , promu :" Prix du meilleur livre étranger" 2013 .....

C'est un pavé casse tête : multitude de personnages complexes, construction hasardeuse, passages brutaux d'une époque à l'autre sans transition aucune, longueurs, longueurs.....

En fait tout tourne autour du personnage peu sympathique, aristocratique et énigmatique de Cecil Valance, un poéte promis à un grand avenir ....

L'auteur essaie de dresser le portrait de Cecil au fil des années, de l'homme qu'il fut, au regard de ceux qui l'ont côtoyé.

Dès les premières pages tout tourne autour de l'homosexualité, sujet caché avant guerre, s'exposant au grand jour vers la fin du roman, mieux vaut lire à ce sujet les excellents ouvrages de la talentueuse "Sarah Waters.".à mon humble avis!

L'écriture est belle mais je n'ai éprouvé aucune empathie pour les personnages, leur fatuité, leur inconstance et leurs conversations futiles doublées d'hypocrisie sociale , manipulations, mensonges.....

J'aime beaucoup le charme des romans anglais , la quatrième de couverture nous signale " Un immense roman dans lequel il faut se laisser glisser" , je m'y suis laissée prendre et je l'ai acheté, ne commettez pas la même erreur !

Une énorme déception!

Mais ce n'est que mon avis !

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L'affaire Sparsholt

Ce roman débute en1940: nous faisons connaissance d'Oxford, ses collèges, ses courses d'aviron ses réfectoires, fragile havre de paix dans l'Angleterre sous le blitz .



Ce soir - là se réunit le "Club" Et ses discussions mais pas que..... , dans les appartements privés de Freddie Greeen, autour de lui des amis trés chers : Peter Coyle doué pour la peinture, Charlie Framonger féru d'esthétique, et Evert Dax, fils de l'écrivain A,. Victor Dax connu pour d'amples romans symboliques aux atmosphères et couleurs étranges à la psychologie complexe. .....



Entre en scène un athlète et rameur acharné qui fera semblant d'ignorer la fascination qu'il exerce sur les autres.....un certain David Sparholt qui donne son titre au roman.



Sur fond d'affaire le concernant dont je ne révélerai pas la teneur ....



Entre ces jeunes hommes--- car les personnages sont essentiellement masculins ---se lieront un écheveau complexe d' attirances secrètes à la faveur de l'obscurité puis des liens solides sur fond de sentiments forts, ---- désir, séduction et rapports de force,-----sentiment de honte aussi .



A travers trois générations l'auteur dessine les variations dans le temps, la façon dont ils voyagent et avancent dans la vie , les métamorphoses d'une génération à l'autre , ce groupe d'amis liés par l'amour , la peinture, la littérature. ....



L'auteur disséque sur cinquante ans l'histoire des mentalités en Angleterre ---- notamment ---et précisément ----l'expérience gay----la psychologie de ses personnages, leurs désirs inavoués , leurs évolutions respectives sur fond de scandale sexuel, des bancs de l'université aux salons cossus, aux maisons de campagne ...

C'est un ouvrage complexe en cinq parties., lent, exigeant, subtil, difficile à lire et à commenter.

D'un bout à l'autre régne un sentiment d'inachevé , des liens tissés qui dissimulent un captivant et inaccessible secret: " Cette forme infinie du secret qui n'aurait même plus besoin de contenu et qui aurait conquis l'imperceptible , il y a en nous un quelque chose que nous n'entendons partager avec personne . "

C'est le deuxième livre de cet auteur que je tente .....aprés "L'enfant de l'étranger "que je n'avais pas aimé ......



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L'enfant de l'étranger

Déception.

1913 Middlessex. Royaume Uni La propriété des Sawle, les Deux Arpents . Y vivent Freda la mère veuve, ses 2 fils Hubert l' aîné, Georges étudiant à Cambridge et Daphné la dernière toute fraiche de ses 16 ans.

La rencontre de ce petit monde avec l'ami de Georges , étudiant comme lui à Cambridge. Ce troublion s'appelle Cecil Valance; brillant, charmant, fils de baronnet, riche, les Sawle vont tomber sous son charme Georges bien sûr en premier puis Daphné; La guerre est imminente.

Nous allons suivre le devenir des uns et des autres jusqu'aux années 1980 à travers plusieurs voix dont celle de Paul Bryant décidé a écrire une biographie de Cecil Valance mort à 26 ans au front et dont les poèmes sont appris dans les écoles britanniques .

Je ne sais si Alan Hollinghurst a voulu décrire l'évolution d'un microcosme de la société anglaise sur 80 ans je pense plutôt, en refermant ce roman de 765 pages, qu'il a plus voulu retracer le cheminement de l'homosexualité au Royaume Uni et les différentes étapes de sa tolérance par la société britannique jusqu'à la prormulgation du pacs . Le sujet est d'importance mais à mon humble avis la parti pris d'une écriture lente répétitive par moment ennuyeuse , un récit uniquement consacré à la recherche d' éléments pouvant confirmer l'homosexualité d'un tel ou d'un tel n'apporte rien au débat au contraire

Meilleur roman étranger 2013 ? je ne faisais sûrement pas partie du jury !

