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Citations de Aleksandra Marinina (95)


Aleksandra Marinina
Je suis mort hier. Hier, oui, je vivais encore. J'étais le même que les jours précédents. Et que les années précédentes. J'étais celui que j'avais été toute ma vie durant. Mais, depuis hier, je suis un homme mort. Et je n'ai aucune idée de ce que sera mon existence. En aurai-je même une, d'ailleurs?
(Je suis mort hier - Incipit)
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Aleksandra Marinina
La liberté de choix est la plus grande des libertés. Attendre un peu, ce n'est pas trop pour l'obtenir.

Alexandra Marinina (Le Styliste)
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- Que la réputation est l'arme la plus redoutable d'un flic. Ce n'est ni sa rapidité à dégainer, ni son habileté à pratiquer les arts martiaux, mais la sainte frousse qu'il inspire aux criminels.
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Tchebotaïev remarqua avec satisfaction que sa petite feinte avait marché. Avant de venir, il avait compilé toutes les informations possibles sur le groupe BBC et appris les noms et surnoms des gens liés à ses activités, de manière à ne pas interrompre la conversation pour poser des questions superflues. En plus des trois interprètes et de leur manager Paparov, il connaissait le chorégraphe, la maquilleuse, l’habilleur et le gars de la technique.
En tout cas, maintenant, Medvedeva et Beïssenov riaient tous les deux, plus détendus. Il savait très bien de quoi ils avaient peur et pourquoi ils ne voulaient pas parler sans la présence de Paparov. Ils ne faisaient pas la différence entre la Brigade criminelle et le service de lutte contre les crimes économiques. Pour eux, comme pour la plupart des gens, la milice était un organisme tentaculaire dont les représentants, interchangeables, pouvaient s’occuper tantôt des crimes de sang, tantôt des vols ou des détournements, tantôt encore de la délivrance de permis de port d’armes… S’il avait été question de travail au noir et de fraude fiscale, ce n’aurait pas été un flic de la Criminelle qui serait venu les voir. Pareilles subtilités échappant aux deux jeunots qui se trouvaient devant lui, Tchebotaïev décida d’apaiser leurs craintes, mais pas d’une manière stupide en leur disant quelque chose du genre : « Tout doux, mes agneaux, je ne viens pas pour les impôts. » Cela n’aurait fait que les hérisser et ils se seraient refermés comme des huîtres de peur de laisser tomber le moindre mot superflu. La solution était d’agir en finesse et en faisant peu à peu sentir que la conversation ne porterait pas sur des questions économiques.
– Pourquoi riez-vous ? demanda-t-il en roulant des yeux blancs. J’ai dit quelque chose d’idiot ?
– Non, vous avez touché juste à propos du papa, répondit Choura en reprenant un peu de son sérieux. En plein dans le mille.
– Je ne comprends pas, dit Tchebotaïev en fronçant les sourcils pour imiter une parfaite innocence.
– Le surnom de notre manager est justement Papa, expliqua Beïssenov. Il s’appelle Paparov.
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Sourine détestait ces rencontres. Il lui semblait que communiquer par téléphone avec Roubtsov était beaucoup plus sûr. Pour lui, une affaire exposée dans une conversation téléphonique était simple par définition et ne dissimulait aucune menace, alors que dans un tête-à-tête, il fallait forcément s’attendre à des coups tordus. Comme de nombreux employés de l’Etat, Vassili Nikanorovitch Sourine n’avait rien contre le fait de recevoir de l’argent, mais il n’aimait pas du tout le récupérer en mains propres. Lorsque, la veille au soir, Roubtsov lui avait passé un coup de fil à son domicile pour lui déclarer qu’ils devaient se rencontrer, il s’était laissé gagner par une sourde inquiétude qui avait même troublé son sommeil. Le lendemain matin, il s’était réveillé en sueur, la bouche sèche et avec un arrière-goût dégoûtant, comme s’il avait bu plus que de raison et bouffé un paquet entier de cigarettes. En se liant avec l’entrepreneur et en lui rendant des services grassement rétribués, il avait mis le doigt dans un engrenage dont même la retraite ne le sauverait pas.
