A Moscou, de jeunes hommes disparaissent et sont retrouvés morts par overdose. Tous sont homosexuels et ont les mêmes caractéristiques physiques. Pour l'inspectrice Nastia Kamenskaïa, le doute n'est pas permis : un tueur en série sévit dans les rues de la ville. Mais elle ne dispose d'aucune preuve, d'aucun indice, juste un faisceau de présomptions, pas de quoi alerter le parquet ou les autorités supérieures. Après des semaines au point mort, l'enquête prend une nouvelle direction quand un témoin affirme avoir vu un jeune disparu dans une voiture qui prenait la direction des ''Résidences de rêve''. Pour passer inaperçue dans ce quartier de nouveaux riches, excentré et isolé, Nastia reprend contact avec l'homme qui lui a brisé le coeur alors qu'elle n'était encore qu'une jeune étudiante, amoureuse et impressionnable. Linguiste et traducteur réputé, Soloviov a bien changé. Veuf, invalide, il vit seul, secondé par un assistant fourni par sa maison d'édition. Se faisant passer pour une avocate d'affaires, Nastia investit les lieux et, à mille lieues de son enquête initiale, découvre le monde obscur de l'édition russe.
Double intrigue et donc double enquête pour Nastia Kamenskaïa, cette inspectrice de la milice moscovite, pas très vive physiquement mais qui sait faire travailler ses neurones. Elle doit cette fois trouver un tueur qui élimine de jeunes homosexuels, foncés de peau et de cheveux, certains sont juifs d'où une angoisse des autorités peu désireuses d'être taxées d'antisémites si l'enquête piétine. Et par ailleurs, elle furète dans les affaires d'une maison d'édition spécialisée dans les traductions de polars chinois et japonais et qui semble rémunérer ses auteurs et traducteurs avec parcimonie alors que ses bénéfices s'accumulent.
Le tout est un peu longuet, les deux enquêtes se chevauchent sans jamais se rejoindre et il faut s'être attaché à Nastia et son équipe dans les précédents ouvrages pour vraiment apprécier cet opus. On découvre toutefois la société russe post-soviétique, le fonctionnement de la police et de la justice, la corruption, l'incompétence de certains, le monde de l'édition, les nouveaux riches et la mafia qui s'introduit dans toutes les sphères de l'économie. Honnête, sans plus.
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Une très bonne surprise !
J'ai découvert ce roman tout à fait par hasard et je ne le regrette pas. J'avoue ne jamais avoir accroché à la littérature russe (j'avoue aussi que les noms à rallonge des personnages russes n'y sont pas étrangers). L'édition française est précédée d'une page mettant au clair les noms, surnoms et diminutifs des différents personnages qui me fut d'une grande aide :)
Quant au roman, certes c'est un policier mais l'intrigue ne fait pas l'essentiel du livre. D'ailleurs, le dénouement final a peu d'importance tant les personnages sont fouillés et travaillés par l'auteure. J'ai l'impression de mieux connaître et de mieux comprendre la Russie d'aujourd'hui et c'est déjà beaucoup !
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Une immersion dans la vie quotidienne de la police criminelle russe. On y rencontre une jeune commissaire passionnée par son travail. L'enquête nous emmène dans le milieu de l'édition et le livre aborde les thèmes de la pédophilie et du handicap. le style est moins sanglant que les autres polars russes.
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C'est toujours un plaisir de suivre le personnage principal, inspectrice atypique dans les méandres de la société russe.
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Les périodes qui précèdent les journées de congé, les vacances ou les ponts du calendrier recèlent toujours d'immenses dangers. Elle connaissait la loi de Murphy sur l'emmerdement maximal comme si elle l'avait écrite elle-même. Elle était particulièrement sensible à une de ses variantes qu'on peut formuler ainsi : plus on se rapproche du début d'un long week-end et plus augmente la probabilité de se trouver confronté à des éléments qui exigent une vérification immédiate.
La vengeance obtenue aux prix de crimes épouvantables n'apporte jamais la paix. Ceux qui agissent ainsi ne comprennent à quel point ils se sont trompés que lorsqu'il est trop tard.
Une seule chose peut faire disparaître les peurs imaginaires: la réalité.
Dites-moi quel livre vous aimez et je vous dirai à quoi vous pensez lorsque vous êtes en train de le lire.
La liberté de choix est la plus grande des libertés. Attendre un peu, ce n'est pas trop pour l'obtenir.
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