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L'enfant de l'étranger

Un livre auréolé de gloire, prix du livre étranger 2013, sélection pour le prix des lecteurs 2015, cela peut laisser imaginer un très bon livre. Même cette critique sur la 4ème de couverture "Un immense roman dans lequel il faut se laisser glisser[...]".



Je m'y suis laissé glisser. Enfin, plus précisement, c'est lui qui s'est laissé glisser, et il a chu lamentablement de mes mains. Je n'ai jamais mis autant de temps et d'obstination à terminer un livre, mais bon, c'était un livre de Masse critique, je me devais de le finir.



L'écriture est lente, belle probablement, à l'anglaise. L'histoire est simple, on suit tout au long de leur vie deux personnages et ce qu'il se passe autour. Mais il ne se passe rien. Alors c'est long, très long.



Et ce style, recherché je suppose, plein de non-dits, qui a la fin ne disent plus rien; mais aussi cette façon étrange de nous parachuter au milieu d'une scène, sans présenter ni ce qu'il s'y passe ni les protagonistes. Alors il faut s'obstiner, lire et avancer en espérant comprendre.



En bref, un livre incompréhensible, comme les prix qu'il a reçu d'ailleurs....
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L'enfant de l'étranger

L'homosexualité en Angleterre de la période victorienne à nos jours, et un poète de la première guerre mondiale pour servir de fil rouge à ce récit, voilà en gros le résumé de ce copieux roman.



L'auteur prend le parti de nous plonger immédiatement dans l'histoire, sans vraiment nous présenter ses personnages ni les liens qu'ils ont entre eux. Au lecteur à collecter patiemment les indices, les révélations anodines, pour retisser la toile complète. En ce qui me concerne, le procédé a été assez efficace : même s'il demande un brin de concentration, voir les personnages révéler peu à peu leurs secrets est plutôt captivant.



Pour le premier récit du moins. Car le problème, c'est que l'histoire est découpée en plusieurs époques, et pour chacune, il faut recommencer le « travail » avec les nouveaux personnages que l'auteur introduit, toujours sans les situer, ce qui devient vite lassant. Il faut un bon moment pour découvrir les liens de ces nouveaux venus avec ceux que l'on connaît déjà, et on a à peine le temps de les connaître qu'il faut déjà les quitter pour les suivants.



Au final, en refermant le livre, j'ai eu l'impression d'avoir suivi une foule de personnages à moitié terminés, aux motivations floues, comme si j'avais visionné un film 30 minutes après son début pour m'arrêter 20 minutes avant la fin : je n'ai compris ni les enjeux ni le message final du roman.
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L'enfant de l'étranger

Je vais essayer de redorer la cote de ce roman mal aimé, qui m'a portée pendant de longues semaines envoûtantes, impatiente de le retrouver chaque soir pour en siroter quelques pages comme un scotch hors d'âge ou un bon cigare.

L'exercice est difficile car il est vrai qu'à vue de nez ce roman multiplie les embûches : très long, très lent, peuplé de personnages peu sympathiques voire franchement insupportables, confis dans un milieu traînant un vieux parfum victorien jusque dans sa déréliction.

Je déteste tout ce qui précède, et pourtant j'ai été happée dès les premières lignes par le charme mystérieux du texte, comme Alice par le terrier du lapin. La lecture m'a d'ailleurs souvent évoqué ce délire so british de Lewis Carroll, avec dans le rôle du chat du Cheshire le personnage mythique de Cecil Valance, jeune poète flambloyant disparu en 1916 et dont tout le roman consiste à percevoir les traces: comme le chat du Cheshire, ce sera un sourire ici, un rictus là, quelques lignes tracées ou des vers perdus. Comme dans Alice encore on passe d'un univers à l'autre en traversant les générations dans des lieux où dominent les ombres et les non dits, où l'on perpétue les symboles et les traditions en exaltant la poésie et les vénérables valeurs comme autant de masques posés sur des vérités à demi-cachées, homosexualité des uns, adultère ou alcoolisme des autres.

C'est tout. C'est certes peu, mais servi par une plume si précise, si incisive, si apte à donner à cette fiction la couleur du réel que je m'y suis plongée avec délices, avec un vague sentiment de perte une fois le livre achevé.



Acheté, une fois n'est pas coutume, sur la seule foi d'une belle couverture, ce livre restera pour moi un grand moment de littérature.
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La piscine bibliothèque

Londres, années 80 - avant la menace du Sida. William, dandy rentier homosexuel de vingt-cinq ans, a de gros besoins en matière de sexe.

Même les séances de 'baise intense' pluri-quotidiennes avec son petit copain du moment - dont il se dit pourtant amoureux - ne lui suffisent pas. William s'offre pas mal d'extras, traîne dans les toilettes publiques, au ciné porno-gay, en salle de muscu, à la piscine pour admirer des fesses et des qu**** sous la douche, les toucher, et/ou jouer à divers emboîtements... Il est particulièrement fasciné par les hommes qu'il "domine" socialement ou culturellement, les très jeunes, les noirs. Et très excité par les inconnus : « C'était l'éternelle question, à laquelle seul l'instinct peut répondre : comment faire avec un inconnu ? Dans le mode de vie qui était le mien, c'était les inconnus qui, par le fait même qu'ils le fussent, faisaient s'accélérer mon pouls et me donnaient la sensation de vivre plus intensément - cela, et ce sentiment irrationnel d'absolue sécurité dans la complicité du sexe avec des hommes que je n'avais jamais vus et que je ne reverrais sans doute jamais. Toutefois, cette témérité instinctive n'était pas sans faille : l'euphorie se voyait alors encore exaltée par le risque d'un refus brutal, d'un malentendu, de la violence possible. » (249-250)