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Si l’on demandait à un panel de jeunes filles quel mot hante le plus leur imagination, il est probable que dans quatre-vingt-dix-huit pour cent des cas elles répondraient : amour, fiancé, mariage, prince charmant ou quelque chose du même genre. Evguenia, elle, faisait partie des deux pour cent qui diraient autre chose car, depuis qu’elle avait douze ans, le mot qui lui paraissait à la fois magique et mystérieux, séduisant et effrayant, était « prison ». Elle n’était encore qu’une petite fille qu’elle prenait plaisir à lire, en tremblant, Une journée d’Ivan Denissovitch, le roman autobiographique de Soljenytsine sur la vie dans les camps, ou Le Goulag des enfants de Leonid Gabychev. Adolescente, elle s’était ensuite plongée dans les œuvres documentaires et les articles sur la politique et la société. Elle achetait aussi des vidéocassettes de films américains, sur les mœurs en prison. Son père n’approuvait pas cette passion, mais n’osait pas contrarier sa fille qui lui disait vouloir devenir avocate et protéger les droits des hommes privés de liberté. Cela sonnait un peu comme l’annonce d’une future carrière, ce à quoi il n’avait rien à redire. Si Evguenia avait été honnête… Mais cela faisait longtemps qu’elle ne disait plus la vérité à son père.
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Il faut craindre la vengeance d'une femme bafouée.
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p.259-60.
- Moi, à sa place... commença Liocha.
- Justement, le coupa-t-elle durement. Toi, tu es Alexeï Tchistiakov avec ton cerveau et ton expérience. Et lui, c'est Vladimir Lartsev avec sa vie, ses problèmes et ses valeurs, son caractère et son expérience. Chacun est différent et agit de manière différente.
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p.187.
la vie était tellement dure que, en fin de compte, il aurait mieux valu ne pas vivre du tout.
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p.151-2.
- Vous savez, notre travail ressemble à du théâtre. Nous devons sans cesse faire semblant. Ou plutôt, non... Nous devons nous interdire des choses, étouffer nos sentiments. Vous, vous pouvez aimer certains de vos clients et en détester d'autres, parler gentiment avec les uns et céder à leurs désirs et faire le strict minimum avec d'autres, voire les envoyer promener. Et eux peuvent se fâcher contre vous et vous prendre pour un homme mal élevé et difficile, mais le monde ne va pas s'écrouler pour autant et vous ne risquez pas de briser la vie de quiconque. Bref, vous pouvez rester vous-même et vivre en accord avec vos goûts. Mais nous... si nous suivons nos goûts et nos émotions, nous pouvons commettre des erreurs catastrophiques et contribuer à la perte de quelqu'un. Dans les manuels, le criminel est mauvais et la victime digne de compassion. Dans la réalité, certains criminels vous font fondre le cœur et certaines victimes sont tellement désagréables qu'elles ne suscitent aucune pitié et qu'on a du mal à les croire. Parfois même, ce sont des gens dont la vraie place serait en prison. Imaginez un peu ce qui se passerait si on ne croyait que les gens sympas !
- Ce que vous dites est assez évident, fit-il remarquer, mais il ne m'est jamais venu à l'esprit que ça pouvait provoquer une gêne psychologique et que les agents de la milice en souffraient.
Elle eut un geste las de la main.
- Ça ne vient à l'esprit de personne, en effet. Peut-être parce que c'est trop évident. Il m'arrive d'assister à des répétitions théâtrales chez un ami. Il râle tout le temps parce que certains acteurs n'arrivent pas à dissimuler ce qu'ils éprouvent pour les personnages qu'ils représentent. Quand je lui ai conseillé de faire venir un psychologue, il m'a regardée comme si j'étais folle. Il ne comprend pas que l'homme n'est pas un automate qu'on peut brancher et débrancher en fonction des besoins. Certains parviennent facilement à abandonner leur identité pour prendre celle d'un autre. Mais d'autres n'arrivent jamais à oublier leur moi profond. Il en vous est jamais venu à l'idée que lorsqu'un acteur joue bien un rôle, ce n'est pas seulement parce qu'il s'incarne dans un personnage, mais aussi parce qu'il est capable de déformer sa propre personnalité ?
- Non, ça ne m'a pas traversé l'esprit...
- Et pourtant, c'est bien de ça qu'il s'agit. Et n'importe quelle déformation, même volontaire et sanctionnée par le succès, constitue un traumatisme qu'il faut surmonter. Évidemment, personne n'aide l'artiste pour ça. Et personne ne nous aide non plus. Quand on pense à tout ce qu'on dit sur l'indifférence et l'inhumanité de la milice !
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p.118-9.
- Compris dit le stagiaire d'un ton affligé. Est-ce que je peux passer un coup de fil ? J'ai peur que mes parents soient rentrés de week-end et s'inquiètent de ne pas me voir à la maison. Je suis parti tellement vite lorsque vous m'avez appelé que je ne leur ai même pas laissé un mot.