La présentation annonce un roman culte de la littérature gay. Aucun doute pour "littérature" : le style est parfait. Aucun doute non plus pour "gay" : beaucoup de sexe (souvent sordide - toilettes publiques, cinés miteux) entre hommes dans un univers exclusivement masculin : en 265 pages, pas une seule femme, pas de mère, de soeur, d'amie, juste une vague épouse sur une photo, pour la respectabilité d'un haut-fonctionnaire qui a découvert son homosexualité dans les années 1920. Je me suis ennuyée dans cette histoire, au côté de ce William plutôt antipathique, me demandant si j'allais terminer ma lecture et pourquoi je la poursuivais (par curiosité malsaine ?). J'ai fini par abandonner à mi-parcours (265/530). En "littérature homosexuelle", je préfère des auteurs moins trash, qui évoquent plus les sentiments que le sexe, et surtout plus faciles et agréables à lire, comme Sarah Waters, Armistead Maupin, Jeanette Winterson...
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L'enfant de l'étranger

L'enfant de l'étranger.



Alan Hollinghurst est « un des plus grands romancier anglais contemporain ».

Bon, d’accord.





De quoi nous parle-t-il ? D’un long coming-out étalé sur un siècle de 1911 à nos jours où les garçons du début du vingtième (et avant la loi libératrice des années 60) discrets et romantiques se tripotent dans les hamacs en récitant des poèmes.





Georges Sawle a une sœur Daphne et un frère Hubert (amoureux du soi-disant prétendant de sa veuve de mère). Georges aime le « membrum virile » de Cecil. Cecil Valance est un aristocrate, poète évanescent et arrogant et qui plus est hypocrite qui fait croire à Daphné qu’il pourrait l’épouser tout en dosant son frère. En voilà pour les 160 premières pages de la première partie.







Vient la guerre de 14. Cecil meurt en France non sans avoir écrit quelques niaiseries héroïques, Hubert aussi sans testament littéraire.



Reste Daphné et Hudley le frère homosexuel de Cecil qu’elle a épousé et dont elle élève les soi-disant enfants. Dans cette seconde partie une journée dure 160 pages. C’est vaguement proustien à l’anglaise et on s’ennuie ferme malgré le style clair et brillant de l’auteur consacré.





On retrouvera Daphné plus tard au début du vingtième siècle jusqu’à la page 765, harcelée par Paul, un écrivain gay qui veut révéler au monde la vérité sur Cecil Valance, comme quoi par exemple il était homo et que c’était lui le père de la p’tite, et l’autre là, le peintre pédéraste amant de Daphné (qui décidemment n’a pas de bol) père du garçon ou le contraire.





Autant dire qu’on tient là une perle dans son genre. Quelque chose qui sent la jelly et qui en a la consistance. A ceci près qu’on nage dans l’opulence pour finir dans un certain dénuement sans jamais s’être posé la question de gagner sa vie.





Un épisode dans les années thatchériennes aurait terni le tableau. Heureusement Hollinghurst nous évite la misère et le délabrement moral du « no futur ».





Dans le libéralisme triomphant d’aujourd’hui l’œuvre apparait dans toute sa cruauté malsaine, teintée de nostalgie et d’ambiguïté.





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L'affaire Sparsholt

Magistral et exigeant.



Je découvre avec cette Affaire Sparsholt, grâce aux sélections de la Rentrée littéraire 2018, un auteur britannique dont je sais déjà que je vais m'empresser de dévorer les autres titres. 



Le roman débute dans les années 1940, aux premières heures de la seconde guerre et des mobilisations, sur le feutré campus d'Oxford. Les membres du très sélect club de lecture sont chahutés - intimement et dans la certitude de leurs relations amicales et sociales - par l'arrivée de l'intriguant David Sparsholt, étudiant réservé mais sûr de lui, d'une beauté à couper le souffle. de l'observation de ses entraînements physiques dans la cour du dortoir au partage des nuits de veille - où le feu inconnu qui l'anime est plus recherché que celui de l'attaque au loin - des étudiants érudits, souvent issus de familles d'artistes ou fortunées, vont tenter de percer à jour le mystère de celui qui ne restera que quelques semaines, avant de rejoindre le front. Peter Coyle, dessinateur invétéré, veut le croquer tant et plus ; Evert Dax, fils d'un éminent écrivain gardien d'une esthétique inaccessible, pressent le bouleversement que David peut provoquer.



Voici comment Alan Hollinghurst installe un récit qui aurait aussi bien pu être ainsi déroulé, sur quelques semaines dans cette université hors du monde. Mais le roman, découpé en cinq parties qui, chaque fois, nous font bondir d'une ou deux décennies en avant, brossera en réalité soixante années, jusqu'à nos jours.



Quelle construction efficace et déroutante ! L'auteur ne s'encombre pas tant du fil du récit entre les parties, que de celui tissé très serré au sein de chacune. Ainsi, à chaque rebond décennal, nous retrouvons des personnages - et toujours de nouveaux - à l'instant présent. Les ellipses temporelles sont également celles du récit : peu importe ce qui s'est passé dans ce silence, parce que l'événement fût certainement assourdissant. Ce n'est pas la péripétie qui compte mais la manière dont les personnages s'en relèvent - ou non - et font avec - ou plutôt sans, parfois. Comme cinq romans successifs en un seul. L'ensemble fait sens, évidemment, à travers sentiments et sensations ; grâce, avant tout, à la permanence de la question de l'héritage - des faits, des histoires et des hommes. 



C'est donc une impressionnante fresque qui est construite sur près de six cents pages, ciselée dans une langue d'une rare poésie, assumant une certaine esthétique sophistiquée mais jamais prétentieuse. le plaisir immense de s'interroger à chaque chapitre ou partie sur la réalité profonde de l'événement qui a tout renversé, sans que l'auteur n'accepte d'y attacher d'autre importance que celle des conséquences, est délicieusement frustrant. le roman nous contraint, lorsque l'auteur lance violemment une pierre au beau milieu d'un lac d'huile, de fermer les yeux sur le point d'impact pour n'observer que les ondes s'endormir lascivement sur les berges.



Alors on cherche à comprendre David ; on s'attendrit profondément pour son fils Johnny ; on sourit malicieusement à chaque retrouvaille avec Evert. Et tant d'autres portraits croustillants, touchants dans leur vanité, tendres dans leur solitude, mordants dans leur grandiloquence. C'est aussi une fresque de l'homosexualité en Angleterre, de l'Oxford compassée des années 1940 à l'ère de Grindr, encore une fois tout en délicatesse mais dépeinte avec une acuité redoutable.



Un roman magistral, certes exigeant dans sa construction et sa densité, mais d'une poésie incroyable, à lire absolument !
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L'enfant de l'étranger

J'ai peut-être mis des mois et des mois à l'achever, mais j'ai tout de même réussi à finir ce foutu livre ! Comme vous pouvez le constater, ma lecture a été...comment dire ? Pénible ? Le mot est faible... Comme disent les Anglais, c'était a pain in the arse !!

J'aurais pu abandonner, me dîtes-vous ! Je suis coriace et tenace et j'ai donc tenu à finir cette histoire parce que je pensais sincèrement qu'un message apparaîtrait subitement et que tout s'éclairerait. Le miracle n'a pas eu lieu.

Je n'ai tout d'abord pas aimé la structure des différentes intrigues qui s'imbriquent avec difficulté et maladresse. On sent bien, de la part de l'auteur, cette volonté de faire des effets stylistiques et on se retrouve à se demander ce qui se passe, qui sont les personnages qui parlent...Il nous faut beaucoup de temps et de patience pour (juste) commencer à comprendre comment l'intrigue évolue. De plus, de nouveaux personnages arrivent sans que l'on sache pourquoi. Ce manque de fluidité rend la lecture laborieuse.

Je n'ai pas non plus apprécié le ton de l'auteur. Il juge, il ironise, ce qui ne me déplaît pas généralement mais cela frise la prétention. Il se sait bon auteur, bon écrivain et ça se sent !

Il y a des livres qu'on est obligé de lire en diagonal pour les finir. L'Enfant de l'étranger fait partie de ceux-là.
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La piscine bibliothèque

Premier roman



William est un jeune héritier fortuné qui collectionne les aventures sexuelles. Il fréquente la piscine du club de sport “Corry”, le Corinthian, un lieu de drague et de sexe reconnu, les boîtes de nuit, les cinémas aux salles libidineuses et, parfois, les pissotières. C’est d’ailleurs dans une de ces pissotières qu’il sauvera Lord Charles Nantwick d'un malaise. Pour le remercier, Lord Nantwick l’invite à manger à son Club et lui confie ses journaux intimes afin de convaincre William d’écrire ses mémoires.



On y raconte l’homosexualité des années 30-40 (avec les journaux intimes de Lord Nantwick) et celles des années 80, à Londres, un temps de clandestinité, d'insouciance, de plaisir, de désir, de sexe, avant l’arrivée du Sida. Ce roman, est selon plusieurs, un classique de la littérature gay et a suscité, à sa sortie, un grand enthousiasme dans la communauté homosexuelle.



L’intrigue est, selon moi, secondaire. Ce qu’on y découvre c’est la quête du grand amour, les milieux de la drague, la sexualité un peu débridée de l’époque, mais pas que … il y a également la différence des classes en Angleterre, la discrimination envers la communauté gay …



Si vous êtes prude, abstenez-vous car on y décrit parfois un érotisme violent et même pornographique …

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L'enfant de l'étranger

Cette élégance toute britannique a quelque chose de désuet... Tout comme cette invitation à prendre son temps pour entrer dans ce roman qui ne supporte pas d'être simplement parcouru ou survolé. Un roman d'un autre siècle, même si l'intrigue s'épanouit sur la durée du XXème siècle, tout proche et pourtant déjà si loin. Une plongée au cœur d'une certaine "bonne société", apte à fabriquer des légendes pour continuer à susciter l'admiration du commun des mortels.