- Le téléphone est dans la cuisine, dit-elle en lui indiquant l'endroit du menton.
Oleg à peine sorti, Morozov dit lentement et avec un sourire malicieux :
- Voilà bien la jeunesse d'aujourd'hui ! Un grand type qui sera officier dans six mois, et il faut qu'il justifie ses absences auprès de papa-maman, comme un écolier. Enfant gâté !
- Tu n'as pas honte ? S'écria Anastasia. Il serait peut-être bien content de ne pas avoir à rendre des comptes . Mais son père et sa mère en souffriraient, eux. Il n'y a rien à faire : nous restons toujours petits et bêtes aux yeux de nos parents !
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p.101.
- Est-ce que ça a un rapport avec le décès de mon mari ? Demande-t-elle, perplexe, lorsque le jeune homme entreprit de lui poser des questions sur les événements de la mi-octobre.
- Non, aucun. Nous n'enquêtons pas sur l'accident qui a coûté la vie à votre époux.
- C'est bien ce que je pensais, soupira-t-elle douloureusement. Personne ne s'occupe de l'accident. Personne ne s'intéresse à la mort d'un simple citoyen. S'il était député ou ministre vous vous seriez déjà bougés!
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p.96.
Qu'est-ce qui fait que deux personnes restent ensemble ?
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p.72-3.
Kirill, le berger allemand, satisfait de sa promenade, s'approcha de son maître et s'assit gentiment à ses pieds en posant délicatement la tête sur ses genoux.
- Qu'est-ce qu'il est énorme ! dit Anastasia avec respect. Aucun salaire normal ne peut suffire à nourrir une bête pareille.
- Ça, c'est bien vrai, lui confirma Tchernychev en grattant son chien derrière l'oreille. Une nourriture correcte pour un animal comme celui-là coûte un fric fou.
- Comment fais-tu ?
- Eh bien, c'est plutôt pénible.
Il lui montra son vieux jean, sa veste râpée et ses chaussures usées mais soigneusement cirées.
- Tu vois comment je m'habille ? Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne vais pas au restaurant, ni même dans les cafétérias, je me contente de sandwiches pour le repas de midi. Régime d'économies générales. Il est vrai qu'Irina, ma femme, gagne deux fois plus que moi. Elle m'habille et me nourrit et moi, j'assure l'entretien de la voiturer et de Kirill, conclut-il en riant.
- Tu as de la chance d'avoir ton Irina. Avec nos salaires de misère, on ne peut pas se permettre d'avoir une voiture, ni même un chien. Et nous finirons dans la misère. Bon, trêve de lamentation. Allons bosser !
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p.55.
Les divergences entre les témoignages sont inévitables, mais elles restent généralement contenues dans certaines limites. Si les dépositions sont trop proches ou trop éloignées pour être expliquées par les différences psychologiques entre les témoins, ça signifie qu'un facteur extérieur entre en ligne de compte.
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p.45.
En se rendant chez Kartachov, elle avait l'intention de vérifier si la maladie mentale d'Eremina n'était pas une invention de l'artiste. Elle n'ignorait pas à quel point est répandue la pratique qui consiste à faire passer une personne pour folle afin d'en tirer ce qu'on veut.
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p.9.
- Assez parlé de mes ennuis, reprit-il. Dis-moi, Anastasia, comment vas-tu ? La famille ? Le travail ?
- Comme d'habitude. Maman est en Suède. Papa enseigne et n'a pas envie de prendre sa retraite. Et il y a toujours des gens qui en tuent d'autres et ne veulent pas, j'ignore pourquoi, qu'on les punisse pour ça. En somme, rien de bien nouveau.
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La vengeance obtenue aux prix de crimes épouvantables n'apporte jamais la paix. Ceux qui agissent ainsi ne comprennent à quel point ils se sont trompés que lorsqu'il est trop tard.
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Les périodes qui précèdent les journées de congé, les vacances ou les ponts du calendrier recèlent toujours d'immenses dangers. Elle connaissait la loi de Murphy sur l'emmerdement maximal comme si elle l'avait écrite elle-même. Elle était particulièrement sensible à une de ses variantes qu'on peut formuler ainsi : plus on se rapproche du début d'un long week-end et plus augmente la probabilité de se trouver confronté à des éléments qui exigent une vérification immédiate.
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Une seule chose peut faire disparaître les peurs imaginaires: la réalité.
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