L'histoire démarre en 1913, dans la propriété des Sawle, dans le centre de l'Angleterre. George y vit avec sa mère, sa jeune sœur Daphné et son frère aîné Hubert qui tente tant bien que mal de gérer les affaires de la famille depuis le décès de leur père. George, étudiant à Cambridge a invité son ami Cécil Valance, jeune aristocrate et poète charismatique en devenir pour le week-end. Partout où il passe, le jeune homme suscite admiration et passion, que ce soit de la part des femmes ou des hommes. En écrivant pendant son séjour un poème titré du nom de la propriété des Sawle, "Deux Arpents", Cécil est loin de se douter du destin qui attend ce texte. Lorsqu'il meurt quelques années plus tard en France pendant la Grande Guerre, sa légende prend le pas sur l'homme qu'il n'a pas réellement eu le temps d'être. Une légende entretenue par sa famille et qui éveillera l'intérêt de nombreux biographes, des années plus tard, désireux de percer les mystères qui entourent les familles Valance et Sawle, intimement liées depuis ce fameux week-end de 1913. Mais y a-t-il une vérité quelque part ? Les nombreux ouvrages parus sur le poète sont-ils le reflet de la réalité ou le fruit d'imaginations fertiles ? Soixante ans après, peut-on se fier à la mémoire de Daphné et la vieille dame ne donne-t-elle pas la version qui lui convient le mieux ?



L'auteur construit son récit à travers les époques en utilisant les points de vue de différents protagonistes et de différentes générations et l'on ne peut être qu'admiratif devant la virtuosité de sa construction. A partir du moment originel, celui où George, Cécil et Daphné ont été réunis, il déroule un écheveau qui parcourt la vie des survivants, leur mémoire et surtout la façon dont ils sont perçus par les générations suivantes. Et le siècle passe sous sa plume, le temps qui transforme les propriétés victoriennes en pensionnats pour garçons ou qui autorise le mariage entre personnes du même sexe, relations jadis réprouvées par la morale et cachées dans les bosquets de ces mêmes propriétés.



Non, il ne faut pas être pressé pour lire "L'enfant de l'étranger", ni attendre des rebondissements à tous les coins de page. L'histoire s'esquisse peu à peu, au fil des grandes parties qui apportent chacune leur pierre à l'édifice, un peu comme les vues d'un kaléidoscope. On s'interroge sur le temps qui passe, sur ce qui forge les légendes, sur les traces qu'on laisse derrière soi... Ce genre d'ouvrage est rare, il faut le savourer, accepter de s'accorder à sa lenteur, au risque de passer complètement à côté.



Une très haute qualité littéraire pour ce roman qui mérite sacrément le temps que l'on décide de lui consacrer.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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La ligne de beauté

Cette brique retorse pesant son poids, typiquement british et absolument universelle, a failli me tomber des mains dans un premier temps, si ce n'etait l'intuition d'un grand roman qui m'a fait resister pendant une centaine de pages. J'aurais été en effet mal avisé de baisser les bras car, passé ce cap, la rétribution du lecteur patient est conséquente.



1983, seconde victoire de Margaret Thatcher aux élections. Nick Guest, d'origine modeste mais fraîchement diplômé d'Oxford, élit temporairement domicile dans une chambre de l'immense demeure des richissimes Fedden, dont le père de famille vient d'être élu député du parti Tory. Il occupe rapidement une place indéfinie mais croissante au milieu de cette famille, meilleur ami du fils Toby, confident et gardien du bien-être de sa sœur maniaco-depressive Catherine, accessoire piquant mais servile des dîners organisés par leurs parents Gerald et Rachel. Observateur de cette élite entre conservatisme de façade et turpitudes cachées, le parcours initiatique du jouisseur et égoïste Nick se révélera profitable mais amer.



Comme je le disais, il faut un temps avant de rentrer dans l intrigue. La construction lente donne du fil à retordre sans être ardue et demande disponibilité, l'action démarrant pleinement au bout de 100 pages. J'avoue aussi avoir été désarçonné par la mise en sourdine de cette ironie dans l'écriture qui faisait le sel de "La Piscine-bibliothèque", le précédent roman de Hollinghurst. Finalement, ce changement de style sonne comme un "mûrissement" et sied parfaitement à l'ampleur de ce nouveau livre, alors que l'écriture de Hollighurst reste toujours aussi méticuleuse, précise, élégante.

Un changement d'echelle en quelque sorte, une ambition décuplée par rapport au précédent, malgré une thématique en commun dans la volonté de dresser le portrait d'un microcosme et par là d'une époque, les années Thatcher.

Autre thème commun, le désir et la sexualité, toujours marqués par les rapports de classes.



On parle souvent de Proust à propos d'Hollinghurst, mais au jeu des comparaisons outrées et finalement contre-productives, La Ligne de beauté se révèle beaucoup plus balzacien. Les illusions perdues de Nick Guest ( guest: l'invité, le redevable, interieur/extérieur à ce monde), dont on ne sait jusqu'à la fin s'il est plutôt Rastignac ou Rubempré, prennent toute leur ampleur dans le dernier tiers du roman. On atteint alors la cruauté de James ou de Warthon, dans la description de cette élite, "Chez les heureux du monde" eighties, dans leur hypocrisie terminale et leur infatigable force de régénérescence.



Avec son art des ellipses rares mais percutantes, sa manière de mêler l'arrivée du sida et l'idolâtrie mortifère de la classe dominante pour la Dame (de fer), un hédonisme inconscient et le retour de bâton d'un "very english scandal", La Ligne de beauté est un grand roman édifiant, l'éducation cruelle d'un jeune homme ayant choisi "the line of beauty" contre "the line of duty".

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L'enfant de l'étranger

Les vacances sont propices à la lecture alanguie sur un transat au bord de la piscine, aucun doute là-dessus. Mais j’avoue que je préfère tout de même un bon petit roman nerveux à une longue fresque lente, lente … qui n’en finit pas, et dont les tenants et les aboutissants restent vagues même après que l’on a tourné la dernière page du livre. Or L’Enfant de l’étranger est de ce dernier type. Après Le Séducteur qui abordait l’homosexualité dans un vaste melting-pot (il abordait tous les types de sexualité, il me semble) nerveux et jouissif, Hollinghurst tombe dans les travers de certains films ou romans autour des colleges anglais et de l’aristocratie d’Outre-Manche. On sent qu’il a aimé les films de James Ivory (j’ai envie de dire, qui ne les aime pas ! ) et qu’il a essayé d’en rendre l’ambiance et la délicieuse lenteur, mais pour le coup ce n’est pas totalement réussi.



Oh, c’est sûr, on ressent la décomposition de cette upper-class qui perd peu à peu une partie de ses privilèges et de ses maisons. On touche de près aux angoisses de certains homosexuels refoulés qui restent dans un placard qu’ils ont peur de quitter, et on ressent bien l’évolution de la condition des gay au travers du siècle en Grande-Bretagne. Mais enfin, la sensation majoritaire, c’est « bougez-vous bon sang! ».



En plus, Hollinghurst opte pour un procédé qui m’a énormément déplu : au début de chaque partie du roman, on plonge in media res dans une nouvelle époque, sans que l’on sache qui parle, qui écoute, qu’est-ce qui est arrivé aux héros de la partie précédente (on apprend que des personnages principaux sont morts au détour d’une phrase, presque par hasard). Après être entrée confortablement dans les pantoufles de la partie précédente et m’être mine de rien assez attachée aux personnages, ces ruptures brutales m’ont vraiment désorientée et je les ai trouvées très désagréables.



Un problème de rythme, donc, principalement, ou un roman qui aurait gagné à être considérablement raccourci.
Lien : http://www.readingintherain...
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L'enfant de l'étranger

Bonjour et bienvenue pour une nouvelle chronique.

Aujourd'hui, nous allons parler d'une oeuvre qui a la grande stupéfaction de votre serviteur, reçoit ici nombre de critiques négatives, certaines allant même jusqu'à inciter les lecteurs potentiels à ne pas lire cet opus, ce qui est tout de même assez grave, sachant que le lecteur, comme le cinephile, ou le mélomane, a encore le droit de choisir ce qu'il veut lire, nous ne sommes pas en dictature que diantre !

Cela dis, tâchons de comprendre ce florilège de critiques négatives...

Tout d'abord un point essentiel : ce n'est pas un page turner !

Ici, nous ne sommes point en prèsence d'une oeuvre qui se lis comme un roman de gare, dont le seul et estimable objectif, est de distraire le lecteur.

Le roman de gare ne demande que très peu de concentration, de reflexiôn au lecteur, celui ci est dans une sorte de plaisir immédiat, qu'il n'est pas questiôn ici de critiquer, mais qui du fâit de sont immédiateté, ne peut être poussé vers une tendance à la reflexiôn.

Cet opus c'est tout le contraire sur ce point.

Si on aborde ce texte à la maniere d'un page turner, l'impression, le sentiment qui se dégage rapidement, c'est l'ennui.

Oui, ce texte n'est pas fâit pour distraire outre mesure, c'est une réalité dont Il faut comprendre l'importance au plus tôt, afin de ne pas partir sur une fausse impression, qui se révélera néfaste à l'intérêt réel que cet opus suscite.

Ce texte prends son temps, adopte un tempo un peu lent certes, mais qui s'avère dans la lignée des lettres anglaises.

Si l'on veut établir un comparatif pour mièux situer cette oeuvre, il semble judicieux de faire mention de "Maurice " de Edward Morgan Forster, et " Howards end " du meme Edward Morgan Forster.

On comprendra au vu de ces réfèrences, que cette oeuvre se situe dans la lignée des grandes heures du romantisme littéraire anglais, et donc, l'on adoptera en tant que lecteurs, la meme maniere d'appréhender cette oeuvre, que celle qui est habituelle quand l'on aborde les classiques cités précédemment.

Ce recentrage permet de mieux comprendre, de mièux se projeter dans le style littéraire qui est ici present.

C'est un style qui prends son temps, étudie avec minutie les caractères, les psychologies des personnages en prèsence, établissant par la méme, un tableau, une étude des mentalités de ces epoques en Angleterre.

Car, il ne faut pas oublier que ce roman est l'œuvre d'un écrivain anglais, cet aspect est essentiel , car comme tout lecteur digne de ce nom, celui qui aborde cette oeuvre a en lui la connaissance de cet aspect particulier que l'Angleterre presente, qui différencie celle ci des USA, bîen plus rustres et vulgaires, ainsi que de l'Europe qui presente des diffèrences fondamentales sur le plan artistique avec nos amis anglais.

Le romancier anglais c'est quelqu'un qui en grande majorité, inscrit son oeuvre dans une ambiance feutrée, délicate, qui aime prendre son temps, ce qui est le cas ici.

Sur le plan du style littéraire, c'est du très haut niveau.

L'on a ici une véritable recherche lexicale, les phrases sont pensées, profondes, le choix de chaque mot s'avère pointu, rien n'est laissé au hasard.

Point ici de vulgarités ou de facilités, typiques des œuvres de grande consommation.

Le texte est élégant, classique, remarquablement construit, reflechi, pour un lecteur qui a le goût des belles lettres, c'est un pur plaisir...

L'auteur respecte son lecteur, l'intelligence de celui ci, et propose une oeuvre dont la profondeur , l'intelligence, sont des elements assez jubilatoires ...

Chaque personnage est croque avec attention, possede sa propre psychologie, prends corps devant les yeux du lecteur qui se laisse emporter par cette histoire intelligente, sensée, élégante, qui donne des cles sur l'évolution des mœurs au sein de l'Angleterre du début du 20 eme siecle.

En conclusion, l'on ne peut que saluer le brio, la maestria de l'auteur, qui propose une oeuvre de tres grande qualite, une oeuvre qui fera date, qui demande juste au lecteur un petit effort d'adaptation, de reflexiôn, en gros de sortir de sa zone de confort.

Merci pour votre attention chères lectrices et chers lecteurs.

Portez vous bien et lisez des livres !
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La ligne de beauté

Un roman en tout point remarquable, d’un styliste et d’un analyste hors pair.
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La piscine bibliothèque

Dear Lord ! Cette couverture inoffensive bien que suggestive m’aura valu quelques regards réprobateurs ou émoustillés dans le métro. Holly crap, on croirait que je fais une lecture publique de Matzneff (no way) ou que je sors d’un spectacle de Dieudonné (noooo way). Notre époque est décidément bien fébrile.



Pour l’instant, retournons aux années 80, avant l’apparition du SIDA. William, aristocrate homosexuel et désœuvré d’une vingtaine d’années, passe son temps entre la piscine du Corinthian et les soirées londoniennes que certains hypocrites qualifient d’interlopes. Ayant sauvé un certain Lord Nantwich lors d’un malaise dans une pissotière, le voilà entrainé dans l’univers du vieil homme et dans ses souvenirs. Le velléitaire William acceptera-t-il de jouer les biographes pour ce vénérable Lord jusqu’ici "in the closet"? D’ailleurs, sait-il lui-même ce qu’il veut, ce qu’il cherche?



Certes, nous entrons rapidement dans le vif du sujet sexuel, la plupart du temps à l’anglaise, c’est-à-dire avec beaucoup d’ironie, d’euphémismes et de bon goût. Néanmoins, notre héros William étant jeune/fougueux/déluré, les délices de l’understatement laissent régulièrement place à quelques saillies propres à faire hurler les ménagères et les esprits chagrins. Notons, détail négligeable, une énième confirmation que les internats anglais fourmillent d’orgies à tous les étages (cliché).



La 4ème de couverture balance fort les superlatifs et va jusqu’à convoquer Proust. Tout en restant plus calme, je vois où se situe l’analogie et valide l’ambition d’écrire un état des lieux des amours masculines au XXème siècle, en gros des années 20 aux années 80: ce qui a changé, ce qui perdure, ce qui reste à conquérir. Et le premier allié de cette ambition reste le style de Hollinghurst, éminemment littéraire sans ostentation, élégant, raffiné. L’argument, plus qu’intrigue à proprement parler, est servi par sa prose précise, minutieuse, attentive. Le plaisir du beau style est assez rare pour être souligné, et nous porte dans la traversée de cette époque. Certains déplorent l’absence d’intrigue forte, alors qu’ici la beauté de la forme porte le fond. Pas besoin d’une énigme à tiroirs ou d’un arc narratif du personnage valant morale. Non, le caractère de notre William et son avenir restent irrésolus, indécidables. Tout au plus, à partir d’un basculement au dernier tiers du livre, une inflexion de l’insouciance vers un peu plus de profondeur et de mélancolie. L’expérience de la vie aura été profitable.



Sans avoir l’air d’y toucher, Hollinghurst met l’accent sur certains thèmes sensibles : vision coloniale caricaturale des souvenirs de Lord Nantwich en Afrique et son romantisme libidineux, rapports de classes entre l’aristocrate William et ses amants prolétaires, passage à tabac et ennuis judiciaires arbitraires dont sont encore victimes en 83 les représentants trop visibles d’une homosexualité dépénalisée seulement en 1967 en Angleterre.



Je ne sais si Alan Hollinghurst est « l’un des plus grands romanciers anglais contemporains », comme l’affirme son éditeur français, mais ce qui est sûr, c’est que sa plume est assez envoutante et affûtée pour que j’y retourne.

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L'affaire Sparsholt

Tout commence en 1940, où un bel homme au charme pénétrant trouble la toute relative tranquillité du club de lecture d’Oxford, alors à la recherche d’un écrivain célèbre pour sa prochaine soirée. David Sparsholt déclenche les passions des uns et des autres, mystérieux dieu grec, passé dans leur vie le temps d’un éclair. « L’affaire Sparsholt » commença bel et bien à Oxford, mais elle ne se terminera que plusieurs générations plus tard, avec le fils et la petite-fille de David Sparsholt…



Alan Hollinghurst nous offre ici un roman extrêmement ambitieux, riche de personnages et de non-dits, sur l’amour, le sexe, la famille, le devoir, et l’émancipation. Véritable témoignage d’une génération dépassée, celle qui a vécu sa jeunesse au temps de la Seconde Guerre mondiale et qui a fini sa vie à l’époque des iPad et de Grindr, L’affaire Sparsholt raconte l’histoire d’une bande d’amis, homosexuels pour la plupart, ayant choisi une vie au-delà des conventions de l’époque, une vie de jeux et de débauche, de littérature et d’art, une vie libre. En cette époque où l’homosexualité était encore loin d’être acceptée, cette petite communauté est parvenue à l’assumer pleinement, sans tabous, dans un Londres où la nuit permettait toutes les folies. Seul David Sparsholt, pourtant marié et père d’un jeune garçon, essuiera le scandale des ses amours illicites, une affaire qui ne cessera d’hanter sa descendance pour les années à venir.



Découpé en cinq parties, ce roman nous décrit longuement la vie de nombre de personnages, d’Evert Dax, fils de romancier célèbre, riche et gay, à Lucy Sparsholt, dernière descendante de la lignée, sans pour autant nous en donner les éléments clés. Le récit fait des bons dans le temps, laissant au soin du lecteur d’imaginer quel revirement est responsable d’une telle situation. Les tableaux croisés au hasard de notre lecture nous donnent parfois quelques indications, mais de nombreuses explications restent tapies dans l’ombre, si familières aux personnages qu’ils n’en parlent jamais ouvertement. Curieux récit que celui-ci, si riche et si détaillé parfois, si vague et si sujet à interprétation le reste du temps. Un beau récit cependant, à l’écriture poétique et recherchée, représentatif d’un style anglo-saxon très littéraire, et très fuyant.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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L'enfant de l'étranger

Dieu que je me suis ennuyée, que c’était long, comme j’ai été soulagée la dernière ligne achevée ! Pourtant, cette lecture démarrait bien : des personnages originaux, des relations complexes au regard de l’époque. Je me suis rapidement mise dans les pas de Daphné et ai suivi avec intérêt son amour naissant pour Cécil Valance, personnage sulfureux qui suscite la passion chez la jeune femme mais aussi chez son frère Georges. La première époque, donc, celle qui se déroule aux Deux Arpents m’a plutôt donné envie d’avancer dans l’histoire. Elle se clôt sur la découverte du poème intitulé Deux arpents que Cecil a écrit dans le carnet d’autographes de Daphné. Ce poème, pièce centrale de l’œuvre du jeune homme, est au cœur du roman, en constitue le fil rouge.

Lorsqu’on retrouve Daphné, quelques années après la première guerre mondiale, mariée et installée à Corley, le domaine des Valance, on découvre avec surprise comment les personnages et leurs relations ont évolué. Et là, pour moi, le rythme devient vraiment lent et l’intrigue trop ténue pour vraiment susciter l’attention. Les différentes époques se succèdent, où l’on assiste à la déchéance sociale des différents personnages, qui se double du délabrement des lieux mêmes (Corley et Deux arpents) qui témoignaient du statut antérieur de leurs propriétaires.

Je ne me suis pas sentie très à l’aise avec la peinture que fait Hollinghurst de l’ Angleterre du début du siècle : les jeunes filles sont un peu niaiseuses, les jeunes hommes tous homosexuels, les femmes veuves ou délaissées par des maris qui vont à la chasse, une société frivole dont les membres entretiennent des relations superficielles. On pourrait croire que les choses évoluent au fil des décennies, mais non. Le genre humain n’est pas vraiment approché sous son jour le plus attrayant, quelle que soit l’époque décrite par l’auteur. Difficile de ressentir une quelconque empathie pour les personnages qui semblent n’entretenir entre eux que des relations troubles ou intéressées. Bon, c’est aussi possible que je n’ai rien compris aux intentions de l’auteur !

Dans tous les cas, c’est la dernière fois que je me laisse attraper par la mention « Prix du meilleur livre étranger ».

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L'enfant de l'étranger

J'aurai du venir lire les commentaires avant de l'acheter car la je n'en peux plus, j'ai essayé de persister allant parfois à ouvrir le livre 2h après mon intention, cela veut tout dire...



J'ai abandonné au bout de 200 pages, il ne se passe rien et je ne vois vraiment pas ou veux m'emmener l'auteur. C'est long, ennuyeux et je fini par me mélanger entre les personnages ou tantôt on les nommes par leur nom de famille et après par leur prénom..



Peux-être le lirai-je une autre fois si je m'en sens capable mais la je dis stop..même si l'écriture passe mais pas l'histoire..
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Littérature et parfums

" Elle arrivait essoufflée, les joues roses, et exhalant de toute sa personne un frais parfum de sève, de verdure et de grand air. Rodolphe, à cette heure-là, dormait encore. C’était comme une matinée de printemps qui entrait dans sa chambre. (indice : ..........c'est moi !)